Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.
Camus, La Peste.
« Qui vit avec les loups hurle avec les loups », dit l’adage. Cette grande vérité se vérifie pleinement en ce moment à la WWE où, à force de côtoyer les Heels, les Faces se mettent à basculer du côté obscur. A notre plus grande joie, bien entendu. Y a-t-il meilleur spectacle que celui d’un bon gars bien propre sur lui en train de s’encanailler (oui, bon, l’entrée de Melina mise à part)? Le problème, c’est l’exemple qu’ils donnent à la jeunesse.
– Regardez! Les gentils, ils font comme les méchants!
– Ca veut dire que nous aussi, on doit faire ça!
– Oui! Semons la mort et la destruction sur la planète!
– Obscurcissons le ciel de la fumée des villes détruites!
– Gloire à Satan!
Analyse de Smackdown du 8 mai et de Raw du 11 mai 2009
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.
Camus, La Peste.
« Qui vit avec les loups hurle avec les loups », dit l’adage. Cette grande vérité se vérifie pleinement en ce moment à la WWE où, à force de côtoyer les Heels, les Faces se mettent à basculer du côté obscur. A notre plus grande joie, bien entendu. Y a-t-il meilleur spectacle que celui d’un bon gars bien propre sur lui en train de s’encanailler (oui, bon, l’entrée de Melina mise à part)? Le problème, c’est l’exemple qu’ils donnent à la jeunesse.
– Regardez! Les gentils, ils font comme les méchants!
– Ca veut dire que nous aussi, on doit faire ça!
– Oui! Semons la mort et la destruction sur la planète!
– Obscurcissons le ciel de la fumée des villes détruites!
– Gloire à Satan!
Analyse de Smackdown du 8 mai et de Raw du 11 mai 2009
Smackdown continue sur le rythme effréné de la semaine précédente, avec encore un épisode de fort bonne tenue, notamment grâce à la conduite heelesque de plusieurs Faces — un fil rouge qu’on retrouvera tout au long des deux shows et donc tout au long de cet article. Ca démarre pourtant sur une idée assez moyenne, celle qui consiste à confier un micro à Rey Mysterio. Avec son gabarit, son masque et sa voix prépubère, le bon Rey ressemble plus que jamais à l’un de ces gosses de dix ans trop nourris qui portent sa panoplie aux abords du ring. Il a apparemment pris conscience que personne n’a rien à taper de son titre de champion Intercontinental, et lance donc un défi à n’importe qui dans le roster: venez, défiez-moi, allez, venez, coucou, ohé, y a quelqu’un? Soit dit en passant, le coup du « Je suis tellement sûr de moi que je défie quiconque ose venir se confronter à ma grandeur » est plutôt un truc de Heel que de Face — Ziggler se prêtera d’ailleurs à l’exercice un peu plus tard.
— Allez, venez vous battre pour le titre Intercontinental! Je mets ma Casio en jeu en plus si vous voulez, elle a un bouton qui fait qu’elle s’allume dans le noir!
Là-dessus, débarque Jericho, qui met un gros vent à Rey en lui expliquant qu’il se fout éperdument du titre IC, vu qu’il l’a déjà détenu à huit reprises, et que bon, il a pas que ça à foutre non plus. Lui, il veut directement le World Heavyweight Championship d’Edge, rien de moins. Le problème, c’est que le challenger numéro un pour ce titre, depuis la semaine dernière, est Jeff Hardy, qui a un combat de titre dimanche prochain à Judgment Day contre Edge. Du coup, Jeff fait son apparition impromptue (on remarque que, dans le civil, il ne se maquille pas la gueule, mais continue de se peindre les ongles en noir) et, là aussi, joue presque une partition de heel arrogant: il dit à Jericho qu’il lui offre un combat singulier ce soir, et que si Y2J le bat, le combat pour le titre à Judgment Day sera un triple threat entre Edge, Hardy et Jericho. Teddy Long, censément general manager mais en réalité gros branleur payé à rien foutre, sert de chambre d’enregistrement à la proposition. Le moment le plus comique de ce segment est sans doute celui qui voit Mysterio répéter à plusieurs reprises à Jericho que ce dernier doit « shut up! » Le rictus de Y2J à ce moment-là est hilarant, on dirait un père aux prises avec un enfant qui fait un gros caprice.
— Tu m’as dit de la fermer, j’ai bien entendu? Très bien. Tu montes dans ta chambre, t’es privé de sortie et de Playstation pendant deux semaines.
