Viva Las Vegas et certainement pas Heartbreak Hotel

L'idéal punk est si ambitieux qu'il ne peut être réalisé. Il a une telle intensité qu'il est obligé de vous détruire.

Richard Hell

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où je n'ai toujours pas repris mon souffle après l'épisode de ce lundi…

 

 

Mesdames et messieurs, installez vous, le spectacle va commencer.

 

 

Nalyse du RAW du 27 juin

 

L'idéal punk est si ambitieux qu'il ne peut être réalisé. Il a une telle intensité qu'il est obligé de vous détruire.

Richard Hell

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où je n'ai toujours pas repris mon souffle après l'épisode de ce lundi…

 

 

Mesdames et messieurs, installez vous, le spectacle va commencer.

 

 

Nalyse du RAW du 27 juin

 

 

Avec la WWE, c'est toujours pareil, c'est au moment où on s'y attend le moins qu'on se fait prendre par surprise et qu'on se retrouve, comme un con à la fin du programme, à la fois songeur et le souffle coupé d'émerveillement. Et ce soir, j'avais mon indicateur personnel d'excitation pour le catch à 15 au dessous de zéro. Bien sûr, la WWE avait fanfaronné avec moult spots promotionnels le retour de HBK. Mais le retour de Shawn Michaels, j'en avais rien à foutre. Ce n'est pas que j'ai quelque chose contre l'homme en particulier ou contre le performer qu'il était. Non, mais depuis le début de l'année, on a déjà eu droit au retour surprise du Rock avec pléthore de péripéties dont un numéro de RAW spécial appelé « l'anniversaire du Rock » qui ne restera pas dans nos mémoires pour le meilleur. On vient d'enchainer deux épisodes de RAW spéciaux placés sous le haut patronnage de Stone Cold Austin. Et Bret Hart a fait son cameo annuel, il y a environ un mois. Alors, la nostalgie, camarade, comme dirait l'autre, est rarement une bonne nouvelle et ce n'est pas pour rien que la chanson figure sur un album intitulé Mauvaises Nouvelles des Etoiles. Oui, l'ami sans supplément de prix, aujourd'hui, les Cahiers du Catch te font réviser tes classiques : Elvis en titre, Richard Hell en citation, et t'es pas au bout de tes surprises.

 

 

Il devrait arrêter les UV Christophe Dechavanne, non ?

 

 

Au programme de RAW ce soir, la RAW Roulette et pas mal de matchs, sept en tout qui n'étaient pas si mauvais que ça, mais sur lesquels je vais quand même passer avec le bouton avance rapide pour mieux vous transporter au temps fort du show et le développer en long, large, travers, etc… Idem, pardonnez l'absence de commentaires de ma part sur les segments de la RAW Roulette actionnée par Booker T. Le commentateur de Smackdown y était bien meilleur qu'aux commentaires mais ça ne veut certainement pas dire qu'il y a excellé.

 

Premier match : CM Punk contre un adversaire mystère, en l'occurence Kane. Court, sans grand intérêt in-ring mais rondement mené côté storyline : Kane a dominé le match et CM Punk bat en retraite à la première menace de subir un big red monster move du haut de la troisième corde. Victoire de Kane par Count-Out alors que Punk a quitté le ring. L'argument scénaristique de Punk qui s'en fout de ce match à quelques semaines de sa sortie des rings de la WWE et d'un match de championnat fait doublement sens : éviter la blessure et se dispenser de se faire chier dans le ring contre un jobber aussi doué soit-il. Le tout est bien interprété, rien à redire.

 

 

CM Punk est le seul catcheur capable de rendre intéressante la conclusion d'un match par un plan de ses fesses.

C'est d'ailleurs son seul point commun avec Kelly Kelly.

 

 

Deuxième match : Evan Bourne vs Sin Cara. Le match qui, la semaine passée, n'avait pas eu lieu à cause d'une erreur dans les votes. Excellente rencontre entre deux poids légers sous la stiputaltion No Countout. Bourne y a été à son meilleur niveau et Sin Cara a fait une de ses meilleures sorties sous les couleurs de la WWE. Légèrement moins bonne que celle d'Evan (notamment en anticipant trop l'esquive de la Shooting Star Press et en passant son finisher sans grande fluidité) mais assez solide pour une performance live qu'on anticipait tous et toutes après un certain nombre de demi-succès (Primo Colon, Chavo Guerrero, etc ..). Il remportera de plus la victoire. Deux problèmes cependant à ce match. D'abord l'environnement lumineux: si on éclaire si peu de choses sous lumière bleue à la télévision, ce n'est pas pour rien. On n'y voit pas grand chose et dans le cadre d'un match « No Countout » susceptible de se dérouler en ringside, l'ambiance chromatique propre à chaque match de Sin Cara est franchement gênante. Ensuite, si l'objectif de ce match était de donner envie au public de voir Sin Cara, et cela n'a pas non plus vraiment réussi. Le combat de ce soir me fait espérer (à tort vue la profondeur du roster) une résurrection de la division cruiserweight (Vous savez ce truc dont la TNA a un équivalent appelé X-Division avec pour champion Abyss, un poids lourd, histoire de ne surtout plus se distinguer de la concurrence.).

