RAW : Le jeu des sept erreurs

La hâte engendre en tout l'erreur, et de l'erreur sort bien souvent le désastre.

 

Hérodote, Histoires

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où il y a tellement à dire sur cet épisode de RAW qu'on va pouvoir jouer au jeu des sept erreurs.

 

 

Et pendant ce temps, Santino joue à cache-cache.

 

 

Nalyse du RAW du 25 octobre 2010

 

La hâte engendre en tout l'erreur, et de l'erreur sort bien souvent le désastre.

 

Hérodote, Histoires

 

Bonjour à toutes et tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et où il y a tellement à dire sur cet épisode de RAW qu'on va pouvoir jouer au jeu des sept erreurs.

 

 

Et pendant ce temps, Santino joue à cache-cache.

 

 

Nalyse du RAW du 25 octobre 2010

 

 

Alors, histoire d'être on ne peut plus impartial dans la critique de cet épisode, il faut commencer par souligner que ce RAW était très bien conçu dans son ensemble avec une intrigue parfaitement développée entre les premiers instants du show et sa conclusion. Bien évidement, elle tournait autour de la grosse storyline du moment, celle que John Cena et le Nexus ont développée à la périphérie de la course de Wade Barrett pour le titre.

 

Acte I : L'Anglais reprochait à son laquais de l'avoir empêché de gagner le titre la veille en disqualifiant le champion, ce à quoi l'autre lui rétorquait qu'il n'avait fait qu'appliquer les ordres à la lettre et qu'il n'y avait rien à lui reprocher formellement, même si personne n'était dupe du fait qu'il tordait le cou au plan du britannique.

 

Acte II : L'Anonymous General Manager par un Deus Ex-Machina digital proposait le match du soir : Randy Orton contre un membre du Nexus (Ce sera John Cena, ce n'est que l'épisode 987 de leur éternel affrontement) avec comme stipulation : Le vainqueur aura le droit de désigner le Special Guest Referee du prochain match de championnat en Pay Per View.

 

Acte III : Histoire de pimenter les choses (et en milieu de show pour maintenir l'audience), Barrett annonce à son souffre-douleur, manière de le motiver, qu'en cas de victoire, il lui fera une offre « qu'il ne peut pas refuser », selon l'expression consacrée.

 

 

– En même temps, Brie, aucun guest-host n'a jamais refusé nos offres,

– T'as raison Nikki, ça doit être nous la récompense pour John Cena.

 

 

Acte IV : Le match en lui-même, pas vraiment mauvais mais rien qui ne sorte de l'ordinaire dans l'éternel affrontement entre les deux top guys de la WWE – Oui, c'est l'épisode 987, on vous déjà l'a dit – . Après moultes interventions et autres retournements de situations, le résultat demeure incertain et, finalement, Barrett, excédé, procède de la même manière que son laquais la veille : en le frappant pour le disqualifier tout en lui permettant de remporter la victoire.

 

Acte V : La proposition apparaît : Si John Cena, nouvellement futur arbitre, aide Barrett à conquérir le titre, son maître l'« affranchit » de toutes obligations envers le Nexus, lui permettant d'abandonner ainsi son statut d'esclave. Si, au contraire, il ne s'éxécute pas, il sera licencié.

 

Cliffhanger, problème existentiel pour le héros partagé entre le légal et le légitime, suspense, générique.

 

 

John Cena, pour obtenir sa liberté, va devoir être déloyal envers Randy Orton, ce type qui l'a menotté, torturé et a tenté de décapiter son père à coups de pieds.

Y a parviendra-t-il ? Suspense …

 

 

Sur cela, rien à redire. C'est de la bonne télé, bien conçue, et du bon catch. Si certains objecteront qu'il n'était pas nécessaire d'attendre un bon quart d'heure pour que le britannique fasse à l'américain, la réponse du berger à la bergère, c'est du sport-entertainment, il faut laisser du temps de ring aux performers. C'est sur à peu près tout le reste que la WWE a raté son coup.

