La nature a horreur du vide.
Aristote
Où l'on parle d'improvisation, de cheap heat, de cheap pop, de vertige du kayfabe, de feelgood show, de fonds de tiroir et de l'utérus de la maman de Vladimir Kozlov.
Huh? T'es russe?
Nalyse de Raw du 19 avril
La nature a horreur du vide.
Aristote
Où l'on parle d'improvisation, de cheap heat, de cheap pop, de vertige du kayfabe, de feelgood show, de fonds de tiroir et de l'utérus de la maman de Vladimir Kozlov.
Huh? T'es russe?
Nalyse de Raw du 19 avril
C'est ainsi que démarrent nombre de romans et de films: une machinerie parfaitement huilée se grippe soudain à cause d'un événement imprévu. Ici, le go-home Raw (à savoir, pour ceux qui ne maîtrisent pas le jargon de Vince McMahon, le dernier épisode d'un show hebdomadaire avant un pay-per-view) n'a pas pu réellement se tenir, car Hadès, curieux, a fait sauter un de ses volcans histoire de voir ce que ça donnerait. Le Rawster bloqué de l'autre côté d'un océan Atlantique soudain rendu à sa souveraine et infranchissable majesté d'avant le règne de l'avion, la WWE a dû improviser à toute blinde, pour au final nous pondre un show étrange, peuplé de Smackdowniens en goguette et de quelques fonds de tiroir raclés pour l'occasion, et animé par des guest hosts respectant leur propre kayfabe.
Et c'est réciproque, bitch!
Un seul membre de Raw était resté au pays au moment où la grande tournée européenne emprunta un ciel pas encore cendré: Triple H, qui fait ce qu'il veut quand il veut où il veut, et qui n'avait pas la tête à aller découvrir les délices de Liévin alors que dans le ventre fécond de Steph le futur maître du monde lance ses premiers dropkicks. Deux autres étaient apparemment rentrés plus tôt que prévu: Carlito et Vladimir Kozlov avaient en effet participé au Raw de Londres, mais la WWE avait semble-t-il décidé de les renvoyer à la maison avant les autres, la carte des derniers house shows européens n'étant pas extensible. Du coup, on eut naturellement droit à beaucoup de Triple H, à une portion non négligeable de Kozlov (qui n'avait plus eu autant de TV Time depuis un sacré bail) et… à rien du tout de Carlito, dont seule la présence à NXT diffusé le lendemain nous apprit qu'il était bien dans le coin. A Raw, en backstage, après une défaite humiliante contre Evan Bourne, le Caribéen s'était plaint en coulisses à Kozlov du sort qui lui était réservé, annonçant que si les guest hosts de la semaine suivante n'avaient rien pour lui, il envisagerait de tout abandonner. Résultat: une semaine plus tard, alors que le roster de Raw en est réduit à sa plus simple expression, Carlito n'apparut à aucun moment. La porte n'a jamais semblé aussi proche pour le cracheur de pommes…
– J'en ai marre, Vlad. Je vais mettre fin à ma carrière!
– Tant mieux. Vlad pas content toutes les pommes au buffet toujours déjà croquées.
Deux autres réservistes ont été rappelés en catastrophe pour les besoins de la cause: le Great Khali, prétendument en pleine retraite introspective en Inde… mais sa participation peut se comprendre puisqu'il tient un immense rôle dramatique dans le film MacGruber; et Lilian Garcia, revenue pour l'occasion car Justin Roberts était coincé à Belfast, voué à annoncer les vols annulés dans un aéroport vide. Lilian saura sans doute apprécier le traitement qui lui fut réservé, puisque Triple H eut un mot doux à son égard, lâchant qu'elle était venue "horse around", c'est-à-dire promener sa gueule de cheval dans les travées de Raw. Toujours gentleman, le Game. Lilian se vengea en beauté en massacrant le nom de "Khaluber" sous lequel Khali devait être présenté. Triple H est un rustre, Lilian est une gourde, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Hahaha, tu es toujours aussi spirituel, Triple Q!
A kayfabe, kayfabe et demi
Kozlov, à la différence de Carlito, ne semble pas encore définitivement bon à jeter dans l'esprit des bookers, mais son avenir s'inscrit certainement dans le segment "comédie" où vivotent déjà tant bien que mal Santino, Hornswogle et autre Chris "mes pecs ont plus de conversation que moi" Masters. La semaine dernière, il avait déjà promis, mimiques menaçantes à l'appui, de "destrrrrroy MacGrrrrruber". Par la force des choses, il eut plus de temps que prévu pour accomplir son sombre dessein.
