Rock around the WWE

You wanna antagonize me?
Antagonize me motherfucker
Get in the ring motherfucker
And I'll kick your bitchy little ass

Guns N' Roses, Get in the ring
 

Le panda volant ne se contente pas de détourner des scènes de film pour nous en révéler le vrai sens. La nuit venue, ses 200 kilos de bambous ingérés, il se mue en historien méticuleux et lève le voile sur divers aspects fondamentaux de l'Univers W. Et comme le panda est un mélomane averti, il a décidé de consacrer une étude répondant à toutes les normes universitaires à une question fondamentale dont on ne mesure pas toujours l'importance: le rôle de la musique dans l'histoire de la WWE. Un article à lire en écoutant une bonne sonate de Schubert, bien entendu (ou alors, vous cliquez religieusement sur tous les liens).

 

 

Psst… Tu cherches pas un batteur?

 

 

L'histoire de la musique à la WWE

 

You wanna antagonize me?
Antagonize me motherfucker
Get in the ring motherfucker
And I'll kick your bitchy little ass

Guns N' Roses, Get in the ring
 

Le panda volant ne se contente pas de détourner des scènes de film pour nous en révéler le vrai sens. La nuit venue, ses 200 kilos de bambous ingérés, il se mue en historien méticuleux et lève le voile sur divers aspects fondamentaux de l'Univers W. Et comme le panda est un mélomane averti, il a décidé de consacrer une étude répondant à toutes les normes universitaires à une question fondamentale dont on ne mesure pas toujours l'importance: le rôle de la musique dans l'histoire de la WWE. Un article à lire en écoutant une bonne sonate de Schubert, bien entendu (ou alors, vous cliquez religieusement sur tous les liens).

 

 

Psst… Tu cherches pas un batteur?

 

 

L'histoire de la musique à la WWE

 

 

Lorsque Vince McMahon reprend en 1982 l’entreprise à papa, il affiche sa volonté de faire du catch plus qu’un simple sport-divertissement d’envergure régionale. Il commence à racheter chaque territoire de la NWA et à débaucher les meilleurs catcheurs de la concurrence, contre l’avis de son père. En effet, Junior brise alors la loi tacite du milieu qui veut que chaque fédération gère sa zone et n’empiète pas sur celle des autres. Mais le bougre a de l’ambition et pour enfoncer le clou, Vince Kennedy McMahon décide de faire appel à plusieurs stars du show-bizz afin d’attirer le maximum de spectateurs et prendre de court la concurrence. Le catch est alors sujet à débat et  l'industrie hésite sur la voie à suivre: entre sport scénarisé et divertissement pur, les cœurs balancent (le débat est d’ailleurs encore d’actualité aujourd’hui). Mister McMahon tranche et choisit son camp en se transformant au passage en véritable “Monsieur Loyal” du catch. Une révolution est en marche.

 

 

Cet homme a décidément tous les talents.

 

 

Rock n’ Wrestling Connection

 

Ou comment Captain Albano se prend des coups de sac à main de la part de Cindy Lauper…

 

Afin de concrétiser cet objectif, le futur "Screweur de Montréal" invite notamment l’acteur Mr. T. (rendu célèbre par son rôle de Clubber Lang dans Rocky III en 1982, et bien évidemment par celui de Barracuda dans l‘Agence Tous Risques), ainsi que Cindy Lauper, à participer à des shows. Cette dernière est alors une des plus grandes stars de la pop après la sortie de son album She's So Unusual, sorti en 1983 et contenant le fameux Girls Just Wanna Have Fun.

 

La période 1983-1984 va vraiment marquer un tournant dans l’histoire du catch. C'est alors que va naître la Rock N’ Wrestling Connection, concept marquant les débuts de la coopération entre la WWF et l’industrie de la musique.

 

Tout part d’une simple rencontre entre Cindy Lauper et  le célèbre catcheur et manager Captain Lou Albano dans un avion à destination de Porto Rico. Ce dernier accepte l’invitation de la chanteuse de tourner dans le clip de Girls Just Wanna Have Fun où il incarne le père de ladite girl. En retour, Cindy apparait dans le Piper’s Pit. Cet épisode du show de Roddy Piper voit l’attaque à coups de sac à main de Cindy Lauper sur Lou suite aux propos de ce dernier sur l’intégrité morale de la chanteuse (pour être poli).

 

 

Tu crois que je vais te laisser sortir habillée comme ça?! Va mettre une mini-jupe et un bustier cuir, et on ne discute pas!

