Après avoir vécu ça, je peux mourir en paix.
Thierry Roland, le 12 juillet 1998
John Cena, avant de s’en aller, a mis les petits plats dans les grands et a offert au public une promo appelée à rester dans les annales de la WWE. Lors de la même soirée, Wade Barret faisait une nouvelle fois la preuve de ses exceptionnelles qualités, les qualifications de King of The Ring battaient leur plein, avant que le Miz ne se décide enfin à casher sa mallette. Nalyse enthousiaste et passionnée d’un Raw parfait de bout en bout.
And I quote: "si les ratings ne décollent pas avec ça, c'est Horsnwoggle contre Khali qui se battent en string dans la boue contre les Twins la semaine prochaine!"
Nalyse d’un Raw désormais mythique, celui du 22 novembre 2010
Après avoir vécu ça, je peux mourir en paix.
Thierry Roland, le 12 juillet 1998
John Cena, avant de s’en aller, a mis les petits plats dans les grands et a offert au public une promo appelée à rester dans les annales de la WWE. Lors de la même soirée, Wade Barret faisait une nouvelle fois la preuve de ses exceptionnelles qualités, les qualifications de King of The Ring battaient leur plein, avant que le Miz ne se décide enfin à casher sa mallette. Nalyse enthousiaste et passionnée d’un Raw parfait de bout en bout.
And I quote: "si les ratings ne décollent pas avec ça, c'est Horsnwoggle contre Khali qui se battent en string dans la boue contre les Twins la semaine prochaine!"
Nalyse d’un Raw désormais mythique, celui du 22 novembre 2010
Cela fait déjà de très nombreuses semaines que les observateurs de la WWE louent l’excellent travail réalisé à Raw par les bookers de la fédération de Stamford. Après une année 2009 où Smackdown a clairement volé la vedette au show du lundi soir dans le cœur des suiveurs en général et dans celui des membres de la Rédac’ des Cahiers du Catch en particulier, le Monday Night s’est depuis refait une santé et a retrouvé la place qui était la sienne : celle du A-Show incontestable et incontesté. Raw ronronnait et nous râlions : Trop d’Hornswoggle, trop de General Managers d’un soir dispensables, trop de Bella Twins, trop de Triple H, trop de storylines débiles, la brand rouge nous semblait sombrer dans les profondeurs du ridicule, lentement, mais aussi sûrement que la cote de popularité de He Who Must Not Be Named pour ne pas fâcher certains de nos lecteurs (pour les autres, oui, je parle bien de Sarkozy, le Tom Riddle de la politique française). Bref, ça sentait le sapin pour Raw avant que ne s’amorce l’opération reconquête des cœurs et des ratings.
Heureusement, la relève est fin prête!
Dater avec précision le retour en forme de Raw est un exercice délicat et il faudra certainement attendre que les historiens de l’histoire du catch se penchent sérieusement sur la question pour déterminer quels furent les éléments précurseurs de cette transformation d’un produit très (trop) orienté Kidz en un produit à même de satisfaire les petits comme les grands enfants que nous sommes. La tentative rapidement avortée de la TNA de venir concurrencer la WWE sur ses terres du lundi soir n’est sans doute pas étrangère à ce virage à 180 degrés mais ne suffit certainement pas à expliquer le regain de forme du show. D’autant plus que l’entreprise concurrente à rapidement sombré et que Vince pourrait de nouveau se mettre en mode service minimum sans courir de grands dangers. Une chose est sûre, depuis la réconciliation entre Bret Hart et son meilleur ennemi Shawn Michaels, le 4 janvier de cette année, les bookers se sentent pousser des ailes.
Quand les bookers sont en panne d'inspiration, ils n'hésitent pas à le faire savoir à leur direction.
En ce début d’année 2010, Sheamus déboule dans le haut de la carte aussi brutalement qu’un Jean-François Copé s’emparerait de l’UMP, contribuant à renouveler un main event devenu monolithique, Randy Orton s’est enfin affranchi d’une Legacy déliquescente et prépare son face turn, Oops, Vince screewed Bret again, et John Cena se retrouve opposé à Batista dans une feud qui marquera les esprits et aboutira au départ de l’Animal. En mai, Hornswoggle quitte Raw pour Smackdown à la faveur d’un draft supplémentaire, tandis que Chris Jericho fait alors le chemin inverse pour rejoindre un show déjà constellés de stars de la discipline. Raw est enfin prêt à parachever sa mue. Car c’est en juin que les choses s’emballent et basculent : le Nexus interrompt le main event entre CM Punk et John Cena, cartonne méchamment la tronche du Marine et impose avec force rage et violence sa marque au sein du WWE Universe. Il s’est donc vraiment passé quelque chose ce soir là, comme l’écrivait si justement spanish à l’époque.
