NXT: sursaut de créativité

Le désaccord entre deux personnes qui veulent aller au bout de ce qu'elles croient être juste est forcément terrible.
Lars von Trier

 

Pendant deux semaines, vous avez subi une torture psychologique innommable au pays des bisounours sous la houlette du juvénile et touchant de naïveté TDS. Il est temps que je vienne vous rappeler qu’à la WWE, on n’est quand même pas là (que) pour déconner.

 

 


La feud entre nos deux chroniqueurs bat son plein et les CDCistes n'en perdent pas une miette.

 

 

Nalyse de NXT du 12 octobre

Le désaccord entre deux personnes qui veulent aller au bout de ce qu'elles croient être juste est forcément terrible.
Lars von Trier

 

Pendant deux semaines, vous avez subi une torture psychologique innommable au pays des bisounours sous la houlette du juvénile et touchant de naïveté TDS. Il est temps que je vienne vous rappeler qu’à la WWE, on n’est quand même pas là (que) pour déconner.

 

 


La feud entre nos deux chroniqueurs bat son plein et les CDCistes n'en perdent pas une miette.

 

 

Nalyse de NXT du 12 octobre

 

 

Petit avant-propos: j’ai pu constater, par le passé, que l’outil internet se prête mal au second degré. Comme TDS vous l’a annoncé, nous sommes, in kayfabe, en feud, lui étant le face et moi le heel. Par conséquent, l’agressivité que je vais déployer à son endroit sera bien sûr purement kayfabe, puisque nous travaillons en bonne intelligence, dans le respect du camarade de jeu et en toute quiétude hors kayfabe. Merci de votre attention, vous pouvez suspendre votre incrédulité.

 

 

En vérité, on s'adore!

 

 

 

Lorsque j’ai su que TDS allait devoir chroniquer deux shows consécutifs, un frisson prémonitoire a couru le long de ma colonne vertébrale aussi vite qu’un kidz qui va acheter le t-shirt de Cena: nous allions errer en enfer. Retenu dans les Caraïbes par des affaires exigeantes du nom de Paloma, j’allais assister impuissant à un déferlement de glucose, de bons sentiments et à une espèce d’idolâtrie béate de NXT.

 

Autant dire qu’à l’heure de prendre la plume, je bous littéralement. Alors, mon mignon, je suis le grand méchant loup? Tu trouves que mon analyse des speechs est trop laconique? Que je suis trop critique avec NXT? T’inquiète pas, mon poulet, je vais t’en donner de l’analyse, et puisque tu as trouvé mes reviews tellement mauvaises que tu n’as pas pu t’empêcher de les refaire, je vais me faire un petit plaisir identique.

 

Pour commencer, donc, un petit best of: la WWE est raciste. Sans déconner? Tu dis ça parce qu’ils sont républicains, et pas les plus modérés? Parce qu’on n’a pas vu un black toucher un titre mondial depuis des lustres? Parce que les seuls blacks qu’on a à se mettre sous la dent sont des ninjas sautillants à la Kofi Kingston ou des rappeurs moisis à la R-Truth? Punaise j’espère que tu es meilleur en analyse de speech qu’en étude sociologique… Tiens, attends, j’ai encore deux scoops pour toi: Cena est mis en avant et est booké superman parce que c’est celui qui vend le plus de t-shirts, notamment aux Kidz, et Sheamus a grimpé à toute vitesse les échelons parce qu’il porte le tampon "Triple H certified".

 

Bref, ainsi donc, Naomi se voyait propulsée Samuel L. Jackson (qu’aux USA on surnomme littéralement le "nègre des blancs") de la WWE. Et j’ai envie de dire: so what? Dans le même temps, on ne lui demande pas de dissimuler son immense talent. A mon sens, elle est, et de loin, la meilleure catcheuse pure du roster de NXT, elle est dynamique, pas spécialement indigente au micro, et même si Kaitlyn et AJ partent avec une longueur d’avance, elle aura sans aucun doute sa place dans un roster à l’issue du programme.

 

Quant au nain dans sa brouette, c’est exactement le nœud du schisme entre pro-NXT et anti-NXT. Tout repose en fait sur une attente. Bien évidemment, le show est burlesque et, pris comme tel, il n’est pas exclu de bien se marrer devant Horny dans une brouette (quoique). Cette position est parfaitement envisageable, on trouve son plaisir à sa manière en regardant le catch: certains en regardant Orton (bravo à eux), d’autres en reluquant les nymphettes en action, et c’est très bien comme ça.

