Chambres d’enregistrement

Certains signes précèdent certains événements.
Cicéron

 

Il n’aurait pu en aller autrement: à l’instar du Royal Rumble, Elimination Chamber a été conçu comme une importante étape de la tortueuse Road to Wrestlemania bien plus que comme un pay-per-view auto-suffisant. Il a parfaitement atteint son but, puisque le menu de Mania semble désormais connu, à deux-trois matchs près. Retour sur une soirée dédiée au buildup du show de l’année.

 

 


J’en fais le serment, je gagnerai à Wrestlemania Croix Croix V Bâton!

 

 

Review d’Elimination Chamber


Certains signes précèdent certains événements.
Cicéron

 

Il n’aurait pu en aller autrement: à l’instar du Royal Rumble, Elimination Chamber a été conçu comme une importante étape de la tortueuse Road to Wrestlemania bien plus que comme un pay-per-view auto-suffisant. Il a parfaitement atteint son but, puisque le menu de Mania semble désormais connu, à deux-trois matchs près. Retour sur une soirée dédiée au buildup du show de l’année.

 

 


J’en fais le serment, je gagnerai à Wrestlemania Croix Croix V Bâton!

 

 

Review d’Elimination Chamber

 

Les images sont éloquentes: la retransmission d’Elimination Chamber s’est conclue non pas sur Chris Jericho se mirant dans son tout nouveau titre de World Heavyweight Champion, mais sur celle de Shawn Michaels, impassible, debout au-dessus de l’Undertaker. Manière de souligner que le ppv de ce dimanche était là avant tout pour éclaircir la situation en vue du Grandaddy of them all. Après avoir volé le show l’année dernière, le bourreau des cœurs et le fossoyeur des âmes remettront donc le couvert à Mania 26. Autres événements marquants de cette soirée: la prévisible conquête du Graal par Jericho, qui ouvre la voie à un match avec Edge à Mania, et le screwage de Cena par McMahon et Batista, ce qui nous emmène tout droit à un match pour le titre WWE entre les deux stéroïdés. Un peu plus bas dans la card, on a vu Mysterio éliminer CM Punk et Ted DiBiase trahir Randy Orton. Autant de feuds en jachère qui trouveront très vraisemblablement une scène à leur mesure dans un peu plus d’un mois à Phoenix.

 

 


Si vous voulez que votre perroquet s’endorme, faites l’obscurité dans sa cage.

 

 

Entre l’Elimination Chamber Match de Raw, qui ouvrit la soirée, et celui de Smackdown, qui la conclut, il y eut quand même trois combats secondaires dont nous nous empressons de dire quelques mots avant qu’ils ne s’évaporent définitivement de notre mémoire. Un seul de ces trois matchs avait été prévu à l’avance: le IC Title Match entre le tenant Drew McIntyre et Kane. Entre un jeune ultra-pushé invaincu depuis son arrivée et l’éternel jobber, l’issue ne faisait guère de doute. L’enjeu se situait ailleurs: il s’agissait pour McIntyre, qui avait jusque-là vaincu seulement des catcheurs moins costauds que lui (R-Truth, Finlay, Morrison et, heu, Jimmy Wang Yang), de prouver qu’il était capable de tenir la dragée haute à un vrai big man. Si ce match de brawleurs n’atteignit jamais les sommets, il fut quand même relativement intense et Drew montra, à défaut d’un arsenal de prises à la Chris Benoit, une bonne dose de vice et de brutalité. Les autres catcheurs ont des « prises intermédiaires », qui ne sont pas des prises de finition mais leur permettent d’affaiblir leur adversaire (le Boom Drop de Kofi, le DDT depuis les cordes d’Orton, le Sidewalk Slam de Kane, le Lionsault de Jericho, le Ballin’Elbow de MVP etc); Drew a le terrible « coup de pouce dans l’œil ». C’est déjà en éborgnant à moitié John Morrison qu’il l’avait battu pour lui prendre son titre. Il a recommencé la manœuvre sur Kane, lui enfonçant son œil de verre directement dans le cerveau, avant de le finir de son « Double Underhook DDT » qui a enfin reçu un nom officiel, à savoir le « Future Shock ». Drew est bien fait de sa personne, il a un rictus estampillé heel et catche naturellement comme une crapule, mais il lui manque pour l’heure LA feud qui le mettra vraiment over, et ce n’est pas Kane (dont il était encore le partenaire en tag team le 9 octobre dernier contre Matt Hardy et R-Truth) qui la lui fournira.

