Déjà Vu

Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer.

André Gide, Traité du Narcisse

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où les légendes ont vu le jour et des carrières ont été détruites.

 

 

Et où, on va aussi détruire des carrières et accoucher des légendes.

 

 

Histoire de rassurer tout le monde, je précise tout de suite que cette catchphrase redondante n'est certainement pas une marque de flemme qui va déboucher sur une review paresseuse du dernier Smackdown en date. Non, c'est juste un clin d'œil à ce qu'on a vu ce soir-là : des histoires qui se répètent, encore et encore et encore.

 

Nalyse de Smackdown du 14 janvier 2011

 

Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer.

André Gide, Traité du Narcisse

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où les légendes ont vu le jour et des carrières ont été détruites.

 

 

Et où, on va aussi détruire des carrières et accoucher des légendes.

 

 

Histoire de rassurer tout le monde, je précise tout de suite que cette catchphrase redondante n'est certainement pas une marque de flemme qui va déboucher sur une review paresseuse du dernier Smackdown en date. Non, c'est juste un clin d'œil à ce qu'on a vu ce soir-là : des histoires qui se répètent, encore et encore et encore.

 

Nalyse de Smackdown du 14 janvier 2011

 

 

Ce n'est pas forcément un mal, remarquez : le catch est un éternel recommencement et la majeure partie des angles ne sont généralement que des variations sur des thèmes déjà abordés mais, vendredi, j'avoue que c'était voyant, trop même, avouons-le, et ça devenait un peu lassant à la longue.

 

Premier exemple des raisons pour lesquelles la répétition peut être mauvaise : cette espèce de chose que la WWE a intitulé Str8 Outta Brooklyn et qui est un segment plus ou moins comique censé démontrer la street credibility de JTG. C'est exactement ce qu'était le Word-Up de Cryme Tyme mais en moins drôle, moins bien interprété car il y manque la dynamique d'un duo. En gros, JTG rame sans Shad Gaspard et plus on voit ce segment, moins on comprend pourquoi la WWE a fait explosé cette tag-team en vol (surtout vu le niveau de la division par équipe). On a aussi un peu de mal à comprendre pourquoi la WWE continue à faire travailler JTG.

 

 

Bravo JTG ! T'as plus qu'à changer le texte du carton et tu pourras faire la manche le jour où la WWE te releasera.

 

 

Mais, bon, les trucs déjà faits par le passé ne sont pas forcément synonymes de catastrophes : la preuve, le début du show. Un grand classique: Alberto Del Rio qui commence par son entrée puis prend le micro et rodomonte – oui, je sais, ce verbe n'existe pas mais on s'en fout vu que tu as très bien compris ce qu'il voulait dire – . Interruption par Truth qui lui dit que non, il ne gagnera pas le Rumble. Arrive Cody Rhodes puis Rey Mysterio. Engueulades, drame, échange de coups, intervention de Teddy Long, tag team match, Right now, Playa !!

 

Le match en lui même est tout aussi classique : domination des heels, face en péril, comeback, tombé sur Cody, le heel le plus bas des deux dans la carte. Rien d'exceptionnel mais l'ensemble est solide, bien exécuté et on se dit que le tout a dû être préparé en house-show. L'ensemble a déjà du être fait des dizaines de fois, là on parlait du Rumble mais je suis sûr que le même scénraio a dû être développé à propos de l'Elimination Chamber, du Money In The Bank ou de n'importe quelle autre combat ou plus de deux lutteurs peuvent prétendre à quelquechose mais c'était bien foutu et le tout rentre finalement assez bien à la catégorie « Old School is cool » plutôt que dans celle du booking paresseux et déjà vu mille fois.

 

 

C'est officiel : le coiffeur de R-Truth n'est pas du tout Dashing.

