Midcard: derniers ajustements avant la bataille

Ce sont les événements qui commandent aux hommes et non les hommes aux événements.

Hérodote

 

Non, nous n’avons pas oublié la semaine dernière. On a juste préféré, exceptionnellement, prendre du recul pour commettre un double Rawsmack, englobant les deux semaines écoulées, pour mieux appréhender le buildup des matchs qui nous attendent dans la nuit de dimanche. Revue de détail, combat par combat. Première partie: les combats de midcard.

 

 

Midcard? Qu'est-ce que je fous là alors?

 

 

 

Nalyse de Raw des 15 et 22 mars et de Smackdown des 19 et 26 mars, première partie

 

Ce sont les événements qui commandent aux hommes et non les hommes aux événements.

Hérodote

 

Non, nous n’avons pas oublié la semaine dernière. On a juste préféré, exceptionnellement, prendre du recul pour commettre un double Rawsmack, englobant les deux semaines écoulées, pour mieux appréhender le buildup des matchs qui nous attendent dans la nuit de dimanche. Revue de détail, combat par combat. Première partie: les combats de midcard.

 

 

Midcard? Qu'est-ce que je fous là alors?

 

 

 

Nalyse de Raw des 15 et 22 mars et de Smackdown des 19 et 26 mars, première partie

 

 

 

Wrestlemania a bien entendu cannibalisé les quatre shows en question. Evacuons donc rapidement ce qui n’a pas été directement corrélé à la soirée la plus importante de 2010 avec celle de la finale de la Coupe du monde de foot.

 

 

Les Divas à la trappe

 

Bon, l’accroche est un peu trompeuse puisque l’on vient d’apprendre l’ajout, en dernière minute, et sans que ç’ait été mentionné lors du dernier Smackdown, qui aurait pourtant été parfait pour l’occasion, d’un cinq contre cinq, faces contre heels (Beth Phoenix, Mickie James, Gail Kim, Eve Torres et Kelly Kelly contre Michelle McCool, Layla, Maryse, Alicia Fox, and Vickie Guerrero). Combat ultrafavori pour être ravalé au rang de dark match, et on ne s’en plaindra pas. L’histoire, pourtant, n’est pas inintéressante. Elle gravite autour de la fringante Vickie Guerrero, qui a uni autour de sa gracieuse personne toutes les heels du roster, Smackdown et Raw confondues. Les Flawless sont d'ailleurs venues aider Maryse dès le Raw du 15 mars. Résultat, les faces se sont également alliées, sous l’égide d’une Beth Phoenix désormais clairement du bon côté de la force. Tout cela a abouti à un Vickie-Beth au dernier Smackdown, immédiatement transformé en un Vickie-Michelle-Layla-Alicia-Maryse / Beth. Cinq femmes contre Beth Phoenix. Pitié pour les cinq femmes! Après une superbe démonstration de puissance de la Glamazon, elle finit cependant par succomber à un big boot de McCool, ce qui permit à Vickie de faire le tombé. Et comme elle allait se lancer dans un splash, les faces, planquées depuis le début dans les vestiaires (ça ne devait pas les déranger outre-mesure de voir leur copine Beth dans un 1 contre 5), se pointèrent pour les virer. La suite, c’est Beth qui récupère, Vickie qui tente de s’enfuir, Beth qui l’accroche, lui arrache son falzard et découvre un nouvel objet de merchandising réellement indispensable à tout smark digne de ce nom: la culotte "Excuse Me"!

 

 

Sois pas si pressée, Beth, il sera bientôt en vente sur wweshop.com!

 

 

Quoi qu'il en soit, ça bouge chez les nanas. Vickie, qui a quand même dans son coin les deux Championnes (McCool et Maryse) voudra se venger, tandis que Beth, qui peut donc compter sur une Mickie James qui ne sera pas restée longtemps loin du ring, est naturellement la boss des gentilles. A suivre après Mania, mais on ne peut que se réjouir de voir une feud smackdownienne déborder sur Raw, morne plaine pour ce qui concerne les storylines féminines.

