Homo catchus: une théorie révolutionnaire

Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements.

Charles Darwin

 

Lecharentais a découvert un document exceptionnel, dont il consent à partager avec nous les éléments les plus révolutionnaires. Entre anthropologie, ethnologie et nawakologie, une œuvre sidérante nous est contée.

 

 

La preuve que le Shawn Michaels est le stade ultime de l'évolution humaine.

 

 

Une approche anthropologique révolutionnaire de l'homo catchus

 

Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements.

Charles Darwin

 

Lecharentais a découvert un document exceptionnel, dont il consent à partager avec nous les éléments les plus révolutionnaires. Entre anthropologie, ethnologie et nawakologie, une œuvre sidérante nous est contée.

 

 

La preuve que le Shawn Michaels est le stade ultime de l'évolution humaine.

 

 

Une approche anthropologique révolutionnaire de l'homo catchus

 

 

C’est alors que je fouillais allégrement le grenier de l’imposante bâtisse familiale, à la recherche de quelque butin dont retirer espèces sonnantes et trébuchantes auprès de riches amateurs d’art, c’est donc alors que je fourrageais entre un Poussin abandonné sous un drap et un Braque envahi de toiles d’araignée (que voulez-vous, quand on en a trop, on ne sait plus où ranger, c’est d’un ennui) que je tombai par inadvertance sur un ouvrage fort poussiéreux, œuvre de l'un de mes ancêtres, le professeur M. H. Hidzenpapendorf, et intitulé Bon sauvage et mauvais sauvage, leçon ethnologique sur la population catchesque dans les Amériques.

 

 

Cercle d’érudits charentais (œuvre rare)

 

 

Maurizio Heinrich Hidzenpapendorf, grand démocrate germano-argentin, est un peu la caution scientifique de la famille Lecharentais. Ses ouvrages iconoclastes lui avaient valu d'être éjecté honoris causa de la Sorbonne, puis expulsé d’Harvard, ce qui est, reconnaissons-le, le sort de bien des génies incompris opposés au sectarisme primaire de leurs pairs, jaloux de tant de clairvoyance (David Otunga par exemple). Tout juste peut-on se réjouir de ce qu’il ait pu, juste avant de passer sur le bûcher, hurler à qui voulait l’entendre: "Vous verrez, l'homo catchus est l'avenir de l'humanité, il dirigera la Terre, aaaaaaaaaaargh j’ai chaud."

 

 

Un jour, l'un de mes arrière-petits-enfants fera éclater la vérité!

 

 

Ainsi donc, mû par la curiosité, je me retrouvai bientôt dans la vaste piscine familiale, éventé par quelques Bella Twins embauchées pour l’occasion, une Pina Colada dans une main et le licencieux ouvrage dans l’autre. Résumer ici, sur ce site de béotiens, un essai d’une telle portée intellectuelle serait une perte de temps et d’efforts; néanmoins, dans ma prodigieuse mansuétude, je consens bien volontiers à vous faire profiter de quelques pensées éparpillées dans cette somme de référence. En voici donc les extraits les plus emblématiques. Ce qui suit est recopié directement depuis le Livre.

 

 

Pour une raison inconnue, dans la famille Lecharentais, on préfère ne pas trop parler du livre de l'aïeul. 

 

 

Les origines du catch se perdent dans la nuit des temps. On raconte que dès l’Antiquité, lorsque les bituriges vivisques découvrirent les bords de la Garonne et envisagèrent de s’y installer, ils rencontrèrent une tribu barbare locale constituée de féroces guerriers. Ces derniers les affrontèrent en leur portant ce qu'ils semblaient appeler des suplex – des attaques consistant à attraper l'adversaire et le lancer en l'air de toutes ses forces. Il semble toutefois que ces suplex étaient portés à l'aide d'un glaive. J'en ai la certitude, nous tenons ici, à l’évidence, la première manifestation historique du catch: une technique de combat dont la brutalité était rehaussée par un aspect extrêmement spectaculaire.

 

 

Le Royal Rumble: une coutume datant de la nuit des temps.