 

 

En revanche, côté déjà-vu, le manque de profondeur du roster de Smackdown a encore fait des siennes cette semaine puisque deux matchs auxquels on a eu droit étaient aussi inédits qu'un épisode de Friends déjà diffusé 1347 fois sur RTL9 : Kofi Kingston vs Jack Swagger et Michelle McCool vs Beth Phoenix. Inutile de dire que ces matchs étaient loin d'être mauvais, c'est normal, depuis le temps que ces deux paires là travaillent ensemble, un mauvais match serait une faute professionnelle. Mais il n'empêche que ce n'étaient certainement pas des classiques qu'on a envie de garder en mémoire. Les deux feuds respectives ont connu des points forts autrement plus intéressants.

 

De la même manière, c'est aussi le manque de profondeur du roster qui a donné à Trent Barreta l'occasion de briller vendredi puisqu'il était opposé à Drew McIntyre dans un rematch de leur affrontement de l'an dernier et donc d'il y a deux semaines. Le match était loin d'être mauvais au niveau storytelling puisque Trent a triomphe du Chosen One sur un Roll Up et ce malgré une grosse chute sur la tête qui faisait écho à sa mésaventure de la dernière fois. Côté exécution, l'ensemble dans le ring était assez plaisant à regarder, pas exceptionnel mais plus que correct pour deux gars qui ont moins de 50 ans à eux deux.

 

 

La Creative Team de Smackdown vient d'annocer à DrewMc Intyre qu'il allait devoir jobber pour Trent Barreta.

 

 

Sérieusement, je pense que Barreta bénéficie là du vide absolu qui règne dans la midcard de Smackdown côté babyface et qu'il récupère plus ou moins une storyline écrite pour un autre, probalement Kaval. Le problème avec tout cette désorganisation due aux départs à répétition (Hardy, MVP, Kaval) et autres blessures (Christian), c'est que Trent se retrouve à assumer un rôle auquel il n'était pas forcément préparé. La position est donc, aussi, assez risquée pour lui, vu ses 23 ans et il va falloir qu'il fasse de sacrés efforts pour réussir à trouver sa place dans le roster, surtout que les éventuelles bourdes à Smackdown n'ont pas la valeur que celles effectuées en house-show voire même à Superstars.

 

Parallèlement, tout cela affaiblit considérablement Drew McIntyre qui n'avait pas déjà vraiment réussi à confirmer les espoirs que son début en grandes pompes (intronisation par Vince McMahon himself) auraient pu susciter : il se retrouve à devoir mettre en valeur de jeunes talents alors qu'il devrait plutôt bénéficier de la renommée de gens plus établis pour installer son personnage.

 

 

Mais je te jure Kelly, quand je disais : "Il est hors de question que je me couche pour quelqu'un qui n'a aucun talent et encore moins de personnalité, c'est de Barreta que je causais." Pourquoi tu l'as pris pour toi ?

 

 

C'est sans doute pour cela que la WWE persiste à l'engager dans une Love Story avec Kelly Kelly. L'épisode du jour était consacré à l'engueulade du chosen one par la cruche qui a fait preuve d'un talent d'actrice si limité que je peux d'ores et déjà prédire sans gros risque qu'elle n'aura jamais d'Oscar Oscar. Si la storyline peut être intéressante (pour ceux qui, contrairement à moi, s'intéresse à K² ou au Chosen One), j'avoue que l'angle de romance entre un heel et une diva babyface a lui aussi un goût de déjà-vu puisque c'était le motif principal de l'angle entre Dolph Ziggler et Maria il y a seulement un an. Tiens, d'ailleurs, à propos de Dolph Ziggler, de déjà vu et de démêlés sentimentaux, le Cutting Edge du soir était en main-event et il réunissait Edge et Vickie Guerrero, accompagnée de son fiancé de Number One Contender.

 

Encore une fois, l'angle avait déjà plus ou moins été réalisé (lors de la liaison de Vickie avec le Big show) mais l'évocation du passé commun des deux était assumée et bien amenée, notamment en réutilisant des images d'archives. Vickie, toujours aussi impressionnante tant elle attire l'hostilité du public a, certes pris, pris le premier rôle mais ce n'était que pour mieux permettre à son protégé de se faire oublier pour infliger un beatdown par surprise à Edge. La manière de mettre en valeur le moins aguerri au micro des trois était habile. Rien à redire.