 

 

Miss Lauper défie ensuite Albano en proposant de régler ça par adversaires interposées. Lou choisit la championne incontestée depuis 28 ans, The Fabulous Moolah, alors que Cindy fait appel à Wendy Richter (Hall of Famer depuis  Wrestlemania XXVI). En plus de régler la feud entre Lauper et Albano, l’enjeu du match est également le WWF Women’s Championnship. C’est là qu’on entre dans le vif du sujet. Vince prévoit d’organiser un show au Madison Square Garden, show qui sera diffusé sur MTV. Le choix de la chaîne est loin d’être innocent. En effet MTV est la chaîne musicale par excellence et vise un public jeune que Vince cherche à séduire.

 

Le 23 Juillet 1984 à ainsi lieu "The Brawl to End It All".

 

Wendy Richter remporte le combat contre toute attente, mettant ainsi fin au règne sans partage de Moolah. Lauper et Albano se réconcilient mais la légende du catch féminin s’estime lésée. Elle fait alors appel à Leilani Kai qui récupéra le titre le 18 février 1985 à "The War to Settle the Score", second show diffusé par MTV.

 

 

Eh oui, les Vamps cartonnaient déjà à l'époque.

 

 

Lors de ce même show, Cindy Lauper et Lou Albano interférèrent, en compagnie de Mr. T., lors du combat entre Hulk Hogan et Roddy Piper pour le titre de champion du monde.

 

Cette interférence fait suite à une altercation entre Piper et Albano le 28 décembre. Piper accuse la Rock N’ Wrestling Connection de faire de la "vente discount" (le terme exact est cross-promotion) pour attirer les téléspectateurs. La RNWC ne serait là que dans un but commercial en délaissant le sportif pour privilégier le côté business du catch. Piper agresse alors Cindy Lauper, aussitôt défendue par Hulk Hogan.

 

Ces deux émissions furent un véritable succès. "The Brawl To End It All" atteignit un rating de 9.0 alors que "The War To Settle The Score" fit légèrement mieux avec 9.1 (c’est encore à ce jour un des meilleurs scores de la chaîne).  La feud entre Cindy Lauper et Lou Albano tint en haleine beaucoup d’Américains et attira un certain nombre d’artistes dans le milieu du catch. Ainsi peut-on par exemple voir des célébrités comme Danny de Vito répondre aux interviews d’après-match.

 

De plus, cela suscita un regain d’intérêt pour le catch féminin. De nombreuses jeunes filles arboraient ainsi des pancartes d’encouragements à Miss Cindy et Wendy, à une époque où les catcheuses tenaient plus du camionneur que de la bimbo siliconée.

 

L’accomplissement que représente le premier Wrestlemania vint confirmer le succès de la méthode "McMahon Jr.".  Le show fut un succès monstre et lança définitivement la WWF comme référence mondiale dans le monde du catch, et Wendy Richter récupéra son bien contre cette même Leilani Kai pour la plus grande joie de Cindy Lauper.

 

Et si Wrestlemania I vit la fin de l’angle Rock N’Wrestling Connection, l’association catch-musique, elle, ne faisait que commencer. Par la suite plusieurs catcheurs apparurent dans d’autres clips de Cindy Lauper (The Goonies 'R' Good Enough, Time After Time, et She Bop).

 

Ceci étant dit, si la RNWC fut un énorme succès, la WWE essuya tout de même quelques échecs dans sa tentative de rapprocher la fédération du monde de la musique. Ainsi en fut-il de la série animée du même nom qui débuta en septembre 1985 sur CBS. L’histoire est… comment dire… d’une simplicité déconcertante. Il s’agissait d’un affrontement entre les “good guys” menés par Hulk Hogan (et avec not’ Dédé national!) contre les “bad guys” de Roddy Piper. Par affrontement les créateurs n’entendaient pas des combats mais plutôt des situations limite cartoonesques dans lesquelles les faces triomphaient des heels.  Inutile de dire que ce fut un bide monumental. Les personnages n’étaient pas graphiquement très ressemblants (la chevelure de Hulk était plus garnie que d’ordinaire par exemple) et les histoires développées n’avaient quasiment rien à voir avec celles de la WWF. La série fut stoppée une première fois le 6 décembre 1986 puis définitivement le 27 juin 1987.

 

 

Musclor? Bjorn Borg? Un mec qui a grave besoin d'un kleenex? Non, Hulk Hogan!

 

 

Entretemps, en novembre 1985, sort le premier album “made in WWE” sobrement intitulé: The Wrestling Album. Il contient notamment la reprise de Land of Thousand Dances de Chris Kenner. Voici le clip avec en guests, Cindy Lauper (sous le pseudonyme de Mona Flambé) et Meatloaf. Je préfère vous prévenir, ça fait peur.