En attendant Jericho-Hardy, Knox bat rapidement R-Truth et McCool bat Kim, au grand désespoir de McOcee, comme vu dans son article ci-dessous. Le push du superbe Morrison continue avec une belle victoire sur un Charlie Haas retrouvé, sous les yeux de l’ancien comparse de ce dernier Shelton Benjamin. A noter que la transformation de Morrison en Face s’est faite le plus naturellement du monde. Pas une promo, pas une interview, pas de démagogie à l’attention des fans, rien, juste une altercation de vestiaire avec Jericho a suffi. A comparer avec le poussif face-turn de MVP, qui n’oublie jamais de souligner qu’il est là pour les fans… Morrison, lui, a juste besoin de paraître pour que la foule tombe en extase.
Non mais sérieux, il a quoi de spécial ce mec? Ca doit être les lunettes de soleil, je vois que ça.
S’ensuit un remake de Punk – Edge, qui voit Edge se conduire fort rationnellement en quittant le ring assez tôt dans le combat, quitte à perdre officiellement le match. Le champion expliquera ensuite qu’il n’avait aucun intérêt à prendre le risque d’une blessure alors qu’une défense de son titre se profile. Fort bien, mais en ce cas, pourquoi les Heels ne le font pas systématiquement dans tous les non-title matchs? Quoi qu’il en soit, pendant que Punk vocifère tout seul dans le ring, Umaga se glisse discrètement derrière lui (c’est super discret, un Samoan de 160 kilos plein de tatouages, non?) et lui remet une peignée. Espérons qu’on aura bientôt une explication sur la raison de la rage anti-Punk qui habite Umaga. Ce dernier aurait exprimé le souhait de faire des promos, ça promet. A priori, Edge le manipule, mais comment s’y est-il pris pour accéder à cet esprit sauvage? Ca m’intéresse beaucoup, vu que j’aimerais pour ma part pouvoir manipuler l’incontrôlable McOcee.
Peut-être qu’Edge lui a promis de l’aider à enfin entrer en boîte.
On a droit ensuite à une abominable séquence de bras de fer entre Layla et Eve, orchestrée par les assommants Cryme Tyme, dont le seul intérêt réside dans le fait que la gentille Eve bat la méchante Layla alors que celle-ci est diminuée par sa blessure au coude. Avant d’encaisser un neckbreaker plutôt foireux qui nous convainc plus que jamais que ces deux-là ne nous livreront pas de matchs inoubliables si on leur permet un jour de catcher l’une contre l’autre.
Y en a un dont on avait oublié qu’il était encore catcheur et pas seulement rouleur de pelles à des cageots et des travelos: le Great Khali, qui vient répondre au défi de Dolph Ziggler. Il repartira vainqueur par disqualification après avoir encaissé une dizaine de coups de chaise! Décidément, ce Ziggler nous en réserve de bonnes, et on a hâte de voir quel est son prochain délire. Personnellement, je le verrais bien dans une feud avec Mysterio pour le titre IC, ça pourrait être rigolo et pas dégueulasse in ring.
Les coups de chaise, ça fait mal. Mais le pire pour Khali, c’est que Dolph Ziggler lui a roulé un gros palot pour se présenter.
Enfin, le grand moment survient, avec le combat Jericho-Hardy. Et pour le coup, c’est l’ignoble Jericho qui se retrouve dans une vraie posture de Face: non seulement il a un match à livrer, mais en plus il y a Mysterio, frustré par son humiliation plus tôt dans la soirée, qui traîne aux abords du ring, mais aussi Edge en personne qui s’installe à la table des commentateurs!
Edge, toujours aussi cohérent, explique qu’il a nulle envie de voir sa défense de titre à Judgment Day devenir un triple threat, puisque cela accroîtrait pour lui le risque de perdre sa ceinture. Du coup, il va lui aussi, tout comme Mysterio, distraire le malheureux Jericho, qui ne résistera pas à l’accumulation d’adversaires et finira misérablement vaincu par Hardy… avant que le gentil Rey-Rey ne vienne, une fois le match terminé, charogner sur la carcasse de Chris, en lui sautant dessus depuis la troisième corde!
Bref, on a vu ce soir-là plusieurs Faces se conduire en parfaits salopards, et le super-heel Jericho subir une défaite héroïque, le tout donnant un show rafraîchissant et inattendu. Trois jours plus tard, Raw, dont nous soulignions la semaine dernière à quel point il prenait du retard sur Smackdown, tentera d’appliquer les mêmes recettes, mais avec un moindre succès.