 

 

Cette semaine, exceptionnellement pas de Main-Event.

A la place Vickie organisera un concours de bite entre son nouvel amant et son ancien mari.

 

 

On a donc l'illustration parfaite de ce qui pose problème dans ce show de Smackdown : l'éventail complet des différentes manières de faire du déjà vu dans le catch. Des trucs déjà vus bien réalisés (l'opener), d'autres qui s'insèrent dans la continuité de l'histoire qui n'est après tout qu'un éternel recommencement (Edge & Vickie), d'autres qui poursuivent des histoires commencées il y a trop longtemps et d'autres encore qui ressemblent juste à de l'écriture avec une photocopieuse plutôt qu'un stylo (Drew Drew & Kelly Kelly).

 

Mais tout ça, c'est sans compter sans le match entre Wade Barrett et le Big Show qui est, à lui seul, la synthèse de tous les défauts présents, en général, lorsque l'impression de déjà-vu s'installe. Commençons rapidement par la musique d'entrée de Wade : elle est nouvelle, forcément, histoire de marquer le tournant que prend la carrière du british sans le Nexus. Mais honnêtement c'est le genre de nouveauté dont je me dispenserais parce qu'elle égale en médiocrité celle de Ted DiBiase (et c'est pas peu dire). Parfois, on peut s'insurger contre le déjà-vu et préférer le déjà entendu, sans se contredire.

 

 

– C'est cool les gars, il y a autant d'ambiance que quand je bossais avec Kendrick.

– Putain, Wade, pourquoi tu l'as recruté ?

– C'est un chat noir, ce type …

 

 

Le match fut court car très vite perturbé par l'intervention de Heath Slater et Justin Gabriel, ceux-la même qui l'accompagnaient auparavant (et qui venaient de se faire jeter du Nexus par CM Punk). Le gentil géant résiste cependant aux assauts des trois alliés jusqu'à ce qu'Ezekiel Jackson se décide à leur préter main forte et permette un Beatdown du Nexus, identique en de nombreux points à ceux réalisés depuis des mois à RAW.

 

Difficile de faire plus conséquent au niveau du déjà vu puisqu'il semble que la storyline Nexus a établi ce vendredi une succursale dans le show bleu et que désormais, tout ce qui faisait le sel éventuel de l'émission du lundi se produira aussi en fin de semaine. Le casting est de plus assez identique à celui qui a semé la terreur à RAW l'an denier avec trois membres en commun (et à mon avis les plus doués) et Big Zeke qui reprend au pied levé le rôle d'un Skip Sheffield qui à mon avis a du souci à se faire pour son avenir à la WWE. D'autant plus d'ailleurs qu'Ezekiel, par sa musculature imposante, était on ne peut plus impressionnant quand il a renversé le Big Show d'une seule clotheline et qu'il a continué en lui adressant un bodyslam (qui ne manquera de réveiller dans la mémoire des plus anciens le souvenir de celui d'Hogan sur André).

 

 

Pour celles et ceux que ça intéresse : visiblement, c'est Edge qui a gagné au concours de Vickie Guerrero.

 

 

Voilà pour un show qui avait effectivement un goût de réchauffé et de déjà vu. Si dans certains cas, la répétition des mêmes schémas à différentes étapes de la carrière de catcheurs est nécessaire, il faut en user avec parcimonie pour que ça ne saute pas aux yeux du premier venu. Et tout particulièrement quand on essaye de raconter des histoires avec des stables. Les groupes de méchants sont effectivement importants pour le business mais les utiliser trop souvent ou utiliser deux structures à la dynamique et aux motivations identiques dans deux shows, c'est le meilleur moyen de lasser son public. Il importe donc que les équipes créatives de la WWE soient capables de donner à chacune une identité, un style et des objectifs différents pour que le public n'ait pas l'impression de voir la même histoire racontée avec des acteurs différents.


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