 

On aura l’occasion de revenir sur les différentes compilations de la WWE mais concentrons-nous d’abord sur l’après Rock N’Wreslting Connection.

 

 

Live at Wrestlemania

 

Ou comment Alice Cooper se retrouve à faire alliance avec Damien contre le Honky Tonk Man…

 

Voulant capitaliser sur le succès de la feud Lauper-Albano, VKM invita d’autres artistes à apparaitre lors des Wrestlemania suivants, pour la raison évidente que c’est le show de catch le plus en vue.

 

Cela devint même une tradition qu’un grand artiste interprète America The Beautiful (l’autre grand hymne américain) en levée de rideau du Grandest Stage. Citons par exemple Ray Charles à WM II, Aretha Franklin à WM III, Run DMC à WM V ou encore Stevie Wonder à WM X.

 

 

On espère qu'il a bien profité du spectacle.

 

 

Des mini-concerts sont également organisés depuis des années et si la performance de Kid Rock lors du WM XXV n’a pas marqué les esprits, il en va autrement de groupes comme Limp Bizkit ou surtout Motörhead qui réalisèrent là une prestation plutôt convaincante.

 

Le groupe de Wes Borland, alors en pleine bourre suite au succès de Chocolate Starfish, s’est ainsi distingué à WM XIX . Quand au trio british de Lemmy, il a tout explosé lors de son passage à Mania XVII où il interpréta l’entrée de Triple H en live. Ils réitèrent la performance lors de Wrestlemania XXI.

 

Mais la WWE n’a pas toujours pris que des groupes connus pour animer ses shows. Elle a aussi permis à quelques artistes d’acquérir une certaine notoriété comme Saliva Default, ou Drowning Pool, ces mêmes groupes fournissant par la suite des thèmes pour les PPV ou pour les shows (comme par exemple Rise Up de DP pour Smackdown, To Be loved de Papa Roach pour Raw). Signalons d’ailleurs, que pendant les PPV, les commentateurs font toujours la promo des albums contenant le thème de l’évènement.

 

Autre star du rock à s’être distinguée au cours d’un Mania: Alice Cooper, associé à Jake "The Snake" Roberts contre le Honky Tonk Man lors de Wrestlemania III. Pour les plus jeunes d’entre nous, sachez qu’Alice Cooper est un des personnages les plus déjantés de l’histoire du rock n’ roll. A l’origine, Alice Cooper était un groupe américain fondé vers la fin des années 1960 (le nom complet était alors Alice Cooper Group, Alice Cooper étant le pseudo du chanteur). Il s’inscrivait dans la mouvance hard rock des Led Zep, Deep Purple ou autres Black Sabbath. L’aspect morbide était mis en avant lors des concerts, et le chanteur fut l’un des premiers à se grimer le visage en blanc (on est loin des “corpsepaint” des métalleux norvégiens des années 1990 mais c’était pas mal pour l’époque) et aimait s’entourer, sur scène, d’objets aussi divers que des hachettes, des guillotines ou encore des chaises électriques. Le groupe se sépara finalement en 1974 après la sortie de Muscle of Love. Conservant le nom d’Alice Cooper, le chanteur entama alors une carrière solo encore active aujourd’hui. Outre sa passion pour le morbide et les objets de torture, il avait également une affection particulière pour les boas, d’où son association avec Jake Roberts et son serpent prénommé Damien lors de WM III.

 

Le futur A. A. (pas Attitude Adjustment hein, l’autre) devait faire face au Honky Tonk Man dans un single match. Honky finit par remporter le combat, suite à une intervention de son manager Jimmy Hart et en s’aidant des cordes pour faire le tombé. Après le match, la doublure d’Elvis se fit attaquer par Alice Cooper tenant Damien dans ses bras, scellant ainsi l’opposition entre le rockabilly et le hard rock.

 

 

Damien, le face turn le plus inattendu de l'histoire de la WWE.

 

 

Sound of a Gimmick

 

Où l'on voit qu'il est fort peu probable de voir, un jour, du Nana Mouskouri comme thème officiel d‘Extreme Rules…

 

Le gimmick du catcheur définit ce qu’il est. C’est son identité, sa personnalité et le thème d’entrée en est un des éléments importants car on reconnait d’abord un catcheur à la chanson qui lui est associée. Il n’y a qu’à écouter les hurlements de la foule lorsque retentissent le Gong de l’Undertaker ou le Booyaka de Rey Mysterio pour s’en convaincre. La musique introduit le catcheur dans l’arène, c’est l’élément déclencheur de la pop. On parle d’ailleurs de thème d’entrée et pas de sortie.

 

 

– My time is now…

– Mais non John, t'es pas encore mort.

