La place du mort

I heard it said

You had come Back From The Dead

Playing so fine

Even if you don't show up on time

The Babyshambles, Back from the Dead

 

L'Undertaker revient plus tôt que prévu et ça repousse tout le monde d'un cran plus bas dans la carte. Y a pas une règle non écrite qui l'oblige à reposer dans le formol chaque année de Wrestlemania à Summerslam? Non? Dommage.

 

 

Ah non tonton, reste où tu es, on a déjà assez d'un revenant, merci bien!

 

 

Nalyse de Smackdown du 28 mai

 

 

I heard it said

You had come Back From The Dead

Playing so fine

Even if you don't show up on time

The Babyshambles, Back from the Dead

 

L'Undertaker revient plus tôt que prévu et ça repousse tout le monde d'un cran plus bas dans la carte. Y a pas une règle non écrite qui l'oblige à reposer dans le formol chaque année de Wrestlemania à Summerslam? Non? Dommage.

 

 

Ah non tonton, reste où tu es, on a déjà assez d'un revenant, merci bien!

 

 

Nalyse de Smackdown du 28 mai

 

 

 

On jugera peut-être cette introduction trop irrespectueuse envers l'une des dernières légendes vivantes de la WWE; mais admettez, amis, qu'on a de bonnes raisons de considérer le retour à la compétition de l'Undertaker avec au moins autant d'appréhension que celui de William Gallas. Ce n'est pas tant la qualité des performances du Deadman qui est en cause (quoique, on sait bien que s'il est capable de s'arracher pour Mania, il se montre désormais plutôt avare de ses efforts en temps normal), mais son statut d'intouchable.

 

 

Dans Rocky 7, Stallone arrive, reprend la ceinture et se casse! En cinq minutes!

 

 

L'Undertaker dans un roster, c'est presque nécessairement le champion en titre ou le challenger numéro un. Ca fait si longtemps qu'il est là et son personnage est désormais tellement figé qu'on ne peut plus le faire feuder qu'avec la plus grande parcimonie. Combien de fois peut-on encore entendre "je n'ai pas peur de l'Undertaker", etc? La chasse du titre lui offre une dynamique toute trouvée; mais pour une feud hors-titre, il lui faudrait quelque chose d'original à se mettre sous la dent pour ne pas tourner complètement en rond. Dès lors, on peut l'imaginer feudant avec McIntyre, qui représenterait Vince dans un nouvel avatar de la guerre datant d'il y a dix ans ayant opposé l'Undertaker à McMahon. On peut aussi imaginer qu'il se retrouve sur la route de CM Punk, messie lumineux désireux de détruire son culte morbide… mais ça aurait très bien pu être fait il y a un an, et la WWE n'avait pas voulu suivre cette voie. Pourquoi le ferait-elle maintenant?

 

 

L'Undertaker n'est pas ultra-violent, il est ultra-violet.

 

 

Du coup, le plus probable est qu'il squatte de nouveau la title picture alors que, sincèrement, il n'a absolument pas besoin du titre à ce stade de sa carrière. En revanche, sa présence écrasante enfonce tout le monde, heels et surtout faces. Le Big Show et Rey Mysterio, gentils en chef de la brand jusqu'au retour du croque-mort, vont reculer d'une case, devenant les faces deux et trois de Smackdown. Derrière, Kofi Kingston est déjà content d'avoir le titre Intercontinental. Quant au malheureux Christian, auquel on promettait monts et merveilles avec son accession à Smackdown, moins chargé que Raw, il n'est que le cinquième face de la brand bleue, pas bien plus haut que MVP, à vrai dire. S'il a plus d'antenne que lors de son court passage à Raw, on ne peut pas dire que le Canadien ait progressé nettement dans la carte, au contraire. D'ailleurs…

 

 

Ah ça, un passage en TNA, ça s'expie à la dure.

 

 

Eh oui. Si ça, ça s'appelle pas "fuck you, IWC"… Hornswoggle plombe désormais Smackdown avec autant de lourdeur qu'il plombait Raw en son temps. Pourquoi ne pas se contenter de lui faire faire des dark matchs en ouverture du show, puis à la rigueur un segment backstage ou deux? Mais non, il faut qu'il soit dans un ring, et avec Christian comme partenaire… Le duo se retrouva face au couple Dolph-Chavo. Eh ouais, Chavo, tu croyais en avoir fini avec le nain? Que dalle. Même si tu vas à la TNA, il t'y suivra!

 

 

Non. Tu n'es pas réel. Je vais me réveiller et tu n'auras jamais existé.