 

Néanmoins, je vais remettre en avant ce que je disais déjà précédemment: la division Divas est totalement sinistrée, depuis quelques temps. Michelle McCool, pour couronner le tout, tient fermement le titre en mains grâce à l’intervention discrète de son travesti de copain, le tout bénéficiant en sus du désintérêt complet des créatifs, pour lesquels la division ne sert qu’à montrer de la bonnasse bien roulée. Il n’y a qu’à voir le traitement d’une vraie bonne catcheuse comme Natalya pour s’en convaincre.

 

L’arrivée de NXT, dans ce contexte, était une bouffée d’espoir: même si les deux premières saisons s’étaient elles aussi illustrées par des concours débiles et autres joyeusetés, elles ont quand même permis l’éclosion de Daniel Bryan, de Kaval, du Nexus et de quelques autres catcheurs de qualité. Donc, en voyant poindre cette saison 3, on pouvait espérer un effet comparable.

 

Le problème, c’est que l’effet dérision est multiplié par 10 ou 100 dans cette édition. Cole s’en fout complètement, Punk vient faire du mauvais esprit… Il est tangible, en effet, qu’AJ, Naomi ou Kaitlyn auront leur mot à dire, à terme, mais à quelle fin? Pour aller grossir les rangs des vendeuses de calendrier et venir s’ajouter à la longue liste des Divas désireuse, soi-disant, de récupérer le titre unifié? D’ailleurs, en unifiant le titre, en plus de donner un coup de projecteur encore accru sur les insupportables Laycool, la WWE a clairement fait craindre qu’elle allait écrémer les effectifs: quand il y avait deux titres, il y avait déjà trop de divas sur les rangs pour les satisfaire toutes (exemple avec Jillian, envoyée coacher à la FCW malgré un vrai talent in-ring), alors avec un seul titre…

 

Bref, on ne m’ôtera pas de l’idée que cette saison 3 est un vaste gâchis, malgré (ou à cause de) un effet comique indiscutable, et même si la rivalité Kaytlin/Vickie est intéressante, elle ne suffira pas à sauver le programme du naufrage.

 

J’en profite d’ailleurs pour éduquer un peu le TDS: as-tu seulement remarqué que Kaitlyn, doucement mais sûrement, prend de l’ampleur, y compris au micro? Qu’au début elle jouait la godiche victime de Vickie, mais que petit à petit, l’"émancipation" aidant, elle montre d’autres talents, en plus d’un petit niveau inring qui n’est pas détestable? Ce n’est pas donné à tout le monde de tenir tête à Vickie, et la manière, entre autres, dont son corps parle pour elle est assez intéressante pour l’analyste en communication que tu sembles vouloir être. Et que dire, du reste, du rôle de Dolphie, simple homme enjeu d’une lutte de pouvoir entre la roublarde mûre et la jeune ambitieuse? S’il y a un point, je le répète, à sauver dans ce show, c’est cette feud, et condamner Kaitlyn de la sorte est bien triste…

 

Passons donc au show suivant.

 

Jamie s’en va, et c’est regrettable. Ex-annonceuse, elle est maintenant ex-catcheuse puisqu’elle a reçu son licenciement peu de temps après  (ça fera la paire avec Matt Hardy…). TDS s’étonnait de ce renvoi quand c’était Aksana qui aurait dû être licenciée. Perdu! Car Aksana, à la différence de Jamie et d’à peu près toutes les autres possède quelque chose de très rare: une storyline! Ce n’est pas pour rien qu’elle parle anglais comme une vache espagnole, elle est dans le gimmick "je travailleur immigré, je pas papiers, siouplé missiou dames". Bon, on pourra débattre longtemps de l’opportunité d’un tel gimmick, mais passons. Le premier concerné étant Goldust, mentor et bientôt souteneur, au rythme où vont les choses. Jamie n’ayant rien de tout cela, et dans la mesure où il aurait été improbable de virer l’une des 4 autres, il était à peu près certain que Jamie allait se faire dégager. Un catcheur, ce n’est pas qu'un mickskill ou un talent inring, ce sont les deux, à des degrés divers. On fait peu ou pas carrière sans un minimum dans les deux caractéristiques (on dirait un joueur de jeu de rôles).