 

 

Le meilleur moment des défiles de mode, c'est à la fin, quand la créatrice apparaît au milieu des top models.

 

 

 

Des guest hosts décevants

 

Bon, si vous n'êtes pas fan de baseball, vous n'en avez probablement strictement rien à foutre de Pete Rose. Certes, il s'est fait tombstoner par Kane à trois Manias consécutifs, ce qui lui a carrément valu une place au Hall of Fame de la WWE. Mais à part ça, le personnage est pour nous autres, malheureux frenchies hermétiques aux charmes de son sport de prédilection, juste un petit vieux sans intérêt. Du coup, on a été contents de le voir se contenter, en son soir de guest hosting, le 22, du strict minimum: l'annonce à moitié foirée d'un Shawn Michaels – Kane et la traditionnelle agression de la part du Big Red – cette fois, hélas, derrière une porte fermée, le papy n'étant plus en état de se faire tombstoner.

 

 

Zut, se dit Pete Rose en rentrant chez lui, j'avais encore oublié d'éteindre mes lumières roses!

 

 

En revanche, quelle frustration, le guest hosting de Stone Cold Steve Austin la semaine précédente! Ce type est peut-être la star la plus populaire du catch mondial, et il réapparaît quelques jours avant Wrestlemania! Il y avait de là quoi travailler à toute blinde pour les scripteurs. Austin a une longue histoire d'affrontements et alliances avec Triple H et l'Undertaker, mais il n'en n'a pas été question. Il avait aussi "passé le flambeau" à Cena lors de son intronisation l'an dernier au Hall of Fame, en choisissant le Marine, entre tous les hommes, pour partager avec lui une bière hautement symbolique. Mais il n'a rien eu à voir avec Johnny le successeur. Enfin, alors que Randy Orton semble s'orienter vers un personnage de tweener dangereux et charismatique, il aurait grandement bénéficié d'un coup de main de SCSA, l'homme qui avait inventé le concept et lui avait conféré une formidable popularité.

Mais non, hélas, Stone Cold ne fut pas assez présent pour un guest host de son calibre. Son passage fut presque exclusivement consacré à la feud entre Bret et Vince, et il fit le nécessaire pour mettre les deux hommes over, si besoin était. Il se signala aussi par un bref segment backstage avec Michaels et Jericho, très cool mais finalement pas très éloigné du traditionnel passage obligé "Jericho vient quémander quelque chose au guest host, celui-ci l'envoie se faire foutre". C'est déjà bien, et Austin avait l'air en forme et motivé… ce qui nous frustre d'autant plus.

 

 

 

Et soudain la pièce explosa, incapable de contenir autant d'awesomitude!

 

 

C'est le soir où Stone Cold était le guest host que l'on apprit une curieuse nouvelle. Sans raison apparente, puisque Rhodes et DiBiase étaient jusqu'alors apparus parfaitement soudés, ils allaient affronter Randy dans un Triple Threat. Pourtant, il aurait été facile de monter une rencontre entre Austin et les trois Legacy, le grand homme expliquant aux trois gamins qu'il faut faire ses preuves seul, dans cette jungle qu'est la WWE, d'où le Triple Threat… Bon, ravalons notre déception quant au traitement de la légende (les bips couvrant ses "ass" étaient une sorte d'hommage du vice McMahonien actuel à la vertu de l'Attitude Era) et regardons de plus près cette histoire de bande de jeunes qui se fend la gueule.

 

 

C'est en vidant sa dix-neuvième bière de la soirée que Steve se rappela soudain qu'il était censé faire une promo sur la Legacy. Il s'en rappela de nouveau à la vingt-deuxième bière, puis à la trente-quatrième, puis le lendemain au réveil.

 

 

 

Tu quoque mi fili?

