Le couteau dans la plaie

Everywhere, the ghost of the Irish team was out there on the field in Bloemfontein.

The Irish Times, au lendemain de Afrique du Sud – France

 

A la veille de l’élimination des Bleus du Mondial, la WWE a choisi de sacrer deux nouveaux Champions du Monde: un Irlandais et un Mexicain. Soit un représentant de la nation qui hait le plus la France depuis un certain barrage qualificatif, et celui du pays qui venait de nous battre dans la compétition. Ca commence à faire beaucoup.

 

 

Manquait plus qu'un Sud-Africain qui se la pète, tiens.

 

 

Nalyse de Fatal Fourway

 

Everywhere, the ghost of the Irish team was out there on the field in Bloemfontein.

The Irish Times, au lendemain de Afrique du Sud – France

 

A la veille de l’élimination des Bleus du Mondial, la WWE a choisi de sacrer deux nouveaux Champions du Monde: un Irlandais et un Mexicain. Soit un représentant de la nation qui hait le plus la France depuis un certain barrage qualificatif, et celui du pays qui venait de nous battre dans la compétition. Ca commence à faire beaucoup.

 

 

Manquait plus qu'un Sud-Africain qui se la pète, tiens.

 

 

Nalyse de Fatal Fourway

 

 

Le sacre de deux nouveaux Champions du Monde dans un même ppv n'est pas chose courante, même si ça arrive quand même plus souvent qu'une victoire des Bleus: la dernière fois, un tel cas de figure s'était rencontré lors d'Elimination Chamber, le 21 février dernier. Ce dimanche, le double événement a été d'autant plus marquant que les deux néo-Champions ne sont pas des habitués des breloques en or: Sheamus et Rey Mysterio n'ont glané là que le deuxième titre majeur de leur carrière (ce qui est déjà beaucoup pour le grand pâle, arrivé à la WWE il y a tout juste un an, et peu pour le petit masqué, qui compose le même numéro à Stamford depuis maintenant huit ans). Néanmoins, le triomphe des deux néo-Champions est passé au second plan, du fait d'un booking centré sur les interventions extérieures décisives qui leur ont permis de s'emparer des titres.

 

 

Si les rookies vont aider Sheamus, c'est parce qu'ils le considèrent encore comme l'un des leurs.

 

 

Les title pictures de Raw et de Smackdown suivent en ce moment des voies parfaitement parallèles. Lors du dernier weekly précédant la grande explication de Fatal Fourway, les deux shows avaient organisé des tag team matchs opposant les deux faces (respectivement Orton-Cena et Mysterio–Show) aux deux heels qu'ils affronteraient dimanche (Sheamus-Edge et Swagger-Punk). Ces deux matchs avaient pris fin à la suite d'une intervention extérieure (les rookies à Raw, Kane à Smackdown). Et dimanche, rebelote: les combats à quatre se déroulent normalement jusqu'à l'arrivée de la force destructrice — toujours les rookies pour le show rouge, Kane pour le show bleu — qui aboutit à une victoire inattendue (Sheamus à Raw, Mysterio à Smackdown). Cerise sur le gâteau: les deux fois, c'est le champion en personne qui a été pinné.

 

 

Mazette! Encore une affaire de plagiat!

 

 

Alors, bien sûr, il est permis de faire la fine bouche devant de telles issues, qui privent les spectateurs d'un match "fair and square" et qui, de plus, sont désormais assez répétitives. Mais n'oublions pas que la WWE est un interminable feuilleton, chaque show n'étant qu'un épisode s'inscrivant dans une histoire globale. A ce titre, on peut être satisfaits: les storylines ont progressé ce dimanche et offrent de nombreux développements possibles.

 

A Smackdown, Kane semble avoir décidé que CM Punk était le responsable de la transformation définitive de l'Undertaker en légume (il avait les quatre gladiateurs à sa merci mais a choisi de s'en prendre au straight edge masqué, que seule une intervention pleine d'à-propos de Luke Gallows a sauvé du cercueil que Kane avait amené pour l'occasion). Espérons qu'on aura une explication convaincante de ce brusque avancement d'une enquête qui piétinait méchamment jusqu'ici… En attendant, Punk est promis à une feud avec Kane, et Swagger (qui a évidemment droit à un rematch) devrait avoir un programme sympa avec Mysterio. Reste à caser le Big Show. Pour lui, un retour en case midcard n'est pas exclu, à moins qu'il ne prête main forte à la Straight edge society face à Kane (il avait bien prévenu le gros flic tout rouge de ne pas se mêler du Fatal Fourway)…

 

 

Nous sommes en 2010 et la menace rouge est plus que jamais d'actualité.