 

Maxine a donc eu un match contre Aksana, et tu t’étonnes qu’elle ne catche pas contre les heels. Motif invoqué: on ne veut pas compromettre l’arrivée des deux dans les rosters principaux, ce qui prouve que la WWE suit NXT avec attention. Pas d'accord, my friend! D’abord, je maintiens que NXT est en roue libre, et que la WWE n’en a cure. Ensuite, avec les éliminations et seulement six catcheuses, tout le monde attend l’opposition entre les favorites, mais il faut les retarder autant que possible. C’est oublier, au passage, que AJ et Maxine se sont déjà affrontées… Je passerai, par charité, sur le nouveau couplet "la WWE est raciste, Aksana est nulle, Maxine est super au micro". Ah non, tiens, je ne passerai pas sur le dernier. Maxine est une bonne heel, c’est indiscutable. Mais se souiller de joie pour sa prestation de repentance, c’est s’extasier sur le jeu d’acteur de Keanu Reeves. Aucune créativité, rien d’original, Maxine a sans doute rendu pour l’occasion sa copie la plus médiocre.

 

Je pense, et présume, que tu rédiges tes reviews après le visionnage du show. Je te signale donc que si tu avais été attentif, le segment d’Aksana travailleuse sans papiers t’aurait enseigné qu’elle allait survivre à l’élimination. Tu vois sincèrement la WWE, avec Linda McMahon en pleine campagne, éliminer et donc abandonner à son triste sort une pauvre jeune femme exploitée par la WWE?

 

Quittons donc le pays des bisounours et revenons, si vous le voulez bien, au show de cette semaine.

 

Et pour tout vous dire, le show de cette semaine a été un poil supérieur aux purges navrantes émissions des semaines passées.

 

Pour une fois, je ne vais pas faire l’impasse sur l’un des concours, puisque le premier d’entre eux a été un "Name the Tune" qui consistait à reconnaître les thèmes d’entrée de différents pros. En plus d’être assez sympathique à faire chez soi, ce "blind test" était en plus l’occasion de faire passer la gagnante pour une vraie "corpo", fan de sa boîte. Sans surprise, AJ le chihuahua cocaïnomane dominait l’épreuve, et une bonne côte par la même occasion, encore renforcée par les commentaires de Cole à son endroit, or, depuis toujours, ce que déteste Cole devient immédiatement chouchou du public (remember Bryan).  En tous cas, Striker et Cole semblaient s’en donner à cœur joie, et c’était, pour le coup, assez communicatif, Striker étant en particulier assez vicieux pour le thème de McMahon en disant à AJ "si vous ne trouvez pas celui-là, I wish you the best of luck for your future endeadvours"…

 

Bon si j’ai envie de chercher la petite bête, je dirai que le mode de "prise de parole" (des cornes de brume) permettait à Stryker de faire répondre à peu près qui il voulait, et que j’ai le net sentiment que parfois il donnait la parole à AJ quand quelqu’un d’autre avait "buzzé".

 

 


"La WWE est tellement raciste que les noires y tabassent des noires!" (@TDS)

 

 

Le show continuait sur un bon rythme, puisque suivait aussitôt un match pro contre rookie, à savoir Alicia Fox contre Naomi. Passé le petit moment d’absence dû à un saignement de nez provoqué par l’entrée de Kelly Kelly, je dois admettre que le match pouvait être une bonne surprise. J’avais déjà, dans ces colonnes, évoqué le fait que Naomi pouvait être une rivale sérieuse pour Alicia Fox, puisqu’étant dans un registre identique, bien que babyface. Et en effet, malgré un final un peu botché par Fox, qui remporta néanmoins le combat, le match fut de très bonne tenue, les deux catcheuses étant en bonne synergie sur le ring, et Naomi donnant souvent l’impression de pouvoir l’emporter.

 

 


"Coup de boule" en français, "headbutt" en anglais… C'est confirmé: ce coup se porte avec le postérieur, et non avec la tête.

 

 

La suite confirme ce que je disais précédemment: l’histoire de papiers d’Aksana est une vraie storyline (privilège que n’ont pas vraiment les autres rookies), puisqu’une nouvelle fois Goldust assure que tout va s’arranger.

 

Arrivons-en, maintenant, à l’épreuve de micskill, qui consistait à exprimer sa personnalité. Naomi n’a pas du tout suivi la consigne, puisqu’elle a pris pour cible Michael Cole, lui reprochant entre autres de ne pas être Jim Ross. La catcheuse a bien montré, néanmoins, qu’elle n’était pas lamentable micro en main.

 

 


C’est normal! Je suis mince et je n’ai pas de chapeau! AHAHAH!

 

 

Autre rookie, et autre grand moment, avec AJ qui fait son petit marché: elle est célibataire, et pour une soirée pizza, console et film d’action, appelez-la. Bon, j’avoue, je suis assez accro de la petite brunette, donc je ne suis pas objectif, mais ce concept de la geekette, porté par sa personnalité rafraîchissante, était absolument irrésistible…

 

 


Tu viens me titiller le joystick, grand fou?

