Les vents du changement

I follow the Moskva
Down to Gorky Park
Listening to the wind of change

Scorpions

 

Alors que Raw subit avec bonheur la tornade CM Punk, Smackdown semble privilégier la continuité avec bientôt un quatrième Orton-Christian de suite en PPV pour le titre. Mais nous ne y trompons pas, les vents du changement soufflent bel et bien aussi sur le show bleu.

 


Regarde fiston, on est en une des Cahiers, fais coucou !

 


Nalyse de Smackdown du 5 août

 

I follow the Moskva
Down to Gorky Park
Listening to the wind of change

Scorpions

 

Alors que Raw subit avec bonheur la tornade CM Punk, Smackdown semble privilégier la continuité avec bientôt un quatrième Orton-Christian de suite en PPV pour le titre. Mais nous ne y trompons pas, les vents du changement soufflent bel et bien aussi sur le show bleu.

 


Regarde fiston, on est en une des Cahiers, fais coucou !

 


Nalyse de Smackdown du 5 août

 


Une fois n’est pas coutume nous commencerons cette nalyse par les femmes. Car oui, il s’est passé quelque chose dans la division féminine de la WWE cette semaine ! Alors mettons les choses au point d’entrée : non, ce n’est pas encore le vrai réveil maintes fois annoncé et jamais réalisé. Mais quand même. Lundi à Raw déjà, Beth Phoenix avait effectué un heel turn face à Kelly Kelly, renvoyant la championne dans les cordes et à son statut de bimbo écervelée. Et vendredi sa copine Natalya, pardon sa sister Natalya, est allée dans la même direction, face à sa copine et élève AJ.

 

Au départ on assista à un simple match entre les deux femmes, plein de sourires et de complicité, un match d’entraînement quoi. Ce fut aussi un très bon spectacle, les deux adversaires récitant un large panel de prises qu’on n’a guère l’habitude de voir dans un match féminin de la WWE. Qu’on n’a pas du tout l’habitude de voir, en fait ! AJ a perdu avec le Sharpshooter des Hart, mais alors qu’elle faisait mine de relever son élève Natalya l’a au contraire attaquée, infligeant à la teenager du roster le même traitement qu’avait reçu Kelly2 en ajoutant que le temps des mignonnes petites princesses était fini.

 


– C’est vrai ça Jim ? Parce que j’aime bien ça moi les petites princ…
– Antenne Jerry, ANTENNE !

 


Gottferdom ! Ça y est mes amis, c’est arrivé, on a une storyline chez les filles ! Une vraie hein, avec des bookers qui font un boulot cohérent d’un show à l’autre et une vraie thématique à partir de laquelle faire évoluer une histoire : les catcheuses face aux blondinettes, ce dernier terme étant bien sûr à prendre au sens symbolique puisque nos deux nouvelles heels sont aussi blondes que Kelly ; mais affreusement vieilles en revanche, 28 et 30 ans, l’âge à partir duquel, c’est bien connu, les femmes cessent d’être séduisantes, deviennent laides, acariâtres et n’ont de cesse de harceler leurs congénères plus jeunes en attendant la ménopause puis la mort.

 

Je pense qu’on a là une reprise d’un bout de l’histoire qu’aurait dû incarner Kharma, mais peu importe, l’important c’est qu’on ait quelque chose ! Suffisamment pour attendre maintenant avec au moins un peu d’intérêt le match de championnat à venir entre Kelly et Beth. Les blondinettes vont-elles afficher un front uni avec par exemple une alliance Kelly/AJ/Kaitlyn, à moins qu’au contraire la puissance du duo Beth/Natalya les conduise à briser un par un les os de la championne avant de brandir son scalp en guise de trophée ? Ce n’est pas du tout la question qui occupera notre esprit à l’heure du lever de rideau de Summerslam, faut pas déconner, mais au moins ce match ne sera pas une simple pause-pipi et c’est toujours ça de pris.

 

 


Vous en faites pas, la division tag team fera ça très bien.

