Michelle, ma belle, la nalyse

Well, well, well you just can't tell

Well, well, well my Michelle

Guns and Roses, my Michelle

 

Après une biographie fleuve en deux parties, McOcee conclut sa semaine McCool avec un regard acéré sur les performances de son égérie. Avec cette conclusion qui réfléchit, notre rédactrice entend répondre aux critiques injustes qui s’abattent souvent sur cette excellente professionnelle. Polémistes de tous bords, à vos claviers, ça va chauffer.  

 

 

Cette question-là étant derrière nous, élevons le débat. Parlons de son cul.
 

 

Biographie de Michelle McCool (3/3)

 

Well, well, well you just can't tell

Well, well, well my Michelle

Guns and Roses, my Michelle

 

Après une biographie fleuve en deux parties, McOcee conclut sa semaine McCool avec un regard acéré sur les performances de son égérie. Avec cette conclusion qui réfléchit, notre rédactrice entend répondre aux critiques injustes qui s’abattent souvent sur cette excellente professionnelle. Polémistes de tous bords, à vos claviers, ça va chauffer.  

 

 

Cette question-là étant derrière nous, élevons le débat. Parlons de son cul.
 

 

Biographie de Michelle McCool (3/3)

 

 

Quand on revient sur la carrière de Michelle McCool et qu’on accompagne un peu les coulisses et l’actualité de la WWE et de ses acteurs, ce qui est frappant, et en même temps un peu frustrant, c’est de constater le fossé qui existe entre la perception que l’on peut avoir de Michelle McCool, une perception souvent très négative, et la réalité de sa carrière et de son parcours. McCunt, McSlut, McTaker… les surnoms d’un goût douteux sont légion sur le net, français comme US et partout il est coutume de moquer les prestations de la native de Floride. Décrite comme une intrigante par une bonne partie des fans de catch, on lui reproche à peu près tous les défauts du monde : ainsi serait-elle une arriviste surprotégée et surpushée depuis qu’elle est maquée avec l’Undertaker, alors qu’elle ne serait ni bonne in ring, ni performante en promo ou backstage. Bref, ce serait une escroquerie complète qui ne devrait son statut qu’à son mariage et occuperait une place en haut de la carte qui n’est pas la sienne. Ce faisant, elle empêcherait bien sûr d’autres filles, nécessairement plus talentueuses, de percer en main event. La critique est trop sévère, assez cruelle, et ce à plus d’un titre.

 

 

 

 

Le WWE Universe est trop injuste…

 

 

Il y a déjà un gros décalage entre la perception d’une hégémonie subite et prolongée, fantasmée par les critiques de McCool, et la réalité des faits. La carrière de la diva s’est construite sur la durée et rien dans sa progression ne parait incongru ou suspect d’être entaché d’un quelconque favoritisme. Elle commence en 2004 et jusqu’à 2008, on assiste au parcours classique d’une collaboratrice sérieuse qui grimpe tranquillement dans la hiérarchie de son entreprise. Formation, rôle de potiche court-vêtue, défilés en maillot de bain, matchs bra and panties, elle a le droit à la totale. En 2007, elle fait déjà partie de celles à qui on fait suffisamment confiance pour catcher régulièrement en solo, progresse beaucoup in ring et acquiert ce statut de midcarder classique, étape logique de l’apprentissage d’un catcheur. Fin 2007, début 2008, c’est la feud du triangle amoureux en compagnie de Palumbo et Noble, et, bonne actrice, elle prouve qu’elle peut tenir le haut de l’affiche dans une storyline solide, qu’elle sait faire vivre une histoire. A ce moment-là de sa carrière, si on résume, elle a progressé in ring et a fait la preuve qu’elle maîtrise les autres fondamentaux exigés par la WWE : les talents d’actrice et l’aisance au micro. Et puis, c’est une fille qui n’a pas peur d’y aller franchement. Quand il s’agit d’aller s’écraser la tronche contre une barrière, elle y va de bon cœur, et inversement, quand il s’agit d’envoyer valser son adversaire, elle ne fait pas semblant non plus. Elle a cette intensité in ring qui fait d’elle une vraie catcheuse, ce qui n’est pas si courant à la WWE.

 

 

Pour rester bonne copine avec une fille qui t’a cassé le sternum, pété le nez et fêlé deux cotes, il faut être une sainte.