 

 


Et là, dans un délire, Kane fait une slingshot plancha.

 

 

On s’était plaint l’année dernière de voir plusieurs ppv sans la moindre présence féminine. Au vu de la parodie de match entre McCool et James au Royal Rumble puis de l’imbroglio de ce dimanche, on se demande si ça ne valait pas mieux… Dimanche, donc, Maryse et Gail Kim devaient enfin régler cette histoire qui s’éternise de titre vacant des Divas. Les deux Canadiennes se rencontraient d’abord dans le vestiaire, pour une scène dont seuls nous autres francophones avons vraiment pu savourer tout le sel. La Québecoise alpaguait l’ex-star de la TNA et lui disait des conneries en français de la Belle Province avant de la jouer gentille copine en anglais… mais Kim faisait alors valoir sa moitié canadienne pour répliquer dans un français plus académique: elle savait que Maryse lui disait des crasses toutes ces semaines, et allait lui éclater sa jolie gueule pas plus tard que tout de suite! Mazette!

 

 


Ca t’en bouche un coin, hein pétasse? Et maintenant, je vais te vanner en coréen, pour que ma terrible vengeance soit complète!

 

 

Une fois dans le ring, alors que les deux filles allaient en venir aux bourre-pifs, survint un imprévu: probablement sur instruction de notre McOcee nationale, dont le passe-temps préféré est de larder de coups de couteau sa figurine de Maryse tout en priant devant son poster de McCool, la déesse ex-machina Vickie Guerrero nous pria de l’excuser, ordonna de remettre le très attendu Maryse-Kim à quelque Raw ultérieur et remplaça la finale annoncée par un tag team match forçant les deux adversaires à collaborer face à la team Flawless, à savoir le lévrier afghan McCool et le caniche nain Layla. Celles-ci arrivaient tout sourire, Gail commençait dans le ring, se faisait punir, rampait vers Maryse, recevait en guise de tag une tarte dans la gueule (ce qui aurait dû faire de Maryse la femme légale, soit dit en passant) et se faisait breaker la Faith, pour une victoire des chipies du vendredi. Dans la foulée, Maryse achevait ce qu’il restait de Gail de son French Kiss. L’affaire n’avait duré que quelques minutes, mais ça en dit long sur la confiance que la WWE accorde à ses filles. Au Rumble, au lieu d’un match bien stiff entre McCool et James, on avait eu droit à une séquence d’entartage mettant en présence toutes les demoiselles face du roster, histoire d’aguicher le mâle; cette fois, on a eu quatre divas au lieu de deux, probablement là aussi afin de montrer plus de chair fraîche aux spectateurs.

 

 


Hmm, sluurrrrrrp.

 

 

Ce booking de dernière minute, le Miz et MVP commencent à en avoir l’habitude. Ils avaient déjà incarné la cerise du gâteau rumblien il y a trois semaines. Rebelote ce dimanche, avec un nouveau US Title match annoncé en plein pay-per-view. Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt? La WWE craignait-elle que des gens refuseraient d’acheter le ppv en apprenant qu’un Miz-MVP était sur la carte? Cette décision paraît d’autant plus étrange qu’il n’y avait que quatre matchs initialement au programme, soit bien peu pour un ppv. Bon, l’idée est sans doute que « tout peut se passer à un ppv » et qu’en achetant le prochain, on pourrait bien être surpris en cours de visionnage…

 

 


– T’as un truc prévu à Mania, Miz?
– Non.
– Moi non plus, mais prends tes fringues de combat quand même, on sait jamais.