 

L’implosion de la Legacy, c’était jusque là l’arlésienne de la rédac’ des Cahiers du Catch et des suiveurs des programmes de la fédération de Stamford. Combien de fois nous sommes-nous perdus en conjectures, pressentant un clash au sein d’une stable qui a marqué de son empreinte l’année 2009? A combien de reprises avons-nous cru déceler çà et là quelques détails laissant présager le turn de l’un ou de l’autre ex-esclave de Randy Orton? On a d’abord cru que la sortie de ce navet de Marine II (que nous n’avons pas osé infliger à notre chroniqueur ciné, Antoine Adam, il y a des limites au sadisme et c’était un coup à nous retrouver avec un procès sur le dos) obligerait Ted DiBiase à un face turn pour répondre aux canons de la promotion d’un produit "logotypé" WWE. Il n’en fut rien. On a cru ensuite que les dissensions naissantes entre Ted et Cody aboutiraient à la mise à l’écart de l’un des deux. Las, nous nous sommes plantés à chaque fois. Mais cette fois-ci, le doute n’est plus possible, les deux ex-toutous sages et disciplinés ont bel et bien franchi le Rubicon et ont entamé leur marche sur la tête de la Vipère. Ils règleront leurs comptes à Wrestlemania.

 

 

– Ca c'est pour la fois où j'ai pris un coup de sledgehammer à ta place! Ca c'est pour le le RKO sur mon père! Ca c'est pour avoir fini mes frites au McDo!

– Bon allez Cody, à moi maintenant!

 

 

En effet, depuis lundi dernier, on sait donc ce qui attend les trois hommes dimanche soir : un Triple Threat Match qui ne devrait pas nous décevoir: le passé commun des trois "fils de" a tout pour faire de cet affrontement un combat passionnant.

 

Lundi 15, après l’intervention conjointe de Sheamus, Cody et Ted, mettant fin au combat entre Triple H et Randy Orton (clin d’œil des bookers à une rivalité qui a culminé l’an passé à Wretlemania XXV), nous n’écartions pas l’hypothèse d’une "fusion" des storylines (donc des combats) et la possibilité d’une annonce d’un handicap match à Mania Legacy & Sheamus contre les deux ex-meilleurs ennemis du monde, The Game et RKO. Finalement, cette hypothèse n’était pas complètement farfelue puisque ce match fut au programme du Raw de lundi dernier.

 

A notre humble avis, la creative team la joue assez fine ces dernières semaines, tant dans son booking de Sheamus que dans celui des deux Priceless. DiBiase et Rhodes, à force de taper méchamment sur Randy sans que celui-ci ne puisse rien y faire ou presque, apparaissent comme une véritable menace pour une Vipère fragile et esseulée. En ne présentant pas Randy comme un super-héros, en respectant la loi du nombre (non, même s’il est super fort, Orton ne peut venir à bout tout seul de ses deux adversaires), les bookers ont rendu les deux anciens disciples parfaitement crédibles en vainqueurs potentiels de ce combat fratricide (encore que le terme n’est peut être pas le plus adapté, parricide ou déicide conviendraient peut-être mieux) à la condition qu’ils s’entendent sur le ring.

 

Et c’est bien là que le bât risque de blesser. Car Ted et Cody ‑ qui se sont fendus d’une promo lundi 22, expliquant dans le détail que trop c’était trop, qu’ils avaient pendant dix-huit mois été maltraités par Orton et que maintenant qu’ils étaient finalement libres, on allait enfin voir ce qu’on allait voir ‑ Rhodes et DiBiase, donc, ont clairement révélé à la face du monde leurs dissensions et autres petites jalousies. C’est Cody qui a ouvert le bal en affirmant pouvoir être l’avenir de la WWE, étant plus jeune que Randy Orton et que… son propre pote Ted. Celui-ci n’a pas non plus été en reste et semble ne guère douter de l’issue du combat à Wrestlemania. Ambiance…

 

 

Je gagnerai à Mania car je suis le meilleur. Le public m'adore. La preuve, c'est le succès de mon film, "Bienvenue chez les ch'tis".