Ben alors l’arbitre, reste pas là à rien foutre, va coller une baffe à Jericho, c’est sa journée là!
La grande scène de la semaine à Raw, ce sera celle du gentil Batista agressant impitoyablement le méchant Orton à coups de chaise, et continuant son assaut longtemps après que la cloche a retenti! Auparavant, l’Animal s’en était pris aux deux comparses de Randy, qu’il avait lâchement attaqués par derrière dans les couloirs du stade, les empêchant de venir assister leur maître dans le main event de la soirée. Comme la semaine dernière face à Shane, les trois Legacy auraient dû s’en prendre à un seul super-héros, mais cette fois le muscle marchant a pris les devants. Rhodes et DiBiase ont tout de même fini par se pointer, mais c’était trop tard pour sauver le boss d’une séquence brutale qui est censée l’amoindrir pour sa défense de titre, dimanche, face à ce même Batista. Ce dernier a donc eu recours plusieurs fois dans la soirée à des tactiques éprouvées de gros heel, ce qui indique qu’il a déjà la bonne mentalité pour rejoindre un jour la Legacy. Car oui, Orton lui en a fait la proposition!
Toi comprendre? Randy dire lui vouloir être copain toi!
Mais ici aussi, les bookers ont pris l’affaire par-dessus la jambe, hélas. Voilà des mois qu’Orton bâtit soigneusement sa Legacy, selon le principe de n’embaucher que des enfants d’anciennes stars, censément des gars qui ont le catch dans le sang. Le fils du Hall of Famer Bob Orton a donc recruté les fils des Hall of Famers Dusty Rhodes et Ted DiBiase Sr., recruté puis viré le fils de Jimmy Snuka (à propos, Sim Snuka est toujours dans le roster, pour des raisons mystérieuses) et Manu, membre du clan samoan qui a donné au monde les Wild Samoans, Yokozuna, Umaga, l’immonde Rikishi, etc.
Et voilà que, en pleine feud avec l’Animal (un type dont le père devait probablement vivre dans une caverne à dévorer des grizzlys, et qui ne possède donc pas a priori le sang bleu nécessaire pour rejoindre la Legacy), Orton lui propose de rejoindre son groupe. Mais ce qui devrait être énorme a été une nouvelle fois bâclé. On n’a pas vu l’idée mûrir dans la tête de Randy, et on ne l’a pas vu faire tous les efforts pour convaincre Batista (il aurait pu, par exemple, ressortir une vidéo de l’époque d’Evolution, montrant que Triple H les avait trahis tous les deux, puis faire un montage expliquant à quel point Batista a toujours été manipulé par Triple H et les McMahon; ou encore lui promettre de l’élever au sommet, par exemple de l’aider à aller chercher les deux titres intermédiaires voire l’autre grand titre, celui de World Heavyweight Championship actuellement détenu par Edge).
Batista, avec sa tête de tortue, a refusé net, et voilà comment on enterre ce qui aurait pu être un développement intéressant de la storyline. Espérons que ça incitera Orton à aller recruter un autre big man (il a fait référence à Arn Anderson, le fameux enforcer des mythiques « Four Horsemen »). Maintenant que le critère de « sang bleu » n’est plus central, les possibilités sont nombreuses, et on aimerait beaucoup voir tous les Heels du roster faire des offres de services à Randy…
Orton, je veux bien faire tout ce que tu me dis si toi et tes deux potes, vous signez mon plâtre. Personne ne veut le faire.
Un qui ne fera pas d’offres de services à Orton, c’est bien MVP, devenu un Face assez ennuyeux, et toujours aussi horripilant avec son insupportable « Ballin ». Il a relancé lundi son « VIP Lounge » (deux canapés fatigués et une table basse de chez Ikea, paie ton luxe) en invitant William Regal, qui était intervenu dans son combat la semaine précédente. Le so british Regal a expliqué qu’il était à Raw depuis un bail et qu’il voulait que les nouveaux arrivants en provenance de Smackdown sachent qu’ils ne peuvent pas lui passer devant et prendre sa place sous les spotlights. Soit, mais se pointe ensuite Matt Hardy, toujours aussi plaintif à cause de sa main cassée… et il se fait attaquer dans le dos par le gentil Kofi Kingston! Non mais oh, ça va pas les Faces, vous avez forcé sur le Red Bull ou quoi? D’autant que Kofi n’avait aucune motivation pour venir cogner comme ça le bon Matt… Du coup, combat à deux contre deux, victoire finale des prétendument gentils, mais le vrai intérêt de l’épisode, c’est avant tout de voir un pur Face comme Kingston s’en prendre en traître à un adversaire qui porte un plâtre.