 

 

Le meilleur moment des promos pré-match a sans doute été la mention par le Miz de son futur « protégé » dans le cadre de nXt, Daniel Bryan. Heureusement, la WWE ne nous a pas trop pris pour des cons sur ce coup-là, en admettant à demi-mot que l’ex Bryan Danielson (le subtil changement de nom est sans doute dû à des préoccupations d’ordre tradermarko-mercantile) était une légende sur le circuit indy. Cette association entre Danielson, souvent considéré comme le meilleur catcheur du monde, et le Miz, est celle qui a fait couler le plus de bile dans l’IWC, sur le thème « quelle honte, la WWE fait d’un catcheur médiocre issu de la real-tv le mentor du génial Danielson?! » A en croire pas mal de posteurs sur divers sites et forums, ce serait l’équivalent de Steevy schoolant Eminem. On en reparlera plus longuement dans les chroniques nXtiennes à venir, mais il nous semble que, ici, la voie choisie soit la bonne: Miz, excellent orateur, est apparié à Bryan, combattant d’exception. Le combo de la parlote et de la castagne est précisément l’essence du catch, et on fonde de grands espoirs sur ce couple-là, d’autant que le Miz a dû récemment libérer un djinn d’une lanterne, tant tout ce qu’il touche se transforme en or. Il fait un US Champion plus que crédible; il a su, dans un style proche de Jericho mais portant sa marque personnelle, booster sa tag team avec le Show, et chacune de ses apparitions déclenche des réactions bruyantes. Ce dimanche, c’est évidemment avec l’appoint du Knockout Punch de son complice qu’il s’est imposé dans un combat qui aurait été rapidement oublié… mais sa vista insolente s’en est encore mêlée. Figurez-vous qu’il a réussi à s’ouvrir le front en mettant un coup de boule à MVP! Du coup, il a fini la gueule en sang, tenant sa ceinture au-dessus de la tête, les yeux exorbités pulsant dans un visage dégoulinant d’hémoglobine, comme un vrai champion du passé. Dans une soirée où les deux Elimination Chamber matchs ne provoquèrent presque aucun saignement, c’est encore le Miz qui a donné satisfaction à la foule d’animaux scandant We Want Blood dans le public.

 

 


ADRIAAAAN!!!

 

 

Les deux Elimination Chambers avaient été bookées différemment, ce qui est plutôt astucieux. Dans le premier, celui de Raw, les six hommes ont eu le temps d’entrer en action avant la première élimination; dans le second, celui de Smackdown, les deux premières éliminations sont survenues alors que trois candidats patientaient encore dans leur box… Globalement, le match de Smackdown, comme il fallait s’y attendre, fut bien plus intéressant que celui de Raw. Ce dernier eut pourtant ses bons moments, notamment l’entrée furieuse de Randy Orton, son alliance initiale avec DiBiase et la trahison de celui-ci à la suite d’une nouvelle intervention malencontreuse de Cody Rhodes. Mais on pourra émettre quelques réserves sérieuses quant au sort réservé à Sheamus. Voici un homme présenté comme une force invincible, qui prend Raw d’assaut, chope le titre WWE au nez et à la barbe de tout le monde, le conserve contre Cena puis contre Orton… et voilà qu’il subit enfin un tombé, ce qui se produit sur un « simple » Pedigree. Au temps pour sa streak invincible (car tout le monde a oublié ses matchs perdus contre Goldust et Shelton). La situation rendait pourtant possible une élimination moins dégradante, par exemple la combinaison des prises de finition de plusieurs adversaires. Mais non, de même que Kozlov l’an dernier (qui subit son premier tombé à la WWE lors de l’Elimination Chamber de Smackdown à No Way Out, sur un Last Ride de l’Undertaker, avant de dégringoler dans la card encore plus vite qu’il était monté), Sheamus a perdu comme un catcheur lambda. Espérons pour lui qu’il n’est pas parti pour une trajectoire aussi calamiteuse que celle du bon Vlad.