 

 

Elle fait ainsi partie intégrante du gimmick. On imagine mal, par exemple, du Charles Trénet pour introduire Batista ou du Dalida pour Randy Orton. Mais un catcheur n’a pas toujours la même intro. Le thème va alors le suivre selon ses changements de gimmick (comme Rollin’ pour l’American Badass ou Voices pour The Sadistic Viper). Il n’est donc pas rare pour un catcheur d’avoir 2 ou 3 thèmes différents au long d’une carrière pour peu que son gimmick évolue.

 

 

Tirliponpon sur le chihuahua pour mon prochain thème? Z'êtes sûrs? Bon, si vous le dites…

 

 

Par exemple lorsqu’il campait un personnage noble et hautain à ses débuts, Triple H faisait plus dans le classique que dans le métal. Ce n’est qu’après la création de la D-X que The Game retentira. La relation entre Motörhead et le gendre de Dieu est d’ ailleurs très étroite. Trois des thèmes de 3xH sont du groupe (The Game, King of Kings et Line in the Sand qui fut le thème de l’Evolution).  

 

The Game est à la base une chanson écrite par Jim Johnston, compositeur attitré de la WWE dont nous aurons l’occasion de reparler, et interprétée par Motörhead. Elle figure en tant que chanson bonus sur l‘album “Hammered” du groupe, sortit en 2002.

 

King of Kings est également une chanson composée à son attention et fut surtout utilisée lors de sa période du même nom (2007-2009). Triple H devait alors faire face à  Booker T (rebaptisé King Booker pour l’occasion et accompagné de Queen Sharmell) qui se prétendait être le seul roi suite à sa victoire au King of the Ring à Judgement Day 2006. Triple H remporta le match et par la suite fit une entrée remarquée à WM XXII dans le combat pour le WWE Championship contre Cena (dont voici l’entrée). Ce qui n’empêcha pas le Conan de la WWE de perdre.

 

Quand à l’Evolution, Triple H étant le leader de la stable, il était logique que le thème d’entrée soit de Motörhead. Line in The Sand fut enregistrée par le groupe et était utilisée lorsqu’au moins deux catcheurs d'Evolution faisaient leur entrée sur le ring.

 

Cette  préférence pour Motörhead s’explique par le fait que le beauf de Shane est un grand fan du groupe. Il eut par ailleurs  l’occasion d’assister à une mini-session acoustique et instrumentale lors de WM XXI en backstage.

 

 

[sifflote] Killed by death… Killed by death… [/]

 

 

A la WWE, il est donc courant d’avoir un thème “rock”, d’autant plus quand on incarne un personnage de rockstar comme le Honky Tonk Man. Et plus précisément lorsqu’il s’agit de la plus grande de toutes, Elvis “Le King” Presley en personne!

 

La légende du Honky Tonk Man commence là où Elvis est mort: à Memphis (Roy Wayne Farris, a.k.a. Honky, y est né en 1953 un an avant qu’Elvis n’enregistre son premier succès: That's All Right Mama).

 

Son apparence réunit tous les attributs du rocker légendaire. A savoir le costume, la guitare, la coupe de cheveux et même la voix! Il interprète lui-même son thème principal Cool Cocky Bad en reproduisant tant bien que mal la gestuelle d‘Elvis. Il va même jusqu’à surnommer son manager Jimmy Hart “The Colonel” en référence au Colonel Tom Parker qui fut l’impresario d’Elvis. Si son nom peut faire penser à une chanson des Stones (Honky Tonk Women, de 1969), il vient en fait du style honky tonk, catégorie de musique country (à laquelle la superbe chanson des Stones en question rend d'ailleurs hommage).

 

 

Pin me tender, pin me sweet, never let me kick out…

 

 

Le fait sans doute le plus marquant de sa carrière est la longévité de son titre IC. Il devint champion le 2 juin 1987 contre Ricky Steamboat  et le conserva jusqu’a SummerSlam 1988, le 29 août, contre l’Ultimate Warrior, soit un règne de 1 an 2 mois et 27 jours.  Cette performance lui valut, bien plus tard, une rivalité avec Santino lorsque celui-ci détenait la ceinture en 2008. Marella, redevenu champion IC  à SummerSlam 2008, après un match mixte qui devait tout à sa partenaire Beth Phoenix, voulait faire tomber le record du glorieux ancien mais échoua: le HTM le battit (par DQ) à Cyber Sunday avant que William Regal lui prenne le titre le 10 novembre à Raw, après 85 jours.

 

 

64 jours, c'est jouable, c'est à peine plus de deux mois. Comment? C'est 64 semaines en fait?