Il commença par relancer quelque peu son gimmick initial du mec qui demande des adversaires dignes de lui, par le biais d'un billet lu par Lawler, histoire de ne pas affliger trop longtemps la foule par son accent. Le billet contenait quelques attaques sur l'Amérique (voir le chapitre "cheap heat" un peu plus bas) et la réponse survint sous la forme des guest hosts du soir, MacGruber et Vicki StElmo. Je souligne: MacGruber et Vicki StElmo. Non pas les acteurs qui les incarnent dans leurs sketchs récurrents de l'émission Saturday Night Live et dans le film éponyme, mais les personnages en tant que tels. Et là, le vertige nous prend un peu.
Certes, d'autres guest hosts avant eux s'étaient tenus à leurs personnages publics (Cheech et Chong, voire Cedric the Entertainer); mais les acteurs, généralement, venaient sous leur vrai nom et se conduisaient comme des acteurs en promo, à la notable exception de l'immonde Dr Ken, dont le seul souvenir "sends chivers down my spine", comme chantait le regretté Shawn Michaels, mais pas dans le bon sens du terme. Or cette fois, on eut droit à une mise en abîme troublante, puisque les personnages MacGruber et Vicki interagissaient avec des catcheurs, c'est-à-dire également des personnages joués par des comédiens. Le vertige fut encore plus grand quand l'interaction se produisit avec des acteurs qui avaient joué dans le film MacGruber: si la présence de Kane au générique ne fut pas évoquée lors de son segment backstage, en revanche Khali fut présenté comme frère du personnage principal et, surtout, la séquence avec Jericho vit le personnage MacGruber discuter avec l'acteur Chris Jericho du rôle tenu par ce dernier dans le film MacGruber – ce qui représente tellement de cercles concentriques du kayfabe qu'on en a la tête qui tourne.
MacGruber! Tu… tu es réel!
A la différence de McOcee, je visionne rarement les shows dans un état avancé de dégénérescence alcoolico-toxique. Pourtant, je me surpris à ricaner comme un débile lors de certaines séquences estampillées MacGruber, qu'il s'agisse du segment inaugural avec Kozlov et l'utérus de sa mère, du passage "c'est Kane qui s'est pissé dessus et m'a passé son pantalon", de la tronche de MacGruber lors de son combat contre le Russe, voire de l'accoutrement de Khali; et même à éclater de rire sur l'explosion coûtant sa soirée à R-Truth et sur le magnifique échange avec un Chris Jericho ressuscitant un instant l'Ayatolla of Rock'n Rolla.
Il le savait pourtant, Palmade, qu'il fallait pas déconner avec Bigard à propos du 11 septembre.
Héros nul, gaffeur et pourtant convaincu d'être le sauveur du monde – un personnage qui n'est pas spécialement nouveau dans la comédie internationale, que l'on pense aux Y a-t-il uin flic ou à Johnny English, par exemple, voire à certains passages de Hot Shots ou encore à notre OSS 117 cocardier ‑, MacGruber tint son rôle avec conviction, ce qui nous fournit plusieurs moments hilarants – franchement, qui n'a pas au moins pouffé quand R-Truth se volatilisa en plein "What's Up" à cause d'un explosif malencontreusement placé par le guest host? – et nous évita les habituels et pénibles "woo, Monday Night Raw, c'est génial" etc. Et son patriotisme parodiquement exacerbé, bannière étoilée et catchphrases débiles à la clé, fut tellement exagéré que même le public parut s'en rendre compte, quoique. Cette fois, on eut carrément des réminiscences de Borat clamant à une foule conquise "May George Bush drink the blood of every single man, woman and child in Irak", c'est dire. La performance de Vicki StElmo en pot de fleurs à peine moins débile que son héros; la nostalgie que ne peuvent ressentir que ceux qui se souviennent de ces après-midi dominicales passées à se bouffer du McGyver à la téloche; et le soulagement d'avoir un Raw sans divas inutiles, sans Horny redondant et sans Tino rébarbatif; tout cela propulse, pour moi en tout cas, les deux guest hosts de ce lundi (je ne compte pas Ryan Philippe, arrivé en retard et déjà oublié) au rang de meilleurs guest hosts non catcheurs depuis l'instauration du format.
