Le purgatoire jaune

Won’t you help to sing

This song of freedom…

Bob Marley, Redemption Song

 

Et si, dans la formule NXT Redemption, le mot le plus important était le second?

 

 

– Regarde AJ, c’est ma nouvelle photo sur Twitter. Je l’ai mise pour montrer que j’ai bien compris le concept de cette saison.

– Heu, Maxine… Comment te dire… C’est « Rédemption ». Pas « raie dans le fion ».

 

 

Nalyse de NXT du 13 septembre

 

Won’t you help to sing

This song of freedom…

Bob Marley, Redemption Song

 

Et si, dans la formule NXT Redemption, le mot le plus important était le second?

 

 

– Regarde AJ, c’est ma nouvelle photo sur Twitter. Je l’ai mise pour montrer que j’ai bien compris le concept de cette saison.

– Heu, Maxine… Comment te dire… C’est « Rédemption ». Pas « raie dans le fion ».

 

 

Nalyse de NXT du 13 septembre

 

 

Commençons par quelques chiffres. La cinquième saison de NXT a démarré il y a six mois et une semaine, très exactement le 8 mars 2011. Oui, c’était la journée de la femme, ce qui annonçait discrètement le retour ultérieur de deux femelles recalées de la saison 3, qui avait été exclusivement féminine. La saison 1 (Daniel Bryan, Wade Barrett et tout le futur Nexus) avait duré quinze (15) semaines. La saison 2 (Kaval, Alex Riley, Michael McGillicutty…), la saison 3 (les gonzesses) et la saison 4 (Brodus Clay, Johnny Curtis…) s’étaient toutes achevées en treize (13) semaines.

 

Ce mercredi, la saison 5 célébrait son VINGT-HUITIEME épisode.

 

Et c’est loin d’être fini. D’ailleurs, aucune fin ne semble prévue. Sur six candidats initialement en lice, quatre ont été éliminés (le dernier en date, Conor O’Brien, à la semaine 17, il y a donc déjà deux mois et demi)… mais trois restent encore en lice : Darren Young, Titus O’Neil et Derrick Bateman, ramené d’entre les morts précisément au soir du départ d’O’Brien. De plus, le show accueille régulièrement Maxine et AJ, participantes malheureuses à la saison 3 (ce qui n’empêche pas AJ d’appartenir par ailleurs au roster de Smackdown).

 

Quant aux pros, leurs alignements successifs semblent avoir été pensés pour fournir un questionnaire prêt à emploi pour un quizz futur. Pour faire court, deux des six pros initiaux ont été virés (Kozlov et Guerrero) et trois (Tatsu, Kidd et JTG) sont orphelins de leurs rookies, éliminés dans les épisodes précédents. Seul Hornswoggle reste plus ou moins associé à son poulain, Titus O’Neil.

 

 

Horny wants cock ! Horny wants cock !

 

 

Depuis deux mois et demi, donc, on n’a vu aucune élimination. Aucun concours visant à récompenser son vainqueur par de mystérieux « points de rédemption » n’a été organisé. Rien n’est dit sur la suite du programme. NXT tourne à vide, sans but, alimenté par sa propre agitation que rien ne vient troubler. Les semaines se suivent et se ressemblent, alternant matchs par équipes et feuds individuelles entre pros et rookies survivants, le tout entrecoupé de segments en coulisses à vocation humoristique et d’innombrables rappels des événements de Raw et Smackdown (un comble pour un show diffusé uniquement sur Internet et donc suivi seulement par les aficionados les plus déterminés de la WWE).

 

Tout ça, vous le savez sans doute, et nos chroniqueurs réguliers, les très méritants Lecharentais, Kovax et Julius Ostermark, parfois soutenus par Silvernights, se désolent semaine après semaine de cette émission complètement déconnectée de l’univers, sorte de Désert des Tartares catchesque.

 

 

Le Désert des Tatanes?

 

 

Merci, J.

