Lost in Transition

«Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours.
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours.»
Lamartine

 

Avouons-le, ce SmackRaw est bien loin de nous avoir enthousiasmé et c’est un euphémisme. Le temps a semblé vouloir suspendre son vol, laissant les feuds en cours dans une sorte de déshérence un peu curieuse. Un peu comme si les bookers avaient appuyé sur la touche « pause ». En signe de protestation et de représailles, la Redac’ des Cahiers du Catch a décidé de faire la grève de la nalyse longue et pointue. Mais, bienfaits du sarkozysme, nous sommes nous aussi astreints au service minimum et notre cahier des charges nous empêche de vous priver de compte-rendu.

 


Bande de gauchistes fainéants, chantres de l’anti-France considérant que tout se vaut, adeptes de sous-cultures abêtissantes, vous qui avez plongé votre pays dans les profondeurs de l’assistanat organisé, dans des abysses d’individualisme hérités des années post-68, votre réaction n’est que le symbole d’une gauche en perte de vitesse qui se réfugie dans le sarcasme et la petite phrase facile plutôt que de participer de façon responsable au redressement d’un monde en crise.

 

Analyse de Smackdown du 6 novembre et de Raw du 9 novembre


«Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours.
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours.»
Lamartine

 

Avouons-le, ce SmackRaw est bien loin de nous avoir enthousiasmé et c’est un euphémisme. Le temps a semblé vouloir suspendre son vol, laissant les feuds en cours dans une sorte de déshérence un peu curieuse. Un peu comme si les bookers avaient appuyé sur la touche « pause ». En signe de protestation et de représailles, la Redac’ des Cahiers du Catch a décidé de faire la grève de la nalyse longue et pointue. Mais, bienfaits du sarkozysme, nous sommes nous aussi astreints au service minimum et notre cahier des charges nous empêche de vous priver de compte-rendu.

 


Bande de gauchistes fainéants, chantres de l’anti-France considérant que tout se vaut, adeptes de sous-cultures abêtissantes, vous qui avez plongé votre pays dans les profondeurs de l’assistanat organisé, dans des abysses d’individualisme hérités des années post-68, votre réaction n’est que le symbole d’une gauche en perte de vitesse qui se réfugie dans le sarcasme et la petite phrase facile plutôt que de participer de façon responsable au redressement d’un monde en crise.

 

Analyse de Smackdown du 6 novembre et de Raw du 9 novembre

 

Crise de flemmardise aiguë? Manque d’inspiration manifeste? Pause stratégique afin de repartir dès la semaine prochaine sur les chapeaux de roues? Nous n’aurons sans doute jamais la réponse, mais une chose est sûre, l’équipe créative de la WWE ne s’est pas foulée le weekend dernier et les bookers se sont contentés de nous offrir deux shows de transition limite soporifiques malgré quelques maigres promesses de lendemains qui chantent. D’ailleurs, croyez-le ou non, mais McOcee a dû recourir à des trésors d’imagination pour rester éveillée devant SmackDown et Raw… Bon, elle met cela sur le dos de la qualité du contenu, oubliant d’évoquer son âge avancé qui ferait passer Mae Young pour une fringante gamine, mais reconnaissons qu’il fallait être motivé pour garder sourire et entrain.

 


L’instant précis où Axl a retrouvé sourire et entrain.

 

 

Transition, voila qui semble être l’expression idéale pour désigner le dernier SmackRaw en date. Entre les lutteurs errant dans une sorte de no man’s land catchesque, les feuds qui démarrent mais qui ont encore du mal à nous tenir en haleine, un guest host dont on a de plus en plus de mal à comprendre le rôle et, disons le, l’intérêt, et des catcheurs dont on ne sait plus très bien à quelle brand ils appartiennent, il y avait de quoi être perplexe devant son petit écran…

 


S’il y a bien un truc que l’Undertaker ne supporte pas, c’est un nœud de cravate raté.