 

Commençons par la storyline annexe à la principale, celle autour des titres par équipe que le Nexus a conquis ce dimanche : Wade Barrett, conscient que John Cena et David Otunga ne peuvent pas former une tag-team durable (vu qu'ils se sont foutus sur la gueule), il décide de faire un match de championnat entre ceux-ci et la paire Gabriel/Slater. Après avoir demandé aux tout-nouveaux tenants du titre de se coucher, Barrett insiste pour que ce soit le A-Lister qui fasse ce job, ce qu'il fera d'ailleurs non sans avoir quelque peu rechigné. Dans l'ensemble, cette séquence est bonne. Evidemment que Barrett ne devait pas demander à Cena de faire ça. Dans l'espèce de torture qu'il lui impose, il doit alterner le doux et le dur pour bien reprogrammer son logiciel ternaire « Hustle Loyalty Respect », il faut donc manier la carotte et le baton envers le champion avec parcimonie.

 

L'occasion était d'ailleurs d'autant plus tentante qu'Otunga avait montré quelques signes, non de rébellion mais d'indépendance. Il n'y a donc qu'une chose à redire à ce propos : Pourquoi donc Barrett organise-t-il des matchs pour un titre comme ça, sans que personne ne soit choqué ? Il aurait suffit d'un minuscule segment avec un ordinateur qui sonne et Cole qui dit trois mots pour que tout soit cohérent mais, visiblement, ce soir les scénaristes faisaient relâche en ce qui concerne les détails.

 

 

Wrong !

 

 

Pour continuer autour du thème Nexus, il semblerait que Wade Barrett ait décidé d'y intégrer Husky Harris et MMCG. C'est ce qu'il a annoncé en tout et, visiblement, ça ne pose problème à personne d'un point de vue management que deux nouveaux membres rejoignent le roster de RAW. Evidemment, pour des cas comme ça, la figure d'autorité présentée dans le récit, en l'occurence un laptop n'est pas forcément l'acteur idéal. Mais il n'empêche que la WWE devrait au moins nous montrer un remou quelque part, suite à cette décision, d'autant plus d'ailleurs qu'elle n'est pas cohérente avec le discours qu'avait tenu le leader du Nexus les semaines précédentes.

 

 

Wrong !!

 

 

Et puis pour terminer toujours sur le registre de la stable heel qui tente de mettre tout sous son contrôle, on aurait aimé avoir une vraie explication sur les raisons de l'intervention des gars du Nexus lors du match Kane-Undertaker, pas simplement un prétexte tout pourri pondu par Barrett histoire de balayer cet épisode d'un revers de la main. « On avait nos raisons et ça ne vous regarde pas », c'est un argument qui pourrait marcher à propos d'une telle intervention dans un match de lowcard à RAW entre Darren Young et William Regal, pas dans un title match en PPV censé terminer une feud qui a commencé il y a quatre mois et demi dans un autre show.

 

 

– Félicitations, Madame, c'est un garçon.

 

 

Sur ce genre d'événement qui a un impact majeur sur le destin de la fédération, la WWE doit fournir des explications claires et crédibles, pas laisser au spectateur le soin de s'interroger sur les motivations des uns et des autres. C'est d'autant plus important que le précédent historique d'une bande de heels – un peu trop nombreuse et je ne suis pas sûr que sept soit un bon chiffre pour un groupe de sales types même si c'est l'idéal pour les nains, c'est à mon avis, deux de trop – et qui fait la pluie et le beau temps dans une fédération, parfois sans raison, il existe : c'est la NWO à la WCW et il a mené au Fingerpoke of Doom, qui n'est certainement pas le moment le plus glorieux de toute l'histoire du catch.

 

 

Wrong ! (Oui, maintenant que vous avez compris le principe de la légende qui souligne le propos du texte, on peut passer à des lutteurs différents)

 

 

Autre exemple dans le même style, on a eu droit à un tag-team match entre Lay-Cool et la paire Melina-Gail Kim. Inutile de commenter le match en lui même, il a été pris en cours, la publicité étant plus importante que l'entrée des catcheuses et le début du combat. Pour ceux que ça intéresse, disons que Melina s'inclinera suite à un blind-tag qui se conclut par un superkick de Michelle McCool dans une séquence rondement menée. Le problème que j'ai avec ce match, c'est que je n'ai pas la moindre idée de pourquoi les deux catcheuses de Smackdown étaient à Raw ce lundi et que, vu le temps que ça prend pour donner une telle information à l'antenne, c'est inexcusable de la part de la WWE.