 

 

Ce qui nous parait bien vu, dans cette construction de feud, c’est que le jeu est bien brouillé. Les deux ex-faire-valoir du Legend Killer sont suffisamment over pour faire figure de vainqueurs potentiels; ils l’ont d’ailleurs prouvé ces dernières semaines aux dépens de leur ancien maître. Mais la Vipère a tout de même une chance de s’en sortir, à la condition que les deux premiers ne s’entendent pas sur le ring. C’est simple, classique mais diablement efficace. D’ailleurs, comme à la rédac’ on a tendance à se poser mille et une questions autour de chaque match, on en arrive à se dire que la mésentente entraperçue lors de la promo de Ted et Cody est trop évidente pour être honnête.

 

Notre raisonnement est peut être tortueux, mais les bookers en ont tellement fait, en nous dévoilant presque ce qui se passera sur le ring dimanche (Orton doit se coltiner les deux, en prend plein la gueule jusqu’à ce que Ted ou Cody trahisse l’autre, et le Legend Killer met tout de le monde d’accord avec un DDT et un RKO), que nous doutons maintenant de tout. Certes, Orton battu par Rhodes ou DiBiase, et à Wrestlemania qui plus est, cela nous semble parfaitement farfelu. Mais Orton terrassant ses deux anciens sbires, trahis par leur jalousie réciproque, c’est trop annoncé pour qu’on arrive à y croire fermement. Bref, on est complètement paumés, preuve que les bookers ont bien fait leur boulot. Attendons maintenant de voir comment sera géré le probable turn de Randy car nous sommes nombreux à croire que ce garçon a tout pour faire un immense tweener/face. Son duo avec Triple H avait d'ailleurs pas mal d'allure, face à l'équipe Rhodes-DiBiase-Sheamus, et son hot tag suivi d'une tornade sur le ring a montré à ceux qui en doutaient encore que le garçon en gardait sous la semelle en matière de rapidité d'exécution.

 

 

– Tu veux devenir face, Orton? Dis un truc gentil destiné aux kids, pour voir?

– Heu… Bonsoir, les enfants. Si un autre enfant vous embête, appelez-moi et je le décapite d'un coup de pied dans la tempe!

– Bon, il reste du boulot.

 

 

Le beau-fils du Boss contre le super pote du beau-fils du Boss

 

A l'inverse d'une bonne partie des suiveurs, on a un certain feeling à propos de ce combat et on pressent une très chouette performance des deux brutes dimanche soir. Triple H veut son moment à Wrestlemania et oppose sa carrière à un Sheamus dont les dents rayent le parquet des rings et qui, il faut bien l’avouer, dégage un vrai truc lorsqu’il combat. On verra dimanche si le nioubie est au niveau d’un match à Mania, où on va lui demander autre chose que de mettre des gros kicks dans la face de son adversaire, et s’il est capable de muscler son jeu pour être à la hauteur de l’enjeu. On en saura alors un peu plus sur Sheamus et sur la suite immédiate de sa carrière à la WWE. En attendant, les bookers ont quand même fait du beau boulot ces deux dernières semaines pour mettre le Celtic Warrior dans les meilleures conditions et pour le montrer fort, très fort, limite indestructible ! Bref, crédible au point de mériter d’être opposé à HHH en personne au Grandest Stage Of Them All.

 

Le 15, l'Irlandais (qui avait dégommé Evan Bourne plus tôt dans la soirée) est intervenu à la fin du combat entre Triple H et Randy Orton, pour kicker méchamment The Game et nous refaire le coup de son étrange gimmick à la King Kong (ou à la Silvernights entrant dans sa salle de bains) en se frappant la poitrine des poings en poussant des cris bizarres. N’empêche qu’il a étendu son adversaire pour le compte d’un coup de pied… The Game est prévenu. La semaine suivante, rebelote, lors du handicap match Triple H et Randy Orton vs. Legacy et Sheamus. Alors que Cody Rhodes et Ted DiBiase subissent les foudres de la Vipère, Sheamus intervient et étale facilement RKO. Trips est une fois de plus prévenu, et le public avec. Sheamus est TRES fort et est un adversaire redoutable, même pour quelqu’un d’aussi expérimenté que Triple H.