 

 

2008, c’est l’année du push progressif : elle est sacrée top diva de Smackdown après une série de concours à la con, obtient un title shot puis gagne son premier titre, qu’elle conserve assez peu de temps et ne défend qu’une fois. Un premier règne assez court, et un titre a priori secondaire (c’est alors celui de Smackdown), ce qui n’est pas illogique dans le cadre d’une progression régulière.

 

Lors du premier semestre 2009, elle continue à faire le boulot sur le ring et ne reconquiert une ceinture que fin juin, la supposément plus prestigieuse ceinture de Women’s Champ. Là commence, en revanche, une période de domination de grosso modo 18 mois (28 juin 2009 – 21 novembre 2010), d’abord en solo pendant six mois puis avec Lay pendant un an. Notons tout de même que domination ne veut pas dire règne ininterrompu puisque sur cette période elle perd le titre par deux fois (contre Mickie puis contre Beth). Eh puis, cet ascendant indéniable est quelque chose qui s’explique assez facilement. Le roster féminin se renouvelle, Mickie n’est plus considérée au top (à tort ou à raison), Beth est bien là mais se blesse au mauvais moment, Natalya a du talent mais être peut être encore trop verte (c’est en tout cas mon point de vue, et celui des bookers) et Melina a semble-t-il agacé Vince en rejoignant Smackdown en traînant les pieds. Bref tous les éléments sont réunis pour que le push de McCool soit tout sauf un scandale. Le réduire à son mariage avec le Deadman me parait donc particulièrement contestable surtout quand on sait que les noces n’ont été célébrées qu’en 2010…

 

 

Un truc en toute intimité…

 

 

Et puis, il y a Laycool. On aime, on n’aime pas (j’y reviendrai), mais ça marche. La mayonnaise prend entre Layla et Michelle, les bookers décident de construire quelque chose là-dessus car ces deux filles sont plutôt talentueuses, complémentaires (la grande et la petite, la brune et la blonde) et le public suit d’abord avec bonheur les aventures des Laurel et Hardy de la division féminine. Ce qui est logique. Ça faisait combien de temps qu’on n’avait pas de storyline solide mettant exclusivement en scène des divas ? Et comme souvent quand quelque chose fonctionne bien à la WWE, on l’use jusqu’à la corde, on peine à mettre un point final à une storyline qui marchait si bien il y a encore de cela quelques semaines. On s’est fait la réflexion mille fois sur les Cahiers du Catch, la WWE ne sait pas conclure une feud longue ni séparer une équipe populaire. Souvenez-vous de la SES, de la Legacy, du Nexus… Il n’y a pas de raison qu’il en aille autrement pour les divas. Le public s’est alors logiquement lassé et le gimmick des deux chipies arrogantes ne s’étant pas renouvelé, le WWE Universe ou une partie de celui a même pu trouver leurs prestations carrément gonflantes sur la fin.

 

 

Désolée Michelle, mais les plans à trois dans des églises gothiques abandonnées avec du rock satanique en musique de fond, j’en peux plus.

 

 

En revanche, si les dernières semaines ont pu être irritantes, les bookers se sont au moins distingués en pondant une conclusion très réussie, corrigeant un peu sentiment d’agonie qu’on a pu ressentir. Une accélération des dissensions, deux séquences backstage impeccables et un dénouement tragique (le « loser leaves WWE »), la creative team a parfaitement fait son job, avec une mention spéciale pour les deux séances de thérapie de couple, drôles et incisives. Et encore une fois, les deux filles n’y sont pas pour rien, chacune interprétant sa partition avec beaucoup de talent et d’humour (1ère séance, 2nd séance), à défaut de réinventer l’eau chaude. Etait-il temps de passer à autre chose ? Oui, mais cela n’autorise pas les critiques débiles sur un push qui aurait été gagné au pieu avec le Taker. McCool est arrivée au sommet parce qu’elle le méritait, parce qu’elle a bossé pour, en tout cas bien plus que certaines éphémères championnes de la WWE.

 

 

On aime tout le monde, on ne pense à personne en particulier.

 

 

Finalement, je crois que si on veut répondre à la question « mais pourquoi tant de haine ? » à propos de Michelle, il faut revenir à la storyline de Piggie James et au départ de Mickie. Il faut le reconnaître, c’était un angle de merde, très choquant et étonnant de la part d’un programme qui se veut familial.

