DéfoulemeNXT

A raconter ses maux, souvent on les soulage.

Corneille, Polyeucte

 

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et, où cette semaine, j'ai mis un casque, on ne sait jamais.

 

 

C'est que ç'a l'air tendu à la table d'à côté.

 

 

Nalyse de NXT du 18 mai

 

 

A raconter ses maux, souvent on les soulage.

Corneille, Polyeucte

 

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à la Spanish Announce Table, le seul endroit où sont nées les légendes, où les carrières ont été brisées et, où cette semaine, j'ai mis un casque, on ne sait jamais.

 

 

C'est que ç'a l'air tendu à la table d'à côté.

 

 

Nalyse de NXT du 18 mai

 

 

 

On va commencer tout de suite par causer d'un catcheur que vous ne connaissez peut-être pas et qui n'est pas rookie à NXT: le monsieur en question s'appelle Steve De Marco. En tout cas, c'est son nom de scène. Il est texan, catcheur indy depuis tout pile dix ans, il a écumé toutes les fédérations de son état, fait quelques incursions au sud de la frontière pour aller bosser au Mexique, taffé comme booker dans au moins deux fédérations et eu l'occasion de se trouver dans le ring avec pas mal de gens qu'on a pu voir sur nos écrans, d'Eddie Guerrero à Booker T, en passant par Vance Archer, Paul London, Umaga ou Shelton Benjamin. Il se trouve aussi que les aléas de la vie ont fait qu'il n'a pas forcément eu l'occasion de percer (enfin pas encore) dans les grandes fédérations.

 

 

On vient de me voler une paire de manches grises. Personne ne sortira de l'Arena tant qu'on ne me les aura pas restituées.

 

 

Mais si je vous parle de lui, ce n'est pas pour écrire sa biographie du tout. Il est, depuis trois ans, ce que l'on appelle en anglais un YouTube Shooter, un de ces types qui font régulièrement des vidéos pour donner leur avis sur le business. Si vous avez vingt minutes à perdre et un bon niveau d'anglais, je ne saurais donc que trop vous recommander de visiter sa Lucha Lounge dont le dernier épisode traitait justement des rookies de NXT. Son avis éclairé sur chacun des nouveaux venus est intéressant, d'autant plus intéressant d'ailleurs qu'il a des avis différents de votre serviteur.

 

 

Je n'ai pris de produits illicites, je vous assure. Demandez à ma mère, je suis né avec trois bras.

 

 

Allez, parlons du show maintenant, et c'est effectivement le mot puisqu'on va traiter plus de l'émission en elle-même et de ses segments hors ring que des matchs. Le premier de la soirée opposait Wade Barrett à Darren Young et n'était pas mal, un peu trop court à mon goût mais très clairement efficace dans son objectif de construire Barrett comme un des favoris de NXT. L'Anglais est apparu solide in ring, déterminé et clairement supérieur à son adversaire. Le second, trop court lui aussi, mais ce n'est pas le reproche principal que je lui ferai (on y viendra plus tard), opposait Heath Slater à Justin Gabriel. Le duo a une belle alchimie et a fait son possible pour rendre attrayant dans le temps imparti un match classique de high flyers. Gabriel a remporté la victoire sur un 450 Splash et se trouve lui aussi renforcé par cette victoire.

 

 

Pas d'alcool, pas de cigarette, pas de drogue, ça je pige. Mais pourquoi pas de pantalon?

 

 

Désolé de passer si peu de temps sur les matchs, mais je crois qu'il ne faut pas rater la substance même de cette émission, c'est à dire ses segments hors-ring. Le premier consistait en une entrée solennelle des pros qui allaient tout au long de l'émission expliquer ce qu'ils attendaient d'un rookie à NXT, donner des avis, prendre des notes pour préparer leur vote et interagir avec ce qui se passait in-ring. C'était a priori, une excellente chose et on se disait que peut-être, avec ce simulacre de jury, la WWE tenait enfin un procédé de production qui donnait à NXT un air de télé-réalité. Chacun a bien joué sa partie: The Miz, William Regal, CM Punk, Christian, Matt Hardy & Chris Jericho ont tous été parfaits. On peut donc se dire que c'était une excellente idée. Mais, non, puisque ni Carlito, ni R-Truth n'étaient là et personne n'a jugé utile de nous dire pourquoi, ni même comment le vote final que les pros ont remis à Stryker avant la fin du show pouvait être correct sans deux votants. Une ou deux explications auraient été les bienvenues, même idiotes. Mais visiblement la WWE se fout de la cohérence sur NXT, donc on n'est pas à ce genre de détails près.

 

 

C'était pourtant pas dur d'expliquer l'absence de R-Truth.

 

 

On a aussi eu droit à un segment backstage avec une interview de Skip Sheffield qui revenait sur son élimination. Avec plus de suite dans les idées qu'un booker de NXT, le Texan dira qu'il a été éliminé le premier comme dans ces shows télévisés où l'on vire tout de suite le plus fort dès le début, histoire d'écarter la concurrence. Une promo sympa mais sans plus, qui démontre que le mic-skill est un point fort de Sheffield.

 

 

Vu que tout le monde se fout de pourquoi j'étais pas là, je ne dirai même pas que j'étais parti faire la cueillette des pommes à Porto Rico.