 

Et ça marche plutôt pas mal. Le rookie a eu ses promos, il ne s’en est pas si mal sorti que cela et même si le contenu est resté très classique – "Je suis un heel, je suis le meilleur et je vais te taper ‑, cela renforce un peu son récent statut et justifie son ticket pour l’événement catchesque de l’année. Ce qui nous amène presque à envisager sa victoire dimanche, chose qui paraissait au départ complètement farfelue. Oui, on sait tous que Triple H attend son Wrestlemania moment depuis longtemps et le voir jobber pour consolider le push de Sheamus serait vraiment très étonnant, même si ces deux là sont paraît-il très potes dans la vie et boivent du Gatorade ensemble après le boulot. Mais on se dit aussi que le méconnu Sheamus n’est pas peut-être pas l’adversaire idéal pour écrire une page glorieuse dans le livre d’or de Triple H à Mania. Non, HHH a besoin d’une feud épique et d’un adversaire prestigieux, s’il veut vraiment entrer dans la légende du PPV le plus populaire de la WWE. Et le Celtic Warrior ne lui offre ni l’un ni l’autre. Dès lors, on peut se prendre à rêver et se dire que le push de l’Irlandais pourrait très bien être sacrément renforcé dès dimanche, en cas de victoire contre son glorieux aîné, et que ça justifierait a posteriori son push stellaire de la fin 2009. The Game ayant l’air depuis peu plus enclin à jobber et se tenant un peu plus en retrait (c'est la première fois depuis WM 17 qu'il n'est pas dans un World Title Match à Mania!), l’hypothèse n’est pas totalement surréaliste.

 

 

Ce fan qui avait payé très cher sa place en ringside pour Wrestlemania 25 fait savoir sa déception aux deux protagonistes du main event.

 

 

 

Dernier métro pour Money In The Bank

 

Finalement Kofi en sera, ce que l’on prévoyait fortement. On a pourtant eu peur pour le néo-Ghanéen, qualifié sur le fil pour participer au Money In The Bank à Wrestlemania ce dimanche soir. Alors que ses petits copains gagnaient plus ou moins tranquillement le droit de participer à l’événement annuel que représente cette course à la mallette noire, Kofi semblait devoir rester sur le bord de la route, condamné à être jeté en pâture à Batista pour rassasier un Animal de plus en plus brutal. En effet, payant là son soutien à John Cena lors du Gauntlet Match l’ayant opposé à Vince McMahon, Kofi a été littéralement réduit en bouillie le 15 par un Batista des grands soirs: expéditif et violent, et d'autant plus enragé que Kingston l'a accidentellement fait saigner pendant le court combat. WWE.com a d'ailleurs mis en ligne une série de photos (en noir et blanc, l'image du sang étant proscrite) montrant Batista se faisant recoudre après le match. Peut-être fallait-il y voir une façon détournée de souligner le danger représenté par Kofi?

 

 

Et évidemment, malgré ce cas indiscutable de vivisection animale, Brigitte Bardot n'a pas jugé bon de réagir.

 

 

Mais dès la semaine suivante, Kofi a enfin eu la possibilité de rejoindre les neuf participants du MITB déjà connus (pour mémoire: Jack Swagger, Christian, MVP, Evan Bourne, Matt Hardy côté Raw, Kane, Shelton Benjamin, Dolph Ziggler et Drew McIntyre côté Smackdown). Malgré l’effroi de Jerry Lawler au moment de l’entrée sur le ring de Vladimir Kozlov, on a vite compris que la qualification de Kingston ne faisait guère de doute et le rapide combat, d'abord dominé par le Russe avant d'être conclu d’un Trouble of Paradise out of nowhere nous a finalement donné raison. Ce match a eu le mérite de confirmer que le mini push de Kozlov (que l'on avait cru déceler lorsqu’il a rétamé un Cena encore frais comme un gardon il y a deux semaines) n’était qu’un déjeuner de soleil, une aventure sans lendemain et qu’il est rapidement redevenu ce jobber de l’undercard que l’on connaissait à l’ECW, statut dont il aura bien du mal à se défaire vu les rosters surchargés de Raw et de SmackDown depuis la mort de l’Extreme Championship Wrestling. La lutte pour la midcard va redoubler d’intensité et on ne voit pas bien comment l’Ukrainien pourrait se dépêtrer de ce guêpier.