 

Stigmatiser de la sorte les « rondeurs » supposées de Mickie (parce que faut pas déconner hein !), c’est assez gerbant, nous sommes tous d’accord. Certains segments ont atteint des sommets de vulgarité et ont dû révolter la quasi intégralité de l’audience féminine. Et quand on sait que c’était la dernière grande storyline de Mickie, la diva déclenchant quand même le plus de pop dans les arenas, et qui a donné et bien donné des années de sa vie à la WWE, on a vraiment la sensation que les bookers sont des ordures, je suis d’accord aussi. On est tous d’accord en fait. Maintenant, il faut juste que les haters comprennent que Michelle et Layla n’y sont pour rien et on aura franchi un pas de géant dans la compréhension mutuelle. Je pense sérieusement que bien des critiques des Flawless leur reprochent, consciemment ou pas, d’avoir participé à une storyline qu’elles n’ont pourtant ni décidé ni écrite. Elles l’ont juste interprétée et ont surtout récolté ce dont rêve tout heel : une heat monumentale. Et puis, dans l’inconscient de certains (ou le conscient des plus jeunes), elles sont responsables du départ de Mickie, et la dernière image restera toujours cet ultime tombé de Layla. D’ailleurs, Michelle admettait elle-même l’obscénité de certains angles de la période Laycool et confiait qu’elle se serait bien auto-claquée la tronche à quelques reprises. Mais business is business and the show must go on !

 

 

On ne peut pas non plus être fier de tout.

 

 

Le dernier torrent de merde (copyright Manuel Valls) qui se déverse souvent sur Michelle (enfin, sur Laycool mais c’est bien McCool qui assumait le premier rôle) est celui qui cherche à insinuer qu’elle serait loin d’être un as au micro, la preuve, t’as vu le peu de heat qu’elle(s) déclenche(nt) ? Je ne voudrais pas paraître excessive dans ma défense de la blonde mais là encore, il va falloir se pencher sur le travail des bookers. Car si une fois de plus on ne peut nier que certaines promos sont tombées complètement à plat, ne déclenchant rien dans la foule à part quelques sourires moqueurs, on ne peut exonérer de toute responsabilité les types chargés de rédiger les scripts des interventions publiques des Flawless. J’aimerais d’ailleurs faire ce genre de boulot qui doit bien prendre, et en comptant large, cinq grosses minutes par semaine. En gros, briller avec un texte pourri à base « ouh ouh ouh, vous êtes moches et bêtes » toutes les semaines est du domaine de l’impossible. J’ai coutume d’écrire qu’avec Henri Guybet dans le rôle principal, Taxi Driver n’aurait certainement pas connu le même succès ; inversement, on doit pouvoir affirmer sans crainte que même avec Robert de Niro au casting, « Les sous doués passent le bac » aurait été la même grosse bouse indigeste. Ben là, c’est la même chose.

 

 

You fucked my wife ?

 

 

Et puis, au-delà de la qualité du texte, dont Michelle n’est en rien responsable (vous savez bien que les marges de manœuvre sont quasi nulles sauf très rares exceptions dont elle ne fait certainement pas partie), il y a aussi la spécificité du gimmick, plus ou moins adapté aux promos in ring. Je m’explique : je pense que l’angle choisi pour la Team Flawless, celui des deux gamines insupportables qui balancent des vannes de niveau CM1, ne pouvait pas marcher ou très peu, en promo « seules contre le public », sans opposition verbale. Si le concept était parfait pour les petites scènes rigolotes en backstage, il ne l’était pas pour les grandes envolées lyriques ou les discours enflammés. Encore une fois, la qualité des protagonistes n’est pas en cause. D’ailleurs, les segments en coulisses des Laycool étaient le plus souvent très réussis. Un seul exemple, celui des deux séances de thérapie de couple qui ont conclu le processus d’implosion de la stable. Les deux filles y sont parfaites, chacune dans leur rôle, avec beaucoup d’humour et de second degré, ce qui ne gâche rien. Reste qu’en effet, vouloir transposer ce genre de scène en direct live face au WWE Universe était à mon sens une erreur, une tentative vouée à l’échec qui a desservi les protagonistes. C’est là d’ailleurs le drame de la division féminine en général. Le peu d’intérêt que leur porte les bookers doit être terriblement frustrant et réussir à transmettre quelque chose en deux pauvres minutes, coincée entre des segments masculins autrement mieux construit est une vraie gageure pour les Divas. Du reste, Michelle affirmait elle-même que “ Instead of complaining about only have two or three minutes on TV, you want to make those two or three minutes mean something, so that you can go somewhere the next week, and the next month, and then the next three months.” Dit comme ça, ça parait simple, mais ça ne doit pas être si évident à mettre en pratique et me semble être révélateur de la différence qui existe entre une diva correcte et une fille vraiment talentueuse, du moins dans le cadre bien spécifique de la WWE.     