 

 

 

L'art du catch se manifesta par la suite de façon épisodique à travers les âges, sous diverses formes (jeu de la soule, lancer de troncs d'arbre sur l'armée adverse, comportement d'Ajax à la guerre de Troie…). Il était fort populaire à Lutèce, et la mémoire de ces combats impitoyables survécut d'ailleurs via le nom de "Lou Thesz", incarnation symbolique du catch des origines. On croyait cependant que les catcheurs avaient disparu, happés par les grands vents de l'Histoire comme les dinosaures, les Atlantes, les Vikings, les yétis et autres François Bayrou. Il n'en est rien. Moi, Maurizio Heinrich Hidzenpapendorf, désagrégé des universités de sociologie, interné des facultés de psychologie, spécialiste de la botanique du bas-Quercy et des formes de vie primitives (protozoaires, bactéries, Abyss), j'ai réussi, après des années d'études intensives, à découvrir qu'ils existaient encore. Mieux que cela: ils prospèrent, en attendant de dominer la planète! Leur métabolisme, leur comportement social et affectif, leur alimentation, tout cela les met à part de la race humaine. En dessous? A côté? Ou au-dessus? C'est ce que je souhaite analyser. Pour cela, je propose tout d’abord une analyse anatomique de l’individu catcheur (catcheurus bourrinus primitivi) dans la première partie du présent ouvrage; puis un travail de fond sur sa vie en société et ses interactions, dans la seconde partie, fondée sur l'étude d'une société de catcheurs qu'il m'a été donné d'observer.

 

 

Oui, je fais un plan en deux parties, je suis trop un ouf moi.

 

 

I/ Anatomie du catcheur: comment un squelette peut-il tolérer autant de muscles?

 

Il est prouvé que la majorité des catcheurs, lorsqu’ils atteignent cette même majorité, voient leur masse musculaire augmenter d'environ 74% en l’espace de 6 mois. C’est ce que l’on appelle, dans notre jargon de technicien, l’anti-puberté catchesque. A l’âge où, en théorie, le grand mâle homo sapiens sapiens, comme le méconnu Axelus Typicus, que l’on rencontre dans les plateaux du Limousin, commence à gagner en pilosité et à perdre en muscles pour présenter bien vite une bedaine réconfortante et optimisée pour y déposer une canette de bière, le catcheur, lui, subit un processus inverse: la bedaine, hors rares exceptions, comme chez le Mattardus Maximus, disparaît peu à peu au profit de déformations graves de l’abdomen, et la pilosité se raréfie drastiquement, hors là encore quelques cas particuliers, dont on ne sait pas bien s’ils ont refusé le progrès ou la tondeuse. Citons pour mémoire le Mikelis Knoxiandis ou encore la Cyhème, mammifère au ricanement effrayant sur lequel nous reviendrons plus tard. Un catcheur se reconnaît donc généralement à son absence de pilosité, sa musculature proéminente et une tête minuscule surmontant un corps immense.

 

 

Comme chez les dinosaures, un cerveau microscopique peine à gérer les informations envoyées par un corps sur-dimensionné.

 

 

Pourtant, de l’avis de plusieurs experts, le corps du catcheur est composé, comme celui de tout être humain, y compris le turfiste, à 70% de liquide et à 30% de viandes diverses et abats nécessaires. C’est dans la nature de ces produits que résident les premières différences fondamentales. Ainsi, si 70% du corps est composé de liquide, celui-ci varie sensiblement entre les individus: du porto grande classe, chez l’illustre professeur McOcee, éminente spécialiste en botanique, le liquide peut devenir du vin rouge chez une forte proportion des Charentais. Mais globalement, chez la plupart des jeunes sujets, le liquide en question est composé principalement d’alcools divers. Rien de tel chez le catcheur, hormis quelques individus secondaires tel le Scotthallus Alcoolisus. Dans l'organisme d'un catcheur, on trouve un précipité de boissons énergisantes diverses: Gatorade, Red Bull, Dark Horse, Essence de Tsuru.

 

 

Les effets en sont parfois étonnants.

 

 

De même, il est prouvé  que l’équilibre bon gras/mauvais muscle, fondamental chez l’homme moderne, est méconnu par l’anatomie du catcheur. Là où un homme normal et sain remplit consciencieusement ses artères de gras à grands coups de magrets, du moins dans les régions où l’on sait vivre, le catcheur semble pour sa part opter pour un mode de vie de toxicomane, puisqu’il ne se nourrit que de pilules et de produits enrichis en différentes substances aux vertus musculogénétrices, comme les tristement célèbres vitamines et autres sels minéraux. En être réduits à manger des cailloux, les pauvres. Même chez les sujets les plus imposants de l’espèce, comme le bien nommé Enormus Spectaculus, malgré une surcharge pondérale qui rend leurs proportions plus proches de celles des humains, on note tout de même une masse musculaire exagérément élevée.