 

 


– Merde, j’aurais juré que Cena était dans ce box!
– Haha, you can’t see me avec tes petits yeux rouges d’albinos!

 

 

Les gros spots du match auront probablement été la séquence de torture infligée par Orton et DiBiase à Kingston (la tête prise dans la grille, les jambes dans un Boston Crab) et le DDT depuis les cordes d’Orton sur Triple H. Cette attaque bien spectaculaire a ensuite été mise en avant pour expliquer l’abandon du Game face à Cena dans le final (mais ça ne l’avait pas empêché de pedigreeser victorieusement Sheamus entretemps…). Pour le reste, ce ne fut pas toujours très fluide, mais le finish allait tout sauver. Après l’élimination de Ted (par Kofi) et de Kofi (par Sheamus), Hunter éliminait le champion. Cena se précipitait sur Trips et plaçait sont STF pour la gagne, après une vingtaine de secondes de résistance. Sauf erreur (mais on compte sur les encyclopédies qui nous lisent pour rectifier le cas échéant), c’est la première fois qu’on voit Triple H abandonner depuis Wrestlemania 22, en avril 2006… face à ce même John Cena. Qui plus est, Trips semble bien parti pour ne pas être dans un Title Match à Mania cette année…Même s’il ne faut jamais dire jamais avec ce bestiau, peut-être a-t-il enfin entendu la lassitude des foules vis-à-vis de son booking, et s’apprête-t-il à reculer progressivement dans la card?

 

 


Haha, elle est bien bonne! Non, sérieusement, à Mania, je m’incruste dans les title matchs WWE et WHC et je les gagne tous les deux, avant de remplacer Shawn pour briser la streak du Taker.

 

 

Quant à Cena, il a ressenti après sa victoire ce que ressentent les victimes des hyènes casheuses des contrats Money in the Bank: il est beau mon titre, il brille, je vais le mettre au-dessus de la chemin… hé mais oh c’est qui lui attends oh aïe non mais ça va pas hein quoi qu’est-ce qu’il y a meeeerde j’ai paumé mon titre. Cette fois, c’est un Vince à la démarche de plus en plus désarticulée, semblable à une figurine Gi Joe prise d’épilepsie, qui vint lui annoncer la bonne nouvelle: il irait bien à Mania en tant que champion… à condition de battre Batista là maintenant tout de suite. Et l’Animal, formidable dans son nouveau rôle de heel qui lui sied tellement plus que celui de Face contrit qu’il a arboré pendant des années, s’empressa de venir le dégommer.

 

 


Le secret de l’équilibre de Batista, c’est ses chaussures de ski.

 

 

On reproche souvent à Cena son manque de selling et son côté Superman. Tellement souvent que le pauvre a eu à cœur, cette fois, de paraître complètement groggy avant l’irruption de Batista sur le ring. Cena chancelait, Cena tournait de l’œil, Cena s’appuyait sur les cordes pour ne pas s’effondrer… Tout cela est fort beau, mais le bon John n’avait pas souffert tant que ça dans la Chamber. Il n’avait encaissé aucun finisher adverse, et hormis le coup de barre de fer de DiBiase, dont il avait amplement eu le temps de se remettre, rien de sérieux ne lui était arrivé. Voir Cena, l’homme de fer, souligner si lourdement son extrême fatigue, ne fut pas beaucoup plus satisfaisant que de le voir exploser de puissance alors qu’il vient de recevoir une correction, comme nous l’avons déploré à de nombreuses reprises, par exemple ici. Oui, on est exigeants avec le bon John, mais peut-on ne pas l’être à l’égard du visage buté de la WWE?

 

 


Bon, je vais reprendre la méthode Stanislavski à zéro.