 

 

Ce match avait été décidé par l'impeccable Vickie, cougar plus touchante que jamais en femme mûre profitant de son pouvoir pour draguer des petits jeunes musculeux, et ayant craqué pour la plastique parfaite de Dolph Ziggler. Celui-ci ne mit pas longtemps à comprendre tout le bénéfice qu'il pourrait tirer d'une relation avec la vice-chef, et semble parti pour devenir le nouveau Vickie's boy toy. Pour un destin à la Edge ou à la Escobar? Vu le talent du bonhomme, on penche nettement pour la première solution! En attendant, la scène fut hilarante, notamment quand Vickie glissa à l'oreille de Dolph un long "Horsnssssswoggle", avec l'air de prononcer un mot à haute teneur érotique.

 

 

Ce que Maria fait une orange, je le fais avec une balle de foot.

 

 

Puisqu'il faut dire deux mots du match, disons qu'il fut conforme à ce à quoi on pouvait s'attendre avec trois bons catcheurs et un nain. Chavo nous régala d'entrée de jeu de ses Tres Amigos, avant de vivre un grand moment de satisfaction en portant un powerslam à Horny! Puis Dolph lui marcha sur la gueule, au nain! Mais finalement, le gnome échappa à ses ennemis et taggua Christian, qui régla son compte à Chavo avant de subir un Sleeper Hold bien rude de Dolph. Maintenant, imaginons que Christian ait eu n'importe quel camarade normal (MVP, JTG, voire Chris Masters), et ce match aurait carrément pu être très bon. Mais bon, Hornswoggle est la croix que nous devons tous porter pour ce péché odieux que constitue notre amour du catch.

 

 

Echappant à Percy Montgomery, Brian O'Driscoll va à l'essai!

 

 

La soirée avait démarré par un segment quelque peu répétitif. Teddy Long annonça que Jack Swagger défendrait son championnat du monde poids lourds dans un Fatal Fourway lors de l'éponyme pay-per-view, que le Big Show était automatiquement qualifié du fait de sa victoire sur le champion à Over the Limit et que les deux autres participants seraient décidés via des matchs Punk – Kane et Mysterio – Undertaker. Où l'on voit, soit dit en passant, le déséquilibre faces/heels entraîné par le retour du Taker, obligé de catcher contre un face pour se qualifier. Mais le pleutre General Manager était interrompu par McIntyre, sans ceinture mais toujours aussi délicieux d'assurance fielleuse. Oui, personnellement, j'aime beaucoup le travail au micro de Drew, même s'il ne bénéficie hélas pas du booking qui devrait aller avec. La suite, même si vous n'avez pas vu le show, vous l'imaginez parfaitement: Drew exige que le résultat de son match contre Kingston à Over the Limit soit annulé, Long refuse, avance le nom de Matt Hardy, Drew sort un papier de son slibard, Long le lit à voix haute: c'est Vince McMahon qui suspend Matt pour son irruption au ppv. Et sans solde, s'il vous plaît.

 

 

Pâtes Barilla (500 grammes), un pack de Guinness, trois pizzas jambon-fromage, du PQ… Drew, abruti, tu m'as donné ta liste de courses!

 

 

Là-dessus, naturellement, Matt vint tenter de protester, arborant une expression de stupidité particulièrement réjouissante. Consterné, l’esclave Long vint à sa rencontre, accompagné du service de sécurité, pour le bloquer, tandis que Drew paradait dans le ring, gueulant dans le micro à Hardy: "C'est à cause de moi que t'es suspendu, mwaha!" Mouais Drew, y a de quoi être fier pour un Chosen One, qui était il n'y a pas si longtemps champion Interncontinental et annonçait qu'il deviendrait rapidement champion du monde. Ben là, il a réussi à faire suspendre un éternel midcarder, youpi!

 

 

– Matt, je vois sur ton noble visage l'indignation justifiée de l'homme soumis à une sanction aussi arbitraire qu'imméritée, mais je te promets que, sous le haut patronage de Martin Luther King, je me battrai pour ta réintégration avec la dernière énergie!

Je comprends rien, je peux rentrer chez moi manger alors?