Quand le merchandising vend, c'est qu'il se passe quelque chose. Et puis les Freaks sont une niche de marché comme une autre.
Depuis cette invasion des rookies de la première saison de NXT, Raw a encore gagné en qualité, même si, comme je viens de le souligner, de notables progrès étaient perceptibles depuis le début de l’année. Mais la violence et la soudaineté de l’irruption de Nexus sur les rings du programme phare de l’empire McMahonesque marque le début d’une nouvelle ère et la fin de la Kidz Era, ou tout du moins la fin d’un certain positionnement du show du lundi soir, et c’est en cela que le Nexus est bien plus qu’une storyline. Les idoles sont bousculées, les codes remis en cause, bref les bookers semblent enfin avoir pris conscience de la nécessité de faire évoluer un produit qui, en 2009, semblait vouloir concurrencer les Bisounours et les Teletubbies sur leurs terres, en utilisant par-dessus le marché des acteurs vieillis, usés, fatigués et trainant depuis vingt ans sur les rings leur carcasse en bout de course, comme Triple H, HBK ou le Taker. Et pour marquer fortement cette nouvelle orientation, quoi de plus efficace que de déboulonner la statue de l’idole des plus jeunes et de Silvernights, quoi de plus marquant que de souiller l’étendard de la fédération, quoi de plus symbolique que de s’en prendre au face dominant (et c’est un euphémisme) de la WWE ? Et c’est avec gourmandise que nous avons vu Cena être embarqué de force dans l’aventure jusqu’à devenir un membre de la stable de Wade Barret et de ses sbires. Avant que ce lundi, les bookers ne se décident à aller encore un peu plus loin dans la profanation de son icône et le viol du culte voué au Marine.
En fait, c'est pas si difficile de dépister ceux qui plus tard ouvriront le feu dans leur école avant de se suicider.
Soyons honnêtes. Combien d’entre nous avaient pronostiqué une victoire d’Orton et le licenciement subséquent de Johny ? A la Rédac’, personne ne s’est aventuré sur ce chemin et parmi nos lecteurs ayant participé au concours de pronos de Survivor Series, seuls 18% d’entre eux ont fait le pari d’une défaite de Barret. Mais, supputons un peu, parmi ceux et celles ayant risqué une pièce sur Randy la semaine dernière, combien pensaient qu’en fait, un tour de passe-passe permettrait aux bookers de réintégrer Johny à la place qui est la sienne, du moins dans l’esprit du public : celle située tout en haut du roster ? Bref, suivant la technique dite du doigt mouillé, 90% d’entre nous n’avaient rien vu venir et se sont retrouvés sur le cul, la langue pendante et l’air hagard après avoir visionné le dernier épisode en date d’un Monday Night Raw qui restera certainement dans les annales de l’histoire du show.
Pour les plus jeunes d'entre vous, la télé en noir et blanc, ça donnait à peu près ça.
Comme il fallait s’y attendre, Nexus a eu les honneurs de l’ouverture de Raw, se présentant au grand complet sur le ring et affrontant les huées d’un public chauffé à blanc, révolté par le licenciement du Marine. Après un discours de heel classique, mais parfaitement interprété par Barrett, sur l’air de l’injustice qu’il a dû subir la veille, Cena l’arbitre d’un soir le perturbant et lui coûtant la victoire, il a offert à son adversaire honni le droit de faire son discours d’adieu au WWE Universe. Il fit même à l’occasion preuve de respect pour le Marine, ce qui peut paraitre surprenant mais fait à mon avis partie de la storyline et sert surtout à renforcer la crédibilité de la thèse du départ du héros, fut-il déguisé sous la forme d’un licenciement kayfabe. Si même son ennemi juré trouve le moyen de lui rendre un dernier hommage, c’est que woaaa, ça pourrait bien être vrai. Et à l’issue de sa brillante promo, l’anglais obtint ce qu’il était venu chercher : un rematch pour le titre qui aura lieu le soir même.
Ah puis au fait, John, pendant t'es là, tu nettoieras une dernière fois mes pompes. Je crois que j'ai marché dans la merde.