 

 

L’Elvis de la WWE forma également une Tag Team de 1988 à 1991 avec Greg Valentine. L’équipe se nomma au départ "Double Trouble" et feuda contre la Hart Foundation à Wrestlemania V, avant de se trouver un nom plus évocateur, celui de Rhythm and Blues, lorsque Jimmy Hart devint leur manager. Greg Valentine se décolora alors les cheveux en noir et adopta un costume plus “rock” (délaissant la tenue classique de catcheur) et s’arma d’une guitare (le terme “armer” correspond parfaitement à la situation étant donné qu’il s’en servait essentiellement pour assommer ses adversaires plutôt que pour en jouer). Il fut surnommé “Boxcar” par le commentateur Gorilla Monsoon, en référence au chanteur de blues Boxcar Willie. Leur finish ne pouvait être plus explicite et répondait au doux nom de Guitar Shot.

 

Ils eurent une entrée remarquée lors d’un combat contre les Bushwackers, mais ne remportèrent jamais la moindre ceinture et l’équipe termina sa carrière en 1991  après le départ du Honky Tonk Man de la fédération.

 

Une autre équipe, encore plus célèbre, fit référence au monde de la musique: The Rockers, composée de Marty Jannety et du grandissime, que dis-je, awesomissime Shawn Michaels.

 

Tout a été plus ou moins dit sur cette équipe, et principalement sur HBK, signalons simplement que les deux protagonistes mettaient bien en avant le coté festif du rock, avec tout ses excès. L’esprit était alors plutôt axé hard rock ce qui tranchait avec les habitudes musicales de la WWF de l’époque: la pop ou le blues, sans parler des thèmes “electro” de certains catcheurs comme Jimmy Snuka qui faisaient plus penser à des musiques de jeux video.

 

Une fois la rupture avec Janetty consommée, Michaels prend la gimmick du Heartbreak Kid. En plus de lui conférer une certaine aura, elle lui permet de faire ses preuves au micro.

 

 

Contrairement à ce qu'il a toujours prétendu, l'idole de Shawn Michaels n'est pas Ric Flair, mais Jon Bon Jovi.

 

 

“Chair Shot” on the Stage

 

Ou comment on peut être à la fois rock star et champion du monde de catch…

 

Shawn se fait donc l’interprète de son propre thème: Sexy Boy. Toutefois cela se fit en deux temps. La première version est interprétée par Sherri Martel, alors sa manageuse. Elle fut utilisée de 1992 à 1993. La seconde version apparut après le départ de Sherri en 1993 et fut utilisée jusqu’au départ à la retraite de HBK (hors intermèdes DX). La voix de Sherri est toujours présente mais seuls les chœurs ont été conservés. Quant à la composition, elle revient à l’ancien manager du Honky Tonk Man, à savoir Jimmy Hart.

 

Si Shawn chante son propre thème il n’a pas pour autant fait carrière dans la chanson. D’autres ont en revanche franchi le pas avec plus ou moins de succès.

 

A tout seigneur tout honneur commençons par celui qui est la légende parmi les légendes: Hulk Hogan. Oui vous avez bien lu, le Hulkster s’est essayé à la musique. Et comme pour le cinéma, ça a bien foiré.

 

 

Et si je m'essayais à la danse classique, finalement?

 

 

En 1992, Il offrit à un enfant de l’association Make-A-Wish Kid une place en ringside pour assister à un show en Angleterre. Mais quand Hogan fit son entrée il remarqua que la place était vide, l’enfant étant malheureusement décédé.  Afin d’aider de soutenir la famille, Hulk eut l’idée d’écrire une chanson. Avec l’aide de Jimmy Hart, il composa Hulkster in Heaven. Poursuivant l’idée, Hulk forma “The Wrestling Boot Band” avec Jimmy Hart, John Maguire, et sa propre femme Linda. Un premier album intitulé American Made sort en 1994, puis un second, un an plus tard, le très dispensable Hulk Rules, mélange de rock, rap et de pop (rien que ça!). Ce fut un échec commercial malgré sa place de numéro 1 dans les charts des kidz (ce qui prouve la qualité de l’album…). On retiendra les chansons I want to be a Hulkalmiac et donc Hulkster in Heaven. Enfin, on retiendra… on n'est pas obligés non plus.

 

Une autre superstar des années 1980 s’est essayée à la musique. Au hip-hop plus précisément. Il s’agit de Randy Savage. Macho Man sort son album Be A Man en 2003. Il y rend hommage à Mr. Perfect (mort la même année) dans My Perfect Friend et en profite pour clasher son grand “ami” Hogan dans la chanson éponyme de l’album. Il faut avouer que cette dernière est plutôt réussie.  

