For a taste of things to come

The winner takes it all
The loser standing small
Beside the victory
That's her destiny

Abba,  The winner takes it all

 

Un NXT très particulier cette semaine, puisqu'il s'agit tout à la fois de la dernière élimination et de l'avant-dernier épisode de cette quatrième (et très bonne) saison. Avec trois rookies seulement, le risque de chausse-trappe était grand, et si tout ne fut par parfait, la WWE est tout de même en train d'offrir un enterrement de qualité à son show.

 

 

Elle a même embauché le meilleur!

 

 

Nalyse de NXT du 22 février 2011

 

The winner takes it all
The loser standing small
Beside the victory
That's her destiny

Abba,  The winner takes it all

 

Un NXT très particulier cette semaine, puisqu'il s'agit tout à la fois de la dernière élimination et de l'avant-dernier épisode de cette quatrième (et très bonne) saison. Avec trois rookies seulement, le risque de chausse-trappe était grand, et si tout ne fut par parfait, la WWE est tout de même en train d'offrir un enterrement de qualité à son show.

 

 

Elle a même embauché le meilleur!

 

 

Nalyse de NXT du 22 février 2011

 

 

NXT… Quel show étrange. Ceux qui le suivent depuis le début savent bien à quel point ce show peut souffler le chaud et le froid. Ainsi, il a pu alterner des épreuves débilitantes et des matchs d'une réelle intensité, des segments réjouissants et des explosions en vol du plus bel effet. Si la saison 1 et la saison 2 avaient surtout vocation à mettre le pied à l'étrier à des futures stars présumées (Bryan et Kaval, pour ne pas les nommer), elles avaient tout de même réussi à produire des vedettes plus inattendues (Barrett et Riley). La saison 3 restera quant à elle comme le grand ratage de cette émission, car alors qu'il aurait pu initier le renouveau de la section Divas, il en a au contraire chanté l'oraison funèbre plus énergiquement encore qu'une chorale gospel.

 

 

Après des années, George en a eu marre de Lenny.

 

 

Puis vint la saison 4. La saison sans favori, où chacun est donc parti sur un pied d'égalité, et s'est construit à sa manière, qui en captivant le public par ses promos, qui en l'amadouant avec des catchphrases identifiables immédiatement, et tous avec une certaine solidité dans le ring…

 

Trois éliminations plus tard, le dernier trio devait se composer de Johnny Curtis, habitué des house-shows mais le moins solide des trois à tous égards, Derrick Bateman, très populaire au micro et dont le style devait évoluer sous la tutelle de son Pro Daniel Bryan, et enfin Brodus Clay, à l'aise au micro et surpuissant dans le ring. Deux faces, un heel, et un casting qui, peut-être à Curtis prêt, promettait de belles joutes. L'un d'entre eux devait être éliminé, sans doute un face, auquel cas Curtis, déjà très largement sur la sellette pour l'élimination précédente, ferait sans doute le saut de l'ange sans parachute et sans filet.

 

 

Rassurez-vous, il a déjà prévu de se reconvertir en serveur.

 

 

Et pourtant. Pourtant. Si la WWE a une constante, dans cette saison, c'est bien celle de toujours prendre le spectateur au dépourvu, en cassant, dans un sens, ses propres codes. Et si le show de ce soir a été solide et bien mené, à une exception près, c'est pourtant en suivant encore cette même (il)logique avec un résultat séduisant.

 

Une exception qui a, bien sûr, été une épreuve… La WWE peut produire de bonnes épreuves, elle l'a déjà démontré, mais elle éprouve toujours le besoin de pondre, à l'occasion, des compétitions burlesques qui sont souvent totalement hors-sujet et/ou absolument pas amusantes. Et ce n'est pas là tenir des propos de triste sire: on peut apprécier de se taper sur les cuisses devant Very Bad Trip et trouver sinistre d'aller vomir partout à la fête de la Bière… La ligne entre le burlesque et le grotesque n'est pas facile à tracer, chacun en a sa lecture (témoins les débats que suscitent ces épreuves dans les commentaires), mais a priori la WWE et votre serviteur ne sont pas en harmonie sur ce point. Néanmoins, comme l'a relevé l'un d'entre vous avec justesse, il faut donc faire avec, ce qui évite une irritation du sphincter fort malvenue. Merci donc à lui pour ce précieux conseil thérapeutique, qui m'a permis de tolérer cette épreuve sans avoir une furieuse envie de réveiller tout le beuglement avec un «qu'est-ce que c'est que cette merde» de mauvais goût.