– Donc si j'ai bien compris, Kane s'est pissé dessus et t'a donné son pantalon?
– Heu… Non! En fait, il s'était juste renversé du café dessus!
– Oh là là mec, à ta place, je reviendrais vite à la version avec la pisse.
Cheap heat, cheap pop
Le show avait débuté avec un Triple H d'humeur joviale, lançant même quelques piques amicales à la foule et jouant son rôle de Monsieur Loyal avec humour et facilité. Il faut bien l'admettre, H est un pro madré, et quand il veut bien s'en donner la peine, il tient une salle dans la paume de sa main avec un art oratoire consommé. Etrangement, les choses allaient se gâter avec l'entrée d'un autre brillant parleur, CM Punk, accompagné de ses deux séides. Car Punk, dont les promos smackdowniennes brillent toujours par l'originalité – même si elles ne se distinguent pas énormément entre elles, CM Punk est le seul à pouvoir les prononcer – tint cette fois, en grande partie, un rôle de heel basique, s'abaissant à une cheap heat indigne de lui. La cheap heat, comme chacun sait (ou pas), c'est une façon facile de se faire huer d'une salle: insulter la ville ou l'État où on se trouve, se moquer de ses équipes sportives ou des personnalités célèbres qui en sont sorties… Procédé ultra-classique, souvent employé par des heels midcarders qui ont besoin de cette grosse ficelle pour obtenir la réaction recherchée. Des gars comme Dolph Ziggler ou le Miz (surtout du temps d'avant son awesomitude actuelle) y ont parfois recours, par exemple. Dernier exemple en date: Sheamus, en sa qualité d'Irlandais, est allé de son refrain anti-anglais lors du Raw de Londres. Mais CM Punk, lui, à la notable exception de sa remarquable promo de Las Vegas, justifiée par le caractère éminemment débauché de cette ville, n'a normalement pas besoin de ce genre de stratagème.
Ca pue ici. Normal, c'est plein d'êtres humains. Quelle abjection.
Mais soit Punk a vraiment une dent contre le New Jersey (ce qui se comprendrait, sachant que tout cet État est une gigantesque zone industrielle constellée de villes identiques sans âme), soit il était à court d'idées, soit les bookers de Raw lui avaient soufflé ses lignes… quoi qu'il en soit, il la joua à l'ancienne sur l'air de "qu'est-ce que je suis dégoûté d'être là", s'attirant en réponse les huées attendues d'un public sans doute ravi de vivre à East Rutherford. Fort heureusement, Punk embraya ensuite sur son message usuel, expliquant à Trips que celui-ci pouvait sauver sa vie de misère en se laissant embrigader dans la secte. Et là, après la cheap heat punkienne, on eut droit à un beau moment de cheap pop. La cheap pop, donc, est l'inverse de la cheap heat: on prétend adorer le bled où le destin nous a conduit en cet énième lundi soir, on s'incline devant ses exploits sportifs et culturels (ce qui, du point de vue de la WWE, revient peu ou prou au même) et, le cas échéant, on agrémente ça de quelques propos patriotiques bien sentis, histoire de faire vibrer la corde américaine dans les cœurs ardents des spectateurs.
C'est à cet exercice imposé que se livra alors Triple H, justifiant son refus de la proposition de Punk par le libre-arbitre propre à chacun, illustrant son propos en prenant un bain de foule parmi des spectateurs selon lui libres de boire de la bière ou de se marier entre garçons (pas comme si Punk avait dit quoi que ce soit contre le mariage homosexuel, mais bon, ça fait toujours marrer d'évoquer l'existence d'homos, hein Trips?) avant de relier directement ledit libre arbitre au fait que, bordel, on est aux US of A, et que ce qui rend ce pays si putain de top méga awesome, c'est qu'ici tout le monde est libre de faire ce qu'il veut!
– Hé Punk, lui là par exemple, il est libre d'être alcoolo, fumeur, toxico et pédé! Car on est en Amérique, mec!
– Heu, m'sieu H, je suis straight edge en fait, et accessoirement je suis hétér…
– Ta gueule!