 

 

Drew pouvait rester dans le ring car, dans la foulée, et dans la continuité du croisement des affrontements WHC – IC déjà constaté la semaine dernière, on assistait alors à un tag team Swagger-Drew / Kofi-Show. Le public, peut-être aidé par la post-production, réagit bien à l'entrée de Jack, le huant copieusement tandis qu'il avançait vers le ring, répétant à quatre reprises, avec de plus en plus d'assurance "and still World Heavyweight Champion, Jack Swagger!". Kofi et le Show obtinrent une grosse pop, tout le monde était de bonne humeur, et le match fut exactement celui prévu: Kofi joua le face en péril à merveille, les deux jeunes salopards s'acharnèrent longuement sur lui, jusqu'à ce qu'il finisse par tagguer Show, qui nettoya le ring et assomma McIntyre (lequel l'avait nargué un peu plus tôt en imitant sa grosse claque sur la poitrine) tout en jetant un long regard significatif à Swagger. Bon boulot, mais rien de bien nouveau là-dedans, si ce n'est la confirmation du relatif depush de Drew, pinné une nouvelle fois après sa déconvenue à Over the Limit.

 

 

Jack, sois pas salaud, fais tourner!

 

 

Swagger et Show qualifiés d'office pour le WHC Match, restait à envoyer au Fatal Fourway leurs adversaires, dont l'identité semblait évidente. Naturellement, CM Punk prendrait le dessus sur Kane, et l'Undertaker n'allait pas laisser Rey Mysterio l'empêcher de réussir son retour. Le seul vrai suspense concernait le look de Punk et surtout la façon dont son crâne glabre serait révélé au public. On découvrait le gourou dans le vestiaire, de dos, la tête couverte d'une serviette, recevant les assurances de ses deux disciples (apparemment, l'homme masqué vit en permanence sous le ring et n'est pas convié à ce genre de séquences): tout va bien, maitre, susurraient les lobotomisés, on s'en fout du public, tu es beau… Irritable, Punk les envoya bouler, mais finit par faire son entrée… la tronche toujours enserviettée, si bien que Luke et Serena durent le mener vers le ring par le bras, comme Antigone conduisant Œdipe.

 

 

Et dans cinq cents ans, cette serviette sera révérée sous le nom de "Saint-Suaire de Cleveland".

 

 

Une fois en ring, et alors que la foule se délectait déjà de découvrir sa calvitie nouvelle, Ciaime retira la serviette… pour révéler un superbe masque noir frappé d'une étoile! Stupeur dans la salle, tronche réjouie de Gallows, c'était parfait. Eh ouais, c'est pas encore aujourd'hui que vous pourrez voir vos sales gueules d'alcoolos dans le crâne luisant de Punk, bande de larves! Seulement, les masques, on le sait bien, ça a le don de rendre Kane fou furieux. Le Big Red Machin (dont on ne saura sans doute jamais pourquoi il était venu sauver Mysterio à Over the Limit) vint livrer à Punk un match moyen mais rendu rigolo par les tentatives répétées du monstre d'arracher le masque de son adversaire. Finalement, après intervention illicite de Gallows, Punk parvint à placer Kane sur ses épaules avant de botcher méchamment le Go To Sleep. A Smackdown, il arrive assez souvent qu'en cas de finisher botché, les catcheurs recommencent immédiatement, comptant sur la production pour arrondir les angles et couper la première tentative. C'est ce qui arriva, d'ailleurs, mais le second GTS, d'après les témoignages oculaires, fut encore pire. Punk botcha, donc, puis se redressa, sembla hésiter et ne fit le tombé sur Kane que quelques secondes après l'impact (en fait, on le comprend maintenant, il s'agit de l'effet du montage, puisque le tombé a été fait après le second GTS, mais c'est le premier GTS qui a été diffusé à l'antenne, vous suivez?). Oublions ce match, l'essentiel c'est que le  masque (peut-être imposé par les points de suture post-Over the Limit) va définitivement bien à Ciaime, on dirait la Crampe dans Pulp Fiction.

 

 

Je me ferais bien un petit Cravache et Martinet Match, là maintenant tout de suite.

 

 

Un peu plus tard, après une promo des Flawless confirmant qu'elles étaient co-championnes (bon, d'accord), Luke Gallows était en démonstration solo, face à un MVP ayant décidé pour l'occasion de tomber le haut et d'imiter un taunt de LeBron James (faut dire que le show se tenait à Cleveland, dont King James est la deuxième plus grande célébrité après le Miz). Sans grand succès, puisqu'après quelques minutes équilibrées (et étonnamment démarrées par un quasi-combat de boxe), le mystérieux straight egde  masqué surgit comme l'Aigle Noir dans la chanson, porta son drôle de finisher à MVP sur le rebord du ring et se volatilisa comme à son habitude. Gallows enchaînait avec le Gallows Pole et par son tombé si particulier, qui est à celui de Maryse ce qu'un porno hardcore est à une saynète de "Série rose".

 

 

Privé de sexe par la Straight Edge Society, Luke se rattrape comme il peut à chaque occasion.