 

La fameuse épreuve est la course d'obstacles, mais version handicaps/défis: lancer une balle dans un gobelet, un jeu de construction façon Jenga, retourner un gobelet d'un coup sec et classer six dés avec des baguettes chinoises. Et là évidemment, la question s'impose: « what's the point ? ». A quoi cela sert-il? Montrer la précision ou la coordination des Rookies? Il me semble qu'il y avait des manières plus pertinentes, et qui pis est l'épreuve était terriblement longue et pénible à regarder. En guise d'ouverture, il y avait de quoi refroidir le plus endurci.

 

 

– Ca suffit Mr Bateman!

– Mais veux encore jouer-heu!

 

 

Une satisfaction quand même, avec Clay qui a fait montre d'une certaine astuce: la dernière épreuve consistait donc à mettre des dés dans l'ordre avec des baguettes, sachant qu'ils étaient au départ disposés dans l'ordre exactement inverse. Clay a donc… Retourné la table. Bien vu, et une malice que l'on n'attend peu du mastodonte.

 

L'épreuve était donc pénible, mais surtout longue, et il n'est pas utile d'en chercher loin la raison: ce soir-là, pour un motif quelconque, les Pros n'étaient pas là (ça sent vraiment la fin de programme). Cela a d'ailleurs donné lieu à des petits segments backstage, avec Truth encourageant son boulet Rookie, Clay affirmant qu'il ferait le max pour Del Rio (à noter d'ailleurs que RR et Clay se rejoignent dans l'idolâtrie de Dos Testiculas) et Bryan promettant un bourre-pif si son poulain venait à perdre. J'ai d'ailleurs été assez surpris par la réaction du public, manifestement d'ors et déjà conquis par Bateman, ce qui pouvait annoncer une pop du tonnerre dans sa ville natale la semaine prochaine pour la Finale.

 

 

Pourquoi cette épreuve me fait-elle penser au patron…

 

 

Seulement, les Pros absents, il devenait difficile d'organiser des matchs, et il n'y en eut donc qu'un, un Triple Threat. Du coup, sur 40 minutes de programme, cela en laissait environ 30 à meubler. Et sur ces 30 minutes, attention les yeux, il y eut 10 minutes de retour sur la prestation de Cena à Raw. Quoi que l'on ait pensé de cette prestation, et les dissensions entre Silver et SAT prouvent bien qu'elle pouvait être diversement apprécié, il y eut donc un quart du show consacré à une rediffusion de la veille… Je pense sincèrement qu'il n'y a que les fans un peu acharnés de la WWE qui regardent NXT, donc des personnes qui avaient vu ce passage en direct la veille. Dans ces conditions, ces 10 minutes étaient tout simplement pénibles, mais obéissaient à une nécessité de remplissage. Difficile de le reprocher au show, mais c'était clairement dommageable.

 

Avant d'en revenir à ce match, que comme d'habitude je garde pour la fin, un petit point sur la dernière épreuve, un Talk the Talk Challenge. Si Curtis fut comme d'habitude insipide au micro, renouvelant son fameux « un vote pour moi est un vote pour la liberté », Bateman fut à mon avis en dessous de son niveau, très frileux sur ce coup-là, et c'est dommage. En revanche, Clay était efficace, et même si son débit de slammer ne m'a humblement pas permis de tout saisir, il jouait avec pertinence sur ses origines: NXT se tenait ce soir-là à Sacramento, Californie, et Clay étant californien, il se revendiquait comme le régional de l'étape, concluant sur sa catchphrase et son borborygme étrange devant un public totalement acquis à sa cause. Il l'emportait donc sans difficulté. Bien que Curtis ait remporté la première épreuve (ca m'avait tellement gavé que j'avais oublié de le préciser, tiens), c'était donc Clay qui détenait l'immunité cette semaine, sans aucune surprise puisqu'il était à peu près acquis d'un face partirait ce soir. Mais retenons quand même que Clay a montré une capacité à mettre la foule dans sa poche à coups de «And you do know that!», de «Sheeeeeee!» et grâce à une gestuelle appropriée très inattendue.

 

 

Spectacle toujours atendrissant que

deux grands singes qui s'épouillent.

 

 

Le match, donc. Un Triple Threat, et il faut admettre qu'il a été très plaisant. D'abord, il a été bien construit: chaque catcheur a eu un momentum bien réel, y compris Curtis qui a livré une partition ordinaire mais tout à fait solide, et les deux faces se sont alliés face au seul heel, d'une part, mais surtout face à un monster heel, et quand on voit combien Clay a été booké fort dans ce match, tenant tête longtemps à deux faces résolus, c'était parfaitement logique.