 

 

Chris Jericho doit avoir une constitution hors du commun et nous commençons à prendre très au sérieux ce qu’il dévoilait il y a peu en interview, sur le ton de la plaisanterie. Sa jeunesse canadienne, passée à picoler de la mauvaise vodka dans les rues de Toronto par -30º en plein hiver, a fait de ce mec un véritable mutant insensible à la douleur et à l’effort. Une sorte d’Undertaker mais en vrai. C’est la seule explication rationnelle que nous avons trouvée pour expliquer cette capacité à enchainer les shows sans accuser le coup physiquement. Si certains acteurs de la WWE souffrent aujourd’hui d’être perdus entre deux feuds, Chris, lui, parait égaré dans une faille spatiotemporelle qui le balade en permanence de SmackDown à Raw et qui lui fait enchainer les combats à un rythme de France qui se lève tôt. Alors que vendredi reposait sur ses épaules l’intérêt de sa confrontation verbale avec le Taker dont les promos sont de plus en plus convenues et de moins en moins crédibles (depuis le temps, plus une âme ne devrait être disponible au sein du roster, tombées qu’elles devraient être dans l’escarcelle du Phénom…), il se retrouvait une fois de plus en première ligne dès le lundi suivant, en compagnie de son géant de partenaire, pour affronter les deux pitres de la DX. Et comme ses apparitions s’enchainent aussi vite que les boyfriends dans le lit de Paris Hilton, on le retrouvera contre le mort-vivant vendredi avant le voir combattre la DX et Cena – Taker (qui lui aussi est appelé à faire des heures supp), cette fois-ci aux côtés du Big Show… On frôle l’overdose.

 

 


Tu quoque, Redac’?

 

 

Entendons nous bien, nous sommes les premiers à kiffer comme des malades les promos de Y2L, ses combats, ses mimiques et autres rictus qui feraient passer Robert de Niro pour un acteur de seconde zone, mais il faudrait que la WWE comprenne que trop de Jericho risque de tuer le Jericho, pour reprendre l’analogie si chère aux économistes proches du pouvoir conservateur. Et puis, avouons-le, il y a une part d’égoïsme dans notre propos. Imaginez que Jericho se blesse sérieusement pour cause de surcharge de combats. Voila une hypothèse effrayante, capable à elle seule de remettre en cause l’implication et la motivation de la Redac’ des Cahiers du Catch.

 

 


L’Undertaker est pris d’un doute. Est-ce que cette coiffure « oreille de cocker » est assez dark?

 

 

Parmi les superstars perdues entre deux feuds, on avoue avoir un peu de mal pour ce pauvre CM Punk. Voilà quelqu’un qui tutoyait les sommets depuis des mois, qui avait goûté au titre suprême, nous avait tenus en haleine pendant des semaines à l’occasion de son épique feud contre Jeff Hardy et avait parfaitement tenu son rôle dans la poussive storyline l’ayant opposé à l’Undertaker. Et le voilà donc, disions-nous, subitement, brutalement voire sauvagement ramené au rang de banal midcarder que l’on oppose à ce benêt de R-Truth. Et comme une humiliation n’arrive jamais seule, il fallait bien évidemment qu’il soit pinné par ce bon Truth.

 

 


Et comme toute les premières fois, putain, ça fait mal.

 

 

On nous objectera peut être que «oui mais bon, pendant ce temps-là, sa feud contre Scott Armstrong, arbitre corrompu et pleutre de son métier, ben elle continue». Certes, mais cela nous paraît un peu court lorsque l’on connait le talent de notre straightedge préféré, et cette dégringolade subite dans la carte de la WWE nous déplait fortement. Souhaitons là provisoire. Mais pour être très honnêtes, la rumeur qui voudrait que CM soit secondé par un Festus guéri de sa dépendance aux médocs par la grâce du Punk Clean ne nous dit rien qui vaille.

