Fin de cycle

Dans la vie, il faut essayer d'aménager les cycles qui vont de la lassitude à l'enthousiasme.

François Mitterrand

 


Le Smackdown du soir fut plutôt agréable, tant il donnait l'impression de clore certaines histoires qui commençaient sérieusement à tourner en rond, ouvrant également sur le lancement de nouvelles feuds assez encourageantes. Retour sur quelques échanges prometteurs qui nous tournent vers un avenir plein de potentiel.

 

 


Même si on sait que toute histoire finit toujours de la même façon.

 


Nalyse de Smackdown! du 3 septembre

 

Dans la vie, il faut essayer d'aménager les cycles qui vont de la lassitude à l'enthousiasme.

François Mitterrand

 


Le Smackdown du soir fut plutôt agréable, tant il donnait l'impression de clore certaines histoires qui commençaient sérieusement à tourner en rond, ouvrant également sur le lancement de nouvelles feuds assez encourageantes. Retour sur quelques échanges prometteurs qui nous tournent vers un avenir plein de potentiel.

 

 


Même si on sait que toute histoire finit toujours de la même façon.

 


Nalyse de Smackdown! du 3 septembre

 


Depuis plusieurs mois, la brand bleue fonctionne sur des ressorts récurrents et tourne autour des mêmes axes. On a en vrac: la feud de midcards qui croise les deux équipes en formation Dashingly Sinister et Hardystian, les Divas, la SES et le Big Show, le titre IC et le titre WHC. Si Alberto Del Rio et la feud entre Swagger et MVP ont apporté un peu de nouveauté, elle sont assez récentes. Or comme on va le voir, il semble qu'un certain nombre d'histoire arrivent à maturité, ou sont carrément dans leur phase de conclusion, avec sans doute un point final à Night of Champions. Le build up qui suivra et qui doit déboucher sur un "push" de Smackdown lors du passage de l'émission vers SyFy sera sans doute très intéressant à suivre et à décrypter, on en sent d'ailleurs déjà les premiers frémissements.

 

 


Il ne s'agit pas d'un frémissement, il s'agit des étincelles d'Alberto Del Rio. Elles sont deux millions. Alberto Del Rio les a comptées et recomptées pour vérifier. Deux millions d'étincelles étincellantes. Alberto Del Rio.

 


Commençons par MVP et Jack Swagger dans ce qui fut le pire segment de la soirée. Le All American American avait gagné la semaine précédente le droit d'animer le MVP lounge. Il y invita donc son père pour une séquence auto-promotionnelle habituelle chez la famille Swagger. Là ou le bât blesse, c'est que malgré des efforts évidents du heel pour faire de la heat, voir un type avec son père en fauteuil roulant dans un échange, ça provoque plutôt de la sympathie. Et là où on sombre carrément dans le booking raté, c'est quand MVP intervient (soit…) avant de carrément envoyer Swagger hors du ring et d'agresser son père gratuitement!!! Franchement un des pires bookings auquel il m'ait été donné d'assister, qui n'a aucun sens. Ok MVP rebondit après la défaite de la semaine dernière, ok Jack a fait ce qu'il pouvait pour faire de la heat, en apparaissant à la fois égocentrique et lâche (utilisant son père comme bouclier humain contre son adversaire!). Mais franchement, le ball in sur un type en chaise roulante et portant une minerve était dispensable. Et les scripteurs peuvent franchement s'en vouloir, parce qu'ils n'aident aucun des deux catcheurs qui en auraient bien besoin, avec cette séquence calamiteuse.

 

 


En fait ce qu'on ne sait pas, c'est que cette séquence n'était pas scriptée. L'acteur qui jouait Swagger Sr. est un booker, et quand MVP a vu le mec qui le fait passer pour un gland chaque semaine au milieu du ring, il n'a pas tenu et il est venu pour le défoncer.

 


Le reste de la soirée est heureusement bien plus réussi, à commencer par le build concernant Dashingly Sinister et Hardystian. La feud débouche enfin sur quelque chose entre les deux jeunes heels dont on ne sait pas trop quoi faire, et les deux Marty Jannetty de leurs teams respectives qui avaient révolutionné les tag teams à la WWE au début du millénaire. En effet on voit deux équipes potentielles émerger, et la plus improbable des deux (la heel) a été validée lors du dernier RAW, ayant même une chance de figurer à NOC comme contenders de la Hart Dynasty pour les ceintures par équipe. Soit dit en passant, je donne de fortes chances de succès à Cody et Drew si ils participent à ce match, tant il semble que les bookers de RAW ne sachent pas quoi faire de la HD (même avec les titres) et tant il apparait probable que des ceintures supplémentaires à SD! valorisent la brand qu'on veut pusher.