 

C'est d'ailleurs curieux de voir à quel point la WWE prend soin de peaufiner cette saison 4. Elle a peut-être de grands projets pour ces Rookies, mais il reste qu'elle leur a offert de très bons matchs, dans lesquels ils ont eu réellement l'occasion de briller, en particulier ce soir, chacun se relayant pour porter le match aux dépens des deux autres qui mettaient une bonne volonté évidente à soutenir le héros de l'instant. Je pense, sans vouloir faire ma Madame Irma, qu'il y a une ambiance assez saine dans le vestiaire de NXT, car lorsque l'on voit les efforts qu'ont fait chacun des trois pour hyper les autres au maximum, cela exige une certaine solidarité, très rafraichissante, et qui pousse à penser que des catcheurs avec ce talent et cet état d'esprit devrait vraiment pousser la porte des grands rosters sans délai.

 

 

Pour nourrir sa famille, cet homme en chemise rayée

a décidé de faire un snuff-movie.

 

 

Si l'on doit vraiment retenir un point en-dessous du reste, c'est l'absence d'un move emblématique qui puisse laisser bouche bée, mais ce serait vraiment du pointillisme malvenu tant chacun a livré un très bon match, pas toujours brillant de créativité, mais terriblement efficace.

 

Signe important, c'est Curtis qui a remporté le match, renouant avec son booking de milieu de saison de grosse brute qui ne paie pas de mine.

 

Et cette victoire aurait dû attirer l'attention. Elle aurait dû permettre de voir que la WWE misait gros sur ce pur produit maison, sur ce soldat discret et dévoué enfin parvenu aux portes de la gloire après divers déboires personnels. Et cela aurait épargné de s'écarquiller les yeux de stupeur en voyant Bateman partir.

 

Car oui, c'est bien Derrick Bateman qui a quitté le show ce soir-là. Sans rancune, il a affirmé ressentir qu'il avait ses preuves et que le meilleur restait devant lui, dans une promo honnête. Cette élimination était vraiment étrange, et elle a produit, au moins en ce qui me concerne, une sensation un peu bizarre: je m'attendais tellement à voir Curtis partir, et Bateman paraissait avoir une telle affinité avec le public, que lorsque le résultat est tombé, j'ai eu la nette impression que la WWE faisait vraiment ce qu'elle voulait. Bien entendu, je ne suis pas naïf, et je ne suis pas sans savoir que la WWE fait effectivement à son idée, aussi vrai que le Père Noël existe. Mais dans le cadre d'une émission où elle demande au public de voter, la pilule a un peu plus de mal à passer, tant le résultat paraissait écrit malgré un public d'un avis différent. Est-ce que la WWE voulait mettre en avant son favori qui serait donc Curtis? Écarter un Bateman qui aurait pu écraser Clay la semaine prochaine, puisque Bateman aurait concouru dans sa propre ville natale? Ou bien désire-t-elle que Curtis rejoigne un grand roster avec l'étiquette du battant qui traverse tout, confondant quelque peu le réel et la fiction? Bon, les débuts seront tumultueux, puisque Clay a ouvert le débat en lui mettant une grosse corde à linge en cloture du show, mais c'est une piste possible.

 

 

Ce trio de danseurs salue son triomphe

par un V de la victoire stylisé. Bravo à eux.

 

 

Dans tous les cas, ce seront donc Truth et Curtis, ou bien ADR et Clay qui concourront bientôt pour le championnat par équipes. J'avais déjà dit dans ces colonnes que Bryan n'irait pas en chasse du titre Tag Team tant qu'il aurait la ceinture US (qu'il semble parti pour garder puisqu'il ne la défend jamais). Et il faut bien mesurer que si Clay gagnait la semaine prochaine, cela altérerait les probabilités que son Pro aille conquérir le titre poids-lourd. A moins qu'il ne fasse équipe avec RR.

 

Une fin ouverte, donc, pour laquelle je confesse une réelle impatience, en espérant que la WWE saura mettre un dernier coup de collier, décisif, pour que cet ultime show soit également un franc succès et conclut en beauté une aventure qui, malgré toutes ses tares, aura su, particulièrement ces derniers temps, offrir de vrais bons moments aux amateurs de catch.

 

Et ça, ça méritera bien un «merci».

 

 

Brodus aussi a hâte d'y être!


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