 


Pour la suite… On verra bien, comme répondit César quand son aide de camp lui demanda pourquoi il avait franchi le Rubicon à la tête de ses troupes (ne croyez pas Suétone, Alea Jacta Est c’est juste que ça sonnait mieux). On sait depuis longtemps qu’il y a de bons éléments chez les divas, même s’il faudra désormais faire sans Mélina, qui avait quand même un certain poids « historique », et sans Gail Kim mais là franchement elle a tellement été utilisée à rien faire depuis deux ans que ça me semble moins embêtant, pardon aux fans de sa période TNA.

 

Même Kelly Kelly, vu sa popularité désormais, peut être bien utilisée. Il pourrait même y avoir un lien entre ces changements et la méta-story Punk, Beth et Natalya reprenant le thème « le management est nul, on veut changer tout ça », mais les heels turns agressifs des deux complices ne collent pas forcément avec le nouveau style Punk. En tout cas il y a de quoi faire, mieux utiliser les talents présents, engager des catcheuses talentueuses (la scène indy en est pleine) pour qu’une simple blessure ne détruise pas tout une histoire comme c’est arrivé par le passé…

 

 


Natalya, ne la casse pas, on pourrait en avoir besoin de la gamine !

 


L’autre changement du jour pour la division féminine consistait justement en une arrivée, tout en restant pour l’heure assez énigmatique. Dans une petite scène backstage avec Teddy Long nous avons assisté au retour d’Aksana, désormais brune et qui sur fond de musique d’ascenseur et sur un ton tout en minauderies, demanda son numéro personnel à Teddy pour parler affaires. Vous vous souvenez d’Aksana ? Si vous répondez non vous allez faire plaisir à la WWE puisqu’il ne nous a pas été rappelé qu’Aksana a participé à la saison 3 de NXT, celle des filles, où elle apparut navrante dans le ring et agaçante au micro dans une gimmick d’immigrée de l’Est cupide et manipulatrice.

 

Je me suis demandé si les cheveux noirs d’Aksana ce soir n’étaient pas une perruque. La WWE nous préparerait-elle le coup du « ah ah, vous ne m’aviez pas reconnue sous mon déguisement minimaliste mais en fait c’est moi ! » ? Espérons que non. Depuis NXT Aksana a été pas mal utilisée à la FCW, où elle est depuis plusieurs mois à la fois Divas Champion et Queen of FCW ; aurait-elle fait de vrais progrès qui la rendraient désormais apte à intégrer un roster féminin qui lui-même tenterait d’élever enfin le niveau ? Je me garderai bien de répondre, on notera juste qu’elle a été moins crispante, plus en retenue, au micro qu’elle ne le fut lors de NXT, c’est un début.

 


– T’as vu Martin, comment elle m’a souri et tout ? C’est dans la poche, je le sens !
– Combien de fois je te l’ai dit, faut pas rêver mon vieux !

 


1, 2, 3… 8 paragraphes sur les divas ! C’est sûr il s’est passé un truc. L’autre gros truc du moment fait deux mètres, est tout blanc, orange en haut et est désormais un mec sympa : c’est Sheamus bien sûr. Pour moi et malgré son gros passage à vide du début de l’année l’Irlandais est une des grosses stars de la WWE, et son face turn désormais achevé est un vrai événement. Il n’a pas encore la pop d’un Orton mais est acclamé sans réserve, le turn a marché.

 

C’est lui qui a ouvert le show, avec un match l’opposant au Great Khali. Il fut dominé un moment, il faut s’y faire c’est la loi des faces, mais a bien évidemment su redresser la barre pour s’imposer brillamment et logiquement. On retrouva l’Irlandais un peu plus tard, alors que Mark Henry s’acharnait sur Kozlov après l’avoir battu. Sheamus fit sortir Henry, son adversaire de Summerslam, du ring, mais pour autant Henry ne s’enfuit pas piteusement : il se contenta de refuser le défi de Sheamus pour une baston immédiate et de revenir calmement au vestiaire. C’est bien, on nous a efficacement vendu un Henry sûr de lui et monstrueux de puissance, même face à un Sheamus face il ne doit pas trembler. Voilà en tout cas un match qui promet !

 

 

C’est vrai, mais vous pourriez faire un effort en dessin quand même !