 

Il est tout à fait vrai que NXT saison 5 faillit dans les grandes largeurs à sa mission qui est, rappelons-le, de créer les stars de demain et, accessoirement, de divertir voire de passionner le public. Si certains matchs ont paraît-il été de très bonne qualité, notamment quelques Kidd-Tatsu de haut vol, le niveau global de l’émission oscille généralement entre le médiocre, l’ennuyeux et le risible. Tout cela est indiscutable mais.

 

MAIS.

 

Mais, comme je l’ai habilement indiqué en préambule (et vous pouvez tous me remercier si vous avez Bob Marley en tête, ça vous fera la semaine, je vous le garantis), il est possible de regarder cet Objet Virtuel Non Identifié sous un autre angle que celui de sa concordance au cahier des charges propre au concept NXT. Ma théorie, c’est que le concept de Rédemption, originellement introduit pour justifier la tenue d’une saison entière autour de six candidats malheureux aux saisons précédentes, s’applique en réalité non pas aux rookies en question, qui ne sont qu’un prétexte, mais aux autres participants au show.

 

Et j’en veux pour preuve, mesdames, messieurs et mes enfants, le sens même du terme qui nous occupe ici.

 

Le mot « rédemption » signifie l’acte de se racheter de ses errements passés : on parle de rédemption à propos d’un ancien tueur à gages devenu collecteur de fonds pour l’Unicef, à propos d’un ex-trader sans scrupules reconverti dans le commerce équitable de noix de cajou ou encore à propos d’un catcheur qui, ayant découvert la foi, tire un trait sur son passé de connard arrogant, baiseur insatiable et tête de con de compétition, et se transforme en respectable pater familas, toujours prêt à rendre service aux copains (mais conserve quand même « Sexy Boy » en guise de thème d’entrée).

 

 

Ah ah, pas mal la vanne sur Kane.

 

 

Il faut donc, pour qu’un être puisse avoir accès à la rédemption, qu’il ait par le passé commis quelque sérieux péché.

 

Et là, juste en pensant à la signification du mot rédemption, on comprend qu’il ne concernait pas les six débutants de la saison 5. Le seul reproche que l’on pouvait leur adresser était de ne pas avoir remporté les saisons auxquelles ils avaient participé. Mais en aucun cas cet échec n’implique la nécessité d’une rédemption. Chaque fois, il y avait un certain nombre de participants au départ, et un seul vainqueur. A savoir, chronologiquement, Wade Barrett, Kaval et Johnny Curtis. Les autres avaient perdu, certes ; mais cela ne suffit en rien à justifier l’emploi à leur égard d’un terme aussi lourd (et accessoirement très connoté religieusement, puisque Jésus Christ est venu se faire crucifier pour offrir aux hommes la rédemption de leurs péchés). A la rigueur, on aurait pu parler de rédemption si le lineup de cette saison 5 avait été constitué de quelques anciens catcheurs de la WWE, qui avaient été virés pour comportement indigne. On peut aussi dire que Jeff Hardy, qui s’efforce aujourd’hui de convaincre ses collègues de la TNA de le pardonner d’avoir saccagé le main event d’un ppv, est en quête de rédemption. Mais la seule faute de O’Neil, Young et compagnie consiste à ne pas avoir gagné une saison passée de NXT. Pour eux, le terme de rédemption est totalement inapproprié.

 

Pour eux, oui. Mais il convient tout à fait à la très intéressante meute qui les entoure.

 

Ce qui a le plus choqué, à l’annonce du lineup de la saison 5 de NXT, ce n’est pas tant le concept en soi (une saison axée sur une nouvelle chance donnée à des rookies recalés des sessions précédentes) mais l’incroyable faiblesse des pros, tous recrutés parmi la lowcard de la WWE. Les pros étaient des upper-midcarders, voire des main-eventers lors de la saison 1 (Chris Jericho, CM Punk, Christian, Miz…) ; de solides midcarders lors de la saison 2 (Mark Henry, John Morrison, Kofi Kingston…) et de la saison 4 (Daniel Bryan, Dolph Ziggler, Ted DiBiase…) ; et des putain de jobbers lors de cette saison 5. Leurs noms : Chavo Guerrero, Vladimir Kozlov, Yoshi Tatsu, Tyson Kidd, JTG, Hornswoggle. Ouille.