 

 

– Excuse me ! Laissez-moi voir le match entre Dolph et Kofi.

– Non, Vickie, t'es là pour foutre la merde. On le sait et on te vire.

– Oui, ton mensonge t'a trahie, plus personne n'a envie de voir un match entre Dolph et Kofi.

 

 

Troisième match : Kofi Kingtson vs Dolph Ziggler avec une stipulation libre choisie par Kofi. En l'occurence « Vickie interdite aux abords du ring ». Le match était plutôt sympa à suivre, comme les 999 épisodes précédents de la feud et il verra une victoire du Gentil Ghana. Mais avec ce nouveau tour de roue, la WWE a juste fait exactement ce qu'il ne fallait pas faire avec ces deux-là. Le résultat du Viewers' choice de la semaine dernière était sans appel : « 2 out of 3 falls », une stipulation assez peu usitée à la WWE et généralement choisie pour terminer les feuds. Et là, la fédération nous a infligé une situation qui relance une énième fois l'affrontement entre Dolph et Kofi autour d'une ceinture mineure alors que son propre public dans son ensemble (et la minorité des fans qui écrivent leurs avis sur le net) en a marre de cette histoire sans fin qui doit bien durer depuis dix mois.

 

Quatrième match : Alberto Del Rio contre le Big Show dans un Steel Cage Match. Ouaip, alors, comment dire.. Quand le ring announcer donne les règles d'un cage match avant la cloche et prend la peine de préciser que la victoire s'acquiert par pinfall, submission ou une sortie de la cage de quelque manière que ce soit, ça craint. Parce que selon l'usage, il ne précise pas ce que j'ai écrit en italique et qu'il vient donc de nous dire explicitement qu'un truc quelconque allait pertuber le match. Evidemment, c'était Mark Henry et on ne s'en plaindra pas. D'abord parce que le Big Show dans un cage match n'est pas nécessairement dans son environnement (malgré la jolie superplex imposée à Del Rio du haut de la troisième corde) et que son répertoire, déjà pas toujours très glamour, s'en ressent. Ensuite parce que Mark Henry en heel destructeur, moi j'aime bien et j'y crois (comme j'y croyais déjà quand il était champion de la ECW).

 

 

– Mark, pourquoi t'as fait ça ?

– He spilled my diet Soda, man.

 

 

En l'occurence, le World Strongest Man a arraché la porte de l'enceinte (truquée, d'ailleurs les arbitres avaient mis un temps fou à la fermer), permis ainsi l'évasion du Mexicain, avant de défoncer l'édifice de ferraile en chargeant le géant au travers d'une de ses parois avec la porte. Assez impressionnant mais déjà-vu (surtout la séquence "Mark Henry arrache une porte" qui a fait les belles heures de botchmania dans une version plus ratée que ce soir). Efficace néanmoins.

 

Cinquème match : Kelly Kelly contre la Bella Twin qu'avait pas le titre dans un Submission Match. Enfin ! La WWE a choisi de ne pas donner à ses divas la stipulation concours de danse ou bataille de polochons. Le choix de la stipulation rappelle un peu l'Ultimate Surrender mais bon, on ne va pas s'en plaindre non plus même si visiblement aucune des deux compétitrices n'avait de réelle idée de ce qu'est une prise de soumission qui peut terminer un match. Bella #2 a donc tenté d'appliquer un arm bar avant de s'incliner sur un Boston Crab de la nouvelle championne. Match, court, assez peu intéressant, malgré sa forme d'hommage double déguisé à Chris Jericho.

 

 

Hold number 712 : Armbar

 

 

Sixième match : Tag Team Tornado Match opposant Rey Mysterio et Alex Riley à l'équipe du Miz et de Jack Swagger. Commencons par un coup de chapeau à la WWE pour ressusciter une stipulation assez peu usitée dans ses rings mais bien plus commune dans ses jeux vidéos. Le match était bien sympa, malgré une dichotomie assez visible entre la paire Rey Swagger, chargée de fournir de la qualité in-ring et celle Riley Miz, bien moins virtuose dans le ring mais capable d'apporter de l'intensité au vu de leur feud. Le finish, légèrement botché mais excellement rattrapé, se conclut par un 619 et une victoire de Rey sur le Miz.