 


On retrouva une troisième fois Sheamus, en interview, où il se désola que cette brute d’Henry s’efforce de démolir jusqu’au cœur, jusqu’à la volonté de ses adversaires, au lieu de simplement les battre. Dis-donc Sheamus, et Jamie Noble alors ? Comme le disait Johnny Lawrence ici-même la semaine dernière il faudrait voir à ne pas transformer une bonne brutasse irlandaise en gentil garçon, le turn ne doit pas se faire en ce sens. Sheamus ayant complété sa pensée en expliquant qu’il voulait balancer Henry à l’océan pour qu’il retrouve ses copains cétacés, le risque semble heureusement limité.

 

Attardons-nous quand même sur ce pauvre Kozlov, dont la défaite, en une minute, contre Henry, restera le dernier match à la WWE, qui vient de se séparer de lui. Il y a trois ou quatre mois, qui aurait prédit que Kozlov serait viré avant Henry ? Un squash suivi d’une jambe détruite, voilà une bien piteuse sortie pour un homme qui flirta avec le titre mondial. Sic transit gloria mundi, Vlady !

 

 


Je ne vous le fais pas dire !

 


Retrouvons un peu de stabilité avec Daniel Bryan et Wade Barrett, pour qui on ne pressent aucun turn avant un bon moment. Quoique les vents du changement ne se soient pas complètement calmés : Bryan a inauguré une nouvelle musique d’entrée. Pas mal, mais Wagner c’était classe quand même. Tout comme cette rivalité naissante, qui pourrait bien devenir un classique à la WWE. Ce soir les deux hommes ne se sont pas opposés directement : Barrett s’est installé à la table des commentateurs pour le match opposant Bryan à Tyson Kidd.

 

Je m’attendais à une victoire facile de Bryan mais non, ce fut un bon match serré de dix minutes. Je ne suis pas sûr qu’il y ait de la place en ce moment dans la carte pour un push de Kidd mais si la WWE ne l’a pas renvoyé avec son ancien comparse David Hart Smith et qu’elle lui offre cette exposition il y a peut-être de l’espoir à terme. Barrett, lui, a bien joué son rôle au micro, évoquant des failles à exploiter dans le bel arsenal technique que Bryan déroulait sous ses yeux. Il a été un heel bien plus subtil que Michael Cole, vraiment insupportable dès que Bryan fait son apparition, c’est dommage et j’espère que la WWE s’en rendra compte et recadrera Cole.

 

 


Oui voilà, comme ça.

 


Les vents du changement, Zack Ryder les a entendus souffler récemment. Autoproclamé assistant GM la semaine dernière, il avait fait subir à Ezekiel Jackson un match à handicap contre Cody Rhodes et Ted DiBiase, et cette semaine Jackson est venu, avec sa jovialité bien connue, interrompre le State of the Showski Address de Ryder pour lui demander les raisons d’un comportement si discourtois à son égard.

 

Bref, Big Zeke était sur le point de dévisser la tête de Ryder quand Cody et Ted apparurent à leur tour. Cody très classe en costume, Ted en slip – un rappel hiérarchique en somme. Cody expliqua qu’il allait ressusciter le titre Intercontinental quand il aurait battu Jackson, tout comme il a ressuscité la carrière de DiBiase. Euh… t’es sûr de ton coup là Cody ? Ezekiel ne l’était pas lui, expliquant à Ted que, comme lui du temps du Corre, il doit se libérer de ses chaînes et qu’il n’y a rien de tel que la liberté.

 

 


Je ne vous le fais pas dire !

 


Ryder semblait d’accord pour un match DiBiase/Jackson, quand Teddy fit son apparition, affirma que Zack n’était pas assistant GM mais assistant du GM, et que c’est lui qui allait combattre Ezekiel ! Le combat ne fut pas un squash mais fut bref, Jackson l’emportant grâce au Torture Rack. Pour Ryder la gloire attendra…

 

Il faut dire que sa situation est inhabituelle. Il est booké comme un heel : il revendique des pouvoirs qu’il n’a pas et en profite pour opposer deux heels à un face, il est remis à sa place par le GM face qui l’oppose à un catcheur bien supérieur… Et en même temps il bénéficie d’une grosse pop, fait bien réagir le public. Un drôle de paradoxe, qu’il faudra sans doute régler assez rapidement pour que Ryder trouve une place bien à lui dans le show.

 

 


Ce serait quand même bizarre que ses fans aient de meilleures places que lui.