 

 

Résultat: les flatulences produites par les catcheurs seraient responsables à hauteur de 35% du réchauffement climatique de la Terre.

 

 

Les risques suscités par un tel métabolisme sont nombreux: ainsi, le Khalis Khalis, plus grand spécimen connu, a un trop petit cœur pour irriguer tout le système musculaire. Par conséquent, le corps n’a pas d’autre choix que de sacrifier certains organes, comme les articulations ou le cerveau. Il est d'ailleurs à noter que le Khalis Khalis est le seul de son espèce à ne pas jouir d’un langage articulé. C’est également le cas du Yoshitatsus, mais certains spécialistes, parmi les plus triviaux, estiment que son cas est différent.

 

 

Lui, il serait juste un peu con.

 

 

Du point de vue de la mobilité, peu d’espèces présentent autant de disparités en leur sein. On peut dire que, à cet égard le Catcheurus Bourrinus Primitivi rassemble une palette très large d'individus, des plus statiques comme le Markenris, pratiquement voué à l'immobilité totale, aux plus agiles comme le mystérieux Reyrey ou le simiesque Sacrépairdebournus. On peut même ajouter que la forme que revêt cette mobilité est tout à fait aléatoire: si la plupart s’en tiennent à la station debout, d'autres, comme le Ritalus Marella, passent le plus clair de leur temps le nez dans le gazon. Le Sadisticus Ortonia, lui, privilégie la reptation, tandis que le Puertorico Carlitos a un déplacement que beaucoup rapprochent de celui du paresseux. Quant à la Viscera Bigdadi, elle ne marche ni ne court, mais roule sur elle-même.

 

 

C’est lui, là-bas, qui a dit que tu roulais.

 

 

II/ Le catcheur dans son environnement: interactions sociales (théorie dite des "pains dans la tronche")

 

Les relations entre les membres de l’espèce sont souvent tendues. S’il peut arriver que des alliances occasionnelles se dessinent, elles n’ont en principe pour but que d’assurer une belle bagarre collective ou la survie du plus faible. Mais la plupart du temps, tout conflit, de quelque nature que ce soit, du plus dérisoire ("Il m’a craché de la pomme dessus!") au plus élaboré ("Il m’a volé mon Sledgehammer!"), se résout par une rixe violente. Si l’on peut regretter que cette espèce, pourtant douée en principe de la parole, en passe systématiquement par là, on appréciera néanmoins que la tradition selon laquelle le vainqueur sodomisait le vaincu – comme chez l’essentiel des grands primates, y compris sur la tribune des Cahiers du Catch et à l'ONU dans un futur proche – se soit un peu perdue en chemin, et ce depuis une lutte tribale terrible au Canada, il y a environ douze ans.

 

 

Désormais, l'humiliation est plutôt faciale.

 

 

Lutte tribale, justement. Parce que mine de rien, n’est pas universitaire qui veut, et j’ai comme qui dirait un travail à mener moi. Comme si c’était facile. Il existe différentes peuplades, d’importances diverses, à travers le monde. Dans le souci de réduire notre champ d’investigation à un groupe test plausible, nous nous en tiendrons à la plus importante communauté, résidant en Amérique du Nord, dans le Connecticut, et qui se dénomme elle-même la Vévéheu.

 

 

Le blason de ce groupe particulièrement féroce serait constitué des tibias de ses anciens ennemis de la Vécévé, éradiquée il y a une dizaine d'années à l'issue d'une guerre impitoyable.

 

 

Premier constat: le chef de la tribu est un vieux mâle dominant, fermement accroché à son poste, et qui ne semble pas disposé du tout à laisser la place à la relève. Le Macaque Mahon n’est pourtant pas, en principe, celui dont la puissance physique, facteur essentiel s’il en est dans le reste du règne animal, est la plus grande, loin s’en faut. Pourtant, c’est lui qui centralise le butin de toute la tribu, puis le redistribue à son aise, ce qui lui permet, pour employer une métaphore imagée, de tenir toute la Vévéheu par les roupettes.