 

 

Le match lui-même avait été bon, dynamique et constellé de moments sympas, dont on ressortira la souplesse arrière infligée par Swagger à Punk et Mysterio à la fois, de même que la domination initiale du Big Show, qui écrabouilla tout le monde pendant les premières minutes. Le problème avec le Big Show, c'est de savoir comment l'empêcher de gagner de façon crédible. Un type aussi balaise, il faut qu'il en prenne vraiment plein la gueule pour que le public accepte de le voir sur le flanc. Ici, l'objectif n'a été que partiellement atteint. Le Show, chaque fois qu'il a été projeté à l'extérieur, a passé de longues minutes en ringside sans bouger, histoire de laisser les autres enchaîner leurs singeries. En fin de combat, il disparaît carrément plusieurs minutes durant après que Punk s'est jeté sur lui depuis le ring. Après cette séquence, le combat a continué quelques instants entre les trois autres, avant que Kane se pointe avec son cercueil, se batte avec Punk, reparte, et que Mysterio en profite pour battre Swagger. Tout ce temps-là, le Big Show n'a pas bougé du ringside…

 

 

– T'as pas un peu pris dernièrement, Luke?

– Je…

– Peu importe, emporte-moi loin d'ici!

 

 

Il aurait pourtant été assez aisé d'éliminer le Big Show d'une façon plus convaincante, par exemple via l'emploi d'armes par les heels de service. D'armes? Ben oui, le Fatal Fourway, c'est sans disqualification, comme nous l'expliquèrent Cole et Lawler pendant celui de Raw. Mais en ce cas, pourquoi CM Punk avait-il demandé à Gallows de l'attendre sagement en backstage (et d'ailleurs, où était le straight edge masqué?)? Pourquoi aucun heel n'a-t-il employé de chaises, kendo sticks et autres Hornswoggles? Pourquoi Cena a-t-il rompu son STF sur Edge quand celui-ci s'est agrippé aux cordes? Autant de petites incohérences qui, si elles ne nous poussent pas à lever les yeux au ciel, gâchent un peu le plaisir.

 

 

Ah, c'est No-DQ? Cool, je vais tous les taper avec ce gros burrito!

 

 

Rey Mysterio est donc notre nouveau Champion du monde poids lourds, paradoxal pour l'un des catcheurs les plus légers du circuit. Des voix s'élèvent déjà sur le net pour contester cette décision, et il faut admettre que leurs arguments sont valides.

 

Primo, Rey ne doit sa présence dans ce match qu'à l'absence de l'Undertaker… qu'il a lui-même blessé lors d'un match il y a mois. Un catcheur blesse un collègue et, au lieu d'être puni, remplace ledit collègue dans le title match et gagne carrément la ceinture! Les autres savent quoi faire, désormais… Secundo, Rey ne serait pas un champion du monde crédible, les grands costauds qu'il abat passant pour des lavettes quand ils le laissent le battre. Tertio, le règne de Jack Swagger — l'un des jeunes les plus prometteurs de la WWE — aura été foireux, constellé de défaites (Mysterio l'avait déjà vaincu deux fois en weekly au cours des semaines précédentes) et d'humiliations (remember la destruction de ses trophées par le Big Show). Quarto, Mysterio, vétéran éprouvé par des années de galipettes, serait à la limite de la rupture physique, et aurait bien plus besoin d'une opération aux genoux et de quelques mois de repos que d'un règne de champion du monde, forcément épuisant. Cinquo, Rey est l'un de ces catcheurs qui n'ont pas besoin d'une ceinture, tant leur popularité est immense.

 

 

Aaah, un petit leucémique! Quel marché porteur! Sais-tu, petit, qu'un masque Rey Mysterio (à seulement 619 dollars) dissimulera habilement ton crâne glabre, objet des moqueries de tes camarades?