 

 

Je ne connais pas ces messieurs. C’est une erreur.

 

 

Aujourd’hui, Kozlov et Guerrero ont pris la porte, mais le rappeur caricatural, le méchant Tintin, le Japoniais de service et le nain traînent toujours dans le coin (à noter que le retour de Derrick Bateman s’est accompagné de celui de son pro de la saison 4, Daniel Bryan, mais le porteur de la mallette bleue a rapidement oublié le chemin de NXT). De plus, on retrouve dans le paysage William Regal (un type au talent indiscutable mais n’ayant jamais brisé le plafond de verre du fait de son incapacité à respecter la Wellness Policy), Matt Striker (commentateur porté aux nues en 2009-2010 et tombé de bien haut depuis) et Maryse (emblème de la Diva recrutée pour son physique de playmate plus que pour ses qualités in ring, et reléguée à un rôle de valet depuis plus d’un an).

 

Si vous m’avez suivi jusqu’ici, vous aurez compris ma thèse : cette saison est celle de la rédemption, certes… mais bien moins pour les rookies que pour les pros et l’encadrement.

 

C’est à eux que cette chance est offerte. Regal, qui a grandement déçu la fédé en déraillant au milieu d’un joli push concrétisé par une victoire au King of the Ring 2008, est devenu depuis un jobber de luxe. Là, en faisant preuve de bonne volonté à la table des commentateurs et occasionnellement dans le ring, il se rachète… si bien qu’il s’est récemment permis de lancer sur Twitter un appel aux bookers, implorant qu’on lui offre rien moins qu’un match de championnat du monde contre Randy Orton lors du prochain passage de Smackown en Angleterre.

 

 

This W stands for William. Vous voyez que je suis un bon petit soldat.

 

 

Striker, qui commentait encore des ppv il y a un an, a probablement déplu en raison d’un style trop spécifique, fondé sur la multiplication de références plus ou moins obscures et sur un style un peu heel sur les bords peut-être trop subtil pour Vince McMahon, qui a préféré faire de Cole un annonceur 100% heel et remplacer Striker à Smackdown par Booker T (une décision qui à mes yeux sera amplement rappelée à Vince au jour du Jugement dernier). Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il s’échine à faire son travail du mieux qu’il peut à NXT.

 

Maryse, confinée toute sa vie WWEsque durant à un rôle de pétasse bitchy, a un peu (pas des masses non plus) étoffé son personnage en jouant les annonceuses, les intervieweuses et, bien sûr, l’objet du désir d’à peu près tous les mâles du coin. Je ne sais comment expliquer la rétrogradation brutale de l’une des divas les plus over du roster (participation à cinq ppv de suite lors du premier semestre 2010, un title run avec la ceinture au papillon à cette période, et plus rien depuis), si ce n’est par l’aura de lose absolue émanant de Ted DiBiase, auquel Maryse a été appariée précisément en juin 2010, mettant ainsi sous l’éteignoir sa carrière de catcheuse. Quoi qu’il en soit, le sinistre Ted a fini par laisser tomber la bimbo québecoise au bout de quelques semaines de NXT 5, et la voilà elle aussi en quête de rédemption (c’est mal barré puisqu’elle a récemment été opérée d’une hernie abdominale, probablement contractée à force de rire aux blagues de Lucky Cannon et Yoshi Tatsu).

 

 

– Ils sont beaux nos rookies, ils sont forts, tous de grandes superstars en puissance, n’est-ce pas Maryse?

– Tout à fait Matt, je peux le confirmer car j’ai déjà couché avec eux tous! Ils sont super!

(chuchotant) – C’est bien Maryse. Je sais de source sûre que cette saison à la con durera à peine six semaines. Continuons à jouer les ravis de la crèche, on sera vite de retour dans les vrais shows.