 

 

Au secours! Il est déchaîné!

 

 

A noter enfin que Savage n’est pas tout seul sur cet album, il fait appel à quelques featuring comme Prymary Colorz (My Perfect Friend), DJ Cool (Hit the Floor) et AJA (Macho Thang).

 

Mais on ne peut évoquer hip-hop et catch sans évoquer l’Homme-qui-réduisit-Superman-en-cendres-rien-qu‘en-se-grattant-les-burnes: John Cena en personne.

 

Comme chacun le sait, Cena interprète lui-même son thème My Time is Now. Cette chanson est tirée de l’album You Can’t See Me paru en 2005. Auparavant John-John avait écrit quelques chansons qui sortirent sur les compilations de la WWE. Il s’agit de Basic Thuganomics (WWE Originals, 2004) et Untouchables (WWE ThemeAddict: The Music, Vol. 6, 2004) avec son cousin Tha Trademark qui collabora également sur l’album de Cena. Plus tard ce même Trademark composa Gold Medal avec Dale Oliver (le compositeur de la TNA), le thème de Kurt Angle.

 

L’album de Cena a plutôt bien marché, il a atteint le quinzième rang dans le Billboard 200 et la 103ème place dans les charts britanniques. Mais depuis on a l’impression qu’il capitalise un peu trop sur le succès de You Can’t See Me car aucun nouvel album n’est prévu pour le moment.

 

 

Koi koi keskiya, baisse les yeux vas-y.

 

 

Mais revenons à présent à un son plus rock avec Peroxwhy?gen.

 

Ce nom ne vous dit peut-être rien et pourtant son chanteur est une des plus grandes stars du catch par équipes des années 2000. Il s’agit bien sûr de Jeff Hardy. Le groupe est fondé en 2003 avec Jeff au chant et Shannon Moore à la basse. L’activité du groupe est discontinue du fait de leur carrière de catcheur mais ils ont quand même composé quelques titres comme September Day, Explanation ou encore Modest qui est le thème d’entrée de Jeff à la TNA.

 

 

Heu, quelqu'un sait comment on se sert de ce truc?

 

 

Parlons également des divas. Si Mickie James, aux dernières nouvelles, devrait sortir son album Strangers & Angels ce mois-ci, elle n’est pas la première à tenter l’aventure.

 

 

Reste à soigner un peu ses poses pour les photos, on n'est plus à l'époque Alexis Laree, là.

 

 

Jillian Hall s’y est essayée en décembre 2007 avec l’EP Jingle with Jillian un album de… chants de Noël. Pour être gentil, on va juste dire que Jillian est la preuve vivante que diva de la WWE et diva de la chanson sont deux choses totalement différentes.

 

 

Un beau cadeau à offrir à votre belle-soeur détestée.

 

 

Et le pire pour elle c’est qu’elle dût supporter la concurrence de Lilian Garcia, qui avouons-le, est bien meilleure. Ladite Lilian s’est fait une spécialité de chanter l’hymne national lors d’événements sportifs américains comme des matchs de NBA ou de NFL. Elle est la seule, avec Aretha Franklin, à avoir interprété America the Beautiful plus d’une fois à Wrestlemania. En 2002 sort Shout son premier single, la même année elle enregistre Need A Little Time, le thème de Torrie Wilson. Et en 2007 sort son premier album, ¡Quiero Vivir!, produit notamment par Georges Noriega (producteur de Ricky Martin) et Tim Mitchell (producteur de Shakira) avec le soutien de la WWE. 3 800 copies furent vendues dès la première semaine. Au total l’album se hissa dans le top 250 des charts US et atteignit même le top 100 des charts britanniques.

 

 

Et surtout ne ratez pas mon livre, "I hate death"! C'est bien ça?

 

 

Dans un autre style, signalons également les Luchagors de Lita (association entre “Lucha Libre“, le style de catch de Lita et “gore“ qui renvoie aux films d‘horreur). Formés en 2006 (Lita porte d‘ailleurs un tshirt du groupe lors de son dernier match à la WWE), ils ont sorti un album éponyme le 11 septembre 2007. Voici à votre disposition White Boy, la première chanson de l’album.

 

 

Et pendant ce temps-là, Trish a lancé un centre de yoga. Hé les filles, vous n'êtes plus obligées à respecter la distinction heel-face maintenant que vous êtes à la retraite!

 

 

Pour plus d’infos sur le groupe je vous renvoie vers cette interview de juillet 2009 où Lita donne son impression, notamment, sur la Battle Royale des divas de WM25.

 

Hogan, Savage, Lita, c’est bien beau tout ça mais qu’en est-il de Chris Jericho?