Wade a confirmé une fois encore tout le bien que nous pensions de lui en excellant lors de sa promo et en déclenchant une heel heat énorme. Vous me direz certainement que la force de la storyline est suffisante en soi et qu’un âne vêtu d’un t-shirt du Nexus et placé au centre du ring provoquerait le même effet, et je ne vous donnerai pas entièrement tort. Mais l’anglais le fait décidément très bien et présente des talents d’orateurs bien au dessus de la moyenne, ce qui en fait un produit intéressant pour les années à venir. Avec ce big man éloquent, naturellement arrogant, insupportable tête à claque et so british, la WWE tient son monster heel des dix prochaines années.
Isn't it?
Le tant attendu discours d’adieu de Cena, lui, eut lieu à mi-show. Et il faut reconnaitre que le Marine fut absolument bluffant lors de cet exercice, époustouflant d’un bout à l’autre de sa promo. Je ne les ai certes pas toutes vues, bien loin de là, mais j’oserais tout de même m’aventurer sur le terrain glissant de l’affirmation péremptoire : ce fut ce soir-là son best speech ever sur un ring de la WWE. Bien sûr, il remercia mille fois le WWE Universe. Il est des passages obligés auxquels on ne peut échapper en pareil cas. Mais Johny le fit avec tant de sincérité, mit tant d’émotions et d’anecdotes personnelles dans son discours et le joua si bien que la communion entre le Marine et le public fut un de ces moments merveilleux que seuls les shows en direct sont capables d’offrir. Cena a su jouer à merveilles de toutes les contraintes bien réelles qui font de la vie d’un catcheur de ce niveau une sorte de sacerdoce, en appuyant là où ça fait le plus mal dans le cœur du plus grand nombre. Entre le bébé de son frère né il y a quelques jours et qu’il n’a pas pu encore voir, l’anniversaire de sa mère, qu’il ne fête pas avec elle depuis neuf ans pour cause de vie de saltimbanque, ou encore sa femme qu’il ne voit pas assez, le Champ’ y a mis une part de réel qui fait d’un work un témoignage très personnel et touchant. Johny lui-même y alla de ses quelques larmes et j’ai la faiblesse de croire qu’elles n’étaient pas kayfabe.
Est-ce que ma femme me manque quand je suis en tournée? Non, dans ces cas là, c'est gang bang d'obèses tous les soirs dans ma loge.
Et puis vint ce moment surréaliste où Cena se mit en tête de faire chanter le public une dernière fois, et le lui demanda, avant de se reprendre et de déclarer : si ça doit se faire, autant le faire dans les règles. La moitié d’entre vous reprendront « let’s go cena » en cœur, tandis que l’autre moitié scandera de son côté « Cena sucks ». Et le public de se prêter au jeu, les filles et le kidz jouant le rôle des fans inconditionnels tandis que les mecs assuraient celui des haters. Ô temps, suspends ton vol, ce moment de communion assez rare surtout s’agissant d’un work et non de la retraite d’une légende comme HBK, cet hommage du public à son héros me parut interminable. Cena a pu entrevoir ce que donnera son réel départ à la retraite, et je n’ai pas trop de doutes sur le fait que cela a dû sérieusement lui remuer les tripes.
Par contre ses fans sont un peu cons. Comme cette jeune femme qui neuf ans plus tard, ne maitrise toujours pas le You Can't See Me.
Le Marine a touché juste du début à la fin de sa promo, sur le fond comme sur la forme. On parle souvent sur ces pages des envolées lyriques de Jericho mais il faut rendre à Cena ce qui lui appartient. Son mic skill est largement au niveau de celui des plus grands et son talent d’acteur bien au dessus de la moyenne à la WWE. Mais genre à des années lumière. C’est vrai qu’il a déjà plusieurs films à son actif et qu’il a suivi des cours pour améliorer son jeu, ce qui est un avantage indéniable par rapport aux autres superstars, mais le résultat est assez probant. J’espère d’ailleurs qu’il obtiendra son heel turn le moment venu. On y verrait à mon avis un super Cena, ralliant enfin tous les haters qui lui crachent dessus pour cause de gimmick jugée trop lisse, et oublient qu’elle lui est imposée au nom de l’intérêt commercial de son employeur. En attendant, lundi soir, il est parvenu à rendre crédible ce qui ne l’est à la réflexion absolument pas : la thèse d’une pause assez prolongée. Chapeau l’artiste, c’est pour des moments comme celui-là qu’on regarde le catch de la WWE.