 

 

Quoi qu’il en soit, Batista est désormais champion WWE, contrepartie de son soutien à Vince dans sa guerre contre Bret Hart. Nul doute que jambe cassée ou non, le vieux cabotin rose et noir reviendra d’ici Mania pour faire de la confrontation Batista-Cena une sorte de match par procuration entre lui-même et McMahon, on en reparlera en temps voulu. En attendant, big up à ce booking rétrospectivement très logique mais qu’on admet n’avoir pas vu venir, trop occupés à échafauder des scénarios voyant Batista bombardé dans un Title Match à la veille de Mania…

 

 


– Chef… Et si c’est votre beau-fils Triple H qui avait gagné la Chamber, vous m’auriez aussi offert un title shot immédiat?
– Tu sais ce que c’est ton problème, Dave? Tu réfléchis trop.

 

 

Entre deux matchs, on a aussi eu un drôle de segment, lancé par une promo de l’impeccable William Regal. Venu promouvoir nXt (il sera l’un des « pros » chargés de cornaquer les rookies), le vétéran humilia le public d’un superbe et so british « such wonderful people! » en réplique à leurs « What » débiles, avant d’être interrompu par Edge, venu gratter un peu de cheap pop. Et là on dit attention Edge! Tention! Le face turn de l’opportuniste ultime ne doit jamais être total. Rien ne serait plus décevant que de voir cette vieille ordure d’Edge faire acclamer l’équipe de foot du patelin où se tient le show ou parler au nom du « WWE Universe ». Or on n’en fut pas loin, quand Edge plaça le traditionnel « Pff, Regal, les gens s’emmerdent en t’écoutant, qu’est-ce que t’es chiant! » Quand une star Face du calibre d’Edge déclare ça dans la gueule d’un midcarder heel à la Regal, la foule hurle sa joie, évidemment. Sauf que d’une, c’est pas vraiment dans le caractère d’Edge que de se préoccuper du public et, de deux, Regal était en train de parler du nouveau programme de la WWE, rien de moins. Pas exactement le genre de truc à propos duquel il semble avisé de déclarer que tout le monde s’en cogne…

 

 


– Heu, j’ai été pas très corporate, c’est ça?
– Je le crains, mon ami. Pour te rattraper, tu vas être intégré à nXt, où tu vas t’occuper de notre rookie trisomique et coprophage.

 

 

Quoi qu’il en soit, Edge, était là pour nous dire qu’il ferait une grande annonce le lendemain à Raw, à savoir le choix de son adversaire de Mania. Ah, et tant qu’il était là, il allait spearer Regal, ça fait plaisir et ça coûte rien.

 

 


Enfin mon grand retour en pay-per-view!

 

 

La partie de castagne de Smackdown aurait pu connaître une tout autre tournure, puisque l’Undertaker a failli nous faire une Jeff Hardy, mais hors kayfabe: à son entrée, sa pyro lui a réellement sauté à la gueule! Jamais le cadavre, furieux et crâmé, n’avait rallié le ring aussi vite. Et si on faisait ça à chaque fois, histoire d’accélérer ses interminables marches funèbres? En tout cas, le Phenom survivait aux flammes et le match voyait donc l’affrontement de six catcheurs: trois très grosses stars de la WWE (Undertaker, Jericho, Mysterio), deux jeunes gars voués aux premiers rôles au cours des années à venir (CM Punk et John Morrison) et un jobber qui s’était retrouvé là par hasard (R-Truth). Truth fut évidemment le premier à jarter, œuvre de Punk qui en profita pour placer encore quelques perles dont lui seul a le secret au micro. Sortons du lot cette citation classique de Rohrschach, des Watchmen, qui avait prononcé ses mots au moment de son incarcération dans un pénitencier rempli de criminels qu’il avait fait arrêter, et qui se faisaient une joie de lui faire la peau: « C’est pas moi qui suis enfermé ici avec vous, c’est vous qui êtes enfermés ici avec moi! » (voici ce que ça donne dans le film). Punk, qui connaît ses classiques, n’a pas manqué l’occasion de rendre hommage à ce personnage mythique, l’un des rares dont la rectitude morale égale celle du gourou straightedge.

 

 


Bon, restez là le temps que je m’occupe de Fozzymandias.