 

 

 

Et ca rigole pas tous les jours…

 

 

De facto, la tribu est donc dirigée par le Macaque Mahon, mais aussi par sa descendance. L'unique femelle considérée comme sa progéniture, la Stephania Maxiboubze a longtemps été convoitée par différents mâles dominants. Mais c’est le premier à avoir domestiqué l’outil, le premier homo habilis finalement, qui a convaincu le Macaque de lui offrir sa fille. Ce grand mâle perpétuellement en rut est le Tripeulètche, qui n’assoit plus guère sa domination passée que par sa capacité à fertiliser régulièrement la fille du chef, laquelle possède une autorité colossale au sein du clan.

 

 

Et pour confirmer leur pouvoir, les accouplements se passent le plus souvent possible au vu et au su du reste de la tribu.

 

 

Autour de cette famille régnante gravite une série de satellites, plus ou moins proches des arcanes du pouvoir. Comme dans toutes les sociétés animales organisées, les postes-clés sont les premiers pourvus. Tout roi doit avoir, un peu à l’image de ce qui se passe dans une fourmilière ou à l’Elysée, un bras armé. Dans le cas de notre tribu, il s’agit du Cenadon, un individu à la puissance physique colossale dont la particularité est d’avoir le cerveau logé dans le biceps droit. Elément fort instructif: dans le cas de la Vévéheu, le bras armé est également le chargé des relations publiques, ce qui en dit long sur la mentalité qui règne dans le groupe.

 

 

La guerre psychologique, il n’y a que ça de vrai.

 

 

Toutes les sociétés primitives ont un shaman, en général un vieux sage devenu inapte au combat, et la Vévéheu ne fait pas exception: le shaman y porte le titre de Calowé. L’essentiel de son cérémonial récurrent tourne autour des morts et des rites funéraires. Une fois par an, à l'approche du solstice de printemps, le Calowé réalise un sacrifice humain auquel assiste toute la Vévéheu. Il s'agit probablement du seul moment de réflexion métaphysique que cette tribu insouciante s'octroie par année.

 

 

Et gare à ceux qui osent prétendre que le Calowé profite de son statut pour se garantir les faveurs de l’une des femelles les plus attrayantes de la communauté.

 

 

Lorsque le roi n’est pas disposé à se reproduire lui-même, ce que pourtant il fait fort souvent, il faut cependant que l’espèce se perpétue. C’est ainsi que le Macacque Mahon a désigné il y a fort longtemps déjà un étalon reproducteur, le Echbiké, dont la seule apparition a un effet immédiat sur les femelles de la tribu: il leur donne chaud, il les fait frissonner, leurs genoux tremblent dès qu’il arrive; elles l’entendent parler, elles le voient marcher et elles ont l’impression d’être transportées au septième ciel. Le Echbiké a prouvé à de nombreuses reprises qu’il avait une semence fertile, et pousse la conscience professionnelle jusqu’à éduquer lui-même une partie de sa progéniture. Pourtant, sa virilité baissant, la Echbiké a il y a peu quitté la tribu. Même si les femelles espèrent son retour, il est probablement allé mourir au cimetière des Alumnis. En tout cas, son poste est désormais vacant.

 

 

Si certains catcheurs se signalent par une hypertrophie des biceps ou des pectoraux, le Echibké, lui, se distinguait par la dimension exceptionnelle de ses parties génitales.

 

 

Si nous avons déjà  évoqué le ministre du Culte des morts, il existe aussi une sorte de ministre de la Culture: le Discursis Complexus, propagateur du savoir de la tribu, dont la tradition est essentiellement orale. Au sein de son temple, entouré de ses quatre murs, dits murs de Jericho, le prêcheur transmet la bonne parole à ses ouailles, suspendues à ses propos quand bien même elles n'en comprennent pas le quart de la moitié. Il est à noter que, de tous, le prêcheur est de loin celui qui maîtrise le mieux l’outil oral, même si quelques autres, comme l’Edgosaure, s’y entendent également assez bien. Néanmoins, l’Edgosaure souffre d'énormes problèmes de comportement, ce qui le met un peu à l’écart du groupe, de même que le Sadisticus Ortonia que nous évoquions précédemment. Ces deux individus ont récemment adopté un comportement plus sociable, probablement dans le but d'abaisser la méfiance de leurs comparses à leur égard et pouvoir les assassiner discrètement. Désormais, il s’en trouve, au sein de la tribu, qui suivent sans ciller l’Edgosaure dans ses divagations (alors que c’est de spear en spear) et d’autres qui adulent l’Ortonia, pourtant prédateur féroce. Impossible de clore ce chapitre sur la maîtrise du langage sans noter le MiziMizi, petit rapace à l’appareil vocal ressemblant à celui du mainate.