 

Dernier match, en guise de Main-Event : John Cena contre R-Truth dans un tables match ; la stipulation n'est pas glamour en elle-même mais elle a le mérite d'être «on screen» le point faible de John Cena et c'est cette histoire là qui va être contée dans le ring : intervention de Punk au moment décisif qui retire la table censée se briser pour l'Attitude Adjustment sur R-Truth, distraction du champion et Spear colossal (oui colossal ce spear, on a tendance à l'oublier vue la soirée mais ce move était très beau) de Truth sur Cena.

 

 

Résumé de la soirée : les tables matchs, c'est la kryptonite de John Cena.

 

 

Voilà, donc pour l'essentiel, passsons maintenant à l'homme qui vole le show à chacune de ses apparitions si j'en crois la légende écrite par la WWE : HBK.

 

Mouais, bof, le Hall Of Famer a été discret, sans doute mu par la volonté de ne pas voler de lumière à d'autres mais ses apparitions, plutôt moyennes, n'ont pas non plus été évenementielles. Une promo in-ring sympa, mais pas bien meilleure que ce qu'ont pu délivrer certains guest-hosts. Une tendance à distribuer à la volée son finisher (David Otunga, MMGC, Drew McIntyre) qui n'a rien à envier à Stone Cold Steve Austin (et qui est donc aussi irritante que cette mauvaise habitude du Texas Rattlesnake). Un bilan de cette utilisation abusive du finishing move calamiteux (les champions du monde par équipe, terrassés par deux mouvements d'un retraité, on ne le relève même plus vu l'état de la division Tag-Team. Drew McIntyre littéralement enterré après une promo où il criait, en substance, place aux jeunes).

 

Et puis, il y a eu ce segment où HBK a croisé Booker T et Diamond Dallas Page pour faire la promo du Best Of WCW. La légende vivante de la WWE a montré aussi peu d'intérêt que possible pour promouvoir l'anthologie de la compagnie concurrente de la sienne à l'époque et juste dit qu'il y jetterait un oeil, que c'était surement bien mais qu'il n'avait jamais rien vu de la WCW. C'est quand même incroyable que dix ans après la bataille, Vince McMahon (et, ici, HBK par sa bouche) soient encore à ressasser le passé et triompher même discrétement comme ce soir de cette victoire remportée contre Ted Turner.

 

 

– Hey, les has been, dépêchez-vous de finir la pub pour ce truc d'il y a dix ans, on a plein de boulot, nous, pour le prochain Wrestlemania.

– Ouais, il faut qu'on prépare le retour du Rock et le match revanche entre HHH et l'Undertaker.

 

 

Allez, venons-en maintenant au plat de résistance du soir : CM Punk qui a, ce soir, consolidé son statut de dieu vivant auprès des fans qui se prétendent un peu intelligents en regardant le catch. La copie rendue ce soir a été juste parfaite et a commencé avec une confrontation in-ring avec Michaels. Euh, en fait, non. Elle a même commencé avant : quand C.M. Punk est entré dans le ring et a mimé du haut de la troisième corde le fait de décocher une flèche sur HBK.

 

Chaque détail a son importance dans ce que fait Punk et se moquer de HBK de cette façon n'était certainement pas anodin. Depuis sa retraite, chacune des apparitions de Shawn Michaels s'est toujours effectuée à RAW avec soit un couvre-chef soit un T-Shirt marqué du logo d'un fabricant de flèches en carbone. Et honnêtement, de la part d'un homme a priori riche, ne pas pouvoir se passer d'une apparition télévisée sans afficher son sponsor, c'est vraiment médiocre.

 

 

C'est bon, tout le monde a vu mon sponsor, on peut continuer ?

 

 

Pour tout dire, je ne comprends même pas que la WWE autorise HBK à être si ostensible dans sa manière de faire de la promo. Avec la tradition des Guest Hosts, on a vu énormément de gens à la WWE, des champions de Nascar, de basket (Shaquille O'Neal), des acteurs, des chanteurs, des animateurs télé, des catcheurs légendaires aussi (The Rock, Steve Austin, Bret Hart), etc… Tous sont venus pour la promo d'un événement à venir et ont eu droit à leur petite séquence réglementaire au milieu du show. HBK l'a eue, comme les autres, pour son show où il tue des animaux vivants (avec un arc pas avec un Sweet chin music, rassurez-vous). Mais aucun n'a osé, à part HBK, se transformer en homme sandwich au milieu du ring de Vince McMahon. Aucun, sauf HBK, n'a osé faire du placement produit pour un truc pour lequel il n'avait pas été invité. Et si personne ne l'a fait avant HBK, c'est sans doute par respect pour le business de la WWE. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup – Oui, moi, aussi comme le Miz ou CM Punk, je peux caser des paroles de chanson en plein milieu de mes interventions. Et ça ne m'aide pas à estimer Shawn Michaels comme être humain, même si je considère qu'il fut l'un des tout meilleurs dans le ring.