 

Malgré son surnom de King of Bling Bling, son genre musical de prédilection est bien le rock (d'ailleurs, un de ses autres surnoms est "The Ayatollah of Rock 'n' Rolla").

 

Fan du groupe de métal allemand Helloween, Chris a repris le titre d’une de leur chanson pour son nom de ring (Walls of Jericho, pas la peine d'en dire plus). Quant à celui de son groupe, c’est une référence au premier chanteur de Black Sabbath, Ozzy Osbourne (oui, celui qui se faisait souffler ses répliques par Cena lorsqu’il a fait Guest Host à Raw).  A sa création en 1999, le groupe se nommait carrément Fozzy Osbourne et n’était qu’un cover-band (un groupe ne faisant que des reprises) fondé par Rich Ward, chanteur et guitariste de Stuck Mojo. C’est lors d’un show de la WWE que les deux gars se croisent. Chris accepte l’invitation de Ward pour jouer dans le groupe avec qui il réalise quelques sessions dans un but purement distractif.

 

En 2000, Jericho subit une blessure qui doit l’éloigner des rings pour 4 mois, il rejoint alors le groupe (rebaptisé Fozzy) de manière plus permanente et prend le nom de Moongoose McQueen, personnage complètement différent de celui qu’il incarne dans le monde du catch.

 

Les deux premiers albums ne sont que des reprises (Maiden, Mötley Crüe, Scorpions, Judas Priest…). Le groupe ne se prend alors pas trop au sérieux. D’après la biographie de Y2J, les quatre musiciens  rentraient juste au USA après avoir passé plus de 20 ans au Japon où ils sont des superstars. Là ils s’aperçoivent que tout leur répertoire a été pris par d’autres groupes et doivent donc montrer qui est le meilleur groupe de rock de l‘histoire. Cependant Jericho et Ward veulent donner un autre statut à leur groupe. Fini de rigoler, on passe aux choses sérieuses. C’est dans cette optique que sort en 2004 All That Remains. Terminées les reprises, c’est désormais de compos originales dont il s’agit. Le groupe a besoin de prouver qu’il n’est pas qu’une simple blague. Jericho laisse ainsi tomber le personnage de Moongoose pour son nom de catch et la chanson Enemy sert de thème principal à No Way Out 2005 et à Bound For Glory 2006. La galette se vendra à plus de 100 000 unités et sera remasterisée en 2008. Et en janvier de cette année est sorti le quatrième album du groupe, Chasing the Grail dans la même lignée que le précédent. Soulignons d’ailleurs que Fozzie se produira un soir à Paris, en octobre 2010. Fans en tout genre, Sarah, réservez votre soirée!

 

 

Sarah a un tshirt de Jericho, alors ce n'est que justice que Jericho ait un tshirt de Sarah.

 

 

Malgré Hogan, le catch peut donc fournir des artistes valables comme Lita ou Jericho. Mais la WWE a aussi ses propres compositeurs et albums.

 

 

WWE, La compil’ compil’ !

 

Ou comment se faire plus de fric…

 

La WWE a son propre label: WWE Music Group. Fondé en 1985, les cds produits sont distribués par Sony. La première compilation fut The Wrestling Album, parue en 1985 et fut produite par Rick Derringer et David Wolff. Il contient notamment (en plus de Land of 1000 Dances qui est évoqué en début d’article) le cultissime titre Real American joué par Derringer et qui est le thème d’Hogan.

 

Au total ce sont plus de 30 albums et 2 singles (ceux de Cena et Jillian Hall) qui ont été édités à ce jour. La fédération soutient d’ailleurs les catcheurs qui veulent tenter une carrière dans la musique pour peu qu’elle y trouve un intérêt financier. Les kidz étant prêts à acheter n’importe quel objet estampillé “Cena”, Vince avait tout intérêt à le soutenir dans sa carrière musicale. Et ce qui est vrai pour le Marine l’est également pour d’autres.

 

Parmi toute la ribambelle de compilations retenons principalement la série des WWF The Music (dont le 10ème volume vient de sortir en janvier dernier). Cette série (qui commence en 1996 avec WWF Full Metal) est un véritable succès, le vol. 2 restant pendant 16 semaines dans les charts et les volumes 3 et 4 dépassants le million d’exemplaires vendus, le 3 restant même pendant 30 semaines dans le Billboard 200.

 

 

Et le 5 a cartonné aussi, mais dans la catégorie livres de cuisine.

 

 

Le succès de ces albums tient en grande partie au fait que ce sont des compilations comportant de vraies compositions (il ne s‘agit pas là de catcheurs braillant comme dans les premiers cds). Les thèmes des catcheurs des années 1990 sont beaucoup plus élaborés et l’Attitude Era aidant, plus de gens découvrent le catch et ses musiques.