Axl me demande d'ajouter cette vignette et la légende suivante:
Non pas que. MDR
Et après son discours, Cena s’en alla finalement, traversant une haie d’honneur constituée de, semble t-il, la plupart des éléments du roster face avant de croiser Orton qui eut, lui, le droit à des « adieux » personnalisés. Les deux hommes se saluèrent chaleureusement, avant que le Marine disparaisse dans le parking de l’Arena et que Barret surgisse pour lui faire un dernier you can’t see que Cena, déjà loin, ne vit même pas. La foule, consternée, resta silencieuse, interloquée, pendant de très longues secondes alors que CM Punk ne pouvait s’empêcher de ricaner à la table des commentateurs.
Nan mais laisse tomber Wade, he can't see you.
John Cena s’en est donc allé, mais pas pour très longtemps. Il a bien prévenu Wade Barret lors de sa promo. Le leader du Nexus emprunte des raccourcis honteux pour assouvir sa soif de gloire et de titres, et John sera là pour le hanter à chaque fois qu’il prendra de tels raccourcis. Et le soir même, le Marine mit sa menace à exécution, lors du main event opposant Wade Barret à Randy Orton et ayant la ceinture de champion pour enjeu. La Vipère catchait sur une jambe après l’agression violentissime de la bande à Barret avant le combat et malgré une résistance héroïque aurait logiquement dû finir par s’incliner contre le britannique lorsque soudain Johny jaillit des tribunes, empêcha l’arbitre de conclure le décompte de trois, avant que Randy ne se fasse un malin plaisir de finir son adversaire d’un RKO from out of nowhere.
Vous avez aimé le gimmick de superman de John Cena? Vous adorerez le nouveau Randy Orton.
Reste maintenant à savoir quelle suite la WWE compte-t-elle donner à la storyline du licenciement de John Cena. Il faut dire que le bougre a largement contribué à brouiller les pistes en mêlant habilement le work au discours touchant de sincérité et sonnant terriblement juste. Les blogs consacrés au catch surchauffent, croulent sous les commentaires et se perdent en conjectures. Car si on se doute bien que Cena reviendra, les bookers et les acteurs se sont à tel point employés à brouiller les pistes, et avec quel talent, qu’il est aujourd’hui impossible de prévoir la suite, à moins d’avoir accès aux carnets secrets des bookers, de disposer de la boule de cristal de Miss Tick, de coucher avec Stephanie McMahon ou de fouiner dans les dossiers de Renaud Van Ruymbeke. Certains pensent que John Cena n’est pas parti et que la fin du show augure de la suite de l’aventure : il a menacé Barret de venir le hanter à chaque fois que celui-ci serait tenté d’utiliser des raccourcis pour la gloire à laquelle il aspire tant et on imagine sans mal le bon Johny endosser les habits du justicier de service et martyriser le leader du Nexus semaine après semaine, le surprenant en backstage ou jaillissant du public pour lui régler son compte, comme Mercury avait si bien su le faire avant d’intégrer officiellement la SES de CM Punk. Et puis, il n’aurait que l’embarras du choix, Barrett étant par nature une pourriture de monster heel. Dans ce cas, je vois bien assez bien un match entre l’anglais et son tortionnaire avec pour enjeu la réintégration de Cena ou au contraire son interdiction totale de fouler le sol des salles servant de réceptacle aux ébats des superstars de la WWE.
Ou bien sûr, il peut disparaitre pendant quelques temps, mais c'est aux risques et périls des bookers.
Mais, et c’est bien là la preuve de l’époustouflante prestation de Johny lundi dernier, certains accréditent (ou voudrait croire à) la thèse d’une vraie pause du Marine, celle qui voudrait que le porte-drapeau de la WWE ait enfin obtenu le privilège de souffler un peu après neuf années de bons et loyaux services. Cette hypothèse n’est pas si farfelue dans la mesure où elle donnerait un poids incontestable à la storyline en cours et permettrait peut-être à l’actif numéro un de la fédé dirigée par Vince d’éviter la saturation en prenant deux ou trois mois de congés. Cette théorie est certes battue en brèche par les rumeurs courant le net : un certain Juan Cena, cousin mexicain de Johny, serait annoncé dans les house shows à venir, ce qui pourrait faire pencher la balance en faveur de la théorie des apparitions impromptues d’un Marine qui viendrait hanter les lundi soir de Wade Barrett. On aurait ainsi un « Juan Cena » en house show, qui catcherait masqué, car business is business, on ne va tout de même pas payer Cena à rien foutre, et un « John Cena » en pire cauchemar de Barret. Il est évidemment trop tôt pour se prononcer et je ne m’amuserai pas à tirer des plans sur la comète (n’écrivais-je pas il y a tout juste une semaine, à propos du sort du match Orton vs. Barret que « Vince étant un amateur des Fables de La Fontaine, je ne l’imagine pas une seule seconde faire turner le bon John. Et encore moins mettre en scène son licenciement. Wade gagnera, peut-être avec un petit coup de pouce du Marine, et se fera défoncer la gueule dans la foulée » ?), mais il serait tentant d’anticiper un peu et de râler un bon coup. Cette storyline extraordinaire mérite bien mieux que l’artifice tant de fois utilisé du mec qui intervient depuis le ring side ou catche sous un autre nom. Tant qu’à mettre en scène le licenciement de la Star, autant lui filer un mois ou deux de vacances. Ça ne coûte finalement pas grand-chose, et a le mérite de donner à la storyline une intensité dramatique qui va bien au-delà de ce que l’on a pu connaitre, mais lors des storylines les plus marquantes de ces dernières années.