 

 

Vlad avait pourtant bien cru pouvoir échapper au Trouble in Paradise en rentrant la tête dans le cou comme une tortue.

 

 

Soulignons enfin la très correcte prestation de Jack Swagger, invité d’un soir à la table des commentateurs, pour assister au triomphe de Kingston. Avouons-le, il a plutôt été très à l’aise et nous a pas rabâché les oreilles avec son statut de All-American (une seule allusion, ce qui est une forme d’exploit), même si son souhait, avoué, de voir Kofi et non Kozlov remporter ce dernier match de qualification nous a légèrement surpris. Il n’est pas dans les habitudes d’un heel, surtout un heel arrogant comme Swagger, d’émettre un avis quant au choix de son adversaire: lorsqu’on est heel, on se fout de qui on va rencontrer puisque de toute façon, on est le plus fort et qu’on va défoncer tout de le monde.

 

 

Mon scénario rêvé, pour le Money in the Bank, ça serait qu'ils chopent tous la grippe A et qu'ils déclarent tous forfait!

 

 

La semaine dernière, à SmackDown, quatre des qualifiés au Money In The Bank s’échauffaient en se frittant entre eux, Matt Hardy étant associé à MVP pour faire face à Jack Swagger et Dolph Ziggler, dans un combat conclu par Mister Perfection, après un Zigzag (quel nom terrifiant) placé sur le pauvre MVP, dont les rêves de main event s’effacent un peu plus à mesure que le temps passe… ce qui n’est pas pour nous déplaire. Nous ne l’avons jamais caché, nous n’avons jamais été fans de ce personnage au gimmick insipide dont nous détestons par-dessus tout l'exaspérant ballin’. La séquence s’est en tout cas conclue sur l'image d'un Ziggler triomphant et sortant une échelle de sous le ring (il y en a toujours une au cas où, entre deux poubelles, un kendo stick, deux ou trois tables et quelques Hornswoggles réglementaires) pour aller chercher et serrer contre son cœur la mallette tant convoitée. Sauf que c’est dimanche soir, lorsque le ring sera composé de dix fauves enragés, qu’il faudra réaliser cet exploit, Dolphy, et connaissant la malice des bookers, si on t’a placé en haut de l’échelle vendredi dernier, tu as à peu près autant de change d’y parvenir à WM que Corinne Lepage d'apparaître au second tour de la prochaine présidentielle.

 

 

Dolph n'a rien compris aux règles: il tente de décrocher le panneau lumineux "Wrestlemania XXVI".

 

 

Une semaine plus tard, c'était au tour de Drew McIntyre de tenter le coup, mais il n'eut pas le temps de grimper au sommet: les neuf autres prétendants unirent leurs forces pour l'en faire chuter, vu que tout le monde déteste le chouchou du boss. Si tout ce beau monde était là, c'était pour un 5 vs 5 bookant les gars de Raw contre ceux de Smack, comme un rappel de Bragging Rights. Pour la petite histoire, c'est encore le show bleu qui l'a emporté après un match sympa, marqué notamment par un extraordinaire combo saut directement sur le turnbuckle – souplesse arrière sur Evan Bourne exeécuté par Shelton Benjamin, qui muscle toujours son jeu au moment de Mania (d'ailleurs, d'après certaines mauvaises langues, si Shelton est toujours sous contrat à la WWE, c'est uniquement pour briller au MITB – après ce dimanche, il aura participé à cinq des six éditions du match!).