 

Dans la catégorie des feuds qui ont du mal à décoller malgré un potentiel évident et dont les développements nous ont laissés sur notre faim le weekend dernier, le cas Batista-Rey mérite quelques lignes. Mais pas plus, vu qu’il ne s’est pas passé grand-chose. Voila en effet une storyline qui, même si elle ne brille pas par son originalité (on était deux potes, un peu comme des frères, mais maintenant on ne s’aime plus et on se tape sur la gueule), a connu à notre humble avis un substantiel ralentissement vendredi dernier alors qu’elle ne demandait qu’à monter en puissance tranquillement jusqu’à leur affrontement programmé à Survivor Series. Au lieu de quoi, nous avons dû nous contenter de deux pauvres entrevues croisées menées de main de maître par l’inénarrable Josh Matthews, dont les talents d’intervieweur feraient presque passer Laurence Ferrari pour une journaliste pugnace, limite insolente. Aucune confrontation directe à se mettre sous la dent, ni verbale ni physique, et du coup, c’est tout le turn de l’Animal qui patine tandis que nous restons une fois de plus sur notre faim, nous contentant d’un affrontement Batista vs. Matt Hardy, victime collatérale de la feud et d’un curieux Mike Knox vs. 619 dont le seul intérêt semble être le message subliminal adressé par les bookers aux fans de la WWE: attention, Rey Rey est tout petit mais il peut se battre contre des bien plus grands et bien plus costauds que lui. Et gagner. Le message est transmis à l’Animal.
D’ailleurs pour enfoncer ce clou subliminal, Jack Swagger a également perdu contre plus petit que lui, le malicieux Evan Bourne mettant fin à la série victorieuse du «two times All-American » (change de disque mon garçon, on a compris) en tirant profit de la distraction de Jack, distraction due à l’arrivée du Miz en ring side. A défaut d’être très crédible, le message est martelé, on peut être petit et faible et terrasser un colosse de plus de 100 kilos. C’est bien compris Batista?

 

 


Pour être franc, je préférais quand même quand Chris Jericho essayait de m’arracher mon masque. Parce que Batista, lui, c’est carrément la tête qu’il veut…

 

 

Dans la catégorie des feuds qui rament ou qui patinent (nous vous laissons choisir l’expression qui vous convient le mieux, c’est aussi ça l’éditorial participatif), celle opposant le divin Ziggler au spectaculaire Morrison nous parait également plutôt bien placée. Peut-être échaudés par les poussives promos de ces deux gars qui tardent à confirmer qu’ils ont un micskill digne des plus grands, les bookers ont joué la carte de la sécurité et se sont contentés de les faire s’affronter sur un ring, là où ils s’expriment finalement le mieux. Mais comme à la longue, cela risque tout de même de devenir un peu lassant, c’est respectivement associés à la Hart Dynasty et à Cryme Tyme que le blond et le brun se sont foutus sur la gueule. Si le match, remporté par l’équipe de Ziggler, ne fut pas mauvais en soi, il ne nous racontait pas grand-chose de nouveau. Un title match est pourtant prévu pour le prochain SmackDown et il y avait surement moyen de faire monter la mayonnaise de façon plus subtile. Et que dire du traitement réservé à la Hart Dynasty, elle aussi perdue dans une sorte de faille spatiotemporelle qui lui ferait revivre sans cesse la même journée: on enfile nos collants roses et on va se fritter avec Cryme Tyme. Il nous est difficile de comprendre pourquoi ces deux-là ne vont pas jobber un peu plus haut, et ce d’autant plus que la WWE a très clairement relancé les matchs par équipe récemment. Toujours est-il est que ce regain d’intérêt ne leur profite pas, ce qui est peu con pour ces deux mecs spécialistes du Tag Team Match. Natalya, elle, semble également condamnée à un rôle de potiche en ring side, ce qui est, répétons-le, bien dommage à la vue de son talent et de la faiblesse – relative depuis la mini draft – du roster féminin de SmackDown.