 

Passons rapidement sur les remarques de Punk pendant cette promo intiale face à HBK (« Je suis le meilleur comme tu l'étais ») et sa courte réponse : « Anymore » à l'affirmation par HBK qu'il ne buvait ni ne fumait ni se droguait. Elle font réfléchir sur la concordance des temps et montraient que CM Punk était à fond dans son personnage de type qui s'apprête à quitter la compagnie et n'en a plus rien à foutre de rien et surtout pas des discours corporate. D'ailleurs c'est dans cette optique qu'il fera sa promo finale.

 

 

Les enfants, ce soir, je vous dis la vérité sur ce qu'il se passe backstage.

 

 

Bon alors, la promo finale est ce qu'il a eu de meilleur au micro à la WWE cette année et même peut-être ces dix dernières années (ouais, rien que ça) . Inutile de vous la raconter en détail, vous la trouverez en vidéo et en version texte (et je vous conseille de la traduire avec soin car chaque mot compte dans ce texte). En moins de six minutes, CM Punk a adressé à la WWE toutes les doléances qu'il avait à son propos et n'a, a priori, rien oublié. Tout le monde en a pris pour son grade (avec une double dose pour certains comme Dwayne « Don't Call Me The Rock anymore » Johnson ou Vince McMahon). La politique officielle corporate a été malmenée de bout en bout (citer des catcheurs d'autres promotions : Colt Cabana, Hulk Hogan ; citer nommément d'autres fédérations : ROH, New Japan ; prononcer le mot Wrestler, etc…).

 

 

Les divas sont obligées par contrat à faire deux botchs par match sous peine de renvoi. Vince est persuadé que ça aide les fans à apprécier Mason Ryan.

 

 

Loin de moi l'idée de critiquer le formidable dyptique positif/négatif que Silvernights avait écrit il y a peu sur ce qui lui plaisait et lui déplaisait dans le produit de la WWE mais là, en très peu de temps, C.M Punk a résumé simplement ce que j'aurais voulu/pu lui écrire en guise de réponse si j'en avais eu la patience à propos de ce qui ne va pas à la WWE : Vince McMahon est un génie créatif extrêmement mal entouré.

 

 

Les filles de Stephanie McMahon sont nées couvertes de poils tellement leur père a pris de stéroïdes.

 

 

Il a des lubies parfois anodines mais génantes (on l'a vu ce soir où les espoirs de Drew McIntyre de compter dans le roster de RAW ont été réduits à néant après des débuts en grande pompe), fait des erreurs stratégiques criminelles d'un point de vue business (programmer le Rock en Main-Event du prochain Wrestlemania est certainement le meilleur moyen de démotiver tout son roster qui bosse dans un ring 300 jours par an et sait qu'il ne sera pas du match le plus important de l'année à venir parce que Vince a décidé qu'un retraité, acteur de Série B, qui ne passe pas sa vie sur la route méritait la place), fait des choix douteux sur qui doit recevoir un push ou non (privilégier un catcheur parce qu'il est un bon client de Late Night Shows plutôt que pour ses qualités in-ring me fait étrangement penser au Miz, non ?), a constitué une équipe d'annonceurs tellement médiocre que l'assertion "Même au commentaire, je suis le meilleur." est évidemment vraie et d'autant plus effrayante quand on a vu les matchs de commentateurs que la WWE a longuement offerts cette année, etc…

 

 

John Cena est anti-militariste.

 

 

On pourrait continuer à faire un commentaire composé de cette séquence shoot de Punk pendant de nombreux paragraphes mais je crois qu'il y a mieux à faire. D'abord, répondre à la question que certains d'entre vous se posent à savoir : « Est-ce que c'était prévu que CM Punk critique la WWE de cette manière dans ce segment ? » et aussi apporter des précisions sur son avenir.

 

 

Vince force Booker T à se droguer avant chaque émission parce qu'un noir qui dit des trucs intelligents à la télé, c'est, à son avis, trop tôt pour le public de la WWE.