 

 

Allô, c’est le JoMo? Devine qui est champion et pas toi?

 

 

Le phénomène religieux est sans dessus dessous depuis quelques mois, du fait de l'importance croissante prise par la Cyhème. Ce charognard reconnaissable à sa pilosité extrême et à son ricanement pervers est le père fouettard de la communauté: "Si tu manges des raisins fermentés, la Cyhème viendra te raser le crâne", "Finis ton bol de sang ou tu finiras comme le Jefardy", "Cesse de mâcher ces herbes ou je te plonge dans un sommeil dont on ne se réveille pas" et autres intimidations. On dit qu’il vit seul, entouré de quelques adeptes, dans une caverne platonicienne isolée, et entend au loin les rires et les chants de la communauté avec amertume et jalousie…

 

 

Ici, la Cyhème avec Amertume et Jalousie.

 

 

Mentionnons aussi l'étrange Nannus Horribilis, au rôle indéfinissable. Sans doute le produit de plusieurs générations d'unions consanguines, il s'agit d'un individu nain et particulièrement difforme, au langage aussi sommaire que celui du Kalis Kalis. Régulièrement tabassé par les autres mâles de la tribu, il parvient cependant à survivre depuis des années dans cet environnement hostile, manifestant ainsi un instinct de survie exceptionnel. Il semble également, de manière incompréhensible, susciter parfois une forme de sympathie auprès des mâles dominants, ce qui dissuade les autres de lui régler son compte, en dépit de son comportement provocateur. Un phénomène que je préconise de kidnapper et de disséquer séance tenante.

 

 

La survie du Nannus Horribilis: le plus grand mystère de la Vévéheu.

 

 

Nous l’avons évoqué, la communauté n’inclut pas exclusivement des mâles. En dehors de la fille du chef, des témoignages concordants indiquent qu’il y aurait aussi des sujets femelles, soumis à des règles différentes. Le combat leur est interdit, et elles y sont de toute façon inaptes. Leurs affrontements se font à coups de parades nuptiales, qui doivent se finir systématiquement dans la position de la double cuillère inversée, avec ou sans boue. Certains avancent également qu’elles ne servent qu’à repousser les prédateurs en les gratifiant de danses lascives, jeu intéressant, certes, mais dangereux, puisque certaines, comme ces dernières années la Candida Michella ou la Achlémassaro ont fini dévorées. D'autres femelles peuvent servir de don à des tribus amies. Ainsi, la MariaMariaMariiiiiiia a récemment été offerte à la Celebrity Apprentis, tribu dirigée par un vieil allié du Macaque Mahon, le prospère Don Trompe.

 

 

Très exigeant, le Don Trompe avait refusé le cadeau précédent du Macaque Mahon.

 

 

On le voit, il s’agit d’une société bien codifiée, où rien n’est laissé au hasard. En théorie, les jeunes individus ont une chance d’accéder au cénacle des grands prédateurs. Néanmoins, les vieux mâles en gardent jalousement la porte, comme le Davolus Batista, dont la violence physique a scellé le sort de plusieurs jeunes aspirants. Et s’il arrive que certains parviennent à se glisser dans le premier cercle, comme récemment le grand gorille blond des montagnes ou le Diable de Tasmanie à poil roux, ils sont en général l’objet de jets d’excréments et de démonstrations de violence insoutenables de la part des vieux mâles.

 

 

Prêt à tout pour s’intégrer, le Diable de Tasmanie à poil roux accepte de bon cœur de subir les jets d’excréments des grands anciens. Mieux même: il en redemande.

 

 

Voilà, me semble-t-il, ce qui pouvait être dit sur la communauté de ces curieux animaux. Certes, tout cela relève d’une analyse audacieuse, et les esprits les plus frileux auront tôt fait de se soumettre aux ouvrages qui ont su ployer le genou devant le diktat conformiste du pouvoir en place, mais fort heureusement il y aura toujours de brillants esprits pour aller au-delà de conventions hypocrites! Les catcheurs existent, ils montent en puissance et le jour viendra où…

 

Et à ceux qui se disent que cet article, c’est vraiment n’importe quoi, je répondrai que quand Galilée déclarait "Et pourtant, elle tourne", le bon peuple devait se dire la même chose. Salaud de peuple.

 

 

Obscurantistes!


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