 

 


SmackDown est peut-être en HD, mais les prompteurs sont encore a l’ancienne…

 

 

Enfin, Randy Orton nous fait également un peu de peine ces derniers temps. La feud l’opposant à Kofi nous semble pourtant partie sur de bonnes bases depuis la destruction en règle de la bling bling car de la Vipère (vous croyez qu’il aimait vraiment cette caisse digne des goûts d’un président de la république française que nous ne nommerons pas afin de ne point choquer nos lecteurs les plus apolitiques ou les plus réactionnaires?), mais une fois encore l’épisode de la semaine passée nous a laissés sur notre soif (ça ne veut rien dire, mais nous avons déjà utilisé l’expression «laissé sur notre faim» un peu plus haut. Et de toute façon, on fait ce qu’on veut). Est-ce dû à ce pénible VIP Lounge? Aux promos lourdingues de Mark Henry et MVP? A cette gifle de Kofi souillant le beau visage du Legend Killer? A ce combat poussif contre Mark Henry? Difficile à dire, tout est dans tout. Ce qui est sûr, c’est que cette feud profite bien plus à Kofi qu’à RKO, toujours aussi divin dans son rôle de psychopathe fou à lier. Ah, ce regard de tueur adressé au videur du VIP Lounge, qui a eu l’air de se pisser dessus de frayeur sous l’oeil perçant et menaçant de Randy Orton…

 

 


Quand Randy et Mark Henry se castagnent, l’arbitre se fait tout petit.

 

 

Bien sûr, notre rigueur intellectuelle nous oblige à admettre que tout ne fut pas à jeter dans ce SmackRaw chiant comme une pluie d’été dans la banlieue lilloise (rien de perso amis du nord, ne le prenez pas mal. Vous pouvez vous resservir une quinzième bière. Après tout, vous pouvez tout aussi bien commencer à chercher du boulot la semaine prochaine mais il vous faudra tout de même penser un jour à soigner cette vilaine dentition. Promis la prochaine fois, on fera un truc avec les marseillais, histoire de vous prouver qu’on n’établit pas de hiérarchie dans la dégénérescence), et nous oblige à souligner qu’un timide vent de fraicheur souffle en ce moment sur notre programme favori.

 

A titre d’exemple, la sylphide Alicia Fox mérite bien des éloges. Cette petite continue à faire de surprenants et spectaculaires progrès in ring. Sa gestuelle, ses déplacements, ses expressions de visage, cette arrogance naturelle, cette agressivité in ring, cette technique qui ne cesse d’être affinée… Alicia confirme semaine après semaine tous les espoirs que nous plaçons en elle. Elle fait une heel exceptionnelle dont on découvre finalement l’étendue du talent depuis qu’elle s’est affranchie du joug de Michelle McCool. Nous étions dubitatifs à l’idée de la voir rejoindre Raw, rédacteurs de peu de foi que nous étions, mais nous nous plantions le doigt dans l’œil, peut être pas jusqu’à l’omoplate mais au moins jusqu’au coude.

 

 


En hommage à Maryse, le retour du parle à ma main.

 

 

De la même façon, les petits nouveaux s’en sortent plutôt pas mal. Drew McIntyre semble vouloir confirmer que Vince avait une fois de plus raison lorsqu’il le présentait comme un futur champion du monde (quel visionnaire!) tandis que Sheamus a une nouvelle fois détruit son adversaire dans un élan de rage et de violence assez impressionnant et parfois presque à la limite du dérangeant. L’avenir est aux lendemains qui chantent. Et l’avenir c’est déjà aujourd’hui (ça non plus, ça ne veut pas dire grand-chose mais on s’en fout. En plus, c’est la fin de l’article, la concentration est moindre, on recherche plus l’effet de style facile quitte à se prendre les pieds dans le tapis de la syntaxe française). Si les bookers se sont accordé une pause la semaine dernière, ils auront la possibilité de se faire pardonner dès ce weekend. Un title match entre Ziggler et Morrisson est au programme, de même qu’un un contre un historique entre le Taker et Jericho, tandis que du côte de chez Raw, Swann n’étant pas disponible, c’est Roddy Pipper qui sera aux manettes dans un costume de Guest Host taillé à sa mesure. Messieurs les créatifs, à vous de jouer. Nous sommes les premiers à espérer nous perdre en commentaires laudateurs dans notre prochaine nalyse.

 

 


Votre mission, si vous l’acceptez: refaire de Gail une catcheuse.


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