This is my destiny

Je mets les pieds où je veux. Et c'est souvent dans la gueule.

Chuck Norris

 

 

Passer de NXT à Smackdown est déjà un effort périlleux: passer d'un show de seconde zone à l'une des marques fortes peut désarçonner les plus faibles. Ce serait ignorer que faire le chemin inverse, comme va le tenter lecharentais pour sa seconde nalyse du week-end, peut provoquer crises de larmes et déception. Ou pas. Maintenant, on va lui apporter son pain sec et son eau.

 

 

Est-ce que tu pourrais le tuer?

 

 

Nalyse de NXT du 25 janvier 2011

 

Je mets les pieds où je veux. Et c'est souvent dans la gueule.

Chuck Norris

 

 

Passer de NXT à Smackdown est déjà un effort périlleux: passer d'un show de seconde zone à l'une des marques fortes peut désarçonner les plus faibles. Ce serait ignorer que faire le chemin inverse, comme va le tenter lecharentais pour sa seconde nalyse du week-end, peut provoquer crises de larmes et déception. Ou pas. Maintenant, on va lui apporter son pain sec et son eau.

 

 

Est-ce que tu pourrais le tuer?

 

 

Nalyse de NXT du 25 janvier 2011

 

 

Semaine sans élimination rime, en principe, avec semaine assez pauvre, dans le cadre de NXT. Pourtant, pour une fois, le show du mardi a été plutôt solide, et surtout, plutôt bien construit.

 

Et le ton était donné dès l'entrée des Rookies, et ce, en deux temps: première étape, il était annoncé que le main-event de la soirée serait un Elimination Fatal-4-way entre bizuts. Bonne initiative, puisqu'elle permet de voir tous les rookies en action, mais également parce que cela signifie que les autres matchs opposeront des Pros, ce qui augure d'un niveau peut-être un peu plus relevé qu'à l'accoutumée. Mais, qui mieux est, le fatal-4-way avait un enjeu, puisque son vainqueur pourrait changer de Pro. Un Face pourrait choisir Truth, mais ce serait alors privilégier Truth par rapport à Bryan, ce qui serait un petit coup de griffe au statut de Bryan. En revanche, un heel devrait selon tout bonne logique choisir Del Rio, orphelin de Rookie depuis le départ d'O'Brien la semaine dernière, et réintégrer Del Rio dans le show. Il est vrai qu'il aurait été dommage que Del Rio soit présent toutes les semaines sans enjeu. Donc, je verrais bien Saxton ou Clay gagner, et comme Saxton a déjà changé de Pro, suivez mon regard. Un duo Clay/Del Rio, voilà qui aurait de l'allure, et conduirait, du coup, peut-être, vers une finale Clay/Del Rio contre Curtis/Truth, puisque je persiste à penser que la WWE a d'autres ambitions pour Bryan que le titre Tag Team…

 

 

Faut pas respirer la compote, ça fait tousser.

 

 

Bryan, d'ailleurs, parlons-en: le show a commencé par une révélation. Bryan et Bateman ont en effet triché la semaine passée, lors du fameux test «connaissez-vous bien votre Pro?». Le segment montre Bateman, grimé en Sam Fisher du pauvre, en train de se faufiler dans le vestiaire pour donner ses réponses à Bryan, et pour rompre les réticences de son Pro, de lui expliquer qu'on s'en cogne, que ce n'est que NXT. On se croirait revenu dans la saison trois. En tous cas, je ne pensais pas Santino si proche de la retraite qu'il faille lui trouver si rapidement un remplaçant potentiel…

 

En tous cas, les deux hommes sont sanctionnés, non pas des points injustement perçus, mais d'une pénalité pour l'imminente épreuve. Une manière, je suppose, pour la WWE, de répondre aux remarques concernant l'évidente triche de la semaine dernière, et de faire d'une pierre deux coups en en étirant le ressort comique… Jusqu'à la rupture. A tort à ou à raison, ce segment était un peu trop «cinéma muet», un peu trop burlesque, et s'appuyant sur une recette qui avait fonctionné la semaine dernière, forçait l'indigestion. Cela rendait l'ensemble cohérent, soit, mais c'était dispensable.

 

Cette nouvelle épreuve, donc, quelle était-elle? Et bien elle était formidable. Si si. Non pas par sa nature, son concept, ou que sais-je, mais parce qu'elle était animée par Howard Finkel, et que le revoir, quel que soit le contexte, a un côté madeleine de Proust absolument réjouissant pour le vieillard aux os cliquetants que je suis. L'épreuve, du reste, pour être parfaitement honnête, n'était pas désagréable: Finkel devait répondre à un maximum de questions en trente secondes, et son nombre de réponses correctes plaçait la barre pour les Rookies: si quelqu'un donnait davantage de bonnes réponses, il prenait quatre points, s'il l'emportait sans en donner plus il recevait deux points.