 

 

Bon alors, voilà mon opinion, s'il est bien une régle d'or dans le catch, c'est celle-là :


Rule Number One : If it happens on TV, it's a work.
Rule Number Two : If it's a shoot, see Rule Number One.

 

 

Stone Cold Steve Austin est atteint du syndrome de La Tourette.

 


Pour résumer, si ça passe dans ta télé, c'est que c'est scripté et prévu et si ce n'est pas le cas, démerde-toi pour que ça le devienne. Et on est clairement dans ce cas avec CM Punk. L'écriture des shows de la WWE est telle que la compagnie avait dû prévoir une promo finale de Punk où celui-ci partait sur un discours de heel qui quitte la compagnie. Connaissant Punk et la confiance qu'a la WWE envers lui, aucun texte ne lui a probablement été écrit et sa seule instruction a été "Fais une promo de cinq minutes qui t'assure le maximum de haine du public et donne enfin de l'enjeu à ce PPV qui vient dont on n'a toujours pas vraiment réussi le build-up alors qu'on est payés pour le faire."

 

 

L'Undertaker ne sort plus de son fauteuil roulant que pour faire des matchs.

 

 

Et c'est ce que Punk a fait. Peut-être a-t-il dépassé les limites fixées par la politique interne de la compagnie, peut-être même a-t-il déclenché la fureur d'une poignée de gens backstage, probablement celle de Vince ou de HHH mais ça on s'en fout, au vu du succès du résultat. Si la WWE a un minimum de logique, un réel sens du business et si Vince McMahon n'est pas à une humiliation près (on parle d'un type qui a volontairement plongé sa tête entre les fesses du Big Show), elle va rattraper toutes les sorties de route non prévues qui se sont produites lundi soir en incorporant tout ça dans un angle qui nous tiendra en haleine jusque Money In the Bank (et même peut-être après).

 

 

Dusty Rhodes a couché avec Pat Patterson pour être sûr que Cody gagne à Wrestlemania.

 

 

Quant à l'avenir de CM Punk, c'est une chose un peu plus délicate. Evidement, il ne va pas partir avec le titre et défendre la ceinture de John Cena dans les rings indy de par le monde que ce soit à la ROH, à la NJPW, à l'ICWA ou même la TNA – le cas le moins probable de tous puisqu'en termes de patron mal entouré, Vince McMahon ressemble à un nain par rapport à Dixie Carter. Cette hypothèse n'existe que dans les rêves mouillés des marks de l'indy qui sont persuadés que John Cena est un mauvais catcheur et que n'importe quel Japonais un peu bourrin capable de faire trois atemis bien stiffs sans aucune notion de la psychologie du public est bien meilleur que lui. Evidemment que d'une manière ou d'une autre, soit il quittera la compagnie sans le titre, soit il poursuivra son run avec la WWE. Les tenants et les aboutissants de ces deux hypothèses se jouent backstage en fonction de choses qu'on ne connaît pas et qu'une ou plusieurs rumeurs venant de l'intérieur de la WWE (et qu'on ne peut donc absolument pas authentifier comme étant ou non fondées, j'insiste encore là dessus) ne pourront absolument pas éclairer.

 

 

Shawn Michaels pue des pieds. C'est de là qu'est venue l'idée de lui donner le Sweet Chin Music comme finisher.

 

 

C.M. Punk a réussi ce soir la promo parfaite. Il a marqué des points immenses vis-à-vis de la frange la plus exigeante des fans de la WWE, il a continué à se faire détester des fans les plus casuals et a installé tous les ressorts dramatiques d'une longue storyline qui pourrait le mener à un affrontement avec l'équipe dirigeante de la WWE (ce qui aurait été un angle absolument parfait si la WWE n'avait pas choisi d'avoir un General Manager aussi anonyme qu'impersonnel et inepte). Tout est donc réuni pour un angle plus ou moins long qui va nous tenir en haleine dans les semaines qui viennent (et à propos duquel on n'a aucune information puisque les rumeurs qui pulullent sur Internet proviennent toutes indirectement de la WWE et peuvent donc être manipulées, j'insiste sur ce point encore une fois). Et c'est ça qui compte le plus dans le show de ce soir. Que ce soit à dessein ou par accident, la WWE a réussi à nous redonner, à nous les fans de la WWE, un peu d'intérêt pour le produit qu'elle nous propose. Personellement, j'en suis d'autant plus satisfait que depuis six mois, je n'attendais plus grand chose d'excitant des choses Made In Stamford. En tout cas, c'était mon état d'esprit avant ce soir et avant que Punk ne vole, encore une fois, le show pour le meilleur.


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