 

 

Tous ces arguments sont valables, mais renversables. Primo, les bookers ont probablement décidé que la blessure du Taker n'était qu'un accident sur lequel la responsabilité de Mysterio n'était pas engagée, et qu'il n'avait donc pas à en souffrir les conséquences. Deuxio, la crédibilité dans le catch, voilà quoi, nuff said. On peut très bien admettre que même une armoire à glace comme Swagger soit suffisamment étourdi par un combo 619-splash pour ne pas décoller ses épaules du sol pendant trois secondes. Tertio, Swagger n'a peut-être pas eu un règne très impressionnant, mais il a sans doute pris date pour l'avenir, et le programme qui l'attend dans les prochaines semaines face à Mysterio est alléchant. Quarto, Mysterio serait sur le départ et préférerait un dernier run glorieux suivi d'une mise à la retraite "à la Shawn Michaels" à une longue séquence opération-rééducation-retour. Cinquo, il est toujours bon de surprendre le public en mettant la ceinture suprême sur un catcheur dont on n'attendait plus qu'il l'obtienne. Ca rend crédible, par ricochet, un nouveau règne à l'avenir pour tous les Big Show, Kane et autres Christian ou Mark Henry dont l'heure semble passée ("crédible", pas au sens où ils gagneront ou regagneront un jour un titre de champion du monde, mais au sens où la crédibilité de leur victoire, le jour où ils seront dans un title match, est désormais un peu amplifiée). Et puis, enfin, qu'on apprécie ou non le personnage de meilleur ami des kids, que Mysterio incarne encore plus que Cena, on ne peut que s'incliner devant son style unique et sa capacité à multiplier les matchs jouissifs (qu'on se souvienne de ses confrontations, l'année dernière, avec Jericho, Morrison ou encore Ziggler!), autant de qualités qui méritent bien un dernier tour d'honneur.

 

 

Et puis le 619, c'est quand même plus esthétique que le coup du crapaud.

 

 

Le combat pour le titre WWE fut moins rapide et moins spectaculaire que celui pour le World Heavyweight Championship. Normal, étant donné que le match mettait en présence quatre catcheurs plutôt brutaux et pas spécialement acrobatiques, et qu'il n'avait ni un Big Show pour jouer les auto-tamponneuses, ni un Rey Mysterio pour jouer les crash test dummies. Le plus souvent, ce match à quatre ressembla à un enchaînement de matchs à deux, puisque deux participants se trouvaient généralement à vendre leurs blessures à l'extérieur du ring, et n'intervenaient que pour casser les tombés. On eut droit au Spear, au Bicycle Kick et au RKO réglementaires, mais le FU était réservé à la toute fin du show et à… Darren Young. Car évidemment les rookies se sont pointés et ont une nouvelle fois semé la destruction, d'abord en déchiquetant les faces midcarders qui regardaient le match en coulisse, puis en défonçant Edge, Orton (hors caméra, hélas; ou alors ils l'ont épargné, voyant qu'il était déjà dans un triste état) et enfin Cena, le tout dans une ambiance d'autant plus poignante que les commentateurs avaient bien pris soin de se barrer en voyant arriver la tornade venue de NXT.

 

 

POGO!!!

 

 

Avant le match, Cena avait annoncé que lui et ses trois adversaires du soir avaient conclu un pacte: en cas d'attaque des rookies, ils leur feraient front, tous ensemble. Très bien, sauf que là aussi, on ne peut empêcher notre sourcil interrogateur (le droit) de se lever. Lundi dernier, à Raw, au moment de préparer le tag team match Cena-Orton / Edge-Sheamus, tous les catcheurs du roster avaient été priés de prendre place sur la rampe d'accès au ring afin de s'opposer à un éventuel débarquement des rookies. Ceux-ci avaient pourtant attrapé Bret Hart et annoncé qu'ils frapperaient de nouveau un grand coup dimanche. Dès lors, pourquoi rien n'avait été fait pour prévenir une nouvelle attaque? Pas de midcarders en alerte, pas de vigiles sur le qui-vive (alors que, vendredi, Drew McIntyre en avait fait venir une dizaine pour empêcher Kofi Kingston et Matt Hardy de venir le faire chier)… Et cela, malgré le fait que Vince lui-même avait ouvert le show sur la promesse que les actions des rookies ne resteraient pas impunies (avant de repartir en limousine noire, subtil indice de son éventuelle implication dans la destruction de Bret Hart?). Bah, là aussi, prenons-en notre parti: il faut suspendre notre incrédulité assez haut pour laisser passer la horde furieuse des rookies.