 

 


Ecoute moi Hardy, t'es tellement gros que tu n'as pas besoin de ceinture à ton pantalon, alors que moi, avec ma taille de guèpe, j'en ferais un superbe usage!

 


Mais avant cela, le build continue, et curieusement, toujours de la même façon avec deux bons matchs dépassant cependant à peine plus de quatre minutes chacun. Cody l'a emporté sur Matt, et nous propose ainsi une streak tellement impressionnante que je ne me souviens plus de quand date sa dernière défaite. Et curieusement Christian a infligé une troisième défaite à Drew en autant de confrontations lors des dernières semaines. Si je dois admettre que le match malgré sa courte durée était agréable, le booking me laisse perplexe. Cody parait très fort et plein d'opportunisme tout en étant toujours solide, Drew semble quand même le maillon faible de l'équipe potentielle et Matt n'est qu'un jobber qui gagne rarement.

 

 


Hum, vous avez encore pris du gras M. Hardy. Je vous prescris donc encore une dizaine de défaites à prendre chaque vendredi soir, et on verra à ce moment si vous allez mieux.

 


Mais sans doute doit on ici voir un mini push de Christian dans une optique différente que simplement cette confrontation à quatre. En effet le Canadien participait au segment d'ouverture de la soirée en intervenant lors d'un angle qui mettait en avant Alberto Del Rio. Le Grand Couillu (The Great Balled ou El Grande Coronede pour les pays concernés) faisait en effet une petite fête autocongratulative pour se féliciter d'avoir éloigné Rey Mysterio des rings. Comme de bien entendue, il fut très bon, avec entre autre la séquence de destruction à coup de bâton tricolore aux couleurs du Mexique d'un âne portant un masque de Rey. La foule réagit vraiment bien, et ce fut encore plus vrai quand Christian entrait en scène, à ma plus grande joie. Quand le "gooooo" du début de la themesong retentissait, je ne pouvais m'empêcher de couler une petite larme d'émotion. L'échange entre le face venant du nord et le heel venant du sud était solide et prometteur.

 

 


La force est toujours parcourue de remous avant un affrontement entre Seigneur du côté Obscur et Maitre Jedi.

 


Mais restons un peu sur cet échange et tout ce qu'il entraine. Déjà chacun des deux catcheurs proposa une remarquable partition, et le public réagit très favorablement. De manière générale, Alberto Del Rio déclenche autant de heat que les moyens déployés pour lui sont importants, ce qui est parfait. Par réaction, Christian bénéficia totalement de cette heat et lui même y gagna beaucoup de pop. Le segment micro de Captain Charisma fut équilibré et varié, avec une première partie chambreuse ("u are Juan Bradshaw Layfield. No, u are Enrique Iglesias!") suivie d'une partie bien plus musclée à laquelle le public adhérait totalement. On ne les vit point en venir au main, mais le défi fut posé, et si l'intervention de Drew McIntyre tint de l'anecdote, on tient sans doute un programme de grande qualité dans les semaines à venir. J'espère qu'on aura un bon mois d'échanges entre Del rio et Christian, avec pourquoi pas dans le lot une victoire du canadien et évidemment une victoire en PPV (à HiaC?) pour Del Rio. Si Christian n'est pas seulement là pour donner quelques victoires, mais qu'il a un vrai rôle d'opposition à jouer et qu'on a une feud construite, je pense que l'on a tous les ingrédients pour se régaler, autant au micro qu'in ring ou dans l'innovation et la créativité des deux catcheurs. Et surtout, ce programme profitera largement aux deux lutteurs si il est bien mené. Etant fan de Christian, je croise les doigts pour qu'il obtienne enfin par cette feud le soutien du public qu'il mérite, et peut être un run avec un titre secondaire (IC? Tag Team?) assez vite après.

 

 


Après que Christian se fut moqué d'Alberto Del Rio, ce dernier lui rendait la monnaie de sa pièce en mimant le "mec sans couilles".

 


Tout ne pouvait pas être du même calibre, et avant un très bon segment final, on eut plusieurs segments de remplissages qui furent d'un niveau correct. Déjà chez les divas, la rapide victoire de McCool sur Kelly Kelly permit quand même à la plus talentueuse des deux de montrer quelques mouvements techniques, comme ce belly to belly backbreaker assez esthétique. Layla fit une apparition éclaire au micro, aussi enthousiaste que désordonnée, un peu à l'image de son personnage. Hornswoggle apparaissait aussi pendant un segment bien drôle, faisant au passage cramer un docteur qui essayait de lui faire acquérir la parole, dans une séquence totalement cartoonesque. La relation Hornswoggle-Teddy Long me parait judicieuse et permettra de bons segments sans peser sur ce qui nous intéresse le plus, et dans ce cadre là, je valide totalement l'utilisation du nain. Enfin je rendrai une énième fois un hommage appuyé à l'équipe promotionnelle de la WWE. Le compte rendu du passage en Chine de la WWE est simplement fabuleux, donnant clairement l'impression qu'on a affaire à quelque chose d'énorme et d'historique, rempli d'émotion, et nous proposant une image des superstars comme étant justement des stars internationales de gros calibre.