 

 

C’est maintenant le débat sur mes fesses ?

 

 

D’ailleurs, pour mieux illustrer mon propos et rendre justice à Michelle McCool, il faudrait se pencher sur ses anciennes attitudes de heel bien vicelarde, agressive et méchante. De méchante bien classique, dans la droite ligne de ce que sait faire la WWE. Quand elle explose Melina juste avant de lui prendre le titre, par exemple. Ou lors de son heel turn en 2008, quand elle marave sa copine Maria bien méchamment et qu’elle confirme la semaine suivante en explosant la tronche d’Eve, après lui avoir joué le coup classique de la réconciliation. Ces trois exemples montrent bien que le gimmick a un impact énorme sur la performance des acteurs. A chaque fois, Michelle interprète parfaitement la vilaine prête à tout qui pète la gueule de ses copines à la première petite frustration, au moindre début de contrariété. Ses promos sont bonnes, l’intensité de ses beatdowns étonnante pour une diva et la heat qu’elle déclenche est à la hauteur de la performance. C’est classique mais diablement efficace et cela prouve bien que le talent de McCool n’est en rien responsable des ratés de la Team Laycool.

 

 

Depuis son second mariage, le gimmick de Michelle a quand même vachement évolué.

 

 

Il ne faut pas se méprendre sur mon propos, et ne pas interpréter de travers le ton kayfabe et enthousiaste de la bio. Il ne s’agit pas de dire que Michelle McCool est la plus grande catcheuse de tous les temps, ni de la placer sur un piédestal, ce qu’elle ne mérite certainement pas. Non, l’idée était simplement de rendre un hommage (certes appuyé) à une fille saine qui a bossé dur pour atteindre le haut de la carte, qui s’est mise physiquement en danger, a multiplié les blessures et a décroché son statut de main eventer grâce à son mérite propre et absolument pas parce qu’elle serait « la bonne copine de… », « la nièce de… », « ou la femme de… ». Elle est semble-t-il reconnue pour être une grosse bosseuse, et pas seulement pour ce qui concerne sa technique in ring : entrée, costume, gimmick… elle travaillait tout avec précision et acharnement et faisait toujours en sorte que son temps d’antenne, si court soit-il, ait un sens et construise quelque chose sur la durée.

 

 

Depuis qu’il est marié avec une femme élégante, c’est costard obligatoire pour l’Undertaker.  

 

 

Elle n’est peut être pas la meilleure en promo ou backstage. Ni la meilleure in ring. Ni la meilleure raconteuse d’histoire du monde. Peut être n’excelle-t-elle en rien. Mais le fait est qu’elle est plus que solide en tout, ce qui fait d’elle une excellente catcheuse, comme il n’y en a que très peu dans le roster féminin de la WWE, ce qui rend son départ fort dommageable. Si l’on peut considérer son Slammy de meilleure Diva en 2010 comme une récompense corporate, il me semble que la place de numéro un acquise la même année au classement PWI a une toute autre signification. Je regretterai son agressivité in ring, ses Faithbreakers (à partir de septembre 2008, lorsqu’elle a dû abandonner le wings of love qui était tout aussi spectaculaire), son catch intense et complet, ses allures de chipie, ses talents d’actrice et une certaine forme d’élégance.

 

 

On est toujours sans nouvelle de Melina. Mais c’est normal, elle est morte.

 

 

Mais à la lecture d’une interview shoot réalisée après son départ, je comprends parfaitement sa décision. L’ambiance qui règne entre Divas a l’air particulièrement pourrie, les coups de couteau dans le dos sont quotidiens et le vestiaire de la division féminine ressemble étrangement à un putain de nid de vipères. Dans ces conditions, on ne peut que comprendre qu’après six années passées dans les avions, six années de bumps et de douleurs, six années de boulot intense pour se faire une place au soleil, Michelle ait eu envie de tourner la page et de passer à autre chose. Sa décision était parait-il mûrement réfléchie et prise de longue date (elle aurait prolongé un peu pour aller jusqu’au bout de la  storyline Laycool, pour filer un coup de main à sa copine Layla) et je doute qu’on la revoie sur un ring autrement qu’à l’occasion d’une quelconque célébration. C’est d’ailleurs tout le mal que je lui souhaite ! Qu’elle nous fasse plutôt une petite portée de mort-vivants blonds comme la paille, y’a une relève à assurer !

 

 

Let’s get ready to rumble, you ugly fat ass.


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