 

 

Le problème de John Cena, c'est qu'il ne sait pas interpréter les indices discrets que quelque chose est en train de se tramer.

 

 

L'accord de défense mutuelle passé par les quatre combattants (qu'on aurait aimé voir, ça aurait été sympa comme scène) ne tint pas longtemps. Si Edge a bien tenté de s'interposer face aux rookies, Sheamus, lui, a récupéré le surnom d'opportuniste ultime en profitant du bordel ambiant pour pinner Cena, qui venait d'être agressé par les jeunes racailles. L'Irlandais s'enfuyait ensuite dans le public, laissant les rookies massacrer une fois de plus Cena. Puis les rookies l'aperçurent, levant la ceinture sous le Titantron et se précipitèrent à sa suite, Sheamus arborant une expression terrifiée plutôt rigolote alors qu'il prenait la poudre d'escalettes. Ah ça, c'est sûr, les rookies s'en sortent mieux quand y a pas dans les parages un Santino pour les virer à coups de pied dans le cul. Le show se concluait sur une image de désolation — Edge, Orton et Cena KO dans le ring et autour — tandis qu'une foule d'experts scandait le nom du grand absent, Daniel Bryan!

 

 

Mais si, Daniel Bryan, vous savez, le fou furieux licencié pour avoir, suprême sacrilège, fait mine d'étrangler quelqu'un lors d'un show de la WWE!

 

 

Grosse séquence finale, donc, dont on se souviendra plus que d'un combat plutôt décevant. De là, les bookers peuvent nous emmener dans diverses directions, sur lesquelles je ne spéculerai pas outre mesure, n'ayant pas encore regardé le Raw du lendemain (fou ce que la Coupe du monde de foot pèse sur nos plannings, ça nous force même à décaler les visionnages de catch!). Disons seulement que, dimanche soir, les questions étaient nombreuses: Cena allait-il se concentrer sur son rematch contre Sheamus ou sur une revanche face aux rookies? Que feraient Orton et Edge, eux aussi passés à tabac, quoique moins sévèrement? Quid de Bret Hart, allait-il finir par céder à l'insistance de la bande à Barrett et leur offrir des contrats (et un title shot à leur leader)? Objectif atteint, donc: si on ne gardera pas de souvenirs extatiques du match, on est cependant très curieux de voir la suite AU PROCHAIN NUMERO!!!

 

 

Merci les gars, vous revenez quand vous voulez!

 

 

Avant tout cela, il y avait eu un ppv plutôt curieux, avec des choses plus ou moins bonnes. Si je comprends bien que, en ajoutant pratiquement à chaque PPV un match "impromptu" ou deux, la WWE cherche à persuader le public que ça vaut le coup de payer pour le show car "tout peut arriver", il me semble pourtant que l'annonce d'un match comme Jericho-Bourne aurait pu inciter plus de spectateurs hésitants à cracher leurs sous. Et on aurait pu laisser le match des Hart contre les Uso en guise de cerise sur le gâteau.

 

 

Quoi, Jericho-Bourne? J'ai pas payé pour voir ça moi, remboursez!

 

 

La soirée avait démarré sur la démolition d'une supposition chère à l'Internet, Drew McIntyre apparaissant à la fin du discours inaugural de Vince McMahon et lui serrant longuement la main. Au temps pour l'idée selon laquelle Drew avait perdu depuis longtemps le soutien du Chairman et mythonnait ses lettres de créance. Rempli de confiance par le contact de Dieu le père, l'Elu exigeait ensuite que Teddy Long se pointe et assiste au spectacle en ringside afin de lui remettre personnellement le titre Intercontinental une fois qu'il eût battu Kofi Kingston.