 

 

C'est bien que Punk soit dans la Title Picture, et c'est bien que Luke score enfin une victoire, même entachée d'une intervention externe, mais il serait temps que quelque chose soit dit ou fait à propos de l'homme masqué. Punk n'en parle jamais, ses comparses non plus, et seul Rey a abordé la question dans l'une de ses promos, ce à quoi Punk avait répondu en niant carrément l'existence de son nouveau pote (avec qui il célébra un peu plus tard en plein ring une victoire de la SES sur Rey). Et si le mystère ne devrait pas nécessairement être levé au plus vite, il faudrait au moins quelque chose pour attiser notre intérêt pour ce personnage. Le voir jouer un rôle relativement important chaque semaine sans que son cas ne soit évoqué est assez étrange, et ça ressemble plus à l'aveu que la WWE ne sait pas trop où nous emmener dans cette storyline qu'à un récit savamment construit.

 

 

Commencent à être relous, les manifestants anti-mondialistes.

 

 

En tout cas, pour l'heure, Rey Mysterio semble en avoir fini avec la Society, puisque rien ne fut fait pour relancer leur storyline. Mysterio était venu ce soir pour jobber devant l'Undertaker, et on se demande où il ira après sa défaite. Une nouvelle feud avec un heel, sans titre en jeu? Mais qui, alors? Ils sont tous occupés, sauf disons Shad Gaspard, qu'on ne voit d'ailleurs plus guère… Un squattage en upcard, espérant récupérer un spot après le Fatal Four Way? Ou pourquoi pas un petit détour par la tag team? En effet, en début de soirée, une Vickie Guerrero pressée de voir en tête à tête le somptueux Dolph Ziggler avait viré de son bureau Curt Hawkins et Vance "pur look" Archer (ouais, le surnom est de moi), en semblant leur promettre quelque chose. Ce quelque chose pourrait bien être une place au Fatal Fourway pour les titres par équipes, auquel semblent déjà promis, par ailleurs, la Hart Dynasty et les frères samoans. L'incorporation de Hawkins et Archer signifierait qu'on aurait là deux équipes heels et une face, et il faudrait probablement une équipe face pour compléter, et si possible avec un nom ou deux un peu connus (on va quand même pas envoyer les Dudebusters en ppv…). De ce point de vue, une rapide association du genre Rey-MVP pourrait faire l'affaire. Quoi qu'il en soit, Mysterio est le premier à souffrir du retour du super face Undertaker: si le croque-mort était resté à bouquiner en enfer encore un peu, il est probable que c'est Rey qui aurait chopé son ticket pour le Fatal Fourway. Du coup ressurgissent les rumeurs d'un repos de quelques semaines du Mexicain, un peu fourbu ces derniers temps paraît-il.

 

 

Haha Punk, encore niqué, moi aussi j'ai mis une serviette sur ma tête!

 

 

Le Taker faisait son apparition habituelle, l'occasion de tester l'option avance rapide de votre lecteur, avant de livrer une copie conforme de son match avec Mysterio au Royal Rumble – puissance du big man, contres inventifs du Mex, 619 et finalement interception de Rey en pleine acrobatie pour un finisher létal, sauf que cette fois ce fut un Tombstone et non plus un Last Ride. Le Taker poussa le souci du détail jusqu'à saigner abondamment du nez, de même qu'il l'avait fait lors de leur rencontre au Royal Rumble!

 

 

Je ne saigne pas, c'est juste mon rouge à lèvres qui coule un peu, après un client particulièrement énergique.

 

 

Résumons: le demonus ex-machina est tombé sur la tête des faces de Smackdown, et les conséquences risquent d'en être néfastes pour l'aspect "lieu idéal pour un push" que la draft (ouais, moi je dis la draft) avait censément conféré au show bleu. A part ça, les storylines n'ont pas vraiment avancé, Punk a encore blousé tout le monde avec une entourloupe dont il a le secret, Dolph est sur le point de pactiser avec Vickie, l'heureux homme, Drew (qui retentera sa chance contre Kofi la semaine prochaine pour le titre IC) ne tient que par la grâce ténue du soutien de Vince, on devrait ne plus voir Matt Hardy pendant quelque temps mais on ne coupera pas à Hornswoggle, mais si vous savez, le nouveau partenaire de Christian… Un Smackdown mi-figue mi-raisin, donc. C'est pourquoi on conclura pour rehausser cette review trop pessimiste par le sourire éclatant de nos championnes.

 

 

On leur fait un de nos sourires éclatants, Layla chérie?

– Non. Ils le méritent pas.


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