 

 

Quant aux trois pros survivants (je mets Horny de côté, pour des raisons hygiéniques évidentes), leur seul statut d’éternels jobbers justifie le recours à la notion de rédemption. Après respectivement cinq ans (JTG), deux ans et demi (Tyson Kidd) et deux ans (Yoshi Tatsu) à la WWE, ces trois-là sont des losers de premier ordre. JTG et Tatsu n’ont jamais rien gagné, pas même un titre par équipes ; Kidd a été deux fois champion par équipe, par la grâce de ses origines canado-Hartiennes. Or à la WWE, qui distribue les title runs avec générosité, la virginité du palmarès individuel de ce misérable trio qui cumule en tout et pour tout… un seul title shot individuel (Tatsu pour le titre ECW) est très mauvais signe. Ces trois-là se voient eux aussi offrir par NXT 5 une chance de prouver enfin leur valeur sur la durée.

 

 

« La montagne immobile au loin…

Volètent les fleurs de cerisier…

Tyson, je te chie dans la gueule. »

Bravo Yoshi, c’est très beau, j’y crois à mort à tes promos en haïku.

 

 

Tatsu et Kidd se sont livré plusieurs matchs enthousiasmants, le second devenant même ces derniers temps le jobber attitré des high flyers de Smackdown, tandis que le Japonais a un peu réveillé les quelques espoirs qu’il avait suscités à son arrivée. JTG s’est vu pour sa part offrir un heel turn destiné à donner un peu de piquant à un personnage singulièrement fade en dépit de son attitude de badass de la rue.

 

Kidd veut se débarrasser de l’éternelle image du « dernier diplômé du donjon des Hart », tout juste bon à être éliminé en premier dans les Batailles royales. Tatsu veut saisir ce qui ressemble fort à sa dernière chance (et vient d’ailleurs d’opter pour un personnage plus déterminé dont l’apparence fait écho au Japon moyenâgeux). JTG veut démontrer qu’il peut incarner un heel crédible et donc revitaliser une carrière qui partait droit vers les future endeavours à la prochaine saignée (on a d’ailleurs été nombreux à s’étonner qu’il ait survécu au dernier licenciement massif en date). Bref, pour ces trois-là, NXT constitue une chance unique de revenir (ou d’entrer) dans les bonnes grâces des décideurs de la WWE. A condition que ceux-ci regardent le show, bien sûr.

 

 

La WWE a intérêt à m’offrir un contrat en or, sinon je me casse à la ROH avec mon pote Colt Cabana ! (…) Ben quoi, paraît que ça marche vachement bien, cette technique…

 

 

Et dès lors que l’on considère NXT sous cet angle, on peut même extrapoler la théorie de la rédemption aux trois rookies restants. J’ai affirmé plus haut que le fait de ne pas avoir gagné les saisons auxquelles ils avaient participé ne suffisait pas, à lui seul, à justifier une quelconque « rédemption » ; mais Bateman, Young et O’Neil ont tous trois des choses à racheter.

 

… Bon, en vérité, je trouve rien sur Bateman, si ce n’est que quand t’es milliardaire, tu feras bien plus pour la collectivité en aidant généreusement les ONG locales et internationales qu’en cassant la gueule à deux ou trois marlous déguisé en chauve-souris. Mais pour Young et O’Neil, il y a pas mal à dire. Tous deux étaient d’ailleurs de notre sélection pour la ceinture de plomb 2010, accomplissement notable pour des rookies très peu vus à l’écran. Répétons ce que nous écrivions à l’époque :

 

Darren Young : CM Punk en pro, au moment où la SES était encore chaude comme la braise. Participation à la saison I de NXT, dont allait naître le Nexus. Le visage de John Cena sur le corps du Rock. Et malgré tout, un échec complet! C’est ça, la magie de Darren Young, avec sa coiffure inimaginable, son caractère de joyeux abruti, son catch sans intérêt et son destin de gros loser, viré du Nexus à la première contrariété puis réduit à l’état de face lowcarder. Aux dernières nouvelles, il s’est coupé les tifs et vient de perdre avec Yoshi Tatsu contre les frères Uso à Superstars. Ca vous pose un champion, ça.