 

En parallèle on assiste à un retour du rock sur le devant de la scène avec l’explosion du punk-rock (Blink 182, Green Day, Millencolin, Bad Religion,..) et du nu-metal (Korn, Slipknot, Manson…). Ce renouveau du genre explique l’abandon des thèmes électroniques des années 1980 (où la New Wave était à la mode) pour des compositions au son plus dur.

 

Mais si le rock est le genre musical le plus  exploité dans le catch, il n’est pas le seul. L’album "WWE Agression" (2000) marque ainsi une association de plusieurs rappeurs comme Run DMC, Method Man ou encore Snoop Dog. Cet album va toutefois à la rencontre des thèmes habituels, en les remixant (voici par exemple le thème d’Austin par Snoop Dog.

 

Mais bon comme le dit si bien Vince en homme d’affaires avisé: ”Peu importe si c’est du rock ou du rap. Enregistrez-le et les fans viendront.”

 

 

Et si vous mettez la tronche d'Orton sur la pochette, vous pourrez même fourguer le theme song du Great Khali.

 

 

Mais si quelques-unes des chansons sont alors l’œuvre de groupes comme Motörhead ou Drowning Pool, la WWE doit la plupart de ses thèmes au compositeur Jim Johnston, Jimmy Hart et Chris Warren ayant également quelques créations à leur actif.

 

Ancien chanteur de The Gentrys (groupe de rock américain des années 1960 connu pour son hit Keep on Dancing paru en 1965) Jimmy Hart, on l’a vu, a composé les thèmes du Honky Tonk Man et de Shawn Michaels. Mais il a également signé d’autres thèmes de stars des années 1980 comme ceux de Jimmy Snuka et de la Hart Foundation. Avant de participer à la folie “hoganienne” sur Hulk Rules, il sort Outrageaous Conduct en 1985, un album composé de dix chansons à caractère comique.

 

 

Oui, à caractère comique. Etrangement, il ne s'est pas lancé dans le contest song.

 

 

La voix du thème de DX (Break It Down) est celle de Chris Warren. Chanteur du DX Band (ou Chris Warren Band), il joua l’entrée de la DX en live à Summerslam 1998. En 1999 il enregistre avec le groupe de Nu Metal, Dope, No Chance in Hell qui avant d’être le thème de VKM fut celui du Royal Rumble 1999 (on peut d’ailleurs voir le titre de la chanson sur l’affiche). Il fait également le chant sur Fist le thème de Mike Tyson lors de sa feud avec Stone Cold et sur My Time, pour Triple H.

 

Après un bref passage à la TNA de 2007 à 2009 avec son autre groupe Bro-Kin (formé en 2006 et qui a sorti son premier album La Violencia en 2009), où trois chansons furent utilisées en PPV (Low, Separate et For the Vein), il revient à la WWE pour retravailler avec Jim Johnston sept ans après leur dernière collaboration.

 

Johnston, lui, est LE compositeur de la WWE. En plus de s'occuper des compos pour les thèmes d’entrée des catcheurs (The Rock, Stone Cold, Triple H, Foley, The Undertaker…) il a également écrit le thème du film d’Hogan No Holds Barred (un très grand film commenté sur Nanarland). Il dirige aussi l’orchestre de la WWE pendant les Slammy Awards.

 

Il a enfin reçu quatre fois le BMI Cable Award (de 2002 à 2004 et en 2008) qui est une récompense de la Broadcast Music Incorporated qui gère les droits d’auteurs des écrivains, compositeurs, producteurs…

 

 

Avec un mec comme Jim Johnston à demeure…

 

 

… la WWE a tendance à décliner poliment les propositions des autres musiciens.

 

Conclusion

 

La musique est donc partie intégrante du catch. Elle sert à identifier les catcheurs grâce aux thèmes et permet des revenus supplémentaires grâce aux multiples compilations de la WWE et aux apparitions d‘artistes reconnus. Et à l’inverse, des artistes peuvent espérer lancer leur carrière en associant leurs chansons à des PPV ou des catcheurs.

 

En revanche, être lutteur à la WWE  n’est pas forcément signe de brillante carrière dans la chanson, en attestent les exemples d’Hogan et Jillian Hall. Le risque étant de vouloir capitaliser sur le statut de “superstar du catch” et d’en oublier que pour se lancer dans la chanson, il faut assurer un minimum au micro. C’est ce qu’ont bien compris Jericho ou Lita qui ont choisi une voie indépendante pour leur carrière, hors des sentiers de la fédération de Stamford.

 

 

Worst of both worlds.


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