 

 

Côté classement et élimination, peu de changements ou de surprises cette semaine : Barrett garde sa première place, Otunga la deuxième, seuls Slater et Gabriel intervertissent les leurs et Darren Young, bon dernier, est éliminé. Ce sera l'occasion pour lui de faire une promo de bon perdant qui n'a pas vraiment plu au public canadien, toujours dur il est vrai, et qui rendait hommage à tous les pros. Je suis pas sûr non plus que ce soit une bonne idée de faire jouer à Darren Young la carte du respect envers les pros. Déjà, qu'il ressemble à un John Cena qui se serait endormi sous une lampe à UV, s'il lui pique un tiers de sa catch-phrase "Hustle, Loyalty, Respect", on va vraiment avoir du mal à les différencier.

 

 

John, parlez-nous de cette aventure que votre mère a eu avec Tony Atlas dans les années 1980.

 

 

Plus intéressantes étaient les interviews in-ring de Matt Striker avec les deux recalés de la semaine dernière: Michael Tarver et celui que la WWE continue d'appeler Daniel Bryan. Passons vite sur le cas Tarver, même s'il a démontré ce soir-là qu'il avait autant de talent au micro que les autres ce qui, mine de rien, représente quand même un net progrès vu le personnage qu'il s'est trimballé. Et intéressons-nous au héros du show Daniel Bryan Danielson.

 

 

Je tiens à remercier la WWE de ne plus me forcer à porter un costume de représentant en produits capillaires.

 

 

Alors, autant être clair, je ne résumerai pas sa promo. Déjà la semaine dernière, il m'avait fallu près d'un paragraphe entier pour résumer sa minute trente d'interview. Là, il en a fait le double et l'esprit était le même que la semaine précédente: l'ex-champion de la ROH s'est joyeusement assis sur le kayfabe pour faire un discours réservé aux smart fans. Un très joli worked-shoot, un de ces discours préparés à l'avance et scriptés mais qui traitent directement de la réalité du business et pas de ce qui est censé seulement apparaître à l'écran. Un faux truc improvisé, un peu comme quand Vince McMahon écrasé par l'explosion d'un échafaudage sur le plateau demande l'aide de Triple H en l'appelant Paul… Bryan a donc reconnu officiellement qu'il avait croisé le chemin de William Regal dans des vies antérieures, affirmé qu'il était bien meilleur que les autres et que ce qui dérangeait la WWE c'était le fait qu'il n'avait pas un physique de colosse bodybuildé et qu'il avait un passé en dehors de la fédération qui n'aimait jamais les lutteurs qui n'étaient pas sa créature, ce qui est vrai à deux exceptions près (Ric Flair et CM Punk).

 

 

Demandez à Christian si Vince McMahon aime les gens qui ont fait leur carrière ailleurs.

 

 

Puis il a commencé à s'énerver sur une question insistante de Matt Striker, se plaignant d'être toujours interrompu avant de se retourner contre celui qu'il appelle son plus grand détracteur: Michael Cole. Après quelques amabilités personnelles, il lui a reproché de n'être qu'un Jim Ross de bas étage et un perroquet répétant ce que lui hurlait Vince dans le casque.

 

Ensuite, il a tranquillement décidé de lui péter sa gueule.

 

 

Daniel Bryan incarne le fantasme de tous les smart marks de cette planète.

 

 

Vintage brawling de l'American Dragon sur l'annonceur le plus insupportable de la WWE. Le moment était assez réjouissant même si tout le monde sait que Bryan est en général bien plus stiff que sur ce coup-là.

 

La WWE joue avec Daniel Bryan à fond la carte du "Si tu ne peux pas changer les critiques que tu reçois, incorpore à ton discours celui de tes détracteurs." C'est ingénieux et même brillant puisque Daniel Bryan Danielson en est le porte-voix idéal. Si sa promo n'était pas du même niveau d'excellence que celle de la semaine passée, elle était quand même très bonne. Et pour tout dire, je pense qu'elle a résumé en un seul segment les trois quarts des critiques raisonnées qu'on peut faire à la WWE. C'était donc extrêmement bien joué dans le cadre du positionnement du personnage de Bryan.

 

 

On sait tous que c'est in kayfabe, mais qu'est-ce que ça fait plaisir!

 

 

Par contre, ce qui était stupide, c'était la suite. Durant le match d'après, Michael Cole, énervé par l'incident, a décidé de quitter la table des commentateurs. Dans l'optique de faire télé-réalité, c'était une bonne idée, mais le faire en plein match et surtout en plein milieu de la séquence où Slater et Gabriel se balançaient à l'extérieur du ring, c'était naze: au lieu d'avoir droit à deux high flyers qui passent par dessus la troisième corde avec moult sauts vrillés, on a vu à l'antenne un quadragénaire plus très svelte en costume marron qui remontait l'allée centrale. Super.

 

 

La semaine prochaine, il viendra s'occuper de la collection de tshirts de Jerry Lawler.

 

 

Ensuite, après la coupure pub, Cole revient pour dérouler (pas très bien mais c'est pas non plus comme si on en avait pas l'habitude) la partition du type énervé. Son départ du ring était donc là juste pour nous faire chier et nous priver de trente secondes d'un des deux matchs de la soirée. Ces deux matchs qui n'ont pas dû durer plus de cinq minutes chacun! Entre ça, l'absence d'un quart des pros sans aucune raison et le fait que Slater, qui a perdu contre Gabriel, lui passe devant au classement, les bookers de NXT prouvent encore une fois qu'ils sont en roue libre, et c'est dommage.

 

 

Miz, j'ai eu l'occasion de voir Brian Danielson à l'oeuvre. J'espère que t'as fait ton testament.


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