Désolé pour ton licenciement, John. A mardi pour le house show de Detroit et la préparation du teaser du prochain Raw.
Cela pourrait également bouger du côté des chipies du roster. Le titre à changé de mains et Beth Phoenix est enfin de retour, ce qui devrait entrainer une redistribution des cartes au sein de la division féminine. Lundi soir, au-delà d’un match entre la revenante Alicia Fox et la toute nouvelle championne Natalya, la WWE nous a gratifiés d’un segment backstage plutôt rigolo, à l’occasion duquel les Laycool ont une fois de plus apporté la preuve de leur supériorité écrasante dans le business. Tentant de s’incruster sans billet, en passant par l’entrée réservée aux VIP du roster, les deux Flawless se sont fait rembarrées par un vigile un peu con et visiblement peu physionomiste, avant que Natalya, passant miraculeusement par là, confirme ne connaitre Michelle et Layla ni d’Eve ni d’Adam, ce qui entrainera leur expulsion de l’Arena. J’aime ce soucis du détail car autant la ballade des deux filles entre Smackdown et Raw était parfaitement normale lorsqu’elles étaient championnes unifiées, autant aujourd’hui, rien ne justifie leur présence au show du lundi soir. Quoi qu’il en soit, elles ont de nouveaux été parfaites dans le rôle qui est le leur, en s’indignant de se voir refuser l’entrée de l’Arena telles deux banlieusardes en survêtement qui resterait à la porte du Banana Café un samedi soir. La foule ne s’y est d’ailleurs pas trompée et a salué la performance des deux garces comme il se doit.
D’ailleurs, si spanish n’a rien entendu, ni rien vu du talent de ces deux demoiselles, il faut vite qu’il consulte un ORL de toute urgence ou change la pile de son sonotone dès que possible, sans oublier de passer au plus vite chez un ophtalmo, si possible spécialiste de la cécité intellectuelle. J’attends d’ailleurs avec impatience les commentaires de notre table d’annonce ibère* (forcément rude), quand il lui faudra commenter les promos de la moche aux extensions de cheveux jaunes et roses. Car la jeune fille, certainement très compétente in ring, est d’une nullité affligeante dès lors qu’il lui faut aligner plus de trois mots à la suite. Ce qui est loin d’être le cas des Flawless et explique pourquoi Layla et Michelle ont encore de la marge avant d’être détrônées par la pouf’ vulgaire aux gros seins. Si le talent in ring suffisait à faire une grande superstar ou une grande diva, ça se saurait. Et il faudrait vraiment que les Laycool soient absolument nulles in ring pour que se justifie l’ire de mon cher co-rédacteur, ce qui bien sûr n’est pas du tout le cas, bien au contraire, puisque les Flawless font partie des meilleurs éléments catchesques de tout le roster. Fin du règlement compte personnel.
*normalement, c’est « ibérique », même si ibère, du nom d’une peuplade qui vivait sur la péninsule ibérique à la fin du néolithique, cela aurait aussi pu le faire à propos de spanish. Le truc c’est qu’avec ibérique, ça ne le faisait pas.
– … si si, je t'assure Layla, et là, McOcee lui balance un truc comme quoi il serait aveugle du cerveau, et qu'on serait les meilleures, et tout.
– Nan? Et Span, il a répondu quoi?
– Rien.
– lol, quel nerd!