Bon, tout cela étant évacué, les deux gars n'avaient plus grand chose à se dire. Du coup, place à la baston! La SES attaquait, le lion se débattait courageusement mais finissait par succomber sous le nombre (signalons encore un magnifique coup de pied dans les côtes porté par une Serena qui aurait fait un carton en matonne sadique à Abou Ghraïb), le rasoir était de sortie… jusqu'à ce que, à la surprise d'exactement personne, Boyaka Boyaka explosa dans la salle, rebondit sur le plafond et s'abattit sous la forme d'un Rey-Rey insaisissable sur la Straight Edge Society, encore une fois incapable de contrer le moineau mexicain, d'autant que Triple H vint lui prêter main forte. Punk se retrouva à son tour dans la mouise, ses deux instruments favoris (non, pas Luke et Serena; la chaise et le rasoir!) se retournant contre lui. Il sembla fondre en larmes quand Rey approcha le rasoir vibrant de sa digne chevelure et en coupa une mèche, probablement pour la garder précieusement dans un médaillon comme les galants des siècles courtois. La séquence s'acheva là, mais on savait que tout ce beau monde se retrouverait plus tard pour en découdre.
Astuce straight edge: pour mieux apprécier le goût de vos carottes râpées, faites-vous faire un piercing dans la langue!
Toujours pas, Matt
On eut soudain un court combat entre Matt Hardy et Drew McIntyre, remporté par le second après que son bedonnant adversaire eut chuté de la troisième corde (mais qu'allait-il faire dans cette galère?). Discrètement, c'est la fin d'un mini-push pour Matt, qui avait réussi un bon Money in the Bank et quelques matchs potables avant et après, si bien que des rumeurs faisant état d'un title shot au titre IC pour lui avaient circulé. Manque de pot, un Drew toujours aussi fade aux yeux du public avait besoin de le victimiser une fois de plus, ce qui fut fait, sans la manière et dans le désintérêt général.
Fais gaffe, j'ai fait du kata!
Les liaisons satellite niquent le volcan!
Bon, c'est pas tout ça, mais la WWE a un show à vendre ce dimanche. Du coup, on eut droit à trois promos venues de Belfast, de la part de Cena ("j'vais te péter la gueule, Batista!"), Sheamus ("j'vais te péter la gueule, Triplache!") et Orton ("j'vais te péter la gueule, Swagger!"). Les adversaires de Sheamus et d'Orton se trouvant de l'autre côté de l'océan, on s'attendait un peu à ce que Batista vienne agresser Cena pendant son enregistrement, mais on nous évita ça. En revanche, Sheamus passa à tabac un pauvre caméraman, sans pour autant faire de plis à son superbe costard. Quel homme!
C'était pas un "projecteur trop brillant", connard, c'était moi!
Feelgood stories
Malgré le digne effort réalisé par la WWE pour l'occasion, les bookers devaient estimer que le public était frustré de ne pas avoir vu ses stars favorites. Du coup, pour compenser, on nous offrit un véritable "feelgood show" où, hormis le pauvre Matt, seuls les gentils allaient gagner. On avait déjà eu droit à la même chose le soir des Slammy Awards, et curieusement, ce soir-là aussi, on avait assisté au dream match Khali-Kozlov. Car évidemment "Khalgruber", qui avait probablement enjambé les océans pour revenir de Bangalore, intervint dans le "match" Kozlov-MacGruber et atomisa le Russe, comme toujours au bout d'une démonstration technique à faire pâlir d'envie Kurt Angle.
Toi habillé comme Union Soviétique 1980! Vlad vomir!
Plus important: le trois contre trois venu d'on ne sait où et opposant Triple H, Edge et Rey Mysterio à Punk, Gallows et Jericho, ce dernier schoolant dans les couloirs un Punk hilarant avec sa serviette de bain sur la tête, suite à sa déconvenue de début de show. Les conseils de Jericho n'aidèrent pas beaucoup: Rey joua le face en péril à la perfection, Edge s'économisa et Hunter attendit la fin du combat pour vraiment s'impliquer, plaçant ses mouvements habituels, Pedigree et tombé compris, sur le malheureux CM Punk, qui en bouffe des humiliations ces temps-ci. Match trop court, ce qui est dommage vu la qualité assemblée dans le ring.
Ca va Luke, pas trop dég d'avoir lâche le gimmick de Festus?