 

Sous le regard hagard d'un Long toujours plus misérable, le match Ecosse-Ghana démarrait alors, pour un spectacle très correct et plus rapide que ce à quoi McIntyre nous a accoutumés. Drew cognait fort sur le bras gauche de Kofi, lequel vendait assez bien la douleur, jusqu'à ce que l'arbitre soit assommé par inadvertance et par les pieds de Kofi. Drew enchaînait avec le Future Shock, mais l'arbitre, KO, ne pouvait pas lui attribuer la victoire. Furieux, Highlander ramenait Long dans le ring par la peau du cou, le vêtait du maillot arbitral et exigeait qu'il fasse le décompte. Long s'exécutait mais s'arrêtait à simplement deeeeeeux (notons au passage que ça faisait bien deux minutes que Kofi était comme mort, dingue ce que c'est efficace, le Future Shock). Sur ce, Drew allait réduire le cave qui se rebiffe en bouillie, mais le félin Matt Hardy bondissait gracieusement sur le ring et lui portait un Twist of Fate avant de se volatiliser. Comme Drew se relevait, Kofi reprenait soudain ses esprits et son mojo, et lui collait un Trouble in Paradise pour la gagne, décomptée par Long avec un plaisir évident.

 

 

– Teddy, fais le tombé.

Non! Je suis un homme libre et fier! Je préfère t'implorer à genoux de m'épargner!

 

 

Le problème, dans ce booking, c'est que le heel McIntyre avait gagné clean mais ne dut sa défaite qu'au KO de l'arbitre, au refus de l'arbitre suppléant Long de faire le décompte puis à une intervention extérieure. Ca fait un peu beaucoup, non? Mais sans doute les bookers estiment-ils que Drew est tellement haï qu'il peut lui arriver les pires avanies, le public en sera quand même ravi… Personnellement, vu le déroulement du match, je ne peux que ressentir de la sympathie pour le Chosen One.

 

 

It's a fucking disgrace!

 

 

Suivait le match des divas, qui allaient se voir offrir un cadeau luxueux: plus de cinq minutes de combat! Incroyable! Elles en ont fait plus ou moins bon usage, incorporant plusieurs spots collectifs plutôt réussis à leur choré habituelle, et même un zeste de psychologie dans le finish, quand Alicia se rebella contre sa mentor Maryse, qu'elle finit par pinner pour gagner son premier titre. Grand fan de la panthère noire, l'issue me ravit, mais tout cela aurait été bien plus intéressant si les filles avaient eu droit, dans les semaines précédentes, à un peu de temps de parole, ce qui aurait par exemple permis à Alicia de montrer plus nettement qu'elle devait beaucoup à la blonde peroxydée. Du coup, le finish aurait été plus marquant. Quoi qu'il en soit, Fox est notre nouvelle championne des papillons, et pourquoi pas? Elle a pas mal progressé ces derniers mois, et n'a pas moins de mérites qu'une autre. A elle le titre, jusqu'au retour de Melina ou, peut-être, jusqu'à ce qu'arrive le tour de Gail Kim, qui est désormais l'unique Diva de Raw (si l'on ne compte pas les Bella Twins) à ne pas avoir détenu le titre depuis octobre (Melina, Maryse, Eve, Jillian et maintenant Alicia l'ont toutes eu à un moment ou à un autre).

 

 

Chaque Diva laisse sa marque sur le titre. Avec son rouge à lèvres.

 

 

De toute façon, les deux meilleures divas de Raw ne sont pas concernées par la ceinture frappée du papillon, vu qu'elles cornaquent chacune un duo dynamique. Natalya et Tamina nous ont montré, dans le match à six opposant les Hart aux Uso, qu'elles avaient largement de quoi éclipser leurs concurrentes, si seulement elles s'intéressaient à leurs bisbilles de gamines. Mais ces deux-là ne sont pas des top-models qu'on rêve tous de voir en bikini (encore que certains de nos lecteurs confessent régulièrement une attraction animale pour la femelle alpha des Hart), et sont donc vouées à rester avant tout managers de leurs équipes respectives.

 

Le match fut plutôt bon, entre deux équipes soudées et bien huilées, et on peut considérer que les Uso ont bien passé ce premier test, même si une victoire, dans ce match sans titre en jeu, les aurait mieux installés dans le tableau. N'empêche, c'est Tamina qui a pris le pin (après la traditionnelle "erreur de rookie", à savoir un splash trop ambitieux tenté depuis la troisième corde alors que Natalya était probablement étendue pour le compte), et les jumeaux sont apparus au même niveau ou presque que David et Tyson. Sachant que les titres par équipes ne sont pas exclusifs à une brand en particulier, j'aurais aimé voir intervenir Archer et Hawkins en fin de partie, mais bon, la division tag team redonne des signes de vie, c'est encourageant.