Sinon, il y avait aussi du catch et de la midcard ce lundi, au programme de Raw. Et c’est là que ce show a tutoyé la perfection : dans la gestion de ses temps supposés faibles. Car c’est un vilain défaut de la WWE que nous avons souvent critiqué sur ces pages, celui de ne travailler que les storylines principales et de bâcler le programme de sa midcard. Et en ce jour si spécial des adieux de Cena, il aurait pu être tentant pour les bookers de se contenter du service minimum. Je ne sais même pas si je m’en serais plainte sur ces pages, tant le reste du show a tout emporté sur son passage. Mais non, il était écrit que ce jour serait béni à tout jamais puisque la creative team avait programmé les matchs de qualification du tournoi King of The Ring qui aura lieu la semaine prochaine, quatre matchs qui complétèrent de la meilleure de façons la carte du show. Et quels matchs, puisque furent opposés Sheamus à R-Truth, Ezekiel Jackson à Alex Riley, Daniel Bryan à Ted DiBiase, 24 heures après leur affrontement en PPV, et John Morrison à Tyson Kidd. La logique fut en tous points respectée puisque l’Irlandais, le colosse d’ébène, le roi de l’Indy et le Monday night delight s’imposèrent à l’issue de combats très plaisants à voir, en particulier celui de Sheamus et de R-Truth de retour sur l’air du « what’s up », ou celui de Bryan, toujours aussi agréable à voir évoluer in ring. Tandis que Morrison et Kidd livrèrent un spectacle enthousiasmant que j’aimerais bien revoir à l’avenir. Le reste de la carte sera connu ce vendredi, après les qualifications du roster de Smackdown, mais cela augure d’ores et déjà d’un prochain Raw de feu, qui pourra prendre son temps puisqu’il aura trois heures à sa disposition.
Cette jeune fan attend d'être sûre de la continuité du gimmick de la barbe avant de terminer son t-shirt de Morrison.
Je ne sais pas ce que se sont dits les bookers. Peut-être était-ce là le moment ou jamais ? Peut-être ont-ils voulu nous offrir un bouquet final comme dans tout feu d’artifice qui se respecte ? Cela restera un mystère. Toujours est-il que lorsqu’à la fin du main-event opposant Orton à Barret, je me suis aperçue qu’il restait presque dix minutes avant la fin du programme, mon cœur s’est mis à battre très fort, m’exclamant même devant mon écran « woptain les cons, ils vont quand même pas LE faire ». Et bien si, ils le firent, faisant fi des faiblesses cardiaques de leur public : profitant de l’état d’Orton et de sa jambe en miettes, le Miz, qui s’était fait porter pâle pour son match de qualif’, se faisant remplacer par Riley, surgit pour casher enfin sa mallette. Il le trainait depuis un bail son fameux money in the bank, et la mallette rouge commençait à ressembler à un boulet attaché à la cheville du Zébulon de Raw. Coincé par une storyline cannibalisante, le pauvre était dans une situation plutôt désagréable, pouvant difficilement prétendre à une storyline consistante tant qu’il porterait sa valise mais en même incapable de casher son contrat, privé d’espace qu’il était par la triangulaire Nexus-Orton-Cena. J’ai eu peur pour lui lundi soir, Orton était booké très fort et j’ai bien cru que la vipère conserverait finalement sa ceinture. Mais les bookers n’ont pas été cruels à ce point et ont offert au Miz son premier titre suprême. Ce qui me ravit et me parait mérité au regard des progrès accomplis ces derniers mois par un garçon que je vois bien incarner à termes l’avenir de la fédération.
– Alors Miz, on partage comme les Laycool?
– NOT!
Je conclurai cette nalyse par une note légère car il semble que les deux de l’amour soufflent à nouveau sur la WWE. Ce lundi aura en effet vu Tamina arracher un baiser fougueux à Santino en backstage, les Bella Twins tomber sous le charme du NERD David Bryan et Melina mettre une coquine petite claque sur les fesses de son amant hors kayfabe, l’irrésistible John Morrison. Je ne sais pas si cette petite touche à l’eau de rose est appelée à s’installer dans les storylines de la WWE mais j’en serais la première ravie. Sans être lourds, et étant plutôt amusants, ces petits segments furent la cerise sur le gâteau d’un show que j’ai, vous l’aurez compris, trouvé parfait du début à la fin. Vivement la semaine prochaine, et merci beaucoup à la WWE de nous offrir de telles soirées.
– Dis Vlad, elle a pas parlé de notre segment là?
– Non.
– Mais il était drôle pourtant!
– Oui mais je crois qu'il était tard et que McOcee était fatiguée.