 

 

Wrong !

 

 

Complétons la démonstration avec le très court match entre Sheamus et Santino, suite à la défaite des deux dans le match par équipe et par élimination de dimanche, la brute irlandaise veut écrabouiller l'italien à l'unique sourcil et lui lance un défi qu'il ne peut pas refuser (vu qu'il est soutenu par son nouvel ami du soir, un guest-host chanteur de country). Arrive alors ce que tout le monde pressent comme un squash-match et ce qui joué comme tel par un Marella bien à l'aise dans le rôle du fier à bras couard. Jusque là tout va bien. Alors que l'issue du combat semble certaine surgit alors de nulle part, John Morrison qui va faire diversion en ring-side. Le match se finira par une esquive surprenante de Santino, enchaînée par un roll-up et une victoire surprise de l'amateur de chianti contre celui qui préfère la Guinness. L'erreur, là encore, saute aux yeux : Pourquoi, John Morrison ?

 

 

Wrong !

 

Rien ne justifie la présence du Shaman Of Sexy hormis la nécessité de donner du temps d'antenne à un type qui en a eu la veille en Pay per View, surtout que Marella a un allié naturel en la personne de son ukrainien de tag-team partner : Vladimir Kozlov. Et pour ceux que ça ne choquerait pas, j'ajouterais surtout que la victoire de Santino, même si elle vaut pour son côté Feel Good Moment, aurait pu être différente. Son soutien au bord du ring aurait pu/du faire distraction de manière plus évidente pour mieux expliciter la défaite de l'ancien challenger. Un complice roublard qui fait un croc en jambe au bon moment ou pose le pied de Santino sur les cordes pour lui donner un point d'appui supplémentaire, c'était le meilleur moyen d'accentuer le côté Comedy Match et de ne pas totalement détruire l'aura de l'ancien number-one contender. Mais, bon, on n'est plus à ça près.

 

Je passerais rapidement par contre dans ma démonstration sur le match Daniel Bryan / Dolph Ziggler : excellent in-ring (presqu'aussi bien que celui réalisé la veille, c'est dire, ça le place même directement dans la liste des meilleurs matchs que la WWE a diffusé hors Pay Per View cette année), bien commenté par un CM Punk en plein forme et dont le finish était parfait. La victoire clean et par soumission de l'American Dragon a été doublée d'un joli mouvement post-match de Vickie Guerrero qui a mis le pied de son amant/poulain/étalon sur les cordes dans l'espoir d'annuler le jugement de l'arbitre. Ce genre de démonstration de mauvaise foi, renforce toujours les heels et c'était bien vu. Quant à la perspective d'un ou plusieurs matchs entre Bryan et Punk, elle me plaît déjà tant que c'est un peu la fête dans mon slip, rien que d'y songer.

 

 

Quand un arbitre a besoin d'une planche à repasser juste avant un match pour avoir un costume d'officiel impeccable, les catcheurs de la WWE se plient en quatre pour improviser une solution.

 

 

Il y a par contre moyen de s'attarder sur la confrontation entre R-Truth et le Miz parce qu'elle révèle des choses intéressantes sur l'Awesome. Après une longue promo en solo centrée sur les causes de sa défaite la veille (ses coéquipiers n'étaient pas aussi formidables que lui) et sur sa prochaine apparition en couverture du produit dérivé à promouvoir en ce moment (le jeu vidéo SmackDown vs RAW), il a été interrompu par Eve Torres, venue défendre son copain du moment R-Truth. Tout cela mènera naturellement à un match (booké par l'AGM par un bref et néanmoins hilarant E-Mail qui disait « Ding, ding, ding »). Le match, assez long et ressemblant à ce que les deux avaient proposé en Pay Per View il y a quelques mois, se concluera par la même issue : une victoire de l'Awesome. Compte-tenu de la qualité du match (vraiment juste passable) et des précédents à ce sujet auparavant, je vous avoue que je pense que c'est une erreur de la part de la WWE de l'avoir organisé ainsi. Plus court, il aurait fait passer le même message et permis d'insister sur d'autres points (par exemple pour rendre compte de l'entrée des divas pour le Tag-Team Match, ou pour donner des nouvelles de la feud entre Goldust et Ted DiBiase qui a connu un rebondissement la veille mais est oubliée du show du soir).