Enfin (même si cela se produisit plus tôt dans la soirée), parlons du match qui fait l'objet de la principale polémique qui secoue ces jours-ci l'Internet Wrestling Community. Vers le milieu du show, le Champion poids lourds Jack Swagger se pointa et lança un "open challenge", ajoutant que d'habitude, dans ces cas-là, un monstre sort des vestiaires pour répondre au défi et dérouille l'imprudent qui jette son gant à la face du roster, sauf que ça ne se passera pas comme ça cette fois. Là-dessus, on s'attend tous à ce que Kane réponde à l'appel et vienne jobber un coup histoire de renforcer Swagger en vue d'Extreme Rules. Que nenni, c'est le Taker himself qui débarque, gong gong gong! Il n'avait plus été vu depuis le Raw du lendemain de Mania (soit deux semaines) et aurait probablement prolongé ses vacances si ce putain de volcan n'avait pas foutu le souk dans ses projets. Du coup, l'Undertaker remonte dans le ring et affronte le jeune et arrogant champion qui se croit arrivé. Jusque-là, c'est très appétissant.
J'étais tranquillement en train de buller au bord du Styx quand on m'a bippé pour que je revienne. Alors je veux bien être bonne pâte, mais je vous préviens, le mec en face, ce soir, il va prendre très cher.
Le match n'est pas spécialement spectaculaire, mais intelligemment mené, Swagger s'obstinant à travailler sur la jambe gauche de son immortel adversaire. Ca dure, Swagger est bien, la fin approche… arrêtons-nous un moment.
Quelle est la meilleure issue à un tel match? Rappelons que le Taker a son dimanche prochain de libre tandis que Swagger, lui, défendra ce soir-là, pour la première fois de sa vie en pay-per-view, son titre de Champion du monde poids lourds. Rappelons aussi que Swagger souffre d'un certain déficit de légitimité, lui qui a passé des mois à feuder paresseusement avec MVP voire Santino, et qui a été pinné clean deux fois de suite par son prochain adversaire, Randy Orton. Rappelons enfin que dimanche, Orton et Swagger s'affronteront dans un match aux règles extrêmes, où tous les coups et objets sont permis. Dans ce contexte, Undertaker ou pas Undertaker, une issue devrait être exclue: une défaite clean de Swagger au milieu du ring. La meilleure solution? Facile. Que Swagger, à un moment où il est en difficulté, attrape une chaise et, disqualification à la clé, attaque violemment le Taker avec. Le Taker a match gagné, Swagger a montré qu'il savait être "extrême", booking basique mais efficace. On peut aussi imaginer une victoire de Swagger par countout du Taker (genre les deux se bastonnent à l'extérieur mais Swagger est le plus prompt à revenir dans le ring, comme ce qui s'était passé entre CM Punk et ce même Undertaker le 25 septembre dernier à Smackdown). Voire une victoire de Swagger sur un énorme coup de gruge pas vu par l'arbitre. Peu importe, tout sauf ça, là:
Michelle, a y est, j'ai fini, tu peux mettre les patates à chauffer, j'arrive.
Alors on peut toujours dire que perdre contre l'Undertaker n'a rien d'infamant, surtout pour un quasi-rookie au plus haut niveau comme Swagger. Certes. Mais Swagger avait désespérément besoin de ring-cred au plus haut niveau, et malgré son bon match (en a-t-il jamais fait de mauvais, d'ailleurs?), il a perdu clean, ce qui efface quasiment son Triple Threat victorieux contre Edge et Jericho de la semaine dernière à Smackdown. Les trois derniers passages de Jack à Raw (le show principal, rappelons le, aux audiences largement supérieures à celles de Smackdown) se sont soldés par trois défaites nettes et sans bavure. On a connu plus inventif comme build. A présent, même s'il bat Orton dimanche, Jack apparaît comme un "fluke champion", un peu comme CM Punk lors de son premier règne en 2008. Le Taker, de son côté, ne gagne pas grand-chose de ce match, si ce n'est une possible raison de réclamer un title shot vu qu'il a battu le champion… mais quand on se souvient de la façon dont il avait obtenu son title shot l'année dernière après son retour à Summerslam (il revient et devient automatiquement, sans aucune raison, first contender), on se dit qu'il n'a pas vraiment besoin de ça.
Tapez pas, je me rends.
Au final, on a eu droit à un show oscillant entre promos convenues et segments réussis, avec des matchs globalement décevants (Smackdown a gardé bien au chaud certains de ses mecs les plus spectaculaires); mais malgré tout, étant donné les contraintes subies par la W, elle s'en est pas trop mal tirée. A charge pour Smackdown de donner le coup de fouet nécessaire à l'épaississement des feuds qui culmineront dimanche!
Ouh là, ça s'annonce gratiné, Extreme Rules.