N’importe quoi mec! Le vrai intérêt de l’épisode, c’est la révélation de mes super goûts en matière d’ameublement! T’as vu les bougeoirs un peu? Baaaaalllin!
Un vent de méchanceté pure plane sur la WWE, peut-être en provenance du cul du Miz, qui a enchaîné une troisième semaine de foutage de gueule à propos de Cena et de ses films pourris. On n’a pas exactement compris le concept de « match-exhibition » entre les deux hommes, cependant. Vickie avait dit à Chavo que les médecins n’autorisaient pas Cena à catcher d’ici à dimanche… ce à quoi le neveu retors a répondu qu’en ce cas, il fallait le faire catcher le soir-même, histoire de voir où il en était. Pas très cohérent tout ça, mais on a au moins vu où en était Superman. Pour rappel, à Backlash, il avait été jeté dans un projo par le Big Show. Le lendemain, il n’avait pas pu se montrer (à la grande joie du Miz). Une semaine plus tard, il avait réussi, avec toutes les peines du monde, à se traîner sur le ring… et avait été massacré sur place par le Big Show. Eh bien une semaine après ça, il est en pleine forme, merci pour lui. Il pète le peps, et était parti pour bousiller le Miz jusqu’à ce que Vickie apparaisse sur le grand écran pour mettre fin au combat. Le Miz en a profité pour l’attaquer par derrière et le laisser inanimé. On s’attendait alors à ce que le Big Show, debout en ringside tout du long, en remette une couche sur le Marine, mais rien de tel n’est arrivé. Apparemment, seuls les Faces sont affectés par les mauvaises ondes actuelles.
Hé Cena, tu sais ce qu’ils montrent à Alex, dans Orange Mécanique, quand ils lui écartent les paupières pour qu’il soit obligé de regarder? Twelve Rounds!
Quelques mots enfin sur la bonne nouvelle de la soirée: la promesse d’une timide relance du championnat par équipes, puisque THE Brian Kendrick a annoncé, après sa victoire sur Carlito, qu’il s’était dégoté un partenaire pour défier les frangins Colon (qui, répétons-le, n’ont catché qu’une fois en équipe depuis leur victoire au match d’unification des titres à Wrestlemania). Les paris sont ouverts quant à l’identité du mystérieux comparse, et on murmure le nom de Kennedy, qui reviendrait donc en Heel. A suivre…
Putain Hornswoggle, il me faut un partenaire pour gagner le titre de champions par équipes. Promis, si un jour il me manque une quille au bowling, je t’appelle.
On fonde en tout cas de grands espoirs sur la relance de la division par équipe, parce que ce ne sont pas les divas qui nous sauveront, hélas, comme vu dans le papier de McOcee. Cette fois encore, leur combat par équipes, qui a vu le tandem Mickie James / Kelly Kelly vaincre Maryse et Jillian (non sans que Maryse ne lâche quelques mots en français avec son délicieux accent québécois) a été éclipsé par Santina, qui non seulement a battu Phoenix une nouvelle fois mais a aussi roulé une pelle à Rosa Mendes expliquant qu’elle est lesbienne, ce qui a fait hurler de rire Lawler et Cole, les commentateurs du show. Les gars, s’il vous faut que ça, passez à Paris, y a un cabaret vers Pigalle qui s’appelle Chez Michou et vous verrez plein de mecs déguisés en fille, c’est hilarant (de la Baltique).
Et si votre délire c’est les chorégraphies soignées, vous trouverez votre bonheur au Crazy Horse.
Maintenant, ne perdons pas de vue les enseignements essentiels de ces derniers jours: les Faces se conduisent comme des salauds, les Heels font le dos rond et tout ce beau monde se prépare pour le Jugement dernier, qui aura lieu dimanche et pour lequel nous ouvrirons les pronos plus tard dans la journée. En attendant, méfiez-vous des bonnes pâtes qui vous entourent: si même des Kofi Kingston et des Rey Mysterio se mettent à se conduire comme des raclures, rien ne dit que votre mémé adorée ou votre petit cousin super mignon ne s’apprêtent pas à vous crever un œil.
Quelle idée, voyons. Ayez confiance.