 

 

A l'insu de tout le monde, Shelton et Evan préparent une tactique démente pour s'emparer de la mallette.

 

 

Le final du combat vit naturellement tout le monde se précipiter sur le ring, avant que Drew ne se taggue en scrède pour allonger Christian pour le compte. Avant, donc, de se faire castagner par toute la meute. Une semaine plus tôt, le champion Intercontinental, persécuté par un Teddy Long revanchard, s'était déjà fait exploser la tête et la série d'invincibilité par l'Undertaker. Paradoxalement, tout cela ‑ sa qualification plus que difficile et douteuse, squash encaissé des mains du Taker, union sacrée des autres contre lui ce vendredi ‑ fait presque de lui un favori. On ne serait en effet guère étonnés de voir l’Ecossais réaliser un grand (ou un fourbe) MITB et ses difficultés récentes n’ont peut-être pour objectif que de nous endormir. Oui, on continue de croire que, malgré ses avatars récents, le push de McIntyre va se poursuivre en 2010 et que les bookers vont continuer de miser sur ce jeune talent. Pourquoi pas en le faisant se balader avec une chouette valise toute noire avec un contrat dedans?

 

 

Fayot! Fayot!

 

 

Cela dit, les deux autres principaux favoris (Christian et Kofi) sont restés plutôt discrets ce vendredi, le Ghanéen n'ayant même pas le temps de catcher dans le match à cinq contre cinq, et ne participant qu'à la baston générale, lors de laquelle il servit de partenaire à Bourne dans l'exercice "offrons à Kane l'occasion de porter un double chokeslam". Entre les sales journées de Drew et l'effacement de Christian et Kofi, la WWE fait ce qu'elle peut pour nous faire croire à l'égalité des chances de tous les participants…

 

 

 

 

– Eh M'sieu McMahon, on peut gagner, nous?

– Chut Matt, faut pas qu'on se fasse remarquer, s'ils se rendent compte qu'ils nous ont toujours pas virés, notre compte est bon!

 

 

 

ShowMiz face aux pitres associés

 

Autant l’avouer tout de suite, nous ne nous passionnons guère, et c’est un doux euphémisme, pour cet affrontement entre ShowMiz et Morritruth. Le combo John Morrison – R-Truth ne nous paraît pas du niveau de celui que forment le Big Show et le Miz. Loin de nous l’idée de dénigrer le niveau technique des deux faces mais il y a selon nous, au niveau du charisme, de la capacité à balancer une promo de feu et du potentiel pour la suite, plusieurs divisions d’écart entre les deux Tag Teams. Et les efforts des deux Faces en promo ce vendredi n'y ont rien changé.

 

Le Shaman of Sexy est d’ailleurs de ce point de vue une sorte d’énigme. Doué in ring, beau gosse au corps sculptural sans pourtant ressembler à un bonhomme Michelin shooté aux stéroïdes, doté d’une dentition à peu près aussi blanche que la peau de Sheamus, Morrison a tout pour s’imposer au sein de la WWE. Tout sauf une petite qualité qui fait la différence entre le main eventer habitué aux PPV et le midcarder certes talentueux, mais à l’horizon bouché par plus fort que lui : le charisme, le micskill, la capacité à transcender la rédaction des Cahiers du Catch. La comparaison avec son ancien partenaire de Tag Team, The Miz est d’ailleurs assez parlante. Des deux ex-acolytes, Morrison est certainement le plus doué entre les cordes. Si Mister Awesome est loin d’être ridicule sur un ring, il n’y a cependant pas photo entre les deux hommes. Et pourtant, c’est aujourd’hui The Miz qui truste les honneurs et se pavane avec trois ceintures sur les épaules et autour des hanches, tandis que The Friday Night Delight en est à jobber avec une sorte d’idiot du village, l’aussi sympathique qu’irritant R-Truth. Morrison le heel péteux était excellent, Morrison le face niais est quelconque.

 

 

Génial! Un remake du remake de Deux Flics à Miami!