 

Titus O’Neil : Hein, qui? Titus O’Neil. Le rookie de Zack Ryder à NXT II. Alors déjà, avoir pour pro le jobber officiel de la WWE, c’est prometteur. Se montrer incapable d’articuler correctement, ne rien réussir de correct dans les challenges, ne présenter aucun intérêt dans le ring et ne même pas intimider les autres par sa présence malgré un physique imposant, c’est un combo parfait, qui lui valut d’être le premier éliminé de cette saison. Son homologue de la saison 1, Michael Tarver, a au moins eu pour se rattraper quelques moments marquants avec le Nexus. O’Neil, lui, n’a fait parler de lui qu’une seule fois après son départ de NXT : en posant par inadvertance une photo de sa bite sur son compte Twitter. En pleine campagne « stand up for WWE », c’était d’actualité. Merci pour tout, Titus! Nous, on ne t’oubliera jamais!

 

On peut y ajouter Maxine, qui a elle aussi fait ce qu’on appelle désormais dans le monde de l’Internet « une Titus » en postant par mégarde une photo de son anatomie intime sur Twitter. Apparemment, loin de convaincre les auteurs de la WWE que cette fille était moyennement fiable dans un environnement PG, la photo a fait affluer le sang de leur cerveau directement dans leur cremaster. Résultat : alors que la talentueuse Naomi végète toujours à la FCW, Maxine est revenue à NXT, cherchant une rédemption à la Titus, elle aussi.

 

 

– T’as vu? Là je fais la grenouille avec ma chatte.

– Pouah, beurk.

– Kwak kwak!

 

 

Tout ceci étant posé, le show de mardi dernier devenait fort agréable : loin de toute interrogation sur le fonctionnement de NXT, loin aussi de toute irritation (fort légitime par ailleurs) concernant la présence de catcheurs a priori non concernés par cette saison, il s’agissait d’une expérience de psychologie sociale où quelques maudits s’agitaient comme de beaux diables pour se faire remarquer de leurs maîtres.

 

Et naturellement, c’est le plus talentueux des maudits en question qui a volé le show.

 

William Regal, c’est tout d’abord un incroyable visage, qui n’a jamais été aussi beau que depuis qu’il a dépassé la quarantaine et s’est laissé pousser de seyantes bouclettes. C’est un monarque britannique des temps anciens sorti d’un tableau de Gainsborough, c’est Lancelot du Lac, c’est à tout le moins quelque noble aux manières exquises croqué par Oscar Wilde. Ajoutez à cette remarquable figure un anglais châtié et délicieusement oxbridgien, une voix douce mais imperceptiblement menaçante au besoin, un humour et un second degré rafraîchissants et, enfin, une volonté jamais prise en défaut de mettre over ses camarades de galère : Regal constitue à lui seul une bonne raison de suivre NXT.

 

 

There's a starman waiting in the sky

He'd like to come and meet us

But he thinks he'd blow our minds…

 

 

Le roi du ring était du premier segment, où Matt Striker se confronta à Young et JTG. Il rejoignit son camarade commentateur dans le ring pour une petite bataille orale qu’il remporta aisément face à un Darren Young désespérément plat et un JTG déphasé, nous gratifiant au passage de deux lignes rappées plutôt marrantes. En main event, Regal et Striker allaient subir la loi des deux méchants keublas, non sans avoir offert un quasi-comedy match souvent hilarant (notamment quand Regal discute avec l’arbitre tout en bourrant discrètement de coups de pied JTG avanchi derrière lui).

 

 

On a enfin trouvé une utilité à JTG: quand on n’a pas de marteau sous la main, il peut servir à planter un clou dans un mur.