 

 

Première question: êtes-vous le fils du Pingouin et de Hitler?

 

 

Oups, j'ai oublié que le second degré ne passait pas bien chez nous…

 

 

J'avoue être assez client de tout ce qui est blind-test et quizz, et l'épreuve de ce soir ne dérogea pas à la règle. Ainsi, Finkel ayant fixé le seuil à deux réponses, et au bord de la troisième, il était patent que les Rookies ne feraient pas mieux qu'un Hall Of Famer reconnu, mais il était tout de même difficile qu'ils ne donnent aucune bonne réponse sous peine de de revenir des Aksana en puissance. C'est d'ailleurs exactement ce qu'il se passa, avec chaque Rookie donnant une seule réponse.

 

En soi, d'ailleurs, ça n'avait rien de déshonorant, car les questions étaient raisonnablement difficiles, et cette réussite limitée pouvait se concevoir. En revanche, les quatre rookies ayant le même total, aucun d'entre eux n'a reçu de point, ce qui peut surprendre, mais au final semble là encore assez logique: personne ne se démarque, donc personne ne prend de point. Pourquoi pas.

 

 

– Qu'est-ce qu'une personne abstème?

– Heuuuuu…

 

 

La soirée se poursuivait, quoi qu'il en soit, avec un match entre Pros, donc, qui poursuivait la storyline entamée à Raw et lors du NXT de la semaine dernière, et opposant Bryan à DiBiase. Il était assez clair que Del Rio ne lutterait pas ce soir, puisqu'il avait débarqué en costume, signe classique du «je vais peut-être intervenir dans le ring, mais pas livrer un match plein», chez l'essentiel des catcheurs…

 

Et si j'ai vilipendé, dans ces colonnes, DiBiase par le passé, je dois dire que pour le match de ce soir il a été exceptionnel. De Bryan, on attend par principe un match remarquable, peut-être un peu «élitiste» (il est assez délicat de faire apprécier son catch à un néophyte), mais maîtrisé de bout en bout. En revanche, je n'attendais plus rien, et ce depuis longtemps, d'un DiBiase, et la surprise fut donc d'autant plus réelle qu'il a livré un match de très haut niveau, bien au-delà de ses prestations récentes, même face à Bryan. Dommage que cela ait eu lieu dans l'écrin confidentiel de NXT. Ceux qui ont eu la bonté de lire ma review de SD cette semaine savent tout le bien que j'ai pensé du match à quatre livré à cette occasion, et bien je pense que celui de ce soir était meilleur.

 

 

Ted peut catcher tranquille, on surveille ses arrières.

Y'a des arrières qui n'ont pas intérêt à faire les malins.

 

 

Le match était d'ailleurs assez bien construit dans sa narration: Bryan dominait outrageusement l'entame de la rencontre, enchainant les soumissions sur un DiBiase endurant mais totalement surclassé, et l'on pensait s'acheminer vers une victoire facile de l'American Dragon. C'est pourtant, ensuite, DiBiase qui prenait l'ascendant, le rythme s'accélèrait, et quelques mouvements spectaculaires commençait à apparaître, et ce des deux côtés. Sauf que ce qui semblait n'être qu'un temps fort continuait, continuait, chaque catcheur faisant un véritable récital (et DiBiase sortant à peu près tout son arsenal connu, voire un peu plus), et DiBiase ponctuant le match d'une véritable démonstration de force, ô combien salutaire dans sa situation actuelle, match qu'il conclut en contrant un plongeon hors du ring de Bryan d'un crochet du droit, avant d'appliquer son Dream Street, pour le tombé!

 

Je crois que c'est SpanishAnnounceTable qui criait il y a peu sa tendresse pour les matchs en un contre un, sans stipulation hasardeuse ni intervention extérieure: si vous êtes dans le même état d'esprit, il est de votre devoir de jeter un œil à ce match, et pour ma part je retire ce que j'ai pu dire sur DiBiase: il ne sera sans doute jamais un grand parmi les grands, les matchs comme celui qu'il a livré ce soir se comptant sur les doigts d'une main, mais pour le plaisir immense que ce match m'a procuré, je lui donne quitus… temporaire.

 

Le show de ce soir a été tout à fait cohérent, et surtout très rythmé: ainsi, à ce match, succédait sans délai un segment backstage avec un DiBiase tout à sa victoire, expliquant à Clay qu'après un match comme celui-là tous les rookies le voudraient comme Pro, et qu'il avait tout intérêt à gagner. Quant à Maryse, aussi décorative qu'une plante d'intérieur, et aussi douée dans le ring aussi, elle se contentait de relever que Ted avait enfin gagné un match, et qu'elle ne pensait pas que Brodus gagnerait. Inutile, évidemment, et de plus en plus je ne vois pas du tout où la WWE veut en venir en laissant ce couple à l'antenne, puisqu'il n'apporte ni à l'un ni à l'autre.

 

 

Et non, la minie-jupe ne va pas à tout le monde.