 

 

Vous cherchiez Natalya mademoiselle? Désolé, elle vient de partir.

 

 

Un peu plus tôt, on avait vu un match au-dessus duquel planait en lettres majuscules l'inscription SHOW STEALER: Bourne contre Jericho, précédé d'une étrange promo de Y2J, qui revenait sur ses défaites de ces dernières semaines, mentionnait au passage les rookies de NXT d'une façon laissant à penser qu'il n'avait rien à voir avec leurs agissements et concluait qu'il était désormais le meilleur, incontestablement, et qu'il devait sans cesse repousser les jeunes désireux de se frotter à lui. Et qu'il allait commencer dès ce soir avec Evan Bourne. Ce qui est sûr, c'est que Jericho est le meilleur du monde dans ce qu'il fait, et ce qu'il fait, c'est mettre les autres over. Mission 100% réussie avec ce match spectaculaire qui mit superbement en valeur les qualités de Bourne (son côté casse-cou, sa résistance, son courage) et lui offrit la plus grosse victoire de sa carrière en individuel, après un Air Bourne directement sur le dos de Chris, original. Le seul hic, c'est que le public avait pris fait et cause pour Y2J, rendu encore plus sympathique par sa losing streak actuelle…

 

 

Bourreau, fais ton office.

 

 

Terminons par le match pour le championnat US entre le Miz et R-Truth, dont on se souviendra plus pour ce qui l'a précédé que pour son contenu. Non pas que le match ait été spécialement mauvais, mais disons qu'il aurait fait un fort acceptable combat de Raw. Là, pour le PPV, on n'a rien senti de particulier. Peut-être aurait-il été plus avisé de garder le changement de titre pour ce soir, au lieu d'y procéder à Raw une semaine plus tôt… L'essentiel, c'est qu'au final le Miz s'impose clean et met sans doute fin à sa feud avec R-Truth, dont on se demande ce qu'il va advenir désormais. Je te le foutrais en tag avec JTG dans un revival Cryme Tyme, qu'il aille titiller les titres par équipe. En attendant, c'est probablement un Morrison revanchard qui se profile sur la route semée de roses de Mizou Mizou, qui a encore arraché des hurlements de rire à toute l'assemblée lors de son entrée en scène au son d'un "What's up?" adapté pour l'occasion (même s'il a semblé oublier une mesure ou deux, on ne lui en tiendra pas rigueur).

 

 

Non seulement il rappe, mais en plus il déchire en air-scratching!

 

 

Ce Fatal Fourway premier du nom a donc été un PPV dédié à la prolongation des storylines actuelles plus qu'au spectacle catchesque pur et dur, en dépit d'un excellent Bourne-Jericho et d'un très solide Fatal Fourway de Smackdown, les autres matchs étant plus communs. Comme l'a noté un commentateur sur le site de Kevin Eck, alors que les weekly devraient nous donner envie de regarder les ppv, ce sont plutôt les ppv qui nous donnent envie de voir les weekly!

 

Niveau storylines, la soirée nous a apporté trois nouveaux champions, dont deux qui doublent leur palmarès (Mysterio et Sheamus) et une qui l'inaugure (Alicia). On a également assisté à un nouveau carnage commis par les rookies, on a vu un Michael Cole apparemment réellement sonné par une projection de Sheamus dans sa gueule (ce qui fait toujours plaisir) et on a applaudi un inspecteur Kane qui a fait des progrès fulgurants dans son enquête (sauf s'il a décidé de l'identité du coupable à amstramgram, ce qui est aussi possible). Bref, si vous vous attendiez à en prendre plein la vue pendant trois heures, vous êtes probablement déçu, mais si vous vouliez avant tout assister à la progression des intrigues qui font pulser le WWE Universe, vous vous êtes sans doute bien frisé les moustaches. Enfin, si votre but était de vous changer les idées au moment où la planète entière n'a rien d'autre à foutre que de se moquer de l'Equipe de France de foot… ben ça a failli marcher.

 

 

Haha, un fan de Rey Mysterio!


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