 

 

Une fois le match terminé, deux nouveaux pécheurs étaient précipités au purgatoire : les Uso se matérialisaient dans le ring et attaquaient JTG et Young. Voici donc deux lowcarders de plus jetés dans ce puits sans fond. Et maintenant qu’ils sont là, il faut bien ajouter une dizaine de semaines au programme de la saison 5, pour leur permettre de s’exprimer pleinement.

 

 

Les Uso tentent tant bien que mal de dissimuler la joie qui les étreint à l’idée d’être dorénavant partie prenante de l’aventure NXT.

 

 

Striker et Regal étant dans le ring, Jack Korpela se retrouvait seul à la table des commentateurs ; mais pas pour longtemps puisque Michael Cole fit son apparition au début du match pour… pourrir, tout le main event durant, NXT en tant que tel, les quatre gars dans le ring et accessoirement le malheureux Korpela. Je suis en général très client du Michael Cole heel (tant qu’il ne fout pas un pied furonculeux dans le ring, s’entend). Il lâche souvent des piques qui font très plaisir à entendre, comme par exemple ce soir, puisqu’il moqua cruellement la cheap pop recherchée par Striker lors de la promo inaugurale (ce dernier avait éhontément flatté la foule de Toronto dans le sens du poil). Mais ce mardi soir, je ne vois pas ce que la WWE a essayé d’accomplir en envoyant sa « voix » auto-proclamée démonter le show. Si encore c’était là l’annonce d’un changement radical à venir, cela pourrait se justifier, mais rien de tel ne semble poindre à l’horizon. Cole a venu, a vu et a pourru.

 

 

– Bon sang, Regal et Striker contre JTG et Young ? C’est ça, NXT ?

– C’est vrai que ça vaut pas un bon Lawler-Otunga, comme ce qu’on voit à Raw depuis deux semaines…

– Toi, tu vas avoir des ennuis.

 

 

Cette prestation de Cole ne fit que mettre davantage en lumière l’excellent travail que William Regal avait fourni aux commentaires lors du premier match du soir, qui opposa le duo Titus O’Neil – Percy Watson à Tyson Kidd et Derrick Bateman. L’Anglais se fit un devoir de souligner les qualités de chacun des catcheurs engagés, spécialement de Tyson Kidd, et cela de manière fluide et convaincante, loin des exclamations répétitives et identiques propres à un Booker T., par exemple. Il effectua un vrai travail de consultant technique, attirant l’attention des spectateurs sur la précision de tel dropkick ou l’efficacité de telle clé de bras. Ce ne fut jamais excessif : il ne tenta pas de nous convaincre qu’on assistait à un spectacle phénoménal. Simplement, il souligna tout ce qui était bon dans ce match, mit tout le monde over et réussit ainsi à renforcer significativement la qualité du combat – lequel fut d’ailleurs fort correct, grâce à un Kidd toujours aussi tonique et à un Percy Watson bondissant (et dont la présence à NXT a été justifiée par le fait qu’il est pote de O’Neil, donc tant pis pour sa gueule).

 

 

Au vu du danger que représentera l’équipe de France de basket aux prochains JO, les Américains ont convaincu Charles Barkley et Michael Jordan de reprendre du service.

 

 

Le troisième combat de la soirée, chronologiquement placé entre les deux tag team matchs masculins évoqués ci-dessus, opposait Maxine à AJ. Il fut précédé d’un segment magique en coulisses. AJ téléphonait : soucieuse, la Geek Goddess (meilleur surnom du catch actuel, de mon point de vue) laissait un message sur le répondeur de son interlocuteur : « Je m’inquiète, où es-tu passé ? Rappelle-moi, Hornswoggle ». Oui, donc le nain triso qui ne sait ni lire, ni écrire ni parler ni faire ses besoins dans un pot possède un portable, voilà qui en dit long sur la génération actuelle.

 

 

– Gniiiiaaaaah Fap Fap Fap Gniaaaaaaah!!! Biiiiiip.

– Hornswoggle, je connais ton message d’accueil par cœur, à force. Rappelle-moi, je t’en prie.