 

 

Et nous arrivons directement au main-event du soir: l'Elimination Fatal-4 Way. Un peu d'Elimination, un peu de Royal Rumble dans un sens, voilà du teasing ou je ne m'y connais plus. Vous noterez d'ailleurs que ce soir, nous aurons donc eu deux matchs, un segment en coulisses et une épreuve, ce qui est assez peu. Pourtant, le choix est pertinent: mieux vaut un show un peu plus court, mais riche et efficace, qu'un show qui s'étire en longueur, paresseux et indigeste.

 

Le match commence, et inexplicablement, un accord tacite entre les lutteurs aboutit à l'élimination de Bateman par ses trois compères. Je dis «inexplicablement» parce qu'il me semble que Clay aurait pu, et dû, être beaucoup plus redouté que lui, mais Bateman est donc considéré comme redoutable par ses petits camarades (en plus du fait qu'il fait la course en tête pour les points d'immunité, me semble-t-il, même si je confesse ne pas en tenir un compte rigoureux…). En revanche, j'ai bien aimé l'expression faciale de Bateman quand il a compris le plan, qui signifiait clairement «et merde». On pourra se dire, comme les commentateurs, qu'ils le punissent pour avoir triché, mais il n'empêche qu'il vaut mieux avoir dans le ring un Bateman tricheur qu'un Clay honnête: c'est beaucoup plus facile à neutraliser si on se retrouve seul face à lui!

 

Les deux maigrichons finissent d'ailleurs par le réaliser, puisqu'ils unissent leurs forces contre le Mastodon of Mayhem, mais un heel reste un heel, et bientôt Saxton et Curtis en viennent également aux mains. Je l'ai déjà relevé, mais je suis assez surpris par les progrès de Saxton, qui a peut-être un avenir dans les Comedy Matchs sans être totalement ridicule, comme on aurait pu le craindre au début. Quant à Curtis, dont je ne sais toujours pas s'il est heel ou face, il finit ce second «tiers-temps» dans une frénésie totale, étend ses deux adversaire d'un double leg drop et fait le tombé sur… Saxton. A cet instant, la messe est dite, et l'on se prend à penser à Jericho ou Edge, grands stratèges s'il en est et qui, s'ils regardent le show, doivent pleurer à chaudes larmes.

 

 

Johnny Curtis est le fils caché de la femme invisible.

 

 

La fin du match est plus ou moins à sens unique, et un Curtis courageux ne peut pas grand chose face à un Clay impressionnant de patience, qui l'achève d'une Tongan Death Grip. Si la WWE ne trouve pas quelque chose à faire de ce type, c'est totalement désespérant: il DOIT avoir un avenir en solo.

 

Comme cela avait déjà été le cas pour les Rookies, ce genre de stipulation n'existe que pour être utilisé. Clay rend donc hommage à son Pro en l'annonçant vainqueur au RR après une performance pareille… tout en regrettant qu'il ne soit pas son père. Énorme camouflet pour le «fils de», envoyé avec une froideur imperturbable par Clay, qui ne s'arrête pas là: «tu ne sais pas tenir ta nana, tu n'es qu'un sale gosse pourri gâté, et mon nouveau Pro est Alberto Del Riiiiiiiiiiiiio!». Le tout avant d'envoyer DiBiase au tapis, de faire une petite bise courtoise à Maryse, et d'aller rejoindre son nouveau Pro, manifestement ravi d'avoir tiré le gros lot.

 

 

Rassurez-moi, ses frais de bouche sont payés par la fédé?

 

 

Issue prévisible, donc, mais intéressante: l'état de grâce de DiBiase n'aura finalement duré qu'un match, cela créé une tension au sein de NXT (qui ne se poursuivra sans doute pas au-delà, Clay ayant mieux à faire que feuder avec DiBiase), enterre de facto la relation entre Maryse et Ted, et met encore en avant Del Rio, ce qui était souhaitable pour les raisons évoquées précédemment. En revanche, je suis curieux de voir comment Ricardo Rodriguez va gérer Clay, qui n'est pas exactement son prédécesseur…

 

Le show était court, il laisse donc un peu sur sa faim si on considère le niveau de qualité qui aura été le sien. Car avec le recul de ces nombreux épisodes, et malgré des errances regrettables, NXT est devenu, pour ce qui sera sans doute sa dernière saison, un vrai divertissement de qualité, jouant de talents divers, en coulisses comme dans le ring, avec un certain brio, et en tous cas largement en mesure de procurer du plaisir à tout amateur de catch, en particulier le match de ce soir, qui fait partie des très bons moments de catch. C'est donc avec encore plus de plaisir qu'à l'accoutumée que je vous retrouverai la semaine prochaine pour NXT Saison 4!

 

 

Image exclusive de la rencontre entre Hulk

et la tribu des Panous-Panous.

Nous sommes sans nouvelle du photographe.


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