 

 

Truth éliminé, Mysterio entrait en scène et finissait par disposer de Ciaime juste avant l’ouverture de la cage suivante. La feud est lancée, et si l’on a de sérieux doutes sur le répondant que Mysterio pourra offrir au micro, il est sûr que dans le ring, ça va joliment dépiauter, et on s’en pourlèche d’avance nos babines mal rasées. Suivit Jericho, ce qui nous offrit une redite des brillants Jericho-Mysterio de l’an dernier (dont on avait justement eu un premier aperçu à l’Elimination Chamber de Raw à No Way Out 2009), avant que Morrison se joigne à la mêlée. Quelques mots à son sujet: dix jours plus tôt, à Smackdown, il avait été forcé de quitter le ring sur blessure à la jambe droite; la même blessure l’avait encore contraint à l’abandon la semaine suivante; on était donc nombreux à s’attendre à ce qu’il ne puisse combattre et que Michaels, d’une façon ou d’une autre, prenne sa place. Mais non, rien de tel n’arriva et JoMo se battit en pleine possession de ses moyens, même si vers la fin du combat, il vendit une fois une douleur à cette satanée jambe droite. Alors, pourquoi toute cette histoire de blessure? Peut-être bien pour berner les smarks qui trainent sur le net…

 

 


Toujours aussi compliqué de passer la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.

 

 

C’étaient les moments les plus jouissifs du combat, qui voyaient notamment Jericho, pris d’une sainte terreur, se réfugier dans l’un des box, de crainte de subir les foudres du Taker. Ce fut absolument hilarant, notamment quand le croque-mort tapa poliment à la porte, à la Grand Méchant Loup demandant aux petits cochons de le laisser entrer. C’est l’une des composantes du génie de Jericho, cette capacité à prendre un air paniqué et de se conduire comme un mec lambda soudain plongé dans un combat de catch: cette tentative de se planquer dans le box, puis d’en sortir dans le dos du Taker avant de revenir se planquer en courant au moindre mouvement de celui-ci, ce fut du grand art comique!

 

 


– La Mort vient te chercher, petit homme! Suis-moi!
– Non! Partez! C’est pas moi, vous vous êtes gouré, c’est le box de Mysterio!

 

 

JoMo quant à lui réussissait une très belle perf, se payant le luxe d’éliminer Mysterio et de faire péter les dents du Taker d’un somptueux chuck kick avant de succomber à un chokeslam. Jericho et le Taker restaient donc en lice, et Shawn Michaels n’avait toujours pas fait son apparition. Celle-ci, survenue après sept minutes de duel Jericho-Taker, ne surprit probablement pas grand-monde. Le plus choquant est que Michaels soit sorti de sous le ring, comme un vulgaire Hornswoggle!

 

 


Parce que vous pensiez qu’on l’avait pris dans la DX pour sa conversation?

 

 

La suite était inévitable. Sweet Chin Music sur le Taker, qui ne s’en relèvera pas (il ne s’en relève qu’à Wrestlemania), cover de Jericho, qui devient champion du monde et s’enfuit, incrédule, tandis que Shawn, impassible, contemple sa Némesis au sol. Exactement la même scène que celle vue au Royal Rumble 2009 entre Edge et les frères Hardy, soit dit en passant.

 

 


Et après tu viens me mettre ton pied sur le genou que je fasse semblant de te cirer les pompes, comme les footeux après un but!

 

 

Au final, un show qui connut des longueurs et des faiblesses de booking mais qui remplit globalement très bien son office: plusieurs excellents moments et le lancement ou l’approfondissement de cinq feuds majeures qui seront réglées à Wrestlemania (Cena-Batista, Jericho-Edge, Michaels-Undertaker, Punk-Mysterio, Orton-DiBiase). Restent à caser Sheamus, Triplache et toute la bande des high flyers (tous dans le Money in the Bank, hop!) et on sera bons pour un Wrestlemania plus qu’appétissant!

 

 


Ha, la vieille hallu.

 


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