 


Avant d’en venir au main event, attardons-nous un moment sur les angles les plus mineurs de la semaine. Le match à six opposant Mcgillicutty, Otunga et JTG à Baretta et aux Uso est de ceux-là. Certes le haka des Uso est bien classe, et le match a été correct ; mais on s’en fout. Il y a bien un titre de champion tag team dans l’histoire mais depuis longtemps il n’y a même plus de division tag : il n’y a que deux équipes en même temps, quand l’une perd la feud elle disparaît et est remplacée par une autre… C’est bien triste. Johnny Curtis n’est pas très drôle non plus mais il fera ses débuts dans le ring la semaine prochaine, c’est toujours ça. Ah, et on a revu Justin Gabriel dans un reportage à sa gloire tourné en Afrique du Sud, le face turn approche, les vents du changement encore.

 

Non, le segment mineur le plus intéressant nous est venu ce soir du « From the Vault », qui est revenu sur un match de 2009 opposant nul autre que CM Punk et Chris Jericho. Un match long, indécis, captivant… Un vrai plaisir quoi. Surtout si on s’amuse à spéculer un peu. Pourquoi que les gardiens du coffre à catch nous offrent ce match justement maintenant, hein, pourquoi justement la semaine où Jericho a répondu de façon peu amène à Punk qui l’avait cité à l’antenne ? Oui, on spécule tous et quand ces deux-là sont en jeu, on rêve du meilleur.

 

 


En exclusivité, le main event de Wrestlemania XXVIII ! On parle aussi d’un match entre l'acteur de The Marine et celui de Maxi Papa mais à mon avis c’est juste une rumeur.

 


Le main event donc. Comme je l’ai dit en introduction on est plutôt dans la continuité ici, avec la feud Orton/Christian qui continue. La feud est couplée à une autre feud un peu ancienne qui vient de reprendre : Randall, dont la pop est toujours aussi monstrueuse, et John Morrison ont affronté Christian et R-Truth. Avec ce main event on est un peu dans la situation que connaissait le show dans son ensemble avant Money In The Bank : on avait vraiment l’impression de voir un dernier show avant PPV… alors qu’il en reste un la semaine prochaine. Eh, c’est pas très original mais ça marche pas mal, alors…

 

Le match a été de bon niveau, et bien construit, chaque feud étant bien mise en évidence sans pour autant avoir complètement deux matchs en un seul. Pour le titre le scénario a été bien rappelé : le RKO d’Orton est l’arme absolue à la WWE, personne ne s’en relève, mais Christian sait être assez malin pour éviter de subir cette prise ; ainsi ce soir c’est Truth qui a subi la prise fatale, Christian en profitant pour placer son Killswitch et gagner le match. Mais qu’en sera-t-il à Summerslam, dans un match sans disqualification où il faudra bel et bien un vainqueur ?

 


Euh… Tu te poses vraiment la question ou… ?

 


Pour l’heure Randall a semble-t-il déclaré forfait contre un de ses adversaires : la table des commentateurs espagnols, qu’il a pris soin de laisser tranquille ce soir après ses échecs répétés. Gageons qu’à Summerslam il tentera à la fois de reprendre le titre et de vaincre enfin cette fichue table… Quoi qu’il en soit ce main event classique mais agréable a conclu une soirée bien remplie, qui nous a montré une fois encore que la WWE semblait décidée à changer ses fondamentaux, de façon flamboyante à Raw, de façon plus progressive mais tout aussi réelle à Smackdown.

 

Qu’on regarde cette liste : Sheamus, Christian, R-Truth, Mark Henry, Natalya, Ezekiel Jackson, ils ont tous connu un turn, ce soir, ces dernières semaines, ces derniers mois ! Et ce n’est sans doute pas fini, avec Gabriel, DiBiase peut-être… On dit souvent qu’il ne faut pas gérer plusieurs turns à la fois, la WWE y parvient en ce moment très bien. On ne sait pas ce qui se dessine à terme, mais ne boudons pas notre plaisir de retrouver de nouveau avec impatience chaque show de la WWE, ce qui était loin d’être le cas il y a seulement quelques semaines.

 

 

Ah pardon c’est vrai, presque chaque show.


Publié

dans