 

 

And I quote : "Wrong"

 

 

Mais si cette séquence est intéressante, c'est surtout parce que tout dedans m'a paru redondant. Un long speech sur le thème « Je suis sur la boîte du jeu vidéo » ? Je me rappelle celui réalisé lors de la couverture du WWE Magazine. Une confrontation verbale, domaine où le Miz est clairement au-dessous de son niveau d'éloquence que dans l'exercice du monologue ? C'est Alex Riley, son apprenti, qui prend le relais et vient en soutien dans son rôle de petit roquet de service. Un long match avec R-Truth ? Regardez Fatal Fourway pour voir s'il y a eu progrès ou non (d'ailleurs pas trop, même si le match paraissait bien moins long coupure pub oblige). J'avoue que je ne sais pas trop quoi penser de toute ces répétitions. Le Miz est-il en train d'atteindre un plafond dans son évolution vers un statut de Main-Eventer éventuel et la WWE essaye-t-elle de masquer cela en utilisant des recettes éprouvées ? Ou au contraire, insiste-t-elle sur cette idée du Miz qui peine à passer au stade suivant du développement d'un grand catcheur pour mieux nous endormir et ainsi nous surprendre quand il utilisera la malette qui peut le propulser vers le titre mondial ? A voir, dans les deux cas cependant, c'est assez bien joué.

 

 

Allez maintenant, on joue vraiment au jeu des sept erreurs :

Sauras -tu trouver les sept différences entre les Bellas Twins ?

 

 

Alors, là, logiquement, à l'heure de la conclusion, je dois dresser un bilan mais auparavant, j'en vois quelques-uns qui froncent déjà le sourcil et me rétorquent que mon article intitulé « Le jeu des sept erreurs » n'est qu'une sale arnaque puisque que je n'en ai énoncé très distinctement qu'une demi-douzaine et donc qu'il en manque une. Je pourrais vous rétorquer que certaines sont doubles par nature (L'intervention de JoMo dans le match de Santino), que d'autres sont juste évoquées comme étant des risques futurs mais pas comptabilisées (Je maintiens qu'un Nexus à six plus Cena me semble avoir trop peu de ceintures potentielles à se chasser pour que chacun soit satisfait). Mais, en fait, je laisse ces objections ouvertes pour remplacer éventuellement mon reproche sur la durée du match du Miz qui est peut-être un peu sévère. Après tout, la WWE a fait un effort lors de ce show pour offrir de longs matchs, et ce n'est pas si courant. Autant le savourer même s'il est inutile de se cacher que cette initiative est probablement plus motivée par le besoin des auteurs de souffler et la perspective d'un PPV plus lointain que d'habitude (il y a un mois jusqu'aux Survivors Series).

 

 

Pour les nuls qui n'auraient pas réussi à trouver la solution au jeu précédent, essayez avec ce duo-là.

 

 

Non, c'est normal que vous n'ayez pas vu passer la septième dans ce compte rendu puisqu'elle concerne quelqu'un qui n'était pas dans ce show. La thématique de l'émission de ce soir était Bragging Rights et ses conséquences immédiates. On y a vu la conséquence du PPV sur les diverses titles pictures, un rematch et les diverses tensions dans l'équipe défaite (The Miz vs R-Truth, John Morrison & Santino vs Sheamus), l'insertion probable et progressive de CM Punk dans la course au titre US. Mais on n'a pas du tout eu l'occasion de croiser Ezekiel Jackson et c'est la septième erreur de ce show. Ce type est un ancien champion, il a été très bien mis en valeur à l'antenne par trois fois la semaine dernière (dans la battle royale lundi, dans le six man tag-team vendredi et dans le match par élimination samedi où il fut dans les derniers éliminés), et là, la fédération n'est même pas foutue de lui consacrer une minute d'antenne. Il n'est pas là question de savoir si Big Zeke mérite ou non sa place, juste d'être cohérent dans ce qui apparaît à l'antenne.

 

 

Bonne nouvelle, les enfants, la semaine prochaine, on jouera à : "Où est Charlie ?"


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