 

 

Kaitlyn, comme c’était prévisible, s’en est pris à Vickie. Difficile de savoir, à la longue, si elle progresse réellement au micro. Je l’espérais, mais la prestation de ce soir était difficile à juger: jouait-elle la nunuche? Etait-elle vraiment perdue dans sa promo? Après tout, on peut bien lui pardonner cette promo hésitante mais agressive, puisqu’on les pardonne systématiquement à Laycool. Ainsi, elle concluait en offrant à Vickie ce que Dolph présente comme son parfum préféré: Bengay, qui est renseignement pris une crème contre l’arthrite, concluant donc une longue tirade sur l’âge de Vickie. Le fond était correct, la forme beaucoup moins, et j’attends de voir Kaitlyn au bout du développement de son personnage pour la condamner ou la sauver.

 

Suivait une Aksana égale à elle-même, qui chantait les louanges de l’Amérique en espérant qu’un officier de l’immigration était devant son poste. Discours convenu, mais assez nouveau à la WWE, cela dit une nouvelle fois très mal envoyé par Aksana, mais qui nourrit son histoire.

 

Enfin, Maxine parlait de l’insolence d’Horny, de celle de Kaitlyn qui ne mesurait pas sa chance, bref, rien de nouveau ni d’extraordinaire. Elle a vraiment intérêt à redresser la barre après deux prestations moyennes au micro quand je rejoins pour une fois TDS en disant qu’elle peut faire beaucoup mieux.

 

Séquence coulisses, avec Vickie et Kaitlyn qui passent un accord: elles enterrent la hache de guerre pour les trois prochaines semaines (soit avant l’élimination) si Kaitlyn n’approche pas Dolph. Vickie est décidément excellente en femme jalouse, et Kaitlyn, sur ce segment, a nourri quelques espoirs de la voir s’améliorer dans le futur micro en main, tant son body language est déjà tout à fait correct.

 

Rien à dire sur l’épreuve suivante (le coup de poing le plus brutal), remportée par Naomi qui a tué tout suspense d’entrée, à part bien sûr le score d’Aksana: 666. Le genre de score qui confirme que l’épreuve est truquée, et qui par là même lui retire toute légitimité.

 

 


En exclusivité, l’électroencéphalogramme de Michael Cole.

 

 

Enfin, le dernier match, entre AJ et Aksana, appelle des commentaires prévisibles: Aksana a rendu une copie médiocre et AJ n’a pas encore la bouteille nécessaire pour porter un match sur ses épaules. Cela a au moins le mérite de montrer l’écart entre rookies et pros, ce qui n’est pas un luxe. Toujours est-il qu’AJ a remporté le combat.

 

 


Et Primo se lance dans une position que seuls Rocco et moi-même pouvons assumer.

 

 

Et là, pour une fois, réellement, je me suis amusé devant NXT. Aksana vivant mal sa défaite, Goldust l’a imputée à son trouble concernant son avenir, et lui a proposé de régler le problème… en liant ce même avenir au sien. A genoux au milieu du ring, le travesti le plus célèbre de la WWE a demandé la main de la jeune Slave qui, il fallait s’y attendre, a dit "oui". Au-delà du réel talent comique de Goldust, qui a su rendre comique une scène qui aurait largement pu être sordide, la situation est nouvelle à la WWE, où ce genre d’enjeu socio-politique n’a en général pas vraiment sa place. Je doute que les créatifs puissent la poursuivre longuement sans déraper, mais si Aksana se fait éliminer, il est fort probable qu’elle devienne la "Maryse" de Goldust.

 

 


Veux-tu devenir ma mère maquerelle?

 

 

En tout cas, pour une fois, la WWE a tâché de ne pas être trop méprisante avec son produit, avec un Cole plus pondéré, des épreuves pour une fois un peu cohérentes, et, cerise sur le gâteau, un bon match et un autre correct. Reste à voir si cette reprise en main est ponctuelle ou si elle va durer, si elle relève d’un réel remords de la fédération d’avoir laissé son show devenir l’intervilles américain ou juste d’un soubresaut de l’équipe créative qui n’avait rien de mieux à faire ce soir-là et a donc décidé de bosser un peu NXT…

 

Quoi qu'il en soit, la semaine prochaine, je serai devant mon poste pour être le premier à savoir, preuve éventuelle que ce show est certainement le meilleur de NXT depuis le début de la saison 3…

 

 


– Ah, ce qu'on ferait pas pour obtenir des papiers…

– Ah, ce qu'on ferait pas pour se taper une nana…


Publié

dans