 

 

A propos de son comparse aussi, notre réaction a tendance à être épidermique, nous en convenons volontiers. Pour faire simple et pas trop long, tout nous déplait chez lui. Son gimmick de gentil rappeur bidon, son thème d’entrée insupportable et qui nous fait relativiser notre opinion initiale sur le Lipdub des Jeunes Pop, et son catch. Oui, son catch aussi. R-Truth est certes capable de quelques mouvements impressionnants, mais il lui manque ce petit quelque chose, le truc en plus qui permet de prétendre à plus haut dans la carte. Ses mouvements les plus spectaculaires (la roue et l'esquive en grand écart) ne font pas avancer le schmimblik. On croirait voir Kelly Kelly et non un dangereux compétiteur. Et avec la meilleure volonté du monde, on a du mal à comprendre en quoi son Lie Detector est si dévastateur… Peut être manque-t-il de capacité à savoir gérer ses temps forts et faibles pendant un combat? Sur un ring, Truth donne toujours l’impression d’être à donf’, et cette mauvaise gestion du rythme fait de lui, au bout du compte, un athlète assez pénible à voir évoluer. Par charité, on n’évoquera pas les talents d’acteur du personnage (heureusement, un vigile irascible a flingué Pretty Ricky), ni le contenu de ses promos. A la table des commentateurs lundi dernier, aux côtés du Big Show pour commenter le match entre The Miz et John Morrison (remporté par ce dernier), il a enchaîné les platitudes et les lieux communs, ce qui était d'autant plus affligeant que le Show était dans un très grand soir, déroulant une facilité au micro assez bluffante. Des semaines de Miz et des mois de Jericho, ça vous transforme son homme.

 

 

– Show, t'es gros!

– Voici une pique d'une sidérante originalité, sans doute échafaudée au cours de l'une de ces stimulantes soirées que ton comparse et toi-même consacrez régulièrement à l'élaboration de flèches de Parthe à la précision sans pareille!

– Heu… T'es gros!

 

 

Autant dire que Morritruth, équipe montée à la va-vite et qui a pour seul fait d’armes un squash de ShowMiz organisé à point nommé pour les rendre un minimum crédibles (leur triomphe de ce vendredi, ne l'oublions pas, est consécutif à une nouvelle disqualification), a du mal à nous convaincre. Que s’est-il passé en deux semaines ? Rien ou presque. Un match entre le Miz et JoMo, avec le très original storytelling des "deux anciens partenaires de tag team se foutent sur la tronche tandis que les deux autres sont en ring side". Morrison a vaincu le Miz, Big Show s’est embrouillé avec Truth en ring side avant de plier face au Shaman of Sexy, et puis c’est tout. MorriTruth sort bien over de la soirée, et même de la semaine si on consent à admettre que leur promo de vendredi a été passable. Reste qu'on est à peu près persuadés que Truth et Morrison vont se faire défoncer à Mania. Il faut dire que le nombre élevé de matchs ce dimanche et la spécificité du MITB font que le milieu / haut de la carte du roster WWE est déjà bien booké et que les solutions pour présenter une équipe tenant la route n’étaient pas légion. Tant qu’à faire, on aurait pu pusher un peu la Hart Dynasty, une vraie tag team pas ridicule sur un ring… mais elle a été sacrifiée lors du Smackdown du 19, jobbant rapidement à Morritruth.

 

 

Désolés les gars. On vous filerait bien une ceinture ou deux, mais on en a à peine assez pour nous.

 

 

L'upcard est traité dans le post suivant, stay tuned! Demande expresse à ceux qui commenteraient ce post en connaissant les résultats de Mania: merci de ne pas spoiler au moins jusqu'à mercredi, Mania c'est long et faut laisser aux gens le temps de le voir. Gracias!

 

 

Six heures du mat, dans la nuit de dimanche à lundi. Ivre de bière et de fatigue après avoir regardé l'intégralité de Wrestlemania, ce gentil membre du CDC Universe est sur le point de commettre la plus grave –  et la dernière – erreur de sa vie en spoilant les résultats.


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