 

 


Chers Chiniens, vous nous avez bien accueillis, la WWE vous remercie! Et rappelez vous, vive les Etats Unis, le capitalisme et mon nouveau t-shirt qui vous attend au WWE shop!

 


Du côté du titre Intercontinental, Kofi était au repos cette semaine. Le champion était de sortie pour un squash logique compte tenu de la carte, même si en voyant Masters comme adversaire du jour, je me suis pris à espérer qu'il puisse se passer quelque chose. Masters barbu avec quelques airs de Jean Dujardin ou de Mathieu Kassovitz bodybuildé, a un style qui me plait franchement. Le match bien que court m'a marqué pour les originalités et innovations qu'on y a vu, et je l'ai trouvé très rafraichissant après des semaines de Dolph-Kofi. Ainsi le champion plaçait un superbe neckbreaker dans les cordes et tentait une "Shawn Michaels" (qu'il doit cependant encore un peu travailler) quand Masters l'envoyait vers les turnbuckle, alors que de son côté la Masterpiece plaçait des coups bien spectaculaire comme cet atémi sur ce même turnbuckle ou le bodyslam après avoir porté son adversaire à bouts de bras. Le finish avec Ziggler échappant d'une façon inédite d'un masterlock avant de placer son zigzag concluait le tout de façon réussie. Je ne sait pas si c'est la fraicheur que ça apporte, mais j'ai adoré ce petit match et je pense que Masters mérite largement d'apparaitre dans une brand qui manque de faces (pourquoi pas jobber un peu pour Drew ou Cody?) alors que Ziggler mériterait aussi des adversaires différents car ses matchs sont systématiquement innovants et agréables à suivre.

 

 


Au pire, je me lance dans le cinéma pour sauver Amélie Poulain dans OSS 117 III.

 


Du côté de la SES, on a également peut être (enfin!) assisté au segment final, ou à ce qui préfigure le segment final. Ce qui reste de la SES décimée (Luke Gallows et CM Punk accompagnés d'un Joe Mercury convalescent) affrontait le Big Show dans un handicap match. Quand à trois dans le ring accompagnés de Serena en PPV, ils n'avaient pas réussi à gagner contre le géant, on voyait mal comment ils pourraient s'en sortir dans ce match ou seul un des deux avait droit d'être dans le ring à la fois. Naturellement ils ont perdu dans le match le plus long de la soirée (on se console comme on peut…). Le combat vit un finisher original pour la feud (ni le KO punch ni un chokeslam), le Big Show ayant ressorti des cartons son espèce de reverse powerbomb suivie d'un camel clutch que l'on imagine assez destructeur (je ne sais pas vous, mais imaginer le Big Show assis sur moi et essayant de faire toucher le dos de ma tète à mes omoplates, ça a tendance à me faire taper assez vite). Mais le plus instructif fut le segment post-match: Punk revenait larmoyant sur le ring, puis explosait un Gallows se relevant difficilement d'un GTS, avant de quitter furieux la carré de vérité. C'en est sans doute fini de la SES, et on aura assez inévitablement une feud Gallows-Punk dont ce dernier ressortira certainement vainqueur.

 

 


Booking de meeeeeeeeeeerde!!!

 


Alors certes on peut juger que cette SES fut un gâchis complet. A la naissance de la stable, nous étions beaucoup à imaginer un parcours de rêve, avec un push initial qui aboutirait à une confiscation de plusieurs ceintures. Il n'en fut rien, et la secte n'a fait que chûter (donnant victoire sur victoire à ses adversaires, Rey Mysterio d'abord, puis le Big Show) avant le crash qu'on observe là. En parallèle hors kayfabe, tout se passa au pire également (blessure au bras de Punk pendant presque deux mois, grave blessure de Mercury ces dernières semaines et renvoi de Serena pour d'obscures raisons de comportement (qui à mon avis vont bien au delà du fait qu'elle ait bu deux-trois bière un jour). Quand pour finir dans l'autre brand, le Nexus fait un carton, forcément on sent qu'on est passé à côté de quelque chose. Je pense malgré tout que tout n'est pas à jeter. La SES est bien plus proche de Legacy (un leader à mettre en valeur et des larbins à sacrifier qui sont mieux là avec de l'exposition que nulle part ou perdus à Superstars) que de l'Evolution (quatre personnalités très fortes) ou même de Nexus (un leader fort certes, mais surtout la volonté de donner une chance et de l'exposition à chaque membre de la stable). Or comme la Legacy, le leader a quand même brillé (sans les titres, ce qui fait une grosse différence) et ressort  assez grandi dans l'esprit des bookers. Punk a servi de nombreuses promos de très haut niveau pendant la période SES (pour mémoire celles durant le Rumble qui tenaient du jamais vu, toutes les prêches durant la formation de la stable et ensuite dans la gestion des troupes) ainsi que des matchs où il a largement tenu son rôle (un duel à Wrestlemania contre Rey, ça n'est pas rien, et ses prestations au Rumble ou à Elimination Chambre aussi restent en mémoire). Pour faire simple, je pense que Punk sors quand même grandi de la période SES, qui l'a occupé légitimement et qui restera en mémoire, et que ce ne fut pas du temps perdu.