 

 

Survenait Maxine, qui avait une info pour AJ : Horny se trouvait… à Palm Springs avec les Bella Twins! Merde, on se croirait vraiment dans un scénar porno haut de gamme, genre « Nain assoiffé de perversité ». AJ ne la croyait pas ! Eh oui, pas conne la geekette, pourquoi des jumelles bombasses iraient-elles à Palm Springs avec un nain dégueulasse ? Elle, elle s’intéresse à lui car elle est elle-même une Elfe Noire de niveau 12 et a donc besoin d’un représentant du petit peuple pour perpétrer un sacrifice à Chtulhu, mais les Bella n’ont pas ce genre de… attends… c’est quoi que tu me montres là Maxine ?!

 

 

Oui oui, c’est bien Brie et Nikki, mais le visage de Nikki est caché par la bite de ton copain.

 

 

Punaise ! Horny est vraiment en train de sauter les Bella en même temps, les embrochant toutes deux en même temps sur son énorme appendice génital ! AJ va-t-elle défaillir ? Non ! Car son côté geek (donc accro à hoaxbuster) prend le dessus, et elle lance à Maxine : « Je ne te crois pas ! ». Et elle s’en va. Ouf, AJ a grillé le fake ! Maxine a truqué les photos, AJ ne l’a pas crue. Ton stratagème tombe à l’eau, Maxine !

 

Et pourtant, inébranlable, Maxine éclate de rire et dit à voix haute : « Photoshop, c’est génial. » Heu… Donc finalement le stratagème n’est pas tombé à l’eau, et AJ croit vraiment que son Horny Big Cock Midget est en train de partouzer des Hot Lesbian Twins ? Maxine a gagné !? Pfiou, j’en ai le cerveau tout souillé.

 

 

Photoshop c’est vraiment génial. Haha, je vais ajouter des dents dans mon minou, MDR!

 

 

Suit un match que j’ai trouvé absolument fascinant. J’ai souvent lu que Maxine était à chier dans le ring. Mais que nenni! Ce qu’on ne vous dit pas, c’est que Maxine est la reine de la resthold. En fait, elle en maîtrise tellement qu’elle n’a nul besoin d’ajouter d’autres prises à son répertoire. Maxine a donc enchaîné un headlock, un étranglement, un headlock, un étranglement, un headlock, un étranglement et enfin… une espèce de double underhook powerbomb qui m’a fait éclater de rire tellement elle est arrivée de nulle part.

 

 

Ca fait dix minutes que tu me tiens en headlock Maxine, tu veux pas varier un peu?

Non, c’est mon côté Randy Orton.

Tu crains, franchement.

Ref, ask her!

C’était quoi ça?

Mon côté Chris Jericho.

 

 

Tout ça est cool mais ne nous dit pas où est Hornswoggle, et quel animal il est en train de déflorer dans quelque terrain vague. De plus, je suis déçu, car quand Titus O’Neil est arrivé pour sauver AJ après le match (sauver de quoi ? On l’ignore, puisque Maxine n’avait pas l’air de vouloir la cogner), Maxine s’est immédiatement carapatée, ce qui signifie que je n’ai pas vu ce moment dégoulinant de luxure qu’aurait été une confrontation entre les organes génitaux les plus célèbres du catch. Gageons que ce n’est que partie remise, car la rédemption de ces deux exhibos passe évidemment par un coït public.

 

 

– AJ, ça va ?

Je suis un peu sonnée..

– En ce cas, une seule solution! Tu dois voir ma bite!

 

 

Pour résumer, je me suis régalé à regarder NXT, et vous recommande chaudement d’en faire de même au cours des prochaines semaines. Je vous assure que si quelques-uns de ces malheureux, dont le sort est encore moins enviable que celui des personnages de Lost, finissent par s’en sortir, nous éprouverons à leur égard une sympathie à toute épreuve toute leur carrière durant!

 

 

Mais le plus probable reste encore que, comme Jacob Novak et Lucky Cannon, ils se battent à mort pour mettre la main sur la corde qui leur permettra de se pendre.


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