 

 


Je vois… la lumière au bout du tunnel!

 


Tel un repas finissant par un dessert sucré et agréable, cet épisode finit sur un segment final de grande qualité. A RAW lundi, Kane a utilisé le Nexus pour démonter le Taker, et montrer au monde qu'il avait également des "pouvoirs magiques" comparables à ceux de son frère, surpassant même ceux de son aîné qu'on imagine un peu rouillés. Les pouvoirs en question étant couplés au montage en différé de Smackdown! et à la possibilité d'utiliser des vidéos tournées avant, cela permet de rajouter quelques effets spéciaux sympathiques qui participent à l'ambiance (cf l'ouverture du cercueil duquel émerge Kane ou les modifications des voix qui paraissent plus monstrueuses). Bref si l'idée de pouvoirs magiques des Brothers of Destruction peut laisser perplexe, dans le cade d'une opposition entre deux personnes en ayant, la pilule passe mieux. Voir le heel ex-jobber dominer, également, aide largement à faire passer la chose. D'ailleurs Kane a tenu le segment sur ses épaules, et la justification concernant son péché capital, l'envie (qui le fait grandir en puissance à mesure de frustration) opposé à la fierté de son frère (qui l'affaiblit) était très solide. J'aime beaucoup ces segments un peu mythologiques entre deux dinosaures (on avait eu droit au même style d'approche entre HBK et Taker il y a un an et demi), et dans ce cadre, le "suspended disbelief" passe comme une lettre à la poste.

 

 


Valait mieux pour ta vie, rédacteur. Si tu avais affirmé le contraire, je te rôtissais comme un poulet attaché sur un turnbuckle.

 


De son côté, le Taker a opposé une copie assez limitée (il n'a pas touché au micro) mais propre, son body language exprima bien tout ce qu'il devait (détermination, frustration, impuissance, interrogation sur l'avenir). Toujours est-il que Kane challenge son frère à NOC où il annonce qu'il le détruira définitivement. On peut légitimement se demander ce que donnera ce match, mais la feud autour tient largement la route. Par contre j'ai une énorme interrogation sur ce que la suite nous proposera. Je trouve malsain de laisser la ceinture trop longtemps entre ces deux stars, qui n'en ont pas besoin pour mener leur feud fratricide. Par contre, voir Kane porter la ceinture, c'est définitivement une joie. A l'opposé, la crainte de le voir perdre le titre à NOC et être définitivement écarté à Hell in a Cell, contre le Taker redevenu dominateur, est très forte. Et une fois que ce sera fait, je me demande bien qui sera challenger? J'aimerais voir Kane gagner et Kofi ensuite défier le géant rouge avec la bénédiction du Dead Man, mais je penche plutôt pour l'arrivée d'Edge directement dans la title picture. Le Canadien prendrait le titre de manière opportuniste (à HiaC dans un triple threat match en cage alors que les deux frères se déchireraient), et dans la foulée, on verrait les deux frères continuer à Feuder et Edge champion nous ramener à des choses plus traditionnelles, Kofi ou Rey venant le défier ensuite (même si je rêverais de voir Christian prendre ce rôle).

 

 


Quel que soit le scénario, l'Undertaker est rouge de colère.

 


En bref cet épisode de SD! marque la fin de certains cycles (la SES, Christian et Drew, Laycool contre les divas de SD!) tout en nous proposant des pistes d'avenir (feud entre Del Rio et Christian, combat entre les BoD à NOC enfin mis en place) lors d'un épisode très pauvre en catch quantitativement (moins de vingt minutes et ni un premier segment ni un segment de finition qui ne fut un match, une rareté!), mais qualitativement réussi. Masters m'a bien plus, j'espère un rebond de Swagger et je me délecte d'avance de la feud à venir entre Del Rio et Christian. Avoir Kane champion est également une énorme satisfaction, tant il assure dans ce rôle et est bien booké (et putain, il le méritait bien!). Espérons que les semaines à venir confirmeront la montée en puissance